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Les analyses sur 15 points et 19 points donnent approximativement les mêmes résultats à savoir aucune structuration vraiment visible. Je ne donnerai dans mon rapport que les figures issues des analyses sur 19 points (figures 61 et 62). Mon taux d’erreur au niveau des placements des points est de l’ordre de 0,2% ce qui est négligeable. Cette analyse a été pratiquée deux fois, et les résultats donnent sensiblement la même topologie. Je n’ai pas

estimé l’effet

« expérimentateur » sur le

Figure 61 : Représentation de chaque échantillon répété deux fois selon une analyse procustéenne généralisée à partir de 19 points homologues. : en noir, les espèces américaines et l’échantillon indéterminé ; en rouge, L. gemellatus, en vert, L. italicus, en bleu clair, L. maritimus, en jaune, L. punctatus, en bleu foncé, L. wagneri, en gris, L. rugulipennis et en rose, L. pratensis

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placement de mes points et donc l’impact que cela pourrait engendrer dans mon taux d’erreur. Dans la première figure (Figure 61), toutes les espèces sont représentées. L’axe horizontal représente de gauche à droite la variation de la tête de large à étroite et l’axe vertical représente de haut en bas à la variation de la taille du corps d’étroite à large. La répartition des échantillons semble très aléatoire et aucune espèce n’apparaît clairement séparée des autres dans le plan. Dans la figure 62, j’ai regroupé sur la base du spicule les espèces L. gemellatus, L. italicus et L.

maritimus ainsi que L. pratensis, L. punctatus et L. wagneri, les espèces américaines et L. rugulipennis

sont mises à part car ils se différenciaient correctement dans les arbres phylogénétiques.

4-2. Analyse du contour

En me basant sur l’affirmation qu’il existe une différence au niveau du pronotum pour différencier certaines espèces (voir paragraphe 7 du contexte général), j’ai isolé les pronotums au niveau des photos pour pouvoir réaliser une analyse de contour de cet organe. L’analyse de contour effectuée avec le package « Momocs » sous R révèle deux groupes distincts par une valeur propre de 88% environ (Figure 63). A l’examen, il est apparu que les espèces étudiées étaient en mélange dans ces deux groupes. J’ai donc rattaché à chaque point l’individu correspondant et cherché ce qui pouvait être à l’origine de cette séparation et qui pouvait expliquer une différence aussi nette. Le résultat le plus probant est que cela corresponde en fait à la date de récolte et donc à la génération de l’été (sortie de l’hiver) ou d’automne des Lygus. Ainsi, sur la figure 63, les insectes sortant de la diapause hivernale (été) sont à gauche (groupe A) et ceux de l’automne sont à droite (groupe B).

Figure 62 : Représentation des coordonnées de chaque échantillon répété deux fois mis par groupe selon une analyse procustéenne généralisée à partir de 19 points homologues : en noir, les espèces américaines, en vert, l’individu indéterminé, en rouge L. gemellatus/maritimus/italicus, en en jaune L. pratensis/punctatus/wagneri et en gris L. rugulipennis.

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Figure 63 : Graphe représentant la disparité de la morphologie du pronotum en fonction des différentes espèces (gris = L. pratensis, noir = L. maritimus, rouge = L. gemellatus, jaune = L. rugulipennis, bleu = L. punctatus, rose = L. italicus).

J’ai ensuite tenté de voir s’il existait des différences entre mes espèces à l’intérieur de chaque génération c’est-à-dire est-il possible de différencier les espèces par la forme du pronotum au sein des groupes A (insectes sortant de la diapause hivernale) et B (insectes de la génération de l’année, sortis en l’automne). Dans les figures 64 et 65, les espèces sont réparties aléatoirement et aucun groupe n’apparaît clairement défini,

Figure 64 : Graphe représentant la distribution de la morphologie de contour dans le groupe A : insectes sortant de diapause.

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aucune différenciation n’est observée et aucune distinction d’espèce n’est relevée dans chacun des deux groupes.

Figure 65 : Graphe

représentant la distribution des morphologies de contour des espèces du groupe B (insectes de la génération de "l'année" en cours).

Une analyse sur le contour comprenant le pronotum et les hémélytres n’a pas apporté plus de résultats que ceux que j’ai obtenu avec le pronotum seul.

5- Conclusion

En conclusion des études morphométriques et moléculaires, on peut constater qu’il existe peu de différences entre les espèces actuellement reconnues au sein du genre Lygus et ce aussi bien pour les espèces européennes que pour les espèces américaines étudiées.

Sur la base de la morphologie, même si les caractères restent peu fiables, on peut néanmoins regrouper des espèces ayant un spicule long, spatulé et pourvu de spinules (L. pratensis, punctatus, wagneri) et celles ayant un spicule court terminé en pointe (L. gemellatus, maritimus, italicus). Lygus rugulipennis forme un groupe à part car les individus possèdent une pilosité et une ponctuation plus forte sur les hémélytres et leur spicule est court, en pointe et pourvu de spinules. La morphométrie géométrique quant à elle a mis en évidence des variations saisonnières qui concernent toutes les espèces. Il n’existe aucune différence entre les supposées espèces, aucune différence biogéographique non plus n’a été mise en évidence sur la base des échantillons testés. Les analyses moléculaires séparent assez clairement L.

rugulipennis des autres espèces européennes. Les 6 autres espèces forment des clades qui varient d’un

gène à l’autre et qui sont mal supportés. Aucun des gènes testés ne permet de distinguer les différentes espèces. Les L. punctatus du Mercantour se placent de manière constante dans le même groupe que L.

rugulipennis au sein des espèces américaines alors que d’autres individus de L. punctatus sont regroupés

avec L. pratensis comme on s’y attendait à partir des caractères morphologiques. Enfin quelques individus très difficiles à identifier morphologiquement ne montrent pas non plus de position phylogénétique fixe selon les gènes étudiés.

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L’analyse RADseq confirme que l’ensemble des espèces différent très peu voire pas du tout les unes des autres. L’analyse ne permet pas de former des clades nets indépendamment du nom qu’on pourrait leur donner.