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4.4 Au-delà des réponses moyennes correctes

4.4.1 Analyse par position sérielle chez les humains

Une particularité des modèles est de simuler le rappel dans l’ordre sériel. Si l’on veut comparer au mieux nos données expérimentales à celles des données de simulation de ces modèles, il est donc important de spécifier aux participants de faire un rappel sériel dans l’ordre. Ainsi, nous avons observé les performances de rappel correctes dans l’ordre selon la position d’entrée ou de sortie8et nous constatons que les performances des participants ont globalement tendance à diminuer à mesure que la position dans la liste avance.

Lorsque l’ordre de rappel n’est plus pris en compte (i.e., lorsque l’on considère qu’une ré-ponse est correcte s’il s’agit d’un item présenté dans la liste, que la position à laquelle il est rappelé corresponde ou non à la position à laquelle il a été présenté), les performances générales augmentent et surtout, nous notons que le gain se situe davantage sur les items encodés en fin

8. Comme on peut le voir sur le graphique 4.15, dans le cas où l’on analyse les pourcentages de réponses correctes dans l’ordre, la position de sortie est équivalent à la position d’entrée. En effet, la réponse est correcte si l’item encodé à la position d’entrée est rappelé à la position de sortie.

de liste (voir figure 4.16 / courbe « entrée »). Cela indique peut être que plus le nombre d’items à encoder augmente, plus les participants ont des difficultés à relier les items à leur position et se contentent de mémoriser les items dans un ordre quelconque. D’ailleurs, si l’on observe les erreurs de transposition, on constate que celles-ci augmentent avec la position d’entrée dans la liste (voir figure 4.18 / courbe « entrée »). Concernant les performances de rappel correct sans prise en compte de l’ordre (voir figure 4.16 / courbe « entrée »), nous n’observons pas d’effet de récence très marqué comme dans les tâches de rappel libre (Glanzer, 1972). Cela est sûrement dû à la consigne de rappel dans l’ordre et au fait que les participants ne rappelaient pas le dernier item qu’ils avaient vu en premier.

Les courbes des performances de rappel correctes dans le désordre selon la position de sortie (voir figure 4.16 / courbe « sortie ») montrent une baisse importante des performances à me-sure que la position de rappel est proche de la fin de la liste. Ces résultats semblent cohérents car quand les participants ne se souviennent plus de l’ordre, ils vont rappeler les items dont ils se souviennent en premier. Ainsi, les positions de la fin sont souvent laissées sans réponse. D’ailleurs, la figure 4.17 (courbe « sortie ») montre effectivement que le taux d’omissions aug-mente à mesure que la position de sortie augaug-mente. Par conséquent, les erreurs de transposition selon la position de sortie se situent davantage sur les positions du milieu, comme on peut le voir sur la figure 4.18 (courbe « sortie »).

Nous n’avons pas présenté les graphiques concernant les erreurs de répétition et d’intrusion car les participants font très peu ce type d’erreur dans nos trois expériences. En moyenne, les participants ont fait 0.2% d’erreurs de répétition et 1.5% d’erreurs d’intrusion. Il a été observé dans des tâches d’empan simples que les erreurs d’intrusion étaient souvent des erreurs de pro-trusion. C’est-à-dire que l’intrus rappelé à la position i dans l’essai n correspondait à l’item de la même position dans l’essai n-1 (Conrad, 1960 ; Henson, 1999). Cependant, nous ne nous in-téressons pas à ce type d’erreurs ici car TBRS* et SOB-CS ne sont pas en mesure de considérer les essais les uns en fonction des autres. En effet, à chaque nouvel essai, la matrice est remise à jour. Une erreur d’intrusion dans ces modèles correspond simplement à un item n’appartenant pas à la liste de l’essai courant.

Globalement, nous observons, à travers les trois expériences, des schémas très similaires pour chaque type de réponses. Les effets de position que nous observons sont donc assez ro-bustes. Une exception est observée sur le taux de transposition du dernier item (position

d’en-Expérience 2.1 Expérience 2.2 Expérience 2.3 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1 2 3 4 5 6 Position % de r

appel correct ordonné

1 2 3 4 5 6

Position

1 2 3 4 5 6

Position

Entrée Sortie

FIGURE 4.15 – Pourcentages d’items rappelés correctement en prenant en compte l’ordre en fonction de la position de sortie et de la position d’entrée pour les trois expériences.

Expérience 2.1 Expérience 2.2 Expérience 2.3

0.4 0.6 0.8 1.0 1 2 3 4 5 6 Position % de r

appel correct non ordonné

1 2 3 4 5 6

Position

1 2 3 4 5 6

Position

Entrée Sortie

FIGURE 4.16 – Pourcentages d’items rappelés correctement sans prendre en compte l’ordre en fonction de la position de sortie et de la position d’entrée pour les trois expériences.

Expérience 2.1 Expérience 2.2 Expérience 2.3 0.0 0.2 0.4 0.6 1 2 3 4 5 6 Position % d’omissions 1 2 3 4 5 6 Position 1 2 3 4 5 6 Position

Entrée Sortie

FIGURE4.17 – Pourcentages d’erreurs d’omission des participants en fonction de la position de sortie et de la position d’entrée pour les trois expériences.

Expérience 2.1 Expérience 2.2 Expérience 2.3

0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 1 2 3 4 5 6 Position % de tr anspositions 1 2 3 4 5 6 Position 1 2 3 4 5 6 Position

Entrée Sortie

FIGURE4.18 – Pourcentages d’erreurs de transposition des participants en fonction de la posi-tion de sortie et de la posiposi-tion d’entrée pour les trois expériences.

trée) de la troisième expérience. Effectivement, dans l’expérience 2.3, le dernier item est plus souvent transposé que l’item précédent alors que dans les expériences 2.1 et 2.2, il semblerait que le dernier item de la liste bénéficie d’un avantage concernant sa position d’encodage. Les participants peuvent se souvenir du dernier item qu’ils ont vu et donc relier cet item à la position 6. Il se peut que dans l’expérience 2.3, la consigne de l’ordre soit moins bien respectée par les participants et qu’ils concentrent leur attention plutôt sur les items que sur l’ordre. Notons que pour la troisième expérience trois expérimentateurs différents ont fait passer l’expérience alors que pour les expériences 2.1 et 2.2, un même expérimentateur a fait passer l’expérience. Nous allons maintenant présenter le comportement des modèles SOB-CS, TBRS* et TBRS*laf au regard de ces différentes mesures des performances de mémorisation.