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Analyse iconologique

Dans le document 7. Destinées individuelles et planètes (Page 34-45)

Dans la Chine antique existaient des cartes du ciel mais pas de peintures de divinités astrales. Des documents et des œuvres d’art montrent que de telles représentations apparaissent avec la dif-fusion du bouddhisme. Un VWXSD en pierre construit par la famille Gao 催 pendant la dynastie des Liang du Nord fournit un excellent exemple des liens étroits existant entre bouddhisme et astrologie.

En haut du VWXSD ȴJXUH XQH UHSU«VHQWDWLRQ GH OD *UDQGH 2XUVH en regard avec les huit trigrammes (bagua ܿऺ), qui indiquent le moment, le lieu et la position ; sur chaque côté de sa base sont repré-sentés les Sept Bouddhas et Maitreya dans des niches, au-dessus

0EXVEHYGXMSRERKPEMWIHIGITEWWEKIEʣXʣVʣEPMWʣITEV'EVSPI1SVKERm1E]LIQSR XLI2SVXL[IWX*VSRXMIV|Cahiers d’Extrême-Asie TƁż>LES>LIR䍭䉲 m(YRLYERK]MWLY^LSRKHI8ERKHEM\MRK^LER^LY^YSXiqin wuzhou zhan |ᬺ✠䙎᳌Ёⱘ

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desquelles apparaissent à nouveau les Huit trigrammes. Le boudd-hisme est ainsi marié à la pensée du Zhouyi ਼ᯧ (0XWDWLRQVGH=KRX) issue de la culture chinoise traditionnelle84. Mais la Grande Ourse y est encore représentée sous sa forme astrologique traditionnelle et n’est pas divinisée.

On doit vraisemblablement les premières représentations des divinités astrales au grand peintre Zhang Sengyao ᔉڻ㐛, qui vécut sous la dynastie Xiao-Liang 㭁ṕ (502 – 557). Sa production est abondante : il peignit notamment Les Neuf Luminaires, Saturne, etc.

Peut-être s’agit-il d’ailleurs des premières images de divinités astrales s’inspirant d’idées bouddhistes ou de modèles préétablis85. Le tableau des&LQTSODQªWHVHW9LQJWKXLWFRQVWHOODWLRQV(:X[LQJML nianbaxiu shenxing tu Ѩ᯳ঞᓓܿᆓ⼲ᔶ೪) en est une superbe illus-tration. Quatre copies ont survécu, dont la plus célèbre est conservée DXPXV«HGȇDUWPXQLFLSDOGȇĎVDNDFig. 4). Une inscription en style sigillaire en attribue la réalisation au peintre Liang Lingzan ṕҸ⪮, qui vécut pendant la période Kaiyuan 䭟ܗ (713 – 741) de la dynas-tie des Tang. Il était en contact avec le grand maître du bouddhisme tantrique, Yixing, et travailla avec lui à l’élaboration d’un nouveau calendrier et à l’amélioration d’instruments astronomiques. Liang, en plus d’être astronome, devait donc posséder des connaissances sur le tantrisme qui lui permirent d’imiter les peintures de Zhang représentant les divinités astrales.

Chaque constellation est représentée par un être humain ou par XQFRUSVKXPDLQ¢W¬WHGȇDQLPDO‚GURLWHGHODGLYLQLW«ȴJXUHXQH inscription en caractères sigillaires qui décline son nom, ses carac-téristiques, ses propriétés ainsi que le culte qui doit lui être rendu.

Mercure est représenté sous les traits d’une femme vêtue de blanc et

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;ERKm;LEX(S8VMKVEQW,EZIXS(S[MXL&YHHLEW#8LI2SVXLIVR0MERKƁ 7X̗TEWEWE,]FVMH7TEXMEP1SHIP|6)7ż%RXLVSTSPSK]ERH%IWXLIXMGWT ŴXuanhe huapu ᅷ੠⬿䄰Manuel de peintures de l’ère XuanheVʣZMWʣTEV=Y%RPERѢ ᅝ☒Huashi congshu ⬿৆শ᳌7ʣVMIWWYVPƅLMWXSMVIHIPƅEVX7LERKLEMż7LERKLEMVIRQMR QIMWLYGLYFERWLIZSPT

Fig. 4 : Les Cinq planètes et les Vingt-huit constellations Ѩ᯳ঞᓓܿᆓ⼲

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coiffée d’une tête de singe. Elle tient dans sa main gauche un rouleau de parchemin et dans sa main droite un pinceau86. Voici ce que dit l’inscription :

Le dieu Mercure est méritant, il connaît les principes sous le Ciel, les arts de la littérature, de la calligraphie, du calendrier, et est le dieu des fonctionnaires et de la communication. Il gère et maintient les lois du monde. Mercure, aussi appelé « serviteur blanc », ne quitte jamais le soleil. Il faut lui faire des offrandes avec des outils verts (en jade vert habituellement) et de la soie verte, des offrandes de fruits et légumes (et poissons). Son temple peut se situer dans la demeure du premier ministre87.

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Cette description de l’apparence et des tâches assignées à la divi-nité peut trouver son origine dans les mythes grecs et romains. Dans le 4L\DRUDQJ]DLMXH, Mercure est décrit comme une femme portant des habits bleus et coiffée d’une tête de singe tenant un parchemin à la main et prompte à se quereller88. Sa personnalité et son histoire la rapprochent du dieu Hermès de la mythologie grecque. Dans la tradition chinoise, seule une description astronomique des constel-lations était fournie ; ici, chaque divinité a son portrait, que Zhang Sengyao fait correspondre à un luminaire.

L’introduction en Chine des sûtras tantriques a contribué à l’arri-vée de l’astrologie babylonienne hellénisée ; ils sont ainsi devenus les nouveaux classiques chinois en matière d’astronomie. Les Perses,

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véritable pivot entre les cultures occidentale et orientale, ont joué un rôle non négligeable dans ces échanges. Le mot chinois di ௔ pour Mercure vient du mot tir de l’Iran médiéval. Tir est le nom perse traditionnel pour Mercure ; avec l’essor du zoroastrisme, il a égale-ment désigné le dieu babylonien Nabu. Nabu, le dieu de l’écriture, est représenté dans l’art religieux babylonien par un crayon. Tir a ainsi petit à petit été représenté par quelqu’un tenant un registre et un crayon89. L’assimilation de l’astrologie et de l’astronomie babylo-nienne hellénisée a eu lieu en Inde au milieu du IIe siècle de notre ère905RQJ;LχLDQJᾂᮄ∳ a récemment travaillé sur un exemple d’échange et d’assimilation culturels frappant : il s’est intéressé aux contributions d’un personnage perse nommé Li Su ᴢ㋴ qui a aidé à introduire l’astronomie grecque en Chine. La divination par les Neuf luminaires puise en effet aux ouvrages d’astronomie de Ptolémée, qui ont été traduits et adaptés par les Perses avant d’être introduits à l’Est. Ils se sont d’abord diffusés en Inde occidentale avant de gagner la Chine pendant l’ère Zhenyuan 䉲ܗ (785 – 805) par l’intermédiaire de Li Miqian ᴢᔠђ91. Nous pouvons donc supposer que la divina-tion par les Neuf luminaires et les images qui y sont associées sont arrivées en Chine par cette route. Au cours de ce processus de dif-fusion, le personnage de Mercure, originellement masculin, a été WUDQVIRUP«HQXQHȴJXUHI«PLQLQH

À ses débuts, l’astrologie islamique emprunte dans une très large mesure à la divination perse. Dans l’ouvrage d’astrologie com-SLO«SDU,EQDO+ÃWLPDXXe siècle, il est écrit que « celui qui tient les registres est chargé de transmettre les ordres92 ». Si le personnage de Mercure apparaît dans Ch.lvi.0033, c’est probablement parce que

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les donateurs croyaient que différentes divinités présidaient à leur destin en fonction de leur âge, et peut-être aussi parce qu’il était le messager entre les dieux et les hommes.

/HVUDUHVUHSU«VHQWDWLRQVR»5DKXHW.HWXȴJXUHQWHQVHPEOHVH trouvent surtout dans les illustrations de textes se rapportant au ERXGGKD7HMDSUDEKÃ/HVGRFXPHQWV3Chishengguang fo yu ]KX\DR[LQJJXDQWX➒ⲯܝԯ㟛䃌Ჰ᯳ᅬ೪%RXGGKD7HMDSUDEKÃHW planètes) et Ch. liv.007, Chishengguang fo yu wuxing tu ➒ⲯܝԯ㟛Ѩ

᯳೪%RXGGKD7HMDSUDEKÃHW&LQTSODQªWHVPRQWUHQW¢TXHOSRLQW la mythologie occidentale était présente dans les peintures chinoises (Fig. 5). X.2424, &KLVKHQJJXDQJIR\X]KX\DR[LQJJXDQWX➒ⲯܝԯ 㟛䃌Ჰ᯳ᅬ೪%RXGGKD7HMDSUDEKÃHWSODQªWHVGDWDQWGHO«SRTXH du royaume de Xi Xia (1038-1227), exhumé à Khara-khoto (la Cité noire en mongol), montre clairement que la représentation de Ketu D«W«ODUJHPHQWLQȵXHQF«HSDUOHSHUVRQQDJHJUHFGH0«GXVH/HV nombreux serpents poussant sur sa tête semblent en effet tout droit sortis de l’imagerie grecque. Au vu des documents dont nous dispo-VRQVODUHSU«VHQWDWLRQȴJ«HGH0HUFXUHGDWHUDLWGH/LDQJ/LQJ]DQ /HVUHSU«VHQWDWLRQVGH.HWXR»HOOHȴJXUHDUP«HGȇXQH«S«HOHVFKH-veux dressés sur sa tête et une expression mauvaise sur le visage nous renvoient sans équivoque à la Ketu de l’antiquité indienne.

Il est donc plausible que des représentations des divinités astrales indiennes aient été diffusées en même temps que les classiques.

Outre ces facteurs indiens et perses, il faut prendre en compte ODFU«DWLYLW«GHVDUWLVWHVFKLQRLVHWOȇLQȵXHQFHGXWDR±VPH8QJUDQG écrivain ayant vécu sous la dynastie des Song, Su Xun 㯛⌉ (1009 – 1066), décrit dans son :X'DR]LKXDZX[LQJ]DQਇ䘧ᄤ⬿Ѩ᯳䋞 différentes divinités astrales ; cela nous permet de nous faire une idée de ce qu’en comprenaient les peintres chinois93. Dong You 㨷 䗠, un historien de l’art du début du XIe siècle, distingue les versions taoïstes des versions bouddhistes :

/HV&LQTSODQªWHVHWOHV9LQJWKXLWFRQVWHOODWLRQV(Wuyao ershiba xiu ]KHQ[LQJ WXѨᲰѠकܿᆓⳲᔶ೪) est un tableau peint par Yan Liben 䮏ゟᴀ sous la dynastie des Tang et conservé à la bibliothèque Ŵ7Y<YR㯛⌉Jiayou ji jianzhu ௝⼤䲚ㅟ⊼'SQQIRXEMVIWWYVPI6IGYIMPHIPƅʢVI Jiayou7LERKLEM7LERKLEMKYNMGLYFERWLIT

Fig. 5 %RXGGKD7HMDSUDEKÃHWOHV&LQTSODQªWHV➒ⲯܝԯ㟛Ѩ᯳⼲ڣ, Ch. liv.007, British Museum.

LPS«ULDOH >Ȑ@ 'DQV OD UHSU«VHQWDWLRQ GHV &LQT OXPLQDLUHV ȴJXUDQW dans le canon taoïste, Vénus est un personnage féminin, Mars un gar-çon, Jupiter un empereur et Saturne un vieil homme. Mais dans ce tableau, la belle Vénus dont les cheveux lui font comme des ailes, traverse l’océan à dos de phénix, tandis que Saturne est un taoïste ; je ne sais ce sur quoi il se fonde94.

⾬䭷᠔㮣ljѨᲰѠकܿᆓⳳᔶ೪NJˈ૤䮏ゟᴀ⬿ĂĂ䘧 㮣ڇѨᲰ೪ˈ䞥ཇᔶˈ☿⠆スᄤˈ᳼⠆Ᏹ⥟ᔶˈೳ⠆㗕Ҏ ᔶˈ㗠ℸ⬿䞥⠆㕢ཇˈϸ僶བ㖑㗐ˈЬ亯勇㗠㖨⋟ˈೳ⠆䘧 Ҏˈϡⶹԩ᪮DŽ

Ce passage montre que le bouddhisme et le taoïsme avaient leurs propres représentations et que la compréhension et le style person-nel du peintre pouvaient rendre l’affaire plus compliquée encore.

Un ouvrage de la dynastie des Song, le 7XKXDMLDQZHQ]KL೪⬿㽟 㘲ᖫ (Notes sur les connaissances en peinture), consigne une anec-GRWHLQW«UHVVDQWHVXUXQFRQȵLWSU«F«GDQWODFU«DWLRQGȇXQHĕXYUH

Sun Zhiwei ᄿⶹᖂ (]L : Taigu ໾স) est né à Meiyang ⳝ䱑. Il était doué dans l’étude des textes de Huangdi 咘Ᏹ et de Laozi 㗕ᄤ, et maîtrisait parfaitement l’art de la peinture bouddhiste et taoïste.

,O SHLJQLW OH %RXGGKD 7HMDSUDEKÃ HW OHV 1HXI SODQªWHV DLQVL TXH d’autres fresques murales au temple Shouning ໑ᆻ䰶 de Chengdu

៤䛑. Tous l’admiraient. Alors que Zhiwei travaillait sur la fresque des Neuf planètes au temple Shouning, il laissa à son disciple Tong Renyi スҕⲞOHVRLQGȇDMRXWHUODFRXOHXU&HGHUQLHUDMRXWDXQHȵHXU de lotus dans le vase en cristal qu’un serviteur de Mercure tenait à la main. Quand Zhiwei s’en rendit compte, il dit, mécontent : « La bouteille sert à apaiser les eaux terrestres, l’idée m’en est venue en OLVDQWGHV«FULWVWDR±VWHV3RXUTXRLDVWXDMRXW«FHWWHȵHXU"$K7XHV

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Sun Zhiwei avait la charge de peindre les fresques d’un temple bouddhiste. Mais, du fait de son érudition taoïste, il choisit de peindre les Neuf planètes en se référant à ses lectures taoïstes plutôt que bouddhistes. Mercure, qui est normalement un des ser-viteurs de Bouddha, dispose de son propre serviteur sur cette peinture, qui tient dans ses mains un vase en cristal. C’est une pre-PLªUH ¢ OD IRLV GDQV OHV UHSU«VHQWDWLRQV GX ERXGGKD 7HMDSUDEKÃ avec d’autres planètes et dans les peintures de divinités astrales taoïstes. Il s’agit peut-être d’une création de l’artiste. Le fait que le serviteur de Mercure tienne un vase renvoie à l’imagerie boudd-KLVWH'HVLPDJHVGHERGKLVDWWYDVWHQDQWGHVEROVHQYHUUHȴJXUHQW en effet sur des peintures et des bannières bouddhistes trouvées à Dunhuang96. Mais, initialement, le vase était rempli d’une eau pure qui symbolisait Mercure et le Nord. Cette idée provient de croyances chinoises locales dont certains éléments picturaux furent assimi-lés par le bouddhisme et le taoïsme. Le coloriste de Sun n’a pas su comprendre cela et a ajouté le symbole bouddhiste du lotus qui cor-respondait à sa compréhension de l’iconographie bouddhiste. Il n’est pas étonnant que Sun Zhiwei ait trouvé qu’il allait trop loin et en ait été mécontent. Cette histoire montre parfaitement à quel point les notions bouddhistes et taoïstes se sont nourries l’une l’autre, même VLFHODQHVHȴWSDVVDQVKHXUWV

***

/HWLWUHGH&KOLYGHYUDLWGRQF¬WUHm7DOLVPDQGKÃUDژíHQ hommage à Ketu et à Mercure, divinités planétaires du Nord ». Ce WDOLVPDQGKÃUDژí est visiblement un mélange de rituels tantriques, de GKÃUDژíHWGHWDOLVPDQVWDR±VWHV/HVFUR\DQFHVTXȇLOUHȵªWHVRQW très variées : il mêle ainsi les concepts de divinités astrales, de

Ŵ'J=Y<MRZhonggu yixiang: xieben shidai de xueshu, xinyang yu shehuiЁস⭄Ⳍ˖

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correspondance entre l’homme et l’univers, de taoïsme et de boudd-hisme tantrique. Dans l’ancien temps, les concepts liés à l’astrologie et les idées portant sur l’homme et la nature formaient un système théorique complexe. Pendant les dynasties Wei et Jin (220-420), des astronomes perses, sogdiens et indiens sont arrivés en Chine et ont introduit les anciennes versions grecque et romaine de l’astrologie HWGHODVFLHQFHGXFDOHQGULHU9HUVODȴQGHODG\QDVWLHGHV7DQJ un développement de plus en plus syncrétique a lieu. Les Neuf (Navagraha) et les Onze luminaires, l’astrologie servant à prédire l’avenir en fonction de l’âge, les techniques de conjuration du mau-YDLVVRUWOHVWH[WHVHWOHVFUR\DQFHVDXWRXUGXERXGGKD7HMDSUDEKÃ et des GKÃUDژídeviennent des notions chinoises et intègrent les croyances de l’astrologie traditionnelle et les méthodes des arts divi-natoires censées conjurer le mauvais sort. Les populations d’alors croyaient que porter des talismans et des images de la planète qui leur était associée et lui faire des offrandes leur permettrait d’échap-per aux catastrophes dépêchées par le Ciel.

Au fur et à mesure que se mettent en place des représentations GXERXGGKD7HMDSUDEKÃHWGHVOXPLQDLUHVHWGHVVDFULȴFHVULWXHOV en leur honneur, on voit émerger ça et là des éléments durables de la vie religieuse chinoise, comme la divination, les arts et le sym-bolisme religieux ou encore le culte aux divinités. La foi envers le ERXGGKD7HMDSUDEKÃHWOHVGKÃUDژí a servi de socle, sur lequel se sont agglomérés des notions d’astrologie étrangère ainsi que de nombreux éléments issus de l’astrologie taoïste, des talismans et des méthodes d’exorcisme des arts divinatoires. Les peintres et les devins chinois ont ensuite représenté et expliqué le tout en fonction de la compréhension qu’ils en avaient. La concrétisation de tout cela dans la vie des croyants, dont on peut se faire une idée grâce aux objets exhumés, est la preuve éclatante que des relations intercultu-relles existaient bien entre la Chine et ses voisins occidentaux.

Ch.liv.0033 peut sembler anecdotique comparé aux près de 60 000 documents trouvés à Dunhuang. D’un point de vue historique, il est un assemblage de données culturelles grecques, romaines, perses, sogdiennes, indiennes et chinoises, et met en scène des élé-ments issus des anciennes pratiques chinoises des arts divinatoires, du bouddhisme tantrique, du taoïsme, de la divination et d’autres

croyances. Quelle meilleure source que lui pour en apprendre plus sur les interactions entre les cultures orientale et occidentale ?

Dans le document 7. Destinées individuelles et planètes (Page 34-45)

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