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7. Destinées individuelles et planètes

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de la soie

Demopolis

7. Destinées individuelles et planètes

Étude documentaire et iconographique de l’astrologie pratiquée à Dunhuang

DOI : 10.4000/books.demopolis.2612 Éditeur : Demopolis

Lieu d'édition : Demopolis Année d'édition : 2018

Date de mise en ligne : 1 octobre 2020 Collection : Quaero

ISBN électronique : 9782354571689

http://books.openedition.org Référence électronique

7. Destinées individuelles et planètes : Étude documentaire et iconographique de l’astrologie pratiquée à Dunhuang In : Savoirs traditionnels et pratiques magiques sur la route de la soie [en ligne]. Paris : Demopolis, 2018 (généré le 04 octobre 2020). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/

demopolis/2612>. ISBN : 9782354571689. DOI : https://doi.org/10.4000/books.demopolis.2612.

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Destinées individuelles et planètes

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Notre destin, le fait d’être sage, stupide, noble, méprisable, de vivre longtemps ou pas, d’être chanceux ou pas, dépend uniquement du TL⇷ et du moment où nous avons été conçus. Les destins hors du FRPPXQ VRQW LQGXLWV VRLW SDU XQH FHUWDLQH FRQȴJXUDWLRQ GHV &LQT planètes et des Trois luminaires, soit par une trace de dragon ou par un entraînement pendant le sommeil. La destinée des gens du commun est elle aussi déterminée à leur naissance par les planètes : des planètes favorablement auspieuses leur garantissent une des- tinée heureuse, et des planètes de mauvaise augure leur portent malchance. À partir du moment où son TLest attribué à quelqu’un, on peut connaître son destin. Les esprits et les dieux eux-même ne peuvent le changer, ni les sages l’inverser1.

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L’historien Fu Yashu ٙѲᒊ2 estime que cette notion de desti- née repose sur le Lun heng 䂪㸵 et le Qianfu lun ┯໿䂪3. D’après lui, l’astrologie chinoise traditionnelle s’attachait à prédire davantage l’issue des guerres et des affaires de l’État que les destinées indivi- GXHOOHVHWQHIDLVDLWSDVDSSHO¢ODQRWLRQGȇm«WRLOHPDO«ȴTXH}ᚵᲰ. La divination basée sur l’idée de divinités présidant à notre destin

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en fonction de notre jour de naissance proviendrait donc de cultures étrangères4. Des astrologies étrangères ont, de fait, été introduites en Chine sous les dynasties du Nord et du Sud (420 – 589), voire plus tôt, sous la dynastie des Han orientaux (25 – 220)5, mais nous dis- posons de trop peu de sources pour savoir comment elles se sont développées6. Les poèmes et autres écrits de grands écrivains plus tardifs, comme Han Yu 䶧ᛜ (768 – 824), Lu Tong ⲻұ (795 – 835), Du Mu ᴰ⠻ (803 – 852), Sikong Tu ৌぎ೪ (837 – 908) ou encore Du Guangting ᴰܝᒁ (850 – 933) nous fournissent en revanche de nom- breuses données sur la dimension auspicieuse du jour de naissance en fonction des planètes qui lui étaient associées ; cela nous montre à quel point ces idées étaient répandues auprès des intellectuels de l’époque. Malheureusement, ces documents ont été très peu étudiés.

La diffusion d’une astrologie étrangère en Chine traditionnelle et le U¶OHLPSRUWDQWTXȇHOOHDMRX«GDQVOȇKLVWRLUHGHOȇ«GLȴFDWLRQGȇXQH civilisation eurasienne sont des sujets qui n’intéressent les cher- cheurs que depuis peu7.

L’astrologie chinoise antique n’a jamais suscité qu’un intérêt périphérique. Les spécialistes de l’histoire de l’astronomie ont fait des incursions dans le domaine, mais leurs travaux reposent le plus

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souvent sur des témoignages historiques ou des écrits d’astrologues8. Si leurs sujets de recherche sont variés, ils s’intéressent rarement à la diffusion des croyances astrologiques dans la société, à leur rôle GDQV OHV ULWXHOV UHOLJLHX[ HW ¢ OHXU LQȵXHQFH VXU OHV PHQWDOLW«V HW les comportements des gens du peuple9. Edward Schafer est le pre- mier à avoir exploré ces dimensions dans le cadre de l’astrologie des dynasties des Tang et des Song. Dans Pacing the Void, il propose des développements remarquables sur la représentation de l’univers, les cultes rendus aux divinités astrales, l’astrologie et les astrologues des Tang10. Cette dernière décennie, de nombreux travaux ont été publiés sur le sujet, dont ceux de Jiang Xiaoyuan ∳Ოॳ, Niu Weixing 䟩㸯

᯳, Huang Yinong 咗ϔ䖆, Meng Sihui ᄳஷᖑ, Liao Yang ᒪᱬ, Zhao Zhen 䍭䉲, et Chen Wancheng 䱇㨀៤11. Leurs résultats, à travers notamment leur analyse de documents astrologiques, ont beaucoup nourri nos recherches.

Stephen F. Teiser explique dans un de ses ouvrages qu’il « sou- haite proposer à ceux qui s’intéressent au contexte social des religions chinoises de se donner le plus de mal possible pour recou- rir à des concepts plus précis que celui de « religion populaire », trop dichotomique et lourd de présupposés hiérarchisés […] Nous devons U«ȵ«FKLUDX[«O«PHQWVGXUDEOHVGHODYLHVRFLRUHOLJLHXVHFKLQRLVH mythologie, rituels, concepts cosmologiques, acteurs religieux, culte ancestral… On ne pourra mieux comprendre la culture chinoise que lorsque ces formes religieuses seront étudiées au prisme de la

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société chinoise12. » Ces déclarations nous ont encouragé à creuser la question des croyances chinoises indigènes et à tenter de mettre HQOXPLªUHOHVIRQFWLRQVHWVLJQLȴFDWLRQVGHOȇDVWURORJLHGDQVFHVSUD- tiques religieuses.

Le présent article se veut une exploration de Ch. lvi.0033 : m7DOLVPDQ GKÃUDژí HQ KRPPDJH ¢ .HWX HW ¢ 0HUFXUH GLYLQLW«V planétaires du Nord ࣫ᮍ䖄᯳ », un manuscrit trouvé dans la biblio- thèque murée d’une des grottes de Mogao 㥿催び, à Dunhuang13. Ce document en dit long sur les concepts et les techniques d’astrologie, les liens entre cultes rendus aux divinités astrales et astrologie, la transition enregistrée à l’époque médiévale, la coexistence et les échanges entre astronomie et astrologie orientales et occidentales et l’hybridation du bouddhisme tantrique et du taoïsme. Il montre également comment la fusion des arts d’exorcisme, des pratiques taoïstes, des offrandes et des cérémonies pour conjurer le mauvais VRUWGXERXGGKLVPHWDQWULTXHDODUJHPHQWLQȵXHQF«OHPRQGHVSL- rituel chinois.

L’origine du manuscrit

Au début du XXe siècle, un grand nombre de manuscrits et d’ob- jets ont été trouvés dans les grottes de Mogao à Dunhuang, dans la province du Gansu ⫬㙙 (dans le Nord-Ouest de la Chine). C’est l’une des découvertes archéologiques les plus importantes de l’époque contemporaine. Des documents très précieux et des pein- tures extraordinaires nous sont ainsi parvenus : nous avons pu ainsi découvrir de nouveaux aspects, matériels et intellectuels, de la vie durant l’antiquité. Ces trouvailles nous ont également beaucoup ren- seigné sur les religions chinoises d’alors, assez pour nous permettre de réécrire l’histoire des religions populaires.

En premier lieu, nous aborderons la question du titre de la O«JHQGHGȇLGHQWLȴFDWLRQGH&KOYLTXHQRXVVRXKDLWRQVUHP- placer par un autre, plus approprié au vu de sa fonction et de Ŵ7XITLIR*8IMWIVThe Ghost Festival in Medieval China4VMRGIXSR4VMRGIXSR9RMZIVWMX]

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découvertes récentes. Ch. lvi.0033 est l’une des peintures trouvées par Aurel Stein dans la bibliothèque murée de Dunhuang lors de sa deuxième expédition (1 906 – 1 908), aujourd’hui conservée au British Museum. C’est Stein qui lui a donné son premier légendage.

Dans Serindia, son rapport archéologique, il désigne Ch. lvi.0033 comme une « peinture sur papier avec charme ou invocation en chinois ».14 Il ne lui accorde pas beaucoup d’attention, peut-être parce que la pièce est de petite taille et sans valeur esthétique mani- IHVWHFRPSDU«HDXUHVWHGHODPDJQLȴTXHFROOHFWLRQ,OQHOȇLQFOXW donc pas dans The Thousand Buddhas15. Ch. lvi.0033 est reproduit pour la première fois en couleur et légendé « Talisman de l’étoile Polaire » dans 7KH$UWRI&HQWUDO$VLDGH5RGHULFN:KLWȴHOG16. Stein HW:KLWȴHOGHQIRXUQLVVHQWOȇXQHWOȇDXWUHXQHEUªYHGHVFULSWLRQGDQV leurs catalogues, mais ils n’expliquent pas comment ils en sont arri- vés à ces désignations alors qu’ils n’ont procédé à aucune recherche VS«FLȴTXHVXUOHVXMHW0HQJ6LKXLᄳஷᖑ, du Musée du Palais de

%HõLQJ HVW OD SUHPLªUH ¢ OH IDLUH (OOH UHQRPPH &K OYLJidu shenxing, Beifang shenxing tu 㿜䛑⼲᯳g࣫ᮍ⼲᯳೪ (Peinture de Ketu et du dieu de l’étoile du Nord)17. Dans notre ouvrage Shendao renxin ⼲䘧Ҏᖗ, nous le renommons à notre tour Beifang shen [LQJ -LGX [LQJ ML IXOX FDLKXL ]KLKXD࣫ᮍ⼲᯳g㿜䛑᯳ঞヺ㈭ᔽ㐾㋭⬿

(Peinture sur papier en couleur représentant Ketu, le dieu de l’étoile du Nord et des talismans taoïstes)18.

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Mais aucun de ces différents légendages n’est réellement satis- faisant. Après une étude poussée des images, textes, propriétés et fonctions de Ch. lvi.0033, nous pensons désormais qu’il devrait s’inti- tuler Jiduxing Beifang Chenxing gongyang tuoluonifu 㿜䛑᯳g࣫ᮍ 䖄᯳կ仞䰔㕙ሐヺ7DOLVPDQGHW\SH'KÃUDژíHQKRPPDJH¢.HWXHW à Mercure, divinités planétaires du Nord) ou, pour faire plus court,

;LQJJRQJWXROXRQLIX ᯳կ䰔㕙ሐヺ7DOLVPDQGKÃUDژíHQKRPPDJH aux planètes).

Voici une description rapide de la peinture, dont d’autres détails seront révélés dans la suite du texte. Précisons déjà le contenu et la forme matérielle de ce document : il s’agit d’une peinture en couleur réalisée sur du papier et comportant des inscriptions en chinois. Elle mesure 42,7 cm de haut et 30 cm de large. La feuille, épaisse, est fabri- quée à partir d’écorce, un support souvent utilisé pour les manuscrits WURXY«V¢'XQKXDQJGDWDQWGHODS«ULRGHTXLVȇ«WHQGHQWUHODȴQGHV Tang et les Cinq Dynasties (907 – 960). Les dessins et les inscriptions sont réalisés à la main. La forme et la structure rappellent celle d’un livret. Un motif géométrique noir et blanc, qu’on appelle « motif vague » en Chine et « motif chinois » au Japon, encadre la feuille.

La zone comprise à l’intérieur de ce cadre est séparée en deux, avec deux personnages reposant sur des nuages en haut et des formules magiques et une prière en chinois en bas. Un cartouche rectangulaire DSSDUD°W¢F¶W«GHVGHX[ȴJXUHVGDQVOHTXHOOHFRPPDQGLWDLUHGHOD peinture se place sous leur protection. La planète Ketu, à droite, est représentée par un dieu échevelé et torse nu debout sur un nuage vert presque entièrement effacé, les mains jointes devant la poitrine en un geste de respect. Dans le cartouche, on peut lire en rouge :

« J’invoque respectueusement la planète Ketu, qu’elle protège mon corps et ma vie. Offrande sincère d’un disciple. » (-LQTLQJ-LGX[LQJ KXVKHQEDRPLQJGL]L\L[LQJRQJ\DQJ 䄍䂟㿜䛑᯳䅋䑿ֱੑˈᓳᄤϔ ᖗկ仞.) À cause du nuage, le peintre est allé à la ligne, l’invocation FRXUWGRQFVXUGHX[OLJQHV/ȇ«WRLOHGX1RUGȴJXUH¢JDXFKHFȇHVW une femme vêtue d’une cape rouge et d’une robe brodée de motifs GȇRLVHDX[HWGHȵHXUVTXLVHWLHQWVXUXQQXDJHURXJHHWYHUW(OOH tient dans sa main droite un pinceau de calligraphie et dans sa main JDXFKHXQOLYUH8QHLQVFULSWLRQ¢OȇHQFUHURXJHȴJXUH¢VDJDXFKH

« J’invoque respectueusement l’étoile du Nord [Mercure], qu’elle

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protège mon corps et ma vie. Offrande sincère d’un disciple. » (-LQTLQJ Beifang shen (Chen) [LQJKXVKHQEDRPLQJGL]L\L[LQJRQJ\DQJ 䄍䂟࣫

ᮍ⼲˄䖄˅᯳䅋䑿ֱੑˈᓳᄤϔᖗկ仞.) Le cartouche, dont le fond est jaune sable, était peut-être censé contenir uniquement le nom du dieu, ce qui expliquerait pourquoi l’invocation déborde du cadre.

Le talisman écrit à l’encre rouge en dessous court sur six lignes et occupe les trois quart de l’espace inférieur de la feuille ; une marque

¢OȇHQFUHQRLUHȴJXUH¢GURLWHDSUªVODGHUQLªUHOLJQH$SUªVOHWDOLV- PDQȴJXUHODSULªUHHQFKLQRLV«JDOHPHQW«FULWH¢OȇHQFUHURXJH(Q voici la traduction :

Tous ceux qui portent ce talisman, qui est un talisman GKÃUDژí, ob- tiendront des pouvoirs magiques et verront leurs péchés effacés sur mille NDOSDV. Les Bouddhas des dix directions doivent toujours être en vue. Où qu’ils soient, ils auront toujours bonne fortune. Toute leur vie durant, ils gagneront en pouvoir et en gloire et s’attacheront le respect et l’estime de tous. Leur religiosité sera sans pareil. Ils seront SURW«J«VHWSXULȴ«V7UDLWHUGHWRXWHXUJHQFHFRPPHXQG«FUHW19.

ℸヺ䰔㕙ሐヺˈᐊ㗙ᕫ⼲䗮ˈ䰸㔾गࡿˈकᮍ䃌ԯᚷ೼

ⳂࠡDŽএ㗙⛵ϡঢ়ˈ߽䘨ϔϪˈᕫҎᙁᭀˈࡳᕫ˄ᖋ˅⛵↨

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8QFDUDFWªUHLQFRQQXȴJXUHHQURXJH¢ODȴQGHODSULªUHTXL doit être la signature du devin (Fig. 1, page suivante).

Au début des années 1980, après avoir étudié les fresques de 'XQKXDQJ'XDQ:HχLH↉᭛٥ avança l’idée que de multiples élé- ments religieux, notamment bouddhistes et taoïstes, coexistaient à Dunhuang20. Plus tard, Jiang Boqin ྰԃࢸ déclara qu’il était incor-

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Ŵ(YER;IRNMI↉᭛٥m(ESNMESXMGEMWLMVYLINMRVYJSNMESWLMOYHIż1SKESOYOY OYHMRK FMLYE RIMVSRK XERXES|䘧ᬭ丠ᴤᰃབԩ䘆ܹԯᬭ⷇びⱘ̣̣㥿催び びび䷖ຕ⬿ܻᆍ᥶㿢 'SQQIRX PIW WYNIXW XESʩWXIW WSRXMPW IRXVʣW HERW PIW KVSXXIW FSYHHLMWXIW Ɓ ʣXYHI HIW JVIWUYIW HY TPEJSRH HI PE KVSXXI MR (YRLYERK [IR[Y ]ERNMYWYSᬺ✠᭛⠽ⷨお᠔RMERUYERKYS(YRLYERK\YIWLYXESPYRLYM[IRNMWLMOY

yishu bian) 1983ᑈܼ೟ᬺ✠ᅌ㸧㿢䂪᳗᭛䲚˄⷇びg㮱㸧㎼˅'IRXVIHIVIGLIVGLIW

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Fig. 1 7DOLVPDQ'KÃUDژíHQKRPPDJH¢.HWXHW¢0HUFXUHGLYLQLW«V planétaires du Nord 㿜䛑᯳噕࣫ᮍ䖄᯳կ仞䰔㕙ሐヺ, Ch. lvi.0033, British Museum

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rect d’appeler Dunhuang « la ville du bouddhisme » dans la mesure où elle avait également nourri la religion taoïste215RQJ;LχLDQJᾂ ᮄ∳ a récemment poussé plus loin cette idée en arguant du fait que le bouddhisme n’était à l’époque absolument pas la religion principale, pour peu qu’on prenne en compte les nombreuses reli- gions populaires. Outre le bouddhisme, nous avons la preuve que le taoïsme, le nestorianisme et le manichéisme avaient chacun leurs adeptes et que des cultes liés à la montagne et à l’eau existaient éga- lement ; il est d’ailleurs possible de reconstruire les innombrables panthéons de déités présents à Dunhuang22. Ces différents spécia- listes nous ont incité à étudier sous un nouvel angle les religions de la vie quotidienne dans la Dunhuang médiévale — nous y avons pro- cédé dans plusieurs articles. Différentes études de cas nous ont ainsi permis de mettre au jour les particularités suivantes : la grande com- plexité des panthéons concernés, l’évolution de leur composition, le rôle clé de ces cultes et croyances dans la vie des gens du peuple ainsi TXHOHXUSRXYRLUHWOHXULQȵXHQFHVSLULWXHOVGDQVODYLHTXRWLGLHQQH

Dans notre livre Shendao renxin, nous mentionnons à peine Ch.lvi.0033 et n’offrons aucune explication à son propos. Il est désor- mais temps de pallier ce manque. Sur les 60 000 manuscrits et objets trouvés dans la bibliothèque murée de Dunhuang, seuls soixante-dix relèvent de l’astronomie et de l’astrologie — il s’agit essentiellement de classiques portant sur les étoiles, de cartes du ciel, de calendriers et de prédictions astrologiques, ainsi que de peintures de divinités DVWURORJLTXHVFRPPHOHERXGGKD7HMDSUDEKÃHWOHV&LQTSODQªWHV Du fait de son arrière-plan interculturel et de son contenu sociore- ligieux, Ch.lvi.0033 est le plus important d’entre eux. Il daterait de la ȴQGHODG\QDVWLHGHV7DQJRXGHV6RQJGX1RUGȂ1RXV allons maintenant procéder à une analyse textuelle et iconogra- phique de ce document.

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Ketu dans les écrits du bouddhisme tantrique et dans la divination pratiquée à Dunhuang

Ketu (Jidu 㿜䛑HW5ÃKX/XRKRX㕙ⵎ) sont deux corps célestes légendaires qui font partie, avec les Qiyao ϗᲰ (Sept luminaires) — soit les Cinq planètes (wuxing Ѩ᯳), le soleil et la lune — des Jiuyao бᲰ (Neuf luminaires) ou Jiuzhi б෋ (Neuf portants). En ajoutant Ziqi ㋿♕ et Yuebo ᳜ᄯ, le groupe prend le nom de Shiyi yao कϔᲰ (Onze luminaires)23. Ces termes et concepts ne sont pas chinois. Ils virent le jour en Asie centrale et en Inde, avant de se diffuser à l’est par l’intermédiaire des ouvrages du manichéisme et du bouddhisme tantrique et des calendriers et savoirs astrologiques afférents24. Édouard Chavannes et Paul Pelliot ont montré que la théorie des Neuf luminaires est arrivée en Chine grâce à deux calendriers, le -LX]KLOLб෋Ლ et le Dayan li ໻㸡Ლ. Chez les astronomes indiens, les Neuf luminaires s’appelaient « navagraha » et comprenaient les Cinq planètes, le soleil, la lune, et les deux « planètes » légendaires, 5ÃKXDQG.HWX1RXVVDYRQVTXHFHWWHQRWLRQWUªVU«SDQGXHHQ$VLH centrale et en Inde, a été introduite en Chine au VIIIe siècle, sous les Tang25. Rao Zongyi 伦ᅫ䷸ défend l’idée qu’il existait deux versions des Sept luminaires : la première avait été introduite par le mani- chéisme tandis que la seconde, intitulée Qizheng ϗᬓ, provenait de la Chine traditionnelle. Les deux versions ont beau être composées des cinq mêmes planètes, du soleil et de la lune, elles doivent être

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distinguées car les notions sur lesquelles elles reposent sont très différentes26.

Le mot « ketu } VLJQLȴH EDQQLªUH RX FRPªWH HQ sanskrit. Il fut introduit en Chine par les sûtras bouddhistes, sans doute à l’époque des Trois Royaumes27. Mais c’est bien plus tard qu’il devient connu de tous, vraisemblablement au moment où le bouddhisme tan- trique fait son entrée en Chine, pendant la dynastie des Tang. De nombreux ouvrages bouddhistes, tous signés de la main du fameux maître Yixing ϔ㸠 (683 – 727), portent sur l’astrologie28. Dans le 'DSLOX]KHQDFKHQJIRMLQJVKX໻↫ⲻ䙂䙷៤ԯ㍧⭣ (Commentaire du 0DKÃYDLURFDQDDEKLVDڔERGKLWDQWUDQRXVSRXYRQVOLUHFHFL

Il existe neuf portants différents : le soleil, la lune, Mars, Mercure, -XSLWHU9«QXV6DWXUQHVRLWOHV6HSWOXPLQDLUHVHW5ÃKXHW.HWXTXL IRUPHQWOHV1HXISRUWDQWV5ÃKXHVWOHGLHXGHV«FOLSVHV/DWUDGXFWLRQ littérale de Ketu est « bannière » ; une étoile bannière est une comète.

En dehors de ces deux portants, les sept autres luminaires sont de garde à tour de rôle. Les personnages qui les représentent peuvent être bons ou mauvais29.

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Les 4L\DR UDQJ]DL MXHϗᲰ᫬♑≎ (Formules pour prévenir les désastres causés par les Sept luminaires), considérées comme XQ «FULW ERXGGKLVWH FKLQRLV HW ȴJXUDQW ¢ FH WLWUH GDQV OH 7DLVKď 7ULSLھDND VRQW FRPSLO«HV DX G«EXW GXIXe siècle par un prêtre

Ŵ6ES>SRK]Mm0IW7ITX4PERʢXIWIXPIW3R^I4PERʢXIW|MRContributions aux études sur Touen-houang1MGLIP7S]QMʣHMV+IRʢZIIX4EVMW0MFVEMVMI(VS^T Ŵ2SYWEZSRWXVSYZʣPIWQSXWmVʷLY|IXmGSQʢXI|HERWPIModengqie jing ᨽⱏԑ

7SYXVE1ʷXE˲K˝8RSZSPF0ƅMRWGVMTXMSRMRHMUYIUYIGIXXIXVEHYGXMSR GLMRSMWIJYXIJJIGXYʣITEV>LY0ʳ]ERノᕟ♢IX>LM5MERᬃ䃭IRHIRSXVIʢVI Ŵ;SPJVEQ)FIVLEVHm9RXIVWYGLYRKIREREWXVSRSQMWGLIR8I\XIRHIWGLMRIWMWGLIR 8VMTMXEOE|1SRYQIRXE7IVMGETWYVXSYX

8RSZSPTE8RSETVSFEFPIQIRXʣXʣGSQTSWʣTEV=M\MRKIRXVI IX'J2SFYQM-]EREKEᔠ∌ֵ㕢m6ʣGMXWHIPEWSYQMWWMSRHI1ELI̅ZEVETEV 8VEMPSO]EZˤE]EƁHƅETVʢWPIWWSYVGIWGLMRSMWIWIXNETSREMWIW|MR8ERXVMGERH8ESMWX7XYHMIW in honour of6%7XIMR1MGLIP7XVMGOQERRHMVZSP&VY\IPPIW-RWXMXYXFIPKIHIWLEYXIW ʣXYHIWGLMRSMWIWT

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EUÃKPDژDRULJLQDLUHGHOȇRXHVWGHOȇ,QGH1RXVVDYRQVTXHVRQQRP chinois est Jin Jucha 䞥ׅ੸ mais nous n’avons pas encore réussi

¢ LGHQWLȴHU VRQ QRP VDQVNULW30. Dans le corps principal du texte ȴJXUHQWGHVWDEOHVFRQVLJQDQWOHVSRVLWLRQVGHVFLQTSODQªWHVHWGH 5ÃKX HW .HWX PRLV DSUªV PRLV 6ȇDSSX\DQW VXU OHV UHFKHUFKHV GH Willy Hartner31, Yano Michio ⶶ䞢䘧䲘 a poussé plus loin son étude.

3RXUOXL5ÃKXHVWOHQĕXGDVFHQGDQWGHOȇRUELWHOXQDLUHVXUOȇ«FOLS- tique32. Niu Weixing a proposé à sa suite une interprétation plus SUXGHQWHGHVFDOFXOVGHV«SK«P«ULGHVGH5ÃKXHW.HWXLOSHQVHTXH 5ÃKXHVWOHQĕXGOXQDLUHDVFHQGDQWHW.HWXOȇDSRJ«HOXQDLUH33.

Mais ce qui nous intéresse ici est leur rôle dans l’astrologie plutôt TXHOHXUVIRQGHPHQWVDVWURQRPLTXHVRXVFLHQWLȴTXHV1RXVSHQVRQV que, s’ils apparaissent dans les écrits du bouddhisme tantrique et s’ils ont lourdement pesé sur la société chinoise, c’est parce qu’ils jouaient un rôle central dans la divination. Si nous nous conten- WRQVGȇH[WUDLUHGHVGRQQ«HVVFLHQWLȴTXHVGHWH[WHVUHOLJLHX[QRXV risquons de passer à côté de leur nature fondamentale et de leur fonction dans les pratiques des croyants.

Wang Zhongmin ⥟䞡⇥ a montré que, dans les premières ver- sions du Qiyaoli ϗᲰᲚ (Calendrier des Sept luminaires), les noms des planètes étaient manichéens, et les notions de bonne ou de mau- vaise fortune bouddhistes ainsi que les données empruntant aux coutumes chinoises omniprésentes. Ce n’est donc pas un calendrier qui voit le jour mais bien un système astrologique34. Cette suggestion est éclairante. Les principes de base des autres divinations mettant en lien planètes et destinée humaine sont similaires à ceux régis- sant le Qiyaoli. D’un point de vue astrologique, Ketu est une divinité

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DVWUDOHLQȵXDQWVXUOHGHVWLQGȇXQLQGLYLGXHQIRQFWLRQGXMRXUHWGH l’heure de sa naissance. On peut trouver des indices sur ses attributs et son fonctionnement dans le deuxième volume des 4L\DRUDQJ]DL MXH cité ci-dessus :

D’ordinaire, la progression de (Ketu) est invisible. S’il est présent dans l’horoscope de naissance de quelqu’un, des désastres survien- dront. Des désastres de plus grande ampleur surviennent quand il est caché ou que son orbite est bloquée. Ketu avance souvent dans le même sens que les autres astres, à une vitesse moyenne35.

ᐌ䱤㸠ϡ㽟ˈࠄҎᴀᆂˈ᳝ࠛ♑⽡DŽ៪䱤㽚ϡ䗮ˈ⠆क़

᳔䞡DŽᐌ乎㸠ᮐ໽ˈ㸠⛵ᕤ⮒DŽ

Une des méthodes d’astrologie les plus populaires est la Jiuyao xingnian fa бᲰ㸠ᑈ⊩ (Méthode combinant l’âge et les Neuf Luminaires). Elle se fonde sur l’âge des personnes pour établir un lien entre leur fortune à venir et les Neuf luminaires. Selon ses prin- cipes, le destin d’un individu suit des cycles de neuf ans au cours desquels il évolue en fonction de l’ordre des différents luminaires et de l’âge de l’individu en question36. La Jiuyao xingnian fa était déjà populaire sous les Tang ; c’est à peu près à cette époque que des termes de divination comme les Neuf palais (MLXJRQJбᅿ) ou les Huit diagrammes (bagua ܿऺ) en deviennent une composante importante. On retrouve dans le )DQWLDQKXROXRMLX\DRẉ໽☿㕙б Ჰ les principes de cette divination et les moyens de conjurer le mau- vais sort :

Peindre le personnage de Ketu, lui faire des offrandes et lui adresser GHVSULªUHVGDQVXQHSLªFHVRPEUHDȴQTXHODPDOFKDQFHGHYLHQQH chance. Lui faire des offrandes lorsqu’il est en position Wei ᳾ et Shen ⬇5ÃKXSRUWHGHVELMRX[HWFRPPHOHVROHLOODOXQHHW.HWXHVW vêtu d’un brocart de soie. Les personnes âgées de 7, 16, 25, 34, 43, 52, 61, 79, 88 ou 97 ans ne pourront échapper à la malchance. Ketu est une étoile cachée, aussi nommée Queue de léopard ou Grande Cache.

On ne la voit pas et elle suit une trajectoire mouvante. Les années où elle apparaît, ces personnes échoueront dans leur carrière politique

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et n’obtiendront pas de poste au gouvernement ; il leur faudra démé- nager et elles subiront de nombreux procès et maladies. Cette étoile HVW XQH G«LW« PDXYDLVH OHV URLV QȇRQW SDV ¢ OXL IDLUH GH VDFULȴFHV Lorsqu’on atteint ces âges, il faut s’en remettre au responsable de la destinée des cinq chemins (wudao siming Ѩ䘧ৌੑ). Peindre ce dieu, lui faire des offrandes et lui adresser des prières dans une pièce VRPEUHDȴQTXHODPDOFKDQFHGHYLHQQHFKDQFH37.

⬿ℸᔶˈ⏅ᅸկ仞⾇Пˈ䗈⽡⠆⽣DŽ৥᳾⬇կПDŽ㕙ⵎ ᐊ⦴ᇊˈϺ᮹᳜ˈ㿜䛑㨫䣺㐵㸷DŽᑈϗǃक݁ǃѠकѨǃϝ कಯǃಯकϝǃѨकѠǃ݁कϔǃϗकбǃܿकܿǃбक ϗˈᑊߊгDŽ㸠ᑈ㟇ℸˈ㿜䛑Ѻᰃ䱤᯳ˈϔৡ䉍ሒˈϔৡ໻

䱤DŽ佪䱤ϡ㽟ˈϡ㽟㗠㸠⛵ᅮᔶDŽ㢹㞼Ҏৡ˄ੑ˅ᆂˈ᳔໮

䘐าˈ∖ᅬϡ䘖ˈࢭ㹿䙋⿏ˈᅬヺⳌ㑣ˈ໮᝖⮒⮙DŽℸ᯳

ߊˈ೟⥟ϡ⽁DŽ㸠ᑈ㟇ℸˈ䷜䗕Ѩ䘧ৌੑDŽ⬿ℸ⼲ᔶˈ⏅ᅸ կ仞⾇Пˈ䗈⽡԰⽣DŽ

Nous avons trouvé quelques textes de divination reprenant cette P¬PHLG«HGDQVGHVGRFXPHQWVGH'XQKXDQJ/DȴQGH3HVW effacée mais sa première page est intacte : elle porte la légende Tui MLX\DR[LQJQLDQURQJ>]DL@HID᥼бᲰ㸠ᑈᆍ [♑] क़⊩ et décrit la méthode combinant âge et Neuf palais célestes pour conjurer le mau- vais sort. Huang Zhengjian 咗ℷᓎ suggère que le document original FRPSRUWDLWXQFHUFOHR»ȴJXUDLHQW¢LQWHUYDOOHVU«JXOLHUVOHVGLII«- rents âges38. L’idée est éclairante. Cette proximité entre le Fantian KXROXRMLX\DRet P.3779 a intéressé Marc Kalinowski, qui a réalisé une étude comparative tout aussi éclairante39/¾-LDQIXਖᓎ⽣ avance que seuls quelques noms d’astres et quelques mantras du Fantian KXROXRMLX\DRsont des traductions et que le reste est apocryphe ; il est d’ailleurs écrit dans une langue empruntant beaucoup au taoïsme. Y ȴJXUHXQHGHVFULSWLRQGHVSK«QRPªQHVDVWURQRPLTXHVVHORQODFKR- rographie astrologique traditionnelle, qui dénote avec la méthode

Ŵ8RSZSPTE

,YERK>LIRKNMER咗ℷᓎ(YRLYERK^LERFY[IRWLY]Y8ERK;YHEM^LERFY]ERNMY

✠ऴर᭛᳌㟛૤ѨҷऴरⷨおʈXYHIHIWSYZVEKIWHIHMZMREXMSRHI(YRLYERKIXHI PEHMZMREXMSRWSYWPIW8ERKIXTIRHERXPETʣVMSHIHIW'MRU(]REWXMIW&IˤMRK<YI]YER GLYFERWLIT

Ŵ1EVG/EPMRS[WOMIH(MZMREXMSRIXWSGMʣXʣHERWPE'LMRIQʣHMʣZEPIżYRIʣXYHIHIW QERYWGVMXWHI(YRLYERKHIPE&MFPMSXLʢUYIREXMSREPIHI*VERGIIXHIPE&VMXMWL0MFVEV]4EVMW

&MFPMSXLʢUYI REXMSREPIHI*VERGIT

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chorographique de Yixing s’appuyant sur les montagnes et les ȵHXYHVshanhe fenye fa ቅ⊇ߚ䞢⊩), ce qui pourrait être la preuve que le )DQWLDQKXROXRMLX\DRn’est pas de la main de Yixing40. Grâce à une analyse documentaire plus fouillée, nous avons découvert que le )DQWLDQKXROXRMLX\DR et P.3779, non contents de faire appel aux mêmes concepts et méthodes, s’appuient sur une interprétation pro- venant d’une même source. Un autre classique bouddhiste, le ;LX\DR yigui ᆓᲰ۔䒠 (Rituels des constellations), également attribué à Yixing, présente lui aussi des similarités avec ces ouvrages41. Il n’est actuellement pas possible de savoir si Yixing en est bien l’auteur ; en UHYDQFKHLOHVW«YLGHQWTXHERQQRPEUHGHVLG«HVTXL\ȴJXUHQWSUR- viennent d’anciennes traditions du bouddhisme tantrique.

Pour ce qui est des pratiques de divination, nous disposons d’un document extrêmement rare, P.4071, intitulé .DQJ =XQ SLPLQJ NH ᒋ䙉ᡍੑ䂆 (Instrument de divination de Kang Zun). Il s’agit d’un document de divination créé pour le compte d’un client par un sor- cier local du nom de Kang Zun au début de la dynastie des Song du Nord. Il est à la fois authentique et complet, ce qui nous a per- mis d’en apprendre beaucoup sur les pratiques divinatoires de l’époque. Il renvoie à une astrologie dérivée de l’astronomie grecque ptoléméenne, qui a traversé l’Asie centrale, s’est fait aligner sur le calendrier zoroastrien puis a gagné la Chine42. Sa valeur est bien supérieure aux traités de divination passés de main en main, qui manquent souvent d’illustrations pratiques.

L’âge de la personne et les Neuf Luminaires ont joué un rôle très important dans l’idée que l’on se faisait de la destinée individuelle à cette époque, notamment la relation entre les mauvais luminaires et les désastres. Cette croyance s’est répandue et a petit à petit donné naissance à l’idée que chaque jour était plus ou moins faste pour telle ou telle tâche du quotidien, au point d’apparaître dans les anno- tations portées sur les calendriers. Wang Pu ⥟‌ (?–959) conclut

Ŵ0ʳ.MERJYਖᓎ⽣|=M\MRK^LYWLY\YPʳI|ϔ㸠㨫䗄ᬡ⬹0ƅ”YZVIHI=M\MRKMR1ˤMES PYROESᆚᬭ䂪㗗Études sur le tantrisme&IˤMRK>SRKNMES[IRLYEGLYFERWLI T

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Ŵ'J>YS=EᎺ၁/ERK>YRTMQMRKOI^EM]ERNMYᒋ䙉ᡍੑ䂆ݡⷨお2SYZIPPIʣXYHI HIPƅMRWXVYQIRXHIHMZMREXMSRHI/ERK>YREVXMGPIRSRTYFPMʣ

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ainsi le texte de présentation de son calendrier Shang qintianli biao Ϟℑ໽Ლ㸼i l’empereur Shizong Ϫᅫ (r. 954 – 959) des Zhou posté- rieurs (Hou Zhou ᕠ਼) :

J’ai cherché en vain dans des documents anciens et dans les calen- GULHUVDXFXQHPHQWLRQQȇHVWIDLWHGH5ÃKXHW.HWX,OGRLWVȇDJLUGȇXQH théorie fallacieuse de moines indiens […] Les savants d’aujourd’hui ne sont plus versés dans ces questions et prennent pour argent comp- tant les mentions des Neuf luminaires dans les notes portées sur les calendriers. J’insiste sur la nécessité de les supprimer43 [les notions d’âge et de Neuf Luminaires].

㞷⁶㿢ܜҷ೪㈡ˈҞসᲚ᳌ˈⱚ⛵㴩⼲佪ሒП᭛ˈ㪟໽

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⠆⊼ᲚПᘦᓣˈҞᑊࠞ㗠এПDŽ

Wang Pu essaya donc de faire supprimer les notes mentionnant 5ÃKXDQG.HWXVXUOHVFDOHQGULHUV&HODPRQWUH¢TXHOSRLQWODGLYL- nation par les Neuf luminaires, originaire d’Inde et de Sogdiane, jouait un rôle clé à l’époque des Cinq Dynasties, puisqu’elle était devenue partie intégrante des calendriers chinois. L’étude que nous avons menée sur les calendriers trouvés à Dunhuang nous permet GHFRQȴUPHU¢TXHOSRLQWFHVQRWHV«WDLHQWFRXUDQWHV

Il existe un texte littéraire très intéressant sur le sujet, le Yanzi fu 叄ᄤ䊺 (Fu sur les hirondelles) :

Au deuxième mois de l’année, au milieu du printemps, des couples d’hi- rondelles volent dans le ciel. Mari et femme s’entendent pour bâtir leur logis. Ils vont d’est en ouest, font des prédictions au nord et au sud. S’ils arrivent à ne pas offenser le Général et Jupiter, ils seront bénis et échap- peront aux catastrophes. Mais voilà qu’ils tombent sur une hirondelle blessée, l’air pitoyable : elle n’arrive ni à lever la tête, ni à ouvrir les yeux. Le couple, face à face, pleure de chagrin : « Nous ne nous sommes pas opposés à Ketu, pourquoi un tel malheur nous frappe-t-il44 ? »

ӆ᯹Ѡ᳜ˈ䲭叄㗅㖨DŽ℆䗴ᅙ㟡ˈ໿ྏᑇゴDŽᵅ㽓ℹ ᑺˈफ࣫ऴ䁇DŽԚ䙓ᇛ䒡ǃ໾ⅆˈ㞾✊ᕫ⽣⛵⅗DŽ叄ᄤ㹿

ŴJiu Wudaishi 㟞Ѩҷ৆%RGMIRRILMWXSMVIHIW'MRU(]REWXMIW&IˤMRK>LSRKLYE WLYNYT

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᭛᷵⊼:IVWMSRVʣZMWʣIIXERRSXʣIHIWbianwenHI(YRLYERK&IˤMRK>LSRKLYEWLYNY T

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ᠧˈৃュሌ傌˖丁ϡ㛑㟝ˈⴐϡ㛑䭟DŽ໿ྏⳌᇡˈ⇷ઑ㙆 ઔ˖Āϡ᳒㾺⢃䉍ሒˈ㓬≵‿㕙㕍効♑嘚

,OHVWLFL«YLGHQWTXHOHUHFRXUV¢5ÃKXHW.HWXSRXUSU«GLUHOD dimension faste et néfaste des choses (comme la construction d’une PDLVRQ«WDLWGHYHQXXQHFRXWXPHSRSXODLUHTXLGªVODȴQGHV7DQJ et l’époque des Cinq Dynasties, faisait partie intégrante de la vie sociale des populations.

Dans un calendrier de Dunhuang, S.P. 10, Tang Zhonghe ernian [882] Jiannan Xichuan Chengdufu Fan Shang jia yinben li ૤Ё੠Ѡ ᑈࡡफ㽓Ꮁ៤䛑ᑰ῞䊲ᆊॄᴀᲚ (Fig. 2) [Calendrier imprimé par la famille Fan Shang de la préfecture de Chengdu, placée sous l’auto- rité du gouverneur de Jiannan et de Xichuan, en l’an 2 de la période

=KRQJKH@TXHOTXHVSRªPHVȴJXUHQWVRXVOHWLWUH7XLQDQQ¾MLX\DR xingtu ᥼⬋ཇбᲰ᯳೪ (Carte du ciel pour prédire la destinée des hommes et des femmes grâce aux Neuf luminaires) :

>4XHOTXȇXQ@TXLFURLVHODURXWHGH5ÃKX¢>WHO@¤JHYHUUDVHVTX¬WHV échouer. Il est alors tabou de construire une maison ; il est requis de se répandre en prières et en offrandes sincères…

[Quelqu’un] qui croise la route de Ketu à [tel] âge sera mal à l’aise…

㸠ᑈ㟇㕙փ˄ⵎ˅᯳ˈ∖㽧ϡ々ᚙDŽℸᑈᖠ䍋䗴ˈᢰ䞂

᳔⠆ƶ˄ᚙ˅ˈƶƶ˄Ⳃ˅ƶ˄ⱑ˅ঢ়DŽ ⅆ䗶㿜䛑ƶ˄᯳˅ˈƶƶϡᅝᅕˈߛ䷜

Étant donné la simplicité des vers, il va de soi que ce texte fut composé pour que les gens du commun puissent le lire et l’ap- prendre facilement.

Les textes de prières et d’offrandes montrent que l’astrologie étrangère s’était donc immiscée dans l’art traditionnel du calendrier chinois, mais également dans les cérémonies taoïstes. Du Guangting ᴰܝᒁXQWDR±VWHSXLVVDQWHWLQȵXHQWGDQVOHVPLOLHX[SROLWLTXHV¢

ODȴQGHV7DQJHW¢Oȇ«SRTXHGHV&LQT'\QDVWLHVHVWOȇDXWHXUGHQRP- breux ouvrages et fut l’un des chantres les plus actifs de la réforme des pratiques rituelles taoïstes ; il occupe une place prépondérante dans l’histoire du taoïsme en Chine45. De multiples références aux

Ŵ7YVPEZMIIXPIVʭPITSPMXMUYIHI(Y+YERKXMRKHERWPIVS]EYQIHI7LYZSMVPIW XVEZEY\HI*VERGMWGYW:IVIPPIRż(Y+YERKXMRKƁżXESʩWXIHIGSYVʚPEJMRHIPE Chine médiévale4EVMW'SPPʢKIHI*VERGI-RWXMXYXHIWLEYXIWʣXYHIWGLMRSMWIWż

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Fig. 2 : Calendrier imprimé par la famille Fan Shang de la préfecture de Chengdu, placée sous l’autorité du gouverneur de Jiannan et de Xichuan, en l’an 2 de l’ère Zhonghe ૤Ё੠Ѡᑈࡡफ㽓Ꮁ៤䛑ᑰ῞䊲ᆊॄᴀᲚ,

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1HXIOXPLQDLUHVȴJXUHQWGDQVOHVSULªUHVULWXHOOHVTXȇLODFRPSRV«HV pour des hauts fonctionnaires et des nobles46.

Ces prières invoquant la théorie étrangère des Neufs lumi- naires, à ce titre critiquées par Wang Pu, donnèrent naissance à de nouveaux textes taoïstes. L’intégration de ces idées populaires, qui contribuait à la réforme des pratiques taoïstes voulue par Du

*XDQJWLQJUHȵªWHSHXW¬WUHODIXVLRQ¢OȇĕXYUHGXERXGGKLVPHGX taoïsme et des arts divinatoires entre le début des Tang et la période GHV&LQT'\QDVWLHV8QHXQLȴFDWLRQGHVSUDWLTXHVUHOLJLHXVHV«WDLW à l’œuvre dans la société : la culture des élites perdait en créativité WDQGLV TXH OD FXOWXUH SRSXODLUH JDJQDLW HQ LQȵXHQFH47, ce qui les rapprochait. La théorie derrière cette nouvelle religion de la vie quo- tidienne48 ne permit bientôt plus de distinguer les différentes classes VRFLDOHVHWDERXWLW¢XQHVLPSOLȴFDWLRQGHVSUDWLTXHV/DPHQWLRQ des Neuf luminaires dans les notes portées sur les calendriers et dans les rituels taoïstes a apparemment à voir avec le royaume de Shu 㳔1RVWUDYDX[QRXVRQWFRQȴUP«TXȇLOH[LVWDLWGHVOLHQVHQWUH Dunhuang et le Shu49 ; nous subodorons d’ailleurs que les pratiques divinatoires présentes à Dunhuang proviennent du Shu.

m0MXYVK]ERH7SZIVIMKRX]8LI6SPISJ(ESMWX6MXYEPMRXLI*SYRHEXMSRSJXLI7LY/MRKHSQ Ɓ|Asia MajorWIVTEVXMITżm7LY%WE,EPPS[IH0ERH(Y +YERKXMRKƅW6IGSVHSJ1EVZIPW|Cahiersd’Extrême-Asie Tżm)ZMHIRXMEP 1MVEGPIWMR7YTTSVXSJ(ESMWQ8LI-RZIVWMSRSJE&YHHLMWX%TSPSKIXMG8VEHMXMSRMR0EXI 8ERK'LMRE|T’oung Pao T

Ŵ(Y+YERKXMRKᴰܝᒁm*IRKLYE>SRK]SYWLM^LSRKLYERKPY^LEMGM|༝࣪ᅫԥա Ё咗㈭唟䀲m=ERIM>SRKOYMFIRQMRKNMESGM|㸭ܻᅫ໨ᴀੑ䞂䀲m>LERK\MERKKSRK NMY]ESNMESGM|ᔉⳌ݀бᲰ䞂䀲IXGMRGuangcheng ji ᒷ៤䲚&IˤMRK>LSRKLYEWLYNY T

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(21)

([SOLFDWLRQGHm0HUFXUHGLYLQLW«

planétaire du Nord »

6XUOȇLQVFULSWLRQȴJXUDQW¢F¶W«GXGLHXUHSU«VHQW«¢JDXFKHGH Ch.lvi.0033, on peut lire « Beifang shenxing » ࣫ᮍ⼲᯳ (divinité pla- nétaire du Nord), alors qu’il faudrait lire « Beifang Chenxing » ࣫ᮍ 䖄᯳ (Mercure, divinité planétaire du Nord). Mercure a beau être un personnage masculin dans le monde occidental, il est toujours représenté dans les textes et peintures chinoises sous des traits féminins (voir infraOȇDQDO\VHLFRQRORJLTXH5RGHULFN:KLWȴHOGVȇHVW trompé en traduisant ce mot par « étoile Polaire ». L’étoile Polaire est en effet également appelée étoile du Nord, mais Chenxing est la planète Mercure. Il ne faut pas les confondre. Ici, la confusion tient à la voyelle que l’on retrouve dans « shen » ⼲ et « chen » 䖄 et à l’absence de différenciation entre les deux consonnes initiales GDQVOHGLDOHFWHGX1RUG2XHVW¢FHWWH«SRTXHȴQGHV7DQJȂ&LQT Dynasties50). À Dunhuang, il s’agissait donc d’homophones, aussi n’est-il pas étonnant que le copiste ait copié « shen » plutôt que

« chen ».

L’utilisation de théories et de techniques d’observation astrono- mique dans la divination date d’il y a fort longtemps. C’était la tâche que les empereurs de l’antiquité attribuaient à leurs devins51. Les appellations traditionnelles des Cinq planètes sont : Chenxing 䖄᯳

ou Shuixing ∈᯳ (Mercure), Suixing ⅆ᯳ (Jupiter), Yinghuo ❦ᚥ (Mars), Zhenxing 䦁᯳ (Saturne), et Taibai ໾ⱑ (Vénus). Elles cor- respondent aux cinq éléments Ѩ㸠 et aux cinq directions Ѩᮍ, qui sont des concepts traditionnels chinois. Zhengyi ℷ㕽 cite la célèbre phrase de Zhang Heng ᔉ㸵 dans le « Tianguan shu » ໽ᅬ᳌ des 6KõL

৆㿬 (0«PRLUHVKLVWRULTXHV) : « Sept des corps célestes sont mobiles : le soleil, la lune et les Cinq planètes52. » L’astrologie s’intéresse donc

Ŵ0YS'LERKTIM㕙ᐌ෍Tang Wudai xibei fangyin ૤Ѩҷ㽓࣫ᮍ䷇4VSRSRGMEXMSR HERWPI2SVH3YIWXGLMRSMWWSYWPIW8ERKIXTIRHERXPIW'MRU(]REWXMIW&IMTMRK-RWXMXYXI SJ,MWXSV]ERH4LMPSPSK]%GEHIQME7MRMGET

Ŵ'IUYƅEXXIWXIRXGIVXEMRWGPEWWMUYIWGSQQIPIZhouli EYGLETMXVI m&ES^LERKWLM|

⾂gֱゴ⇣MR7LMWERNMRK^LYWLYकϝ㍧⊼⭣Commentaires des Treize Classiques

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Ŵ7LˤM৆㿬Mémoires historiquesGL&IˤMRK>LSRKLYEWLYNYT

(22)

d’abord aux courses du soleil, de la lune et des Cinq planètes. Mais le

« Tianguan shu » ne va pas plus loin. Heureusement, un traité plus ancien retrouvé sur des livres en soie exhumés de tombes datant de la dynastie des Han occidentaux (206 avant notre ère – 25 de notre ère) sur le site de Mawangdui 侀⥟ේ, intitulé « Wuxing zhan » Ѩ

᯳ऴ (Divination par les Cinq planètes), nous a fourni beaucoup d’informations sur le sujet. On peut lire dans le chapitre « Shuixing zhan » ∈᯳ऴ (Divination par Mercure) :

Au nord correspond l’eau, l’empereur Zhuanxu, le premier ministre Xuanming, et le dieu ascendant Mercure, qui a la charge des quatre saisons. L’équinoxe du printemps a lieu quand il se trouve en posi- tion lou ပ, le solstice d’été en position GRQJMLQJ ᵅѩ, l’équinoxe d’automne en position kang Ѷ et le solstice d’hiver en position TLDQ niu ⡑⠯. Si Mercure n’apparaît pas lors d’une saison, celle-ci sera défavorable ; s’il n’apparaît à aucune saison, une grande famine frap- pera la terre53.

࣫ᮍ∈ˈ݊Ᏹッ˄丧˅⥝˄䷞˅ˈ݊ϲ⥘ݹˈǒ݊Ǔ⼲

Ϟ⠆᰼˄䖄˅᯳DŽЏℷಯᰖˈ᯹ ߚᬜǒ࿘Ǔˈ໣㟇ǒᬜᵅ ѩˈ⾟ߚǓᬜѶˈހ㟇ᬜ⡑⠯DŽϔᰖϡߎˈ݊ᰖϡ߽˗ಯᰖ ǒϡߎǓˈ໽ϟ໻亶DŽ

Il s’agit du discours typique mettant Mercure en relation avec les cinq éléments et les cinq directions, qui tient à la rencontre entre les doctrines du Ying Yang et des cinq éléments et le système astrono- PLTXHFKLQRLV8QHGHVFULSWLRQVLPLODLUHȴJXUHGDQVOH+XDLQDQ]L⏂ फᄤ54.

Dans l’astrologie chinoise traditionnelle, la catégorie « divination par les Cinq planètes » est très vaste, tant les textes sur le sujet se PXOWLSOLªUHQWDXȴOGHVVLªFOHV4XWDQ;LGDⶓᲛᙝ䘨, le compilateur du .DL\XDQ]KDχLQJ䭟ܗऴ㍧ (Classique de la divination de l’ère Kaiyuan [713 – 741]), a choisi des extraits des traités de cosmologie et d’astrologie composés entre les Royaumes combattants et la dynastie des Tang pour faire le point sur les évolutions dans les mouvements

Ŵ:SMVPEVIGLIVGLIXI\XYIPPIHI0MY0I\MER࡝ῖ䊶1E[ERKHYMXMER[IRWLYOESWLM

⥟ේ໽᭛᳌㗗䞟Étude critique des ouvrages d’astronomie de Mawangdui+YERK^LSY

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Ŵ,I 2MRKԩᆻHuainanzi jishi⏂फᄤ䲚䞟 )\TPMGEXMSRW HY ,YEMRER^M &IˤMRK

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(23)

des corps célestes et des phénomènes astronomiques et sur leur signification astrologique, et a notamment repris les prévisions tirées d’anciens ouvrages d’astrologie liées au Ciel, à la Terre, au Soleil, à la Lune, aux Cinq planètes et aux vingt-huit constellations55, dont &KHQ[LQJ ]KDQ䖄᯳ऴ (Divination par Mercure), un ouvrage en sept volumes. Il est surprenant de constater que cet astronome né en Inde56 et traducteur du-LX]KLOLб෋Ლ (Calendrier des Neuf portants) ne consigne dans son .DL\XDQ]KDχLQJque des idées et techniques chinoises. On n’y trouve quasiment aucune notion étran- gère et aucune mention de la divination par les Neuf luminaires.

Dans le &KHQ[LQJ]KDQ, la plupart des ouvrages cités sont chinois, comme les classiques sur les étoiles (le Ganshi ⫬⇣, le Shishi ⷇⇣, le Wu Xian Ꮏઌ, etc.), les ouvrages de divination traditionnels (;L 0HQJ]KDQ䚫㧠ऴ (Divination de Xi Meng), -LQJ]KRX]KDQ㤞Ꮂऴ (Divination de Jingzhou), 7LDQJXDQ[LQJ]KDQ໽ᅬ᯳ऴ (Astrologie de constellations), les traités de philosophie et d’histoire (+RQJIDQ ZX[LQJ]KXDQ⋾㆘Ѩ㸠ڇ, +XDLQDQ]L⏂फᄤ, +DQVKX⓶᳌) ainsi que les écrits prophétiques (Shangshuwei ᇮ᳌㏃, &KXQTLXZHL

⾟㏃, Wenyaogou ᭛Ჰ䟢, ;LDRMLQJ\XDQVKHQTLᄱ㍧ᧈ⼲༥, etc.)57. Le &KHQ[LQJ]KDQ ne traite que d’événements importants liés à la gloire et au déclin d’un pays, comme les famines, les épidémies, les guerres ; il ne servait pas à prédire les destinées individuelles.

Les noms chinois chenxing et shuixing et le nom étranger di ௔ renvoient donc à un des Neuf luminaires. Si ces différents noms commencent à être utilisés de concert sous les Tang, c’est sans doute parce que la traduction et la diffusion des classiques tantriques datent de cette époque. Dans les premiers écrits tantriques, le nom Mercure était habituellement traduit en chinois par chenxing ou shuixing. Dans le ;LX\DRMLQJᆓᲰ㍧6RXWUDGHVOXPLQDLUHVȴJXUH

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Ŵ5YXER<MHEⶓᲛᙝ䘨Tang Kaiyuan zhanjing૤䭟ܗऴ㍧'PEWWMUYIHIHMZMREXMSRHI PƅʢVI/EM]YERHIW8ERK&IˤMRK>LSRKKYSWLYHMERT

(24)

une description de la dimension faste et néfaste des tâches de la vie quotidienne en fonction du jour de la semaine et des luminaires associés, ainsi que la liste des noms sogdiens, perses et indiens de ces mêmes luminaires58. Le nom sogdien de Mercure est Tir, sa translittération chinoise « di59 ». Certains spécialistes estiment que le ;LX\DRMLQJs’est progressivement sinisé au cours des processus de traduction et d’annotation60. Après une analyse complète du texte, nous pensons qu’il mélange des éléments iraniens, indiens et chinois. Le ;LX\DRMLQJest la preuve que l’astrologie chinoise s’est bien plus mélangée à l’astrologie étrangère que ce que l’on pense. La dimension faste ou néfaste des jours « zhiri » Ⳉ᮹ (jours de service) est certes chinoise, mais le reste rappelle beaucoup l’astrologie occi- dentale. Ce qui semble emprunter à la tradition chinoise comporte également beaucoup de références à des cultures étrangères, aussi ne doit-on pas surévaluer l’importance des éléments chinois.

Le manuscrit de Dunhuang P.3081 intitulé 7XLTL\DRULML[LRQJID ᥼ ϗᲰ᮹ঢ়ߊ⊩ (Méthode pour prédire la dimension faste ou néfaste des jours en fonction des Sept luminaires) recoupe quelque peu le

;LX\DRMLQJ'DQVODSUHPLªUHSDUWLHGHFHURXOHDXȴJXUHXQHOLVWH des noms sogdiens des Sept luminaires et leur interprétation, ainsi que la dimension faste ou néfaste des différents jours. Une table recensant sept catégories d’activités principales — qui incluent des tâches du quotidien (emménager, faire des offrandes et des prières, coudre, organiser une cérémonie de coiffage, se laver, se raser la tête, préparer des médicaments, porter des soins, voyager, commer- cer, etc.) — précise leur dimension faste ou néfaste en fonction du jour.

P.2693, le Qiyao liri ϗᲰᲚ᮹ (Calendrier des Sept luminaires) ressemble également à P.3081, si ce n’est qu’il s’intéresse surtout aux Sept luminaires dont il fournit un résumé d’environ huit lignes à chaque fois. Figurent ensuite douze textes pour les Douze branches

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(25)

terrestres, aussi appelées ming gong ৡᆂ (maison des noms)61. Sous chaque minggong apparaît une note explicative (« gourmet »,

« inquiet à cause des maladies », « satisfait » et « argent abondant »), puis une liste des choses fastes ou néfastes. Même si, dans les résu- més, c’est le nom sogdien di qui est utilisé pour Mercure, le style des notes est totalement chinois. Des phrases comme « scander les Trois trésors pour la bénédiction » (l. 25), « réparer les temples » (l. 65),

« cultiver le mérite et la vertu, jeûner » (l. 86) et « entreprendre un long voyage en traversant le désert occidental » (l. 101) laissent à penser que le manuscrit a soit été compilé par un devin vivant à Dunhuang, soit été très librement adapté d’un texte sur la divination.

Mercure servait à établir des prédictions en fonction de l’âge, comme on peut le voir principalement dans P.3779, que nous avons déjà mentionné :

Le nord correspond à Di, à l’eau et à Mercure. C’est Mercure, l’étoile du Nord, aussi appelée Chan ↮ ou Di, qui sert à établir des prédic- tions en fonction de l’âge, aux âges suivants : 3, 12, 21, 30, 39, 48, 57, 66, 75, 84 et 93 ans. Cette planète a une circonférence de cent li 䞠. Les années où elle apparaît et où vous avez ces âges-là, des secrets honteux et des disputes éclateront, et les voleurs s’entendront pour tout dérober. Ces années-là, des offrandes à la Grande Ourse porte- ront chance.

࣫ᮍ௔ǃ∈ǃ䖄᯳ˈ㸠ᑈ㟇ℸᆓ㗙ˈᰃ࣫ᮍ䖄᯳гˈϔ ৡ↮ˈѠৡ௔᯳DŽϝⅆǃकѠǃᓓϔǃङǃङбǃठܿǃѨ कϗǃ݁क݁ǃϗकѨǃܿकಯǃбकϝDŽ਼᯳݊䗈ϔⱒ 䞠DŽ㢹㞼ҎǒੑǓˈ⊼䱄⾕ষ㟠ˈⲫ䊞⡑୮ˈℸᑈᅰ⽁࣫᭫

ঢ়DŽ

Outre les ouvrages de divination, les notes portées sur les calendriers mentionnent aussi les prédictions par l’âge et les Neuf luminaires, ce qui montre que ces dernières étaient devenues un outil pratique et simple, servant à la fois dans la divination indivi- duelle et dans les prières. On peut lire dans les notes sur Mercure du calendrier S. 612, le 'D6RQJJXR7DLSLQJ[LQJJXRVDQQLDQ>@ZX\LQ VXL\LQJWLDQMX]KXOLUL໻ᅟ೟໾ᑇ㟜೟ϝᑈ៞ᆙⅆឝ໽݋⊼Ლ᮹ :

Ŵ0IXIVQIHImQEMWSR|VIRZSMIʚPEJSMWEYGSRGITXTXSPʣQʣIRHʣZIPSTTʣHERWPI Tetrabiblos IXʚYRIHMZMWMSRH]REQMUYIIXPSGEPI

(26)

Mercure : 3, 12, 21, 30, 39, 48, 57, 66, 75, 84 et 93 ans. Mercure est le maître du nord, calme et ingénieux. Les hommes auront à faire face à de petits désastres, tandis que les femmes auront à craindre des souffrances sans nom62.

∈᯳˖ϝⅆǃकѠǃᓓϔǃϝकǃϝकбǃಯकܿǃѨ कϗǃ݁क݁ǃϗकѨǃܿकಯǃбकϝDŽ∈᯳࣫ᮍЏˈ≝

≝䎇㿜㈠DŽ⬋ᄤ♑⬅˄⤊˅ৃˈ໻ᖠ်Ҏ᝖DŽ

Ce paragraphe est formé de pentasyllabes, un vers plutôt simple et facile à comprendre. Le texte devait pouvoir servir dans la reli- gion de la vie quotidienne des gens du peuple.

À quoi renvoie le mot « talisman GKÃUDژí » (tuoluoni fu

䰔㕙ሐヺ

) ?

Pour en revenir à Ch.lvi.0033, à droite de la peinture, sous les SRUWUDLWVGH0HUFXUHHW.HWXȴJXUHQWGHVV\PEROHVWDR±VWHV¢OȇHQFUH rouge. À gauche, une prière explique que « ce talisman est un talis- manGKÃUDژí ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous pensons que c’est l’œuvre dans son intégralité, soit le texte et les portraits de Mercure et Ketu, qui est un talismanGKÃUDژí.

Les talismans taoïstes sont des symboles théologiques riches. Ils reposent essentiellement sur les concepts du yin et du yang, des cinq éléments, des cinq directions, des trois pouvoirs, des hexagrammes, des rameaux célestes (tiangan ໽ᑆ) et des branches terrestres (GL]KLഄᬃ), ainsi que sur des concepts philosophiques taoïstes.

Ces symboles peuvent se composer de pictogrammes, de caractères redoublés ᕽ᭛, de caractères en \XQ]KXDQ䳆㆚, de signes rappe- lant les hexagrammes et d’autres formés à partir de différents types d’écrit déformés ou décomposés63. Les symboles figurant Ŵ2SYWGMXSRWMGMPEVIXVERWGVMTXMSRHI(IRK;IROYER䛻᭛ᇀ(YRLYERKXMER[IRPMJE[IR\MER jijiao ᬺ✠໽᭛Ლ⊩᭛⥏䔃᷵8VEZEMPHIGSQTMPEXMSRIXHIVʣZMWMSRHIWGEPIRHVMIVWIXHIW HSGYQIRXWEWXVSRSQMUYIWHI(YRLYERK2ERNMRK.MERKWYKYNMGLYFERWLIT ,ES 'LYR[IR䚱᯹᭛=MRKGERK(YRLYERKWLILYMPMWLM[IR\MERWLMPY㣅㮣ᬺ✠⼒᳗⅋৆

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(27)

sur Ch.lvi.003 peuvent sembler à la fois longs et compliqués, mais reprennent certains des éléments décrits ci-dessus. On peut notam- ment reconnaître des versions déformées des caractères er Ѡ, fei 䴲, san ϝ, yi Э, men 䭔, hu ᠊, SLQJᑇ, an ᅝ, shen ⼲, ri ᮹, yue

᳜, shan ቅ, shi ⷇, kou ষ, tong ৠ, ye г, shangϞ, TLϗ, li 䞠, ཇ, etc., ainsi que des pictogrammes renvoyant à la Grande Ourse et aux Cinq planètes. Bon nombre de ces méthodes d’assemblage tirent leur origine ou sont observables dans les caractères tracés sur des vases funéraires conjuratoires, comme le caractère Ѡ tracé à l’encre rouge sur un vase de la famille Cao exhumé d’une tombe datant des Han à Huxian ᠊㏷ dans le Shaanxi 䰱㽓, et le caractère ϝ sur celui trouvé dans une tombe de la dynastie des Han orientaux (25-220) à Luoyang ⋯䱑 dans le Henan ⊇फ64.

Il est possible de suivre différentes traditions de recherche pour étudier un document religieux, comme par exemple la tradition de l’histoire de l’art. Mais se cantonner à cette approche peut se révéler problématique. Un des dangers serait de ne s’intéresser qu’à l’icono- logie et de délaisser les autres aspects des objets étudiés. Du point de vue de l’histoire sociale des religions, Ch. lvi.003 se compose de peintures de divinités et d’une prière. Il peut donc être décrit comme un document présentant images et incantations visant à favoriser la fortune et à conjurer le mauvais sort. Il illustre surtout la rencontre entre rituels tantriques, GKÃUDژí et talismans taoïstes.

Un autre document, proche par la date de Ch.lvi.0033, lui est comparable de par sa structure et sa fonction. Il s’agit d’une feuille xylographiée intitulée )RVKXRSXELDQJXDQJPLQJ\DQPDQTLQJMLQJ FKLVKHQJ VLZHL UX\L EDR\LQ [LQ ZXQHQJVKHQJ ]RQJFKL GDPLQJZDQJ

GDVXLTLXWXROXRQLԯ䁾᱂䘡ܝᯢ✄僬⏙⎼➒ⲯᗱᚳབᛣᇊॄᖗ⛵㛑

ࢱ㐑ᣕ໻ᯢ⥟໻䱼∖䰔㕙ሐ'KÃUDژíGH0DKÃSUDWLVDUÃ pour faire court). Elle a été imprimée pendant la dynastie des Song (1005 de notre ère) et exhumée d’une pagode du temple Ruiguang ⨲ܝ de Suzhou 㯛Ꮂ (Fig. 3).

Ŵ7YVPIWXEPMWQERWXESʩWXIWERXMUYIWZSMV;ERK=YGLIRK⥟㚆៤m(SRKLERHESJY WLMPM|ᵅ⓶䘧ヺ䞟՟)\IQTPIWHIXEPMWQERWXESʩWXIWWSYWPIW,ERSVMIRXEY\Kaogu

xuebao 㗗সᅌฅRSTƁżMHm0ʳIPYROESKYJE\MERHI^ESUMHESJY|⬹䂪

㗗সⱐ⧒ⱘᮽᳳ䘧ヺ7YVPIWTVIQMIVWXEPMWQERWXESʩWXIWQMWEYNSYVTEVPƅEVGLʣSPSKMI

Kaogu 㗗সRST

(28)

Fig. 3 'KÃUDژíGH0DKÃSUDWLVDUÃԯ䁾᱂䘡ܝᯢ✄僬⏙⎼➒ⲯᗱᚳབᛣᇊॄ

ᖗ⛵㛑ࢱ㐑ᣕ໻ᯢ⥟໻䱼∖䰔㕙ሐ, musée de Suzhou [Suzhou bowuguan 㯛 Ꮂम⠽仼].

On y voit, au milieu, Bouddha et les Neuf luminaires ; sur les côtés, les vingt-huit constellations et le dieu Lishi ; le reste de la feuille est couvert de GKÃUDژí en sanskrit et le bas de la page de

(29)

prières en chinois65. Michel Soymié avance que l’image n’a rien à voir avec la GKÃUDژí66, qu’il s’agit d’éléments distincts. Jean-Pierre Drège est de son avis67. Pour Ma Shichang 侀Ϫ䭋, les mandalas du GKÃUDژí GH 0DKÃSUDWLVDUÃ SHXYHQW ¬WUH ȴJXUDWLIV 6XU OȇLPDJH OH ERXGGKD7HMDSUDEKÃ&KLVKHQJJXDQJIR➒ⲯܝԯ) est entouré par les divinités correspondant aux Neuf luminaires, les douze signes du zodiaque et OHVYLQJWKXLWFRQVWHOODWLRQV/ȇDXWHXUGHFHPDژ٠DOD HQIDLVDQWȴJXUHUHQVHPEOHXQHYHUVLRQFKLQRLVHGXGKÃUDژí et une UHSU«VHQWDWLRQGXERXGGKD7HMDSUDEKÃDSURGXLWXQHYHUVLRQGHFH PDژ٠DOD à même de répondre à des besoins locaux68. Pour Li Ling ᴢ㖢, il s’agit d’un exemple de confusion iconographique. Pendant OD G\QDVWLH GHV 6RQJ GH QRPEUHXVHV WUDGXFWLRQV GX GKÃUDژí GH 0DKÃSUDWLVDUÃIXUHQWHIIHFWX«HVFHTXLHQFRPSOH[LȴDFRQVLG«UDEOH- ment les éléments iconographiques. Ajoutons à cela la rencontre qui eut alors lieu entre le bouddhisme, le taoïsme, le bouddhisme tan- WULTXHHWOȇDVWURORJLHHWOHIDLWTXHOHFXOWHGXERXGGKD7HMDSUDEKÃ était très populaire ; des éléments furent ainsi ajoutés a posteriori à ces mandalas, ce qui déboucha sur des scènes comme celles où VHF¶WRLHQWGHVGLHX[GXGKÃUDژíGH0DKÃSUDWLVDUÃHWOHERXGGKD 7HMDSUDEKÃ69. Chen Wancheng soutient quant à lui que le texte et

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