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Analyse des systèmes de production de Coton Biologique et CmiA

5.2.1. Autres cultures produites par les exploitants de coton biologique et CmiA Les principales spéculations produites par les exploitants SCBIO et SCMIA concernent les cultures de rente (vivrières et non vivrières), les légumineuses à graines, les tubercules et racines et les cultures maraîchères (tableau VI). Le choix des spéculations dépend en premier lieu des objectifs de production, de la superficie et de l’état perçu de la fertilité du sol par le producteur et des recommandations des structures d’appui technique.

Page 28 Le coton et le maïs restent les cultures les plus répandues au sein des exploitations SCBIO (100% coton et 93% maïs) et SCMIA (100% coton et 95% maïs) (tableau VI) Tableau VI : Importance et superficies des différentes spéculations au sein des exploitants SCBIO et SCMIA

Taux de pratique (%) Superficie (Ha) Principales destinations

SCBIO SCMIA SCBIO SCMIA

Coton 100 100 0,91 (0,60) 2,50 (1,97) Marché

Maïs 93 95 1,06 (0,99)

1,06 (0,99)

2,22 (2,07) Consommation et marché

Manioc 35 30 0,14 (0,22) 0,32 (0,65) Vente, transformation

Manioc, Niébé/Soja 47 16 0,24 (0,22) 0,09 (0,16) Consommation, Vente et

transformation

Arachide 5 2 0,14 (0,22) 0,14 (0,23) Vente, transformation

Igname 33 35 0,04 (0,14) 0,11 (0,20) Consommation et vente

Riz 9 7 0,09 (0,19) 0,23 (0,48) Consommation

Sorgho 16 20 0,09 (0,20) 0,32 (0,65) Consommation et

transformation

Maraîchères 82 78 0,07 (0,20) 0,03 (0,21) Vente et consommation

Le coton constitue la principale culture de rente qui procure des revenus financiers cash aux exploitants. Le maïs, principal aliment de base, est quant à lui destiné aussi bien à l’alimentation qu’à la vente. Le soja dont la culture n’implique l’usage ni de fertilisants ni de produits phytosanitaires, prend de l’ampleur ces dernières années comme culture de rente. Quant aux cultures maraîchères, elles sont produites principalement pour la vente.

Aux dires des exploitants de Kandi, l’igname était très cultivée dans le milieu mais a été détrônée par le coton qui a connu un développement explosif au point où aujourd’hui, les jeunes ne savent plus comment réaliser convenablement des buttes.

L’igname est produite principalement pour la consommation domestique ; l’igname

Page 29 pilée constitue un des principaux aliments de base dans la localité et l’igname est également présente dans les cérémonies et manifestations culturelles et cultuelles.

Quant au sorgho, les producteurs rapportent qu’il peut être produit sur n’importe quel type de sol. Selon les observations des producteurs, lorsque le maïs succède au sorgho sur le même sol pendant deux (2) campagnes consécutives, il s’ensuit une baisse du rendement du maïs.

5.2.2. Itinéraires techniques de production du coton biologique et du CmiA

Globalement, les itinéraires techniques des différentes alternatives au mode conventionnel de production de coton diffèrent très peu de ce dernier. Hormis la philosophie qui sous-tend chaque alternative de production, les différences entre elles-mêmes d’une part, et entre elles et le mode conventionnel d’autre part, portent essentiellement sur la gestion de la fertilité des sols et des ravageurs. Les opérations culturales comprennent la préparation du sol, le labour et le semis, l’entretien et la récolte.

5.2.3. Quantités de main-d’œuvre utilisées par les différents systèmes de production

Les données sur lesquelles nous nous basons pour notre analyse proviennent d’une étude réalisée en 2011 (Bio Worou, 2011) sur les exploitants de notre zone d’étude (tableau VII). L’estimation des besoins en travail s’est basée sur la journée de travail ; celle-ci est équivalente à huit (8) heures de travail.

Le tableau VII montre que les temps moyens de travaux sont les plus élevés avec le CmiA (127,86 Hj) suivi du SCBIO (125,60 Hj) et SCONV (123,34 Hj). Le surcroît de travail entraîné par le CmiA est de 2,26 Hj par rapport à la production de coton biologique et de 4,52 Hj par rapport à la production conventionnelle. Ces résultats corroborent ceux de Dembélé (2012) pour le Mali selon lesquels le système de production de coton biologique est plus consommateur de main-d’œuvre que le mode conventionnel.

Page 30 Tableau VII : Besoin en travail par activité et par système de production

SCBIO SCONV SCMIA

Moy. Ecart-type Moy. Ecart-type Moy. Ecart-type

Défrichement 23,12 3,75 23,01 4,77 22,31 6,

05

Labour 4,91 1,26 5,23 1,86 5,21 0,92

Semis 8,31 2,36 7,98 1,02 7,69 1,80

1er Sarclage 15,37 3,17 16,43 2,84 16,60 3,15

Démariage 5,30 2,46 4,81 1,15 4,94 1,35

2ème Sarclage 12,87 2,54 12,97 3,86 12,66 3,91

Sarclo-buttage 10,22 1,66 10,01 2,28 10,46 2, 02 Fertilisation 8,65 3,06 7,77 1,92 11,30 4,98

Traitement 4,14 2,20 4,27 7,62 4,64 1,

44 Récolte 32,71 3,38 30,87 5,43 32,05 5,62

Total 125,60 12,56 123,34 12,33 127,86 12,79

5.2.4. Gestion de la fertilité des sols au sein des exploitations SCBIO et de SCMIA L’importance que revêt la gestion de la fertilité des sols en production biologique et CmiA nous amène à nous focaliser sur les pratiques auxquelles les producteurs ont recours dans la gestion de la fertilité de leurs sols. Nous cherchons à comprendre ce que revêt la notion de fertilité du sol pour les exploitants puis, à analyser les pratiques mises en œuvre.

5.2.4.1. Perceptions paysannes de la notion de fertilité du sol

Les exploitants de Kandi se basent sur un ensemble de critères pour apprécier l’état de fertilité du sol. Ces critères sont regroupés dans le tableau VIII.

Page 31 Tableau VIII critère de fertilité du sol

Indicateurs Critères/Paramètres d’appréciation de la fertilité du sol

 la présence de terricoles

 Indicateurs classés

Note : Les mots suivis d’un astérisque (*) sont des appellations en langue locale Dendi, une langue du Nord-Benin

Source : Nos résultats d’enquêtes, 2018

L’appréciation de la fertilité du sol par les exploitants de Kandi revêt différentes facettes. Elle se base sur des éléments d’abord qualitatifs puis quantitatifs.

Les critères qualitatifs paysans d’appréciation de la fertilité concernent les caractéristiques du sol et de la végétation que porte ce sol. Il s’agit principalement de la couleur du sol, de la présence des adventices et des terricoles, de la dynamique de la

Page 32 vie dans le sol, etc. Ces différents critères permettent aux producteurs de décider du type de culture à installer sur le sol.

En ce qui concerne les critères quantitatifs, ils portent essentiellement sur le rendement obtenu sur le sol après sa mise en culture. En effet, le rendement apparaît comme un indicateur primordial permettant aux exploitants de Kandi d’avoir une connaissance de l’état de la fertilité de leur sol et de décider des cultures à y installer.

Dans ce processus, les légumineuses, le niébé principalement, constituent une importante culture qui oriente les prises de décision.

5.3. Pratiques et stratégies paysannes de gestion de la fertilisation organique