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Analyse comparative du programme des candidats et du traitement médiatique de la

Cette étude analyse le traitement médiatique des candidats dans Libération, Le Monde et Le Figaro et se propose d’analyser le score de convergence qui existe entre les candidats PS et UMP. Cette section fait office d’ouverture puisqu’elle se propose de faire un travail comparatif du traitement médiatique des candidats (qui est le sujet principal de cette étude) et les programmes des candidats. Les programmes représentent la communication contrôlée de François Hollande et Nicolas Sarkozy, soit toutes leurs allocutions directes. . Le but de cette partie est, en quelque sorte, d'aller plus loin en comparant l'agenda médiatique et l'agenda politique et voir quelles sont les convergences et les divergences qu'il y a entre eux.

§1 : Analyse des programmes

Les programmes des candidats nous permettent d’avoir à notre disposition un condensé des propositions des candidats et surtout nous permet de voir quelles sont leurs priorités. En effet, on peut supposer que les thèmes mis en avant dans leur programmes sont ceux que les protagonistes pensent qu’ils sont les plus importants de traiter et de communiquer. Il est intéressant de voir si le traitement médiatique ressemble ou non aux agendas politiques des candidats.

Pour chacun des programmes des candidats, nous avons appliqué la même méthodologie mise en place durant cette étude. Concernant François Hollande, nous nous sommes appuyés sur le document de 22 pages où il décrit ses « 60 engagements pour la

France ». Pour ce qui est de Nicolas Sarkozy, nous avons pris en compte sa lettre aux Français de 36 pages. Pour chacun des programmes, nous avons classé chacune des propositions en fonction du tableau thématique qui a été déterminé pour cette étude. Nous avons ensuite appliqué la formule pour trouver le score de convergence.

1. Les enjeux de campagne

Le score de convergence global est de 64,83%. Ceci indique une convergence moyenne entre les candidats. Si on regarde les résultats en fonction des enjeux de la campagne le score de convergence descend à 61,17% ce qui reste un score assez proche du premier.

Thème Total PS Total UMP Total

Axe franco-allemand 0% 0,69% 0,69 Chômage 1,25% 5,56% 4,31 crise 1,25% 6,25% 5 croissance-conjoncture 1,25% 0,69% 0,56 culture 3,75% 0,69% 3,06 délinquance-sécurité 1,25% 4,17% 2,92 dette publique 6,25% 4,17% 2,08 education 5% 8,33% 3,33 energie 2,50% 0,69% 1,81 environnement-agriculture 3,75% 6,25% 2,5 finance 3,75% 2,78% 0,97 identité nationale-laïcité 2,50% 2,78% 0,28 immigration 0% 6,94% 6,94 industrie 5% 3,47% 1,53 institutions 8,75% 3,47% 5,28 jeunesse 5% 3,47% 1,53 justice 2,50% 5,56% 3,06 logement-urbanisme 5% 0% 5 nucléaire 1,25% 0% 1,25 pauvreté-précarité 2,50% 3,47% 0,97 politique étrangère-défense 6,25% 3,47% 2,78 politique familiale 1,25% 0% 1,25 politique fiscale 5% 6,94% 1,94 politique sociétale 5% 0,69% 4,31 pouvoir d'achat 3,75% 0,69% 3,06 système de santé 3,75% 0,69% 3,06 taxe tobin 1,25% 0,69% 0,56 travail 5% 4,86% 0,14 tuerie toulouse 0% 0,69% 0,69 TVA Sociale 0% 0% 0 union européenne 2,50% 9,03% 6,53 vieillesse-retraites 2,50% 2,78% 0,28 Total 100% 100% 0

Tableau 45 : Total des citations trouvées dans les programmes des candidats PS et UMP concernant les enjeux de la campagne

On constate que le programme de François Hollande se partage principalement entre les institutions (8,75%), la politique étrangère – défense (6,25%) et la dette publique (6,25%). En ce qui concerne Nicolas Sarkozy, sont programme se divise essentiellement entre l’Union Européenne (9,03%), l’éducation (8,33%), l’immigration (6,94%) et la politique fiscale (6,94%).

Il est intéressant de voir qu’aucun des principaux thèmes des candidats ne sont les mêmes. Ceci peut expliquer en partie le fait que le score de convergence soit relativement moyen.

François Hollande insiste particulièrement sur le thème des institutions. Ceci vient en lien avec la dernière partie de son programme qui traite de son intention de mettre en place « une République exemplaire ». Il veut réformer le système français en augmentant les pouvoirs d’initiative et de contrôle du Parlement. De plus, il veut que la durée d’inéligibilité des élus condamnés pour des faits de corruptions soit portée à dix ans. Il tient aussi compte de sa proposition du droit de vote des étrangers aux élections locales, du fait qu’il engagera une nouvelle étape de décentralisation pour donner plus de pouvoir aux collectivités locales. Une dernière proposition est de changer le texte de loi concernant les partenaires sociaux afin que les représentants des salariés puissent être dans les conseils d’administration et dans les comités de rémunérations des grandes entreprises. Toutes ces propositions sont en lien avec la moralisation de la vie politique qu’il veut mettre en place.

Un deuxième thème que le programme de François Hollande expose est la dette publique. Ce thème est mentionné à plusieurs reprises dans le programme. Lors de l’introduction, il parle d’une « dette considérable ». Ainsi, il remet en contexte la situation économique et financière de la France. Il propose de ramener les finances publiques à l’équilibre avec une première étape. Il veut tenir l’engagement de la France d’un déficit de 3% en 2013. De plus, il indique que la dépense publique sera maîtrisée avec des prélèvements obligatoires inférieurs à 47%. A la fin de son programme, il annonce le chiffrage de ses mesures avec un montant de 20 milliards d’euros en 2017. Il met en avant un équilibrage de cette dépense qui sera financée par des économies.

Le dernier thème mis en avant est celui de la politique étrangère – défense. Le programme insiste sur la politique commerciale et annonce que le candidat fera barrage à toutes formes de concurrence déloyale en fixant des règles strictes. Il veut que l’euro soit plus équilibré par rapport au dollar américain et au yuan chinois. Il compte faire des propositions dans ce sens dans le cadre du G20. Il veut soutenir la mise en place d’une organisation mondiale de l’environnement et l’idée d’une gouvernance de la mondialisation. Le candidat

socialiste prône une aide à tous les pays en voie de développement et propose d’élargir le conseil de sécurité de l’ONU. Il est intéressant de voir qu’il mentionne aussi, dans ce thème, les relations de la France avec les pays du sud de la Méditerranée. Il veut mettre fin à la « Françafrique » pour miser sur une relation plus égalitaire entre les différents pays. Il soutient sa proposition de retrait des troupes françaises d’Afghanistan d’ici à la fin de l’année 2012. Le dernier point sur lequel il insiste est la capacité de défense de la France avec la dissuasion nucléaire mais aussi avec une organisation performante des armées. Le fait que le candidat socialiste insiste sur cette thématique témoigne du fait qu’il veut montrer qu’il peut avoir une envergure internationale. En effet, durant la campagne, une des critiques qui lui était faite est son image franco-française. On peut, alors imaginer qu’il insiste sur la politique étrangère afin de montrer ses capacités d’homme d’Etat mais aussi de représentation de la France au niveau mondial.

En comparaison de candidat UMP insiste sur l’Union Européenne. Ce sujet revient à plusieurs reprises dans son programme. La première allusion à l’Europe est en lien avec l’idée que « l’Europe ne peut pas garder ses frontières intérieures ouvertes si elle n’est pas capable de maîtriser ses frontières extérieures ». Il revient sur son discours de Villepinte. Ce programme fut diffusé deux semaines après qu’il eut fait ce discours donc on peut présumer d’une influence forte de celui-ci sur le programme. Il reprend aussi l’idée que l’Europe ne doit pas être une passoire et accentue l’idée d’une identité européenne forte qui doit être respectée. Il met en avant la crise européenne et la situation de la Grèce afin de recontextualiser son propos. Il propose de réformer la zone Schengen dont il pense que le traité montre des défauts importants. Il insiste sur le rôle protecteur que l’Europe doit avoir mais aussi sur la concurrence qui existe avec les autres régions du monde avec une proposition de mise en place d’une nouvelle politique commerciale européenne.

Le deuxième thème qu’il souligne est l’éducation. Il parle de son attachement à cette institution en invoquant l’héritage de Jules Ferry et prône que le problème de l’école, aujourd’hui, est structurel avec des enfants et des familles qui ont beaucoup changés alors que l’école n’a pas évoluée. Il met en avant le fait qu’environ 10 000 enfants sortent de l’école avec des difficultés de lecture et d’écriture. Il propose, pour améliorer le système scolaire, de développer les filières professionnelles et l’alternance. Concernant l’école primaire, il propose aux enseignants qui veulent être présents plus longtemps dans l’établissement de pouvoir les rémunérer davantage et de punir sévèrement les violences qui peuvent être faites à l’encontre des professeurs.

Nicolas Sarkozy appuie le thème de l’immigration dans son programme. Il commence par contextualiser son propos en mettant en avant le fait que la France soit un des pays les plus attractifs en matière d’immigration. Il propose une législation commune à tous les pays d’Europe sur l’asile et l’immigration. Il prend en compte l’idée que l’intégration des immigrés en France est mauvaise et veut diviser par deux l’immigration légale en France.

Le dernier thème dont le candidat UMP parle dans son programme de manière importante est la politique fiscale. Il commence par son souhait de mettre un terme à l’exil fiscal des citoyens français. Ensuite, il propose que la rémunération des dirigeants d’entreprises soit fixée par l’assemblée générale des actionnaires et qu’elle fasse l’objet d’une publication en comparaison avec l’évolution des salaires dans l’entreprise. Il prône l’interdiction des parachutes dorés et des retraites chapeaux. Il veut augmenter la fiscalité des revenus du patrimoine en augmentant le taux de la dernière tranche des impôts sur le revenu ou en créant une contribution additionnelle sur les très hauts revenus. Il parle ensuite de la fiscalité du travail en mettant en place un impôt sur le bénéfice mondial des grandes entreprises qui les dissuaderait de délocaliser les emplois.

Il est intéressant de voir quels sont les thèmes qu’ils n’ont pas inclus dans leurs programmes. François Hollande ne mentionne pas l’axe franco-allemand, l’immigration, la tuerie de Toulouse et la TVA Sociale. Concernant, Nicolas Sarkozy, il ne traite pas du logement – urbanisme, du nucléaire et de la TVA Sociale. Le fait qu’un seul de ces thèmes soit commun aux deux candidats permet de comprendre le score de convergence moyen. On voit que les rapports de force entre les candidats ne sont pas forts avec une différence absolue la plus importante à 6,94 pour l’immigration et 6,53 pour l’Union Européenne qui sont les écarts les plus importants enregistrés. Il est intéressant de voir que le rapport de force thématique est à l’avantage de Nicolas Sarkozy concernant les programmes.

Après avoir analysé les programmes concernant les enjeux de campagne des candidats nous allons nous intéresser au jeu.

2. Le jeu de campagne

Le score de convergence est de 63,93% ce qui est relativement moyen. On voit que les scores des enjeux et du jeu sont proches l’un de l’autre ce qui explique que le score global soit moyen.