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Analyse des communautés

Une matrice se similarité a été construite à partir du jeu de données stations/espèces, en présence absence, mais également en abondance pour les données de la récolte en vrac, en faisant l’hypothèse d’un effort comparable pour un même type d’opération (chaque opération de brossage par exemple). Tableau 8 : description des 10 classes principales obtenues par CAH (UPGMA, coeff Jaccard)

Dendrogramme simplifié (boites emboitées) Meuble circa Nord Dur infralittoral Dur circa Atl sud

Caraïbe Meuble infra

Classes

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Nombre de stations 23 18 8 41 21 8 42 9 9 32

Secteurs

Atlantique Sud 0 1 0 20 4 1 9 0 8 2

Baie de Fort de France 5 1 3 0 0 0 4 7 0 0

Caraïbes Nord 11 4 1 2 6 3 9 1 0 14 Caraïbes Sud 4 6 1 2 5 0 4 1 0 0 Nord 1 1 2 4 6 2 10 0 1 14 Sud 2 5 1 13 0 2 6 0 0 2 Habitats (niveau1)

Fond dur médiolittoral 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0

Fond meuble médiolittoral 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Fond dur infralittoral 22 12 2 35 3 1 5 0 8 0

Fond meuble infralittoral 0 0 3 2 0 0 16 5 1 6

Herbier 0 5 2 0 0 1 7 4 0 1

Fond dur circalittoral 1 0 0 0 13 4 7 0 0 5

Fond meuble circalittoral 0 1 1 0 5 1 6 0 0 19

Méthodes

Brossage 14 4 1 31 2 1 1 0 5 0

Drague 0 7 3 1 19 5 30 9 0 29

Nasse 0 0 1 0 0 2 6 0 0 2

Suceuse 9 7 3 9 0 0 5 0 4 1

Du point de vue de l’analyse des communautés, seule une distinction avec la profondeur correspondant à la limite infralittoral/circalittoral est soutenue (bootstrap N=100) (cf. première séparation du dendrogramme en annexe, classe 10 dans le tableau 7). Ainsi, sur la base de ce jeu de données, du point de vue statistique, il est seulement possible de distinguer les stations de fond meuble du circalittoral des secteurs Septentrional et Caraïbes Nord, du reste des stations, correspondant à deux cortèges d’espèces significativement distincts. Cela n’est pas surprenant : l’échantillonnage n’a pas été conçu explicitement pour permettre ce type d’analyse, même en prenant

165 les métriques les moins sensibles aux absences, leur poids reste très important compte tenu du très grand nombre de zéros dans la matrice espèces/stations.

Néanmoins, malgré des niveaux de similarités relativement faibles, il est possible d’identifier des niveaux de coupe dans la classification permettant d’effectuer certains regroupements de stations traduisant une proximité relative des biocénoses associées. Le tableau 7 résume le dendrogramme présenté en annexe obtenu à partir de la matrice de similarité par classification hiérarchique ascendante (méthode UPGMA avec coefficient de Jaccard). Il décrit les groupes mis en évidence ; 10 classes (regroupant plus de 3 stations) ont été identifiés à un niveau de similarité de 15%. Elles sont décrites à l’aide de 3 critères : secteur géographique, habitat de niveau 1 (étagement + nature du fond) et méthode d’échantillonnage. Parmi ces 10 classes, 8 regroupes un nombre significatif de stations présentant des caractéristiques relativement homogènes ayant un sens écologique :

Classe 1 : regroupant des stations situées sur la côte Caraïbe de l’île, plus centrées sur le nord (48 % Caraïbes Nord, 21 % Baie de Fort-de-France et 17 % Caraïbes Sud) et caractérisées principalement par des habitats de fond dur de l’infralittoral (91 % de fond dur infralittoral).

Classe 2 : regroupant des stations de la côte Caraïbes mais plus centrées sur le sud (18 % Caraïbes Nord, 35 % Caraïbes Sud et 30 % Méridional) et caractérisées par des habitats de fond dur principalement (58 % de fond dur infralittoral et 30% d’herbiers).

Classe 4 : regroupant des stations de la côte sud-est (50 % Atlantique Sud et 30 % Méridional) caractérisées par des habitats de fond dur de l’infralittoral (92 % de fond dur infralittoral).

Classe 5 : regroupant des stations situées tout autour de l’île (29 % Caraïbes Nord, 29% Septentrional, 24 % Caraïbes Sud et 19 % Atlantique Sud) et caractérisée essentiellement par des habitats du circalittoral (86%) et en particulier des fonds durs du circalittoral (62 %).

Classe 7 : regroupant des stations situées tant au nord qu’au sud de l’île (23 % Septentrional, 21 % Atlantique Sud et 21% Caraïbes Nord), caractérisées essentiellement par des fonds meubles

relativement profonds (>25m), et des opérations de dragage (100%).

Classe 8 : regroupant des stations de la côte Caraïbes et principalement de la Baie de Fort-de-France (78 % Baie de Fort-de-France, 11 % Caraïbes Nord et 11 % Caraïbes Sud), caractérisées essentiellement par des fonds meubles de l’infralittoral (55 % de fonds meuble infralittoral et 44 % d’herbiers) relativement peu profonds (<10m), et des opérations de dragage (71%).

Classe 9 : regroupant des stations du secteur Atlantique Sud essentiellement (89% Atlantique Sud et 11% Septentrional) caractérisées par des habitats de fonds dur de l’infralittoral.

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Classe 10 : regroupant des stations du nord de l’île (44 % Caraïbes Nord et 44% Septentrional) caractérisées des habitats des fonds meubles du circalittoral (59 % fond meuble circalittoral, 19 % fond meuble infralittoral et 19% fond dur circalittoral).

Deux classes ne peuvent être aussi clairement décrites avec les critères utilisés compte tenu notamment du faible nombre de stations qui les compose :

Classe 3 : regroupant un petit nombre de stations de l’ensemble de l’île sauf du côté Atlantique (37,5 % Baie de Fort-de-France, 25 % Nord et 12,5 % Caraïbes Nord, Caraïbes Sud et Méridional) ne se caractérisant pas par un habitat particulier (37,5 % de fond meuble infralittoral, 25 % de fond dur infralittoral, 25% d’herbiers et 12,5 % de fond meuble circalittoral).

Classe 6 : regroupant un petit nombre de stations situées tout autour de l’île (37 % Caraïbes Nord, 25% Septentrional et Méridional, 12,5 % Atlantique Sud) et caractérisées plutôt par des fonds durs du circalittoral (50 % fond dur circalittoral et 13% fond meuble circalittoral meuble et 13% d’herbiers).

Ces analyses renforcent la pertinence des secteurs tels qu’ils ont été définis à partir des descriptions d’habitats : les facteurs « secteur » et « habitat de niveau 1 » semble être les critères dominants pour expliquer ce niveau de coupe à 15% de similarité.

Cette analyse des communautés pourrait être poussée plus avant pour faire le lien avec les habitats tels qu’ils ont été décrits. Mais au-delà du fait que la liste de biocénoses n’est pas encore validée, cela n’a pas été réalisé à ce stade pour plusieurs raisons :

- Un grand nombre d’habitat a été décrit sur la base d’un nombre de stations insuffisant pour utiliser un traitement statistique pertinent ;

- Chaque station correspond à un paysage sous-marin regroupant souvent plusieurs habitats : c’est le paysage qui a été échantillonné et non chaque habitat, ce qui rend l’essentiel de la donnée inadéquat.

De plus nous ne pouvons nous attendre à un lien évident entre les habitats tels qu’ils ont été décrits et l’analyse des communautés à partir de cette base de données, car les espèces de la base sont essentiellement des espèces de petite taille pour lesquelles une autre échelle de description des habitats serait plus pertinente. On pourrait ne conserver par exemple que les caractères de substrat et de rugosité, mais ceci nécessiterait un travail dédié beaucoup plus poussé sur ces caractères. L’analyse d’un jeu de données algues-gorgones-éponges serait plus compatible avec l’échelle des habitats décrits, mais l’échantillonnage de ces taxons, ni systématique ni exhaustif sur chaque station, ne permettra pas de faire ces analyses statistiques des communautés pour ces taxons.

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