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PARTIE II : PRISE EN CHARGE PROPHYLACTIQUE DU PALUDISME

Chapitre 1: LES MEDICAMENTS ANTIPALUDIQUE

II- LES LYSOSOMOTROPES

2- Amino-alcools

La quinine est un alcaloïde naturel extrait de l’écorce de quinquina [57]. Quatre antipaludiques peuvent être extraits dans cette écorce : quinine, quinidine, cinchonine et cinchonidine. La quinine représente la L-stéréoisomére3 de la quinidine. Son action schizonticide s’exerce principalement sur les trophozoïtes matures en cours de développement. Comme tous autres antimalariques de structure similaire, la quinine agit aussi sur les stades sexués de P.vivax, P.malariae et P.ovale, mais elle n’a aucune action sur les gamétocytes de P.falciparum. La quinine n’agit pas sur les stades pré-érythrocytaires des plasmodiums [58]. Bien que sa synthèse soit possible actuellement, la quinine utilisée en pratique est d’origine naturelle [59]. Au niveau du tractus gastro-intestinal, la quinine est rapidement absorbée et de manière complète et son pic plasmatique est atteint au environ de 1 à 3h après une administration orale [58].

3 Molécule de même formule brute mais qui différencie par l’arrangement spatial des atomes les constituant. Les stéréo-isoméries ont des propriétés physiques ou chimiques différentes [55].

Formule chimique: O C H3 N O N C H2 Présentation:

Quinoforme® (formiate de quinie) : en ampoules injectables de 2 ml dosées à 0.5g.

Quinimax® est une association de bichlorohydrate de quinine, quinidine, cinchonine, cinchonidine, exprimée directement en quinine base pour les comprimés sécables et pelliculés de 125 et 500 mg et en solution injectable à 125mg/1ml ; 250mg/2ml et 500mg/4ml [59, 60].

Arsiquinoforme® (acétarsolate de quinine+ formiate de quinine) : comprimés à 150mg (acétarsolate) plus 75mg (formiate)

Effets indésirables :

L’administration de la quinine est parfois mal tolérée. Les effets secondaires, connus sous le terme de « cinchonisme », associent acouphènes et hypoacousie, sensations vertigineuses, phosphènes, céphalées, nausées. En intraveineuse ou intramusculaire, la quinine peut provoquer des complications cardiovasculaires. Elle favorise, surtout, la libération d’insuline et peut provoquer donc des accidents hypoglycémiques, en particulier lors du coma prolongé ou chez la femme enceinte et l’enfant. On note aussi des thrombopénies d’origine immunoallergique et des

accidents hémolytiques intravasculaires accompagnés d’insuffisance rénale constituant une « fièvre bilieuse hémoglobinurique ». Des posologies élevées administrées de manière accidentelle ou en cas de tentative d’empoisonnement sont toxique chez les sujets non infectés, ou associées à la survenue de cécité (amaurose) et de surdité [ 58, 59, 60].

b- Méfloquine :

Le mode d’action est mal connu. La méfloquine bloque, entre autre, la dégradation enzymatique de l’hémoglobine. Elle agit principalement sur les trophozoïtes âgés de toutes les espèces plasmodiales [3]. Elle n’a pas d’activité prophylactique causale car elle est inactive sur les formes intrahépatocytaires qui se développent normalement après l’inoculation anophélienne [59]. La méfloquine est bien absorbée au niveau du tractus gastro-intestinal mais ceci est marqué par une variation interindividuelle de temps nécessaire pour atteindre le pic plasmatique [58]. Elle a un temps de demi vie4 très long de 14 à 41 jours [61].

Formule chimique : N N H F F F F F F O H

4 La t1/2 correspond au temps nécessaire pour passer d’une concentration plasmatique à sa moitié, quel que soit le niveau de cette concentration.

Présentation :

Lariam® (chlorhydrate de méfloquine) : en comprimé sécable de 250 mg et 500mg [57, 59, 60].

Fansimef® en association avec sulfadoxine, comprimé à 250mg (méfloquine) [59].

Effets indésirables :

La méfloquine est souvent mal tolérée, on observe généralement des nausées, vomissements, douleurs abdominales, anorexie, diarrhées, ataxie, vertiges, céphalées, troubles du sommeil [62]. L’importance de ses effets secondaires, notamment neuropsychiques, quelques convulsions, hallucinations, troubles psychiatriques aigus, syndrome dépressif, en limite l’usage, en particulier chimioprophylactique [61, 62]. Une étude récente a montré la possibilité de la méfloquine à induire une pneumonite avec une fièvre, des symptômes de détresse respiratoire et une toux non productive [63].

c- Halofantrine :

L’halofantrine un schizonticide ayant le même spectre d’activité que la méfloquine, mais intrinsèquement plus active. Son mécanisme d’action implique la formation de complexes toxiques avec la ferriprotoporphyrine IX formée pendant la digestion de l’hémoglobine par le plasmodium. Elle est résorbée par le tractus gastro-intestinal avec une très grande variabilité interindividuelle. Le pic plasmatique se situe à environ 6 heures après administration par voie orale [64]. Sa demi vie est habituellement brève 24 à 48 heures, avec de grandes variations d’individu à l’autre, jusqu’à trois à cinq jours [65].

Formule chimique : Cl Cl F F F N CH3 CH3 Présentation :

Halfan® (chlorhydrate d’halofantrine) en comprimé sécable à 250 mg et en suspension buvable de 100mg/5ml [57, 59, 60].

Effets indésirables :

L’halofantrine est relativement tolérée au cours du traitement des accès simples à P. falciparum [59]. Les effets indésirables concernent la survenue de prurit, troubles gastro-intestinaux, une augmentation modérée des transaminases, des rares ulcérations de la cavité buccale [63] et surtout des effets cardiotoxiques dont le facteur principal limitant est l’allongement de l’espace QT [64, 65, 66]. Des rares cas de convulsions parfois en rapport avec des troubles du rythme ventriculaire ont été rapportés. Quelques cas d’anémie hémolytique aiguë parfois grave et compliqués d’insuffisance rénale ont été décrits. D’exceptionnels cas de réactions allergiques à type de choc anaphylactique ont été reportés [63].

d- Luméfantrine :

Sa biodisponibilité5 orale est variable et dépend largement de l’administration avec les aliments gras. Le pic plasmatique est atteint environ 10 heures après l’administration. La demi vie d’élimination terminale est d’environ 3 jours [58]. Formule chimique : Cl Cl Cl OH N C H3 C H3 Présentation :

Riamet® et Coarten® : en association dans un comprimé dosé à 20mg d’artémether et 120 mg de luméfantrine [58, 67].

Effets indésirables :

En dépit de sa ressemblance, sur le plan structural ainsi que ses propriétés pharmacocinétiques, avec l’halofantrine, la luméfantrine ne prolonge pas considérablement l’intervalle QT de l’électrocardiogramme et n’a aucune toxicité significative. En faite cette drogue semble être bien tolérée. Les effets latéraux rapportés sont généralement légères, nausées, inconfort abdominal, maux de tête,

5 Il se définit comme étant la fraction de la dose de médicament administré qui atteint la circulation générale et la vitesse à laquelle elle l’atteint.

vertiges et ne peut pas être distingués des symptômes du paludisme grave [58]. Récemment, une réaction allergique avec oedème de Quincke a été suspectée à la combinaison luméfantrine-arthéméther, due probablement à l’arthéméther, dérivé de Qinghaosu. [68].

3- Amino-4-quinoléïnes :

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