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Les premiers pas de Marjorie Duvillard dans l’arène internationale :

En novembre 1940, Marjorie Duvillard a été contactée par son ancienne professeure, la Doctoresse Renée Girod, qui était aussi membre du Comité de direction de l’Union. Dans ce message, Marjorie Duvillard était conviée à se rendre à la Conférence Panaméricaine de la Croix-Rouge, à Santiago du Chili du 5 au 14 décembre 194077 pour représenter l’Union. La jeune diplômée, étant pleinement consciente de ses limites (sans expérience dans ce domaine et n’ayant jamais entendu parler de l’Union auparavant) a toutefois accepté de s’y rendre.

Avant son départ pour le Chili, Georges Thélin l’a informée des enjeux mais aussi des attentes relatives à sa présence dans tel événement. Marjorie Duvillard, en tant que déléguée de l’Union, devait promouvoir l’organisation, son plan de secours à l’égard des enfants victimes de la guerre et mentionner les démarches qui avaient été faites en ce sens. De plus, elle devait rappeler les bons rapports qu’entretenaient la Ligue et tout l’intérêt que portait l’Union à cet organisme. Georges Thélin espérait que Marjorie Duvillard puisse prononcer un discours à la séance plénière d’ouverture de la conférence ainsi qu’à d’autres séances. A cela s’ajoutaient les discussions avec les délégués et les délégations étatiques présentes pour aborder les démarches que menait Georges Thélin depuis Genève pour les secours aux enfants et, si possible, de faire en sorte que dans les résolutions adoptées, le nom de l’Union y figure. Pour soutenir la jeune déléguée, Georges Thélin lui a proposé d’entrer en contact notamment avec le secrétaire de la Ligue chargé des Croix-Rouges de Jeunesse, M. Milsom.

Marjorie Duvillard est partie pour le Chili sans avoir reçu les informations attendues relatives à l’Union, pourtant nécessaires pour qu’elle en apprenne davantage. En effet, comme nous le verrons à maintes reprises, les correspondances mettront des mois pour arriver à destination, encore fallait-il qu’elles échappent à la censure78. Sans documents pour se renseigner, Marjorie Duvillard a tout de même pu compter sur le soutien de M. Milsom, avec qui ils ont établi un plan de travail. Sur place, Marjorie Duvillard, vu son statut d’invitée, n’est pas parvenue à remplir la mission telle que Thélin l’avait imaginée. Les circonstances lui ont pourtant permis de faire du lobbying auprès des autres délégués : « je crois que les résultats les plus tangibles sont atteints par les contacts personnels et l’échange d’idées direct entre délégués. »79. C’est lors de ces échanges qu’elle a appris que les autorités Britanniques étaient prêtes à accorder des navicerts (permis de navigation) aux bateaux opérant par la Croix-Rouge, sous le patronage du CICR afin d’envoyer les provisions et vêtements pour les prisonniers. Lors de ces échanges, la déléguée a été surprise d’apprendre qu’aucun autre

77AEG, AUIPE, AP 92.38.1.

78AEG, AUIPE, AP 92.38.3.

79AEG, AUIPE, AP 92.38.3 ; Rapport de Marjorie Duvillard concernant la Conférence Panaméricaine de la Croix-Rouge, à Santiago du Chili en 1940.

53 délégué des pays dont Georges Thélin avait signalé l’intérêt au plan de secours connaissait l’Union et son œuvre. Seules deux personnes connaissaient l’Union, sous le nom du Save the Children Fund.

Lorsqu’elle revient sur son expérience au Chili, elle pense ne pas avoir mis en avant l’Union par timidité :

« En étant à ma première expérience de ce genre, et ne possédant véritablement qu’un strict minimum de mon sujet, il était un peu hazardé [sic]

de me mettre en avant au 1er rang. J’eus été bien embarrassée pour répondre à certaines questions si on me les avait posées et cela n’aurait guère été à l’avantage de l’Union. J’ai mieux aimé quoi qu’à regrets me tenir au poste de l’observateur en ne signalant ma présence qu’après avoir un peu exploré le terrain. »80

Malgré les conditions, elle a obtenu le droit de prendre la parole à la séance de clôture de la conférence et sans surprise, il n’a pas été possible de faire en sorte que le nom de l’Union apparaisse dans les résolutions adoptées.

Cette première expérience en tant que déléguée de l’Union à la Conférence Panaméricaine de la Croix-Rouge au Chili, a été l’occasion pour elle pour développer des contacts et de faire du lobbying. En analysant la correspondance, il est fort probable que l’Union ait envoyée cette représentante pour explorer le terrain et les discussions en termes de protection de l’enfance et de la jeunesse qui seraient utiles pour l’agenda fraîchement adopté. Mais surtout, cet événement important et officiel où maintes personnalités et délégations étaient présentes offrait la possibilité de déterminer si l’Amérique du Sud pourrait se montrer favorable ou pas à l’œuvre de l’Union, et de manière immédiate à l’œuvre de secours et à la récolte de fonds, puis à l’implémentation future des sections nationales.

Mais rappelons que depuis les années 1920, l’Union n’entretenait presque aucun lien avec le sud du continent, à l’exception des années 1930, qui, à travers le pédiatre de renom international, Dr Luis Morquio qui (fondateur de « Instituto Internacional Americano de Protección a la Infancia » reconnu par la SdN), en 1930, avait été nommé Président du Comité d’honneur de l’Union et ce pendant 4 années81. Au manque d’intérêt de l’Union vis-à-vis de l’enfance sud-américaine, s’ajoutaient les relations quelque peu froissées pendant les années SdN qui étaient encore très présentes dans les esprits.

Marjorie Duvillard a pu, à travers les contacts développés pendant l’événement, dégager le sentiment général vis-à-vis de l’Europe. Dans son rapport, elle mentionne le sentiment des pays d’Amérique latine : « le désir d’aider l’Europe en guerre par [sic] laquelle on sent momentanément un léger mépris), est évident…mais à la condition que cela soit une initiative

80AEG, AUIPE, AP 92.38.3 ; lettre de Marjorie Duvillard donnant ses premières impressions de la conférence au Chili.

81AEG, AUIPE, AP 92.38.

54 américaine, sans que d’outre-mer (« où tout va mal ») on ne vienne rien leur demander, ni rien leur apprendre ! »82 De toute évidence espérer que ce continent accueille cette agence européenne à bras ouverts était une attente ambitieuse. L’Union, une agence qui avait joui d’un grand prestige, mais qui n’avait jamais rien fait de concret pour les enfants sud-américains, venait à ce moment-là solliciter l’aide de ce continent pour les enfants de l’Europe, le même continent qui l’avait méprisé à Genève (Dumont, 2011). Malgré les difficultés qui semblaient déjà se dessiner, l’Union n’a pas cédé.

Après ce voyage, la Commission de Direction espérait que Marjorie Duvillard accepte de devenir la déléguée permanente de l’Union afin de favoriser le développement des relations avec l’Amérique du Sud et de donner une « allure officielle » à leur œuvre83.

Cette jeune femme, étant aussi suissesse, semblait bien connaître les deux contextes et sa nationalité pouvait garantir la neutralité que l’Union devait afficher pour permettre d’entamer ses démarches. Cette dernière a accepté avec beaucoup d’hésitations car, d’un côté, elle vivait loin de la capitale et de l’autre, pour des raisons familiales (l’état de santé de sa mère) et financières. Ayant accepté la proposition, Marjorie Duvillard a tenu tout de même à ce que le siège l’informe régulièrement de manière aussi précise que possible du fonctionnement de l’agence. A ce stade, sa mission consistait à obtenir des autorisations auprès des autorités pour organiser des collectes nationales qu’il fallait ensuite faire parvenir en Europe mais dès qu’elle rencontra Anita Sandelmann (en mars 1941), l’Union ne va pas hésiter à leur assigner des responsabilités bien plus ambitieuses.

L’appel à l’aide aux États d’Amérique latine

Il est important de mentionner que quelques jours auparavant, l’Union avait entamé un appel à l’aide aux chefs d’États en Amérique latine. Décidemment, les efforts de récolte de fonds pour venir en aide aux enfants victimes de la guerre étaient tournés vers cette région épargnée par le conflit armé. Au vu des circonstances et des difficultés, n’était-elle pas leur seul espoir ?

Georges Thélin, en collaboration avec Pierre Bouscharain, ancien membre de la section sociale du Secrétariat de la SDN, mobilisaient tout leur réseau international de l’époque de la SdN et du BIT afin de faciliter cette démarche84.

Au vu de l’état d’urgence, l’Union a donc adressé le 7 novembre 1940 aux chefs d’Etats un appel à l’aide où elle faisait part du plan de secours et des ravages que subissaient les enfants.

Le plan de secours d’hiver 1940-1941 avait été étudié pour venir en aide à un contingent de 500.000 enfants. Il prévoyait de distribuer l’aide récoltée dans les pays ayant adressé une demande de secours à l’Union, à savoir, la Belgique, la Finlande, la Norvège, la France, la

82 Ibid.

83AEG, AUIPE, AP 92.38.2.

84AEG, AUIPE, AP 92.38.1.

55 Hongrie, le Luxembourg, la Pologne et la Roumanie. Avec ces fonds, les différentes institutions pourraient acheter ensuite de la nourriture, des vêtements et des médicaments. Pour ce faire, l’Union avait calculé en moyenne 3 dollars par enfant par mois. Cela demandait donc que leur budget puisse s’élever à 1.500.000 dollars par mois.

De manière générale, bien que des liens aient été noués avec des personnalités et des membres étatiques, cet appel à l’aide n’a pas débouché sur les résultats escomptés. Bien que la plupart ait dans premier temps affirmé étudier la question, ils finiront par ne pas donner suite. Les raisons en sont diverses. Par exemple, au Chili, la Croix-Rouge chilienne préparait une récolte allant dans le même sens que celle de l’Union ; le Président Calderón Guardia du Costa Rica avait répondu qu’un important comité de femmes organisait une collecte nationale en faveur de l’Angleterre et a affirmé accepter collaborer pour l’enfance de l’Europe.

Toutefois, après quelques échanges, en mars 1941 son gouvernement semblait se rétracter pour des raisons économiques. En effet, les exportations du café en Europe ayant cessé, ils centraient leurs efforts sur l’Angleterre et la France libre afin d’accélérer la fin du conflit. Le secrétaire de la Présidence Costaricaine, Edgar Odio Gonzalez, a affirmé que c’était une autre façon d’aider les enfants85. Cuba a également affirmé que les efforts étaient concentrés sur l’aide des États-Unis.

A travers cet appel à l’aide, il est possible de cerner les stratégies de relance que Georges Thélin déployait et son habileté et savoir-faire (protocolaire, lobbying, plaidoyer) solides pour intéresser les destinataires. Il savait mettre en valeur l’Union et n’hésitait pas à « mettre en avant » des demi-vérités, notamment, en continuant d’affirmer que plusieurs pays en Amérique latine le soutenaient alors que les réponses, souvent défavorables, arrivaient.

Finalement, cet appel à l’aide auprès des Chefs d’État des pays latino-américains n’aura pas permis d’obtenir le soutien désiré. Toutefois, certains contacts ayant été établis, Georges Thélin tenait à les garder car ils pourraient être utiles pour le futur développement de l’Union.

Ainsi, au lieu de persister sur le plan de secours qui de toute évidence n’aboutissait à rien, dès l’année 1941, il parlera davantage du développement de l’Union dans ces pays. Son plan consistait à trouver du soutien auprès de ces contacts (personnes distinguées ou hautement placées) en promouvant ses programmes techniques des sections médicales et sociales. Ce faisant, Georges Thélin sollicitait, dans chaque pays, le soutien de ces personnalités en aspirant à ce que l’Union soit mise en relation avec les départements de la santé et de l’assistance sociale, des organisations s’occupant de la protection de l’enfance, des médecins pédiatres, etc. Le but ultime serait de créer des sections techniques nationales de l’Union là où il serait possible et de permettre d’échanger des études et des informations concernant l’enfance tel le postulait de nouvel agenda86.

85AEG, AUIPE, AP 92.38.1.

86Ibid.

56 Finalement, la réaction de l’appel à l’aide aux Chef d’États des pays latino-américains n’est pas étonnante au vu des rapports tendus que les deux continents avaient rencontrés des années auparavant à la SdN. Rappelons que parmi les 42 pays fondateurs de l’organisation, une dizaine était des pays sud-américains. Alors que certains l’ont rejointe après 1920, d’autres rencontrant des difficultés finiront par la quitter, telle l’Argentine et le Brésil. En effet, bien qu’une bonne partie du continent sud-américain ait été représentée au même rang que les puissances européennes à la SdN, cette région aura bien eu de la peine à s’imposer et à trouver de la crédibilité face aux dominants qui voyait cette partie du monde comme « l’éternelle périphérie de la scène internationale » (Dumont, 2011).

L’Amérique latine aspirait à occuper une bonne place dans la construction de la paix et du droit international à la SdN. L’Argentine, par exemple, dénonçait le fait que l’Allemagne n’ait pas été admise comme membre au sein de l’organisation et bien que le discours ait attiré l’attention, la proposition a été rejetée.

L’un des reproches adressés à l’organisation était sa nature européocentriste et le fait que le Pacte de sa création ait été élaboré uniquement par les pays vainqueurs de la Grande Guerre.

Au fur et à mesure, les pays latino-américains tentaient de soumettre de nouvelles pistes mais, n’ayant que peu d’influence, beaucoup vont se retirer pour n’en rester plus que 5 à la fin (Dumont, 2011).

Plusieurs années ont passé et après l’échec de la SdN, l’Amérique latine assiste au deuxième conflit mondial, alors que le continent avait essayé, par sa présence à Genève et par son pacifisme, de réunir le monde après la Grande Guerre. Sous-estimé par les grandes puissances et déçu des espoirs que pouvait représenter cette collaboration, le continent devient soudainement la cible de ceux qui cherchaient des alliés pour pallier aux besoins et aux dégâts de la guerre. Comment dans un tel contexte Marjorie Duvillard et Anita Sandelmann vont parvenir à obtenir de l’aide ? Le siège social était loin et c’était donc elles qui devaient aller au front, seules, pour trouver des alliés et de l’aide auprès de personnes hautement placées au gouvernement ou bénéficiant d’un certain prestige dans le pays.

Le travail préliminaire de la Délégation générale de l’Union Internationale de Secours aux Enfants en Amérique latine.

En mars 1941, Marjorie Duvillard et Anita Sandelmann se sont rencontrées et ont entamé les premières démarches, à savoir des visites à des personnalités influentes qui leur faisaient part de leurs impressions et conseils pratiques (éventuelles difficultés à rencontrer et suggestions de stratégies de propagande). Ces visites ont permis d’explorer le terrain, d’appréhender la complexité et les enjeux des relations internationales et du domaine humanitaire dans un contexte de guerre. Elles qui n’avaient pas d’expérience dans le domaine vont vite comprendre que, bien que l’Amérique latine soit à des milliers de kilomètres de l’Europe, les conséquences et les restrictions s’y faisaient sentir.

57 Ces premiers contacts ont été encourageants pour elles et grâce aux recommandations, elles étudiaient minutieusement un procédé qui, parallèlement avec les informations relatives à l’Union et les conseils reçus de Georges Thélin, se construisait progressivement.

On voit ainsi dans les premiers mois, l’élaboration progressive d’un plan relatif aux possibilités de propagande, aux démarches pour officialiser l’Union en Argentine, mais aussi la prise de contact avec d’autres réseaux telles les entreprises privées, les philanthropes, certaines associations, etc. Tous étaient importants et tous étaient susceptibles d’apporter une petite contribution, qui à ce stade serait considérée importante.

Cette période a également été marquée par une acculturation progressive du fonctionnement complexe de l’Union, allant de son histoire jusqu’aux modalités d’adhésion, en passant par la gestion de ses fonds. Malgré le nombre d’échanges entre Buenos Aires et le siège social, il leur était difficile de trouver réponse à toutes les questions posées utiles et essentielles pour légitimer leurs actions.

Cette phase n’a guère été aisée car, comme nous pouvons l’imaginer, tout était à faire et l’Union n’étant que peu connue par un groupe restreint d’individus (ayant eu des relations avec Genève), elles devaient faire en sorte d’éveiller l’intérêt et la sympathie des gens à l’égard de cette organisation. Pour ce faire, elles rassemblaient toutes les informations qui pourraient crédibiliser l’Union : son histoire, Eglantyne Jebb, la « Déclaration de Genève », la collaboration avec la SdN et le patronage du CICR.

En comparant le discours de Marjorie Duvillard à la Conférence Panaméricaine avec ses correspondances ultérieures, il est possible de percevoir son imprégnation de « l’esprit » de l’Union et une certaine maîtrise se déployer. Il en va de même pour Anita Sandelmann. Leurs lettres, par exemple, obéissaient à une structure définie par l’Union et, au fil du temps, étant méthodiques, elles n’hésitaient pas à reprendre Georges Thélin ou tout autre collaborateur lorsque celui-ci omettait de numéroter ses lettres, lorsqu’il n’avait pas répondu à une question posée ou encore lorsque, pour faire de la propagande, il envoyait de la documentation de l’Union à d’autres personnes autres que la déléguée générale et la secrétaire générale.

Pendant toute cette période d’exploration et d’apprentissage, Marjorie Duvillard et Anita Sandelmann ont dû faire preuve de réflexion et d’adaptation à mesure qu’elles se renseignaient car, dans leur contexte, les consignes provenant de Genève ne pouvaient pas être mises en place de manière aussi linéaire que Georges Thélin les décrivait. Le secrétaire général ne connaissait pas l’Amérique latine, il pouvait avoir certes un réseau, mais cela ne faisait pas tout le travail et les personnes qu’il a côtoyées à Genève n’étaient pas toutes représentatives de la réalité dans le sud. Les ambitions de Georges Thélin semblaient largement dépasser ce que la réalité permettrait de rendre faisable. Il se pourrait que le secrétaire général hâté par des résultats concrets ait sous-estimé le travail qu’il fallait mettre en place. Le décalage entre les expectatives de celui qui était à Genève et le travail réel mené par ces femmes en Argentine était très important. Alors qu’elles étaient sous pression par une charge de travail non négligeable, déjà au deuxième semestre de la première année, il en

58 demandait encore et encore. Comparons, par exemple, ce que l’Union avait demandé à Marjorie Duvillard au moment où elle a accepté de devenir déléguée générale et ce que l’organisation demandait au bout de quelques mois : si au départ, on lui avait demandé d’organiser des récoltes nationales pour les secours en Europe, des mois plus tard, on parlait de la création d’une délégation qui serait en mesure de soutenir financièrement le siège social, d’obtenir des secours pour l’Europe et de développer un réseau colossal utile pour son nouvel agenda.

Malgré le décalage entre le cahier des charges et le travail réel, il est possible de discerner une grande volonté de collaboration et une relation de dépendance : Genève avait besoin de ces actrices pour développer l’Union et ouvrir la voie pour son œuvre. De l’autre, elles avaient besoin de Georges Thélin pour les informer en permanence (dans la mesure du possible) sur la complexité de l’Union : entre autres sur son réseau, ses associations affiliées, les modalités de financements, le fonctionnement du mode d’aide direct relatif aux adoptions par les photocartes, des questions sur les enfants en général pour faire de la propagande et sur les enfants réfugiés placés/hospitalisés en suisse87.

A maintes reprises, les deux collaboratrices lui feront des propositions pour ensuite prendre leurs propres décisions et à mesure qu’elles maîtrisaient de mieux en mieux le domaine, elles se permettront de prendre des décisions sans consulter Genève et ceci est illustratif de leur marge de manœuvre. On perçoit à maintes reprises des négociations internes. Elles étaient

A maintes reprises, les deux collaboratrices lui feront des propositions pour ensuite prendre leurs propres décisions et à mesure qu’elles maîtrisaient de mieux en mieux le domaine, elles se permettront de prendre des décisions sans consulter Genève et ceci est illustratif de leur marge de manœuvre. On perçoit à maintes reprises des négociations internes. Elles étaient

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