• Aucun résultat trouvé

Comme nous l’avons déjà souligné précédemment, notre projet est pérenne et n’est donc pas voué à disparaître à la fin du mois de Juin. En effet, nous sommes parvenus à créer les pages du site telles que nous les souhaitions. Une fois cette étape terminée, nous comptons relancer les différents organismes que nous avons contactés et ce afin de leur annoncer la « nouvelle version » du site et donc tenter d’éveiller leur curiosité.

En ce qui concerne la promotion du site, il serait peut-être plus efficace de s’adresser directement à des étudiants. Pour cela, nous devons développer nos relations avec les étudiants visitant afin qu’ils nous permettent d’entrer en contact avec d’autres étudiants de leurs pays ou directement des associations de leurs universités.

Par ailleurs, afin d’obtenir un budget, il est souhaitable que les étudiants qui reprendront le projet fassent les démarches nécessaires pour obtenir des fonds européens. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas réussi à obtenir le budget car le dépôt du dossier de demande de subvention doit avoir lieu avant une date butoir (novembre) que nous ignorions.

Conclusion

inalement, nous pouvons affirmer que la conduite du projet Inter-Lang a été bénéfique pour tous tant sur le plan professionnel que sur le plan humain. En effet, chacun a appris à conduire un projet, en prenant en compte les contraintes budgétaires, temporelles et individuelles que cela représente.

Sur le plan personnel, nous avons tous appris à travailler avec une équipe, qui ne se connaissait pas au départ, ce qui suppose une capacité d’adaptation et des facultés d’écoute de chacun.

Nous sommes tous conscients que notre projet, ambitieux, n’a pas avancé autant que nous l’aurions souhaité. Avec le recul, il semble que le temps que nous avons passé au départ à discuter, parfois disputer, du projet en lui-même, ce temps qui nous semblait gâché, ne l’est en réalité pas du tout, puisqu’il était nécessaire de s’organiser avant de passer à l’action.

Nous espérons que cette organisation permettra à d’autres étudiants de mener à bien toutes les actions que nous aurions voulu mener.

Seul Hervé se démarque par un rapport à la tonalité plus critique. Dans le cadre de son rapport sur le pôle de coordination, il s’est par exemple permis de souligner le manque de motivation du groupe à certains moments. Comme il est parti de la réunion avant que le groupe n’ait pris connaissance de son compte-rendu, c’est quelques heures plus tard qu’il reçoit un mail marquant la réaction des autres membres. Au nom du groupe, JC lui envoie un message lui commandant sèchement de modifier son rapport de toute urgence. Hervé répond sur la liste de diffusion que c’est de bonne foi qu’il a présenté quelques points négatifs « pour ne pas tomber dans le ‘tout était parfait’ ». Mais il finit tout de même par obtempérer et réécrit un compte rendu conforme aux exigences du groupe.

Hervé avait joué de la pression scolaire pour motiver le groupe tout au long de l’année. Mais voilà à présent qu’il est pris au piège de son propre jeu puisqu’il est sanctionné par le groupe pour avoir produit un rapport scolaire non conforme.

Ce petit écart et le rappel à l’ordre de JC va être déterminant quant à la position d’Hervé dans la deuxième vie du groupe. Loin de vouloir prendre la soutenance en main, il va d’autant plus se tenir à l’écart et se contenter de faire ce qui est décidé par le groupe. Il affirme par ailleurs que l’exercice scolaire l’intéresse assez peu.

La structure du groupe va en être totalement modifiée pour les deux réunions restantes. Hervé se postant à l’écart, Alexandre et JB vont quelque peu se disputer pour savoir lequel des deux organisera le groupe pour la soutenance. Finalement, on a l’impression que le vieux loup se retirant, les prétendants s’entredéchirent pour prendre la tête de la meute. Les jeunes loups de l’école de commerce sortent les crocs pour s’imposer. Ils aboient sur les plus faibles et se font déjà la part belle de la nourriture de la meute –à savoir qu’ils s’arrogent les tâches les moins ingrates. Cette présentation en forme de métaphore est certes un peu mordante. Elle permet toutefois de mesurer la part animale qui réside en toute organisation humaine et que souligne l’éthologie de K. Lorenz (année).

Au-delà de la métaphore animale, ce revirement permet aussi et surtout de relativiser les positions au sein du groupe. Certes il était évident que chacun des membres occupait des positions différentes selon les groupes dans lesquels il évoluait. La position au sein d’Inter Lang ne colle pas à la personne qui l’occupe et celle-ci peut tout à fait avoir d’autres rôles dans d’autres groupes. Ainsi Hervé était secrétaire de l’association de finance Transaction. De même, Aurore était Trésorière de la Junior Entreprise. Cependant, à force de se voir toujours dans les mêmes rôles au sein d’Inter Lang, les six membres auraient pu avoir tendance à prendre les qualités revenant à chacun de part sa position pour des qualités intrinsèques. Les qualités mises en relief par la position occupée dans le groupe de travail auraient tendance à

être ramenées à la personnalité des membres. Par exemple, Hervé ne serait pas pris comme un leader-momentanément-et-relativement à ce groupe, mais comme un leader-en-soi. Mais grâce à ce revirement, les rôles de chacun sont relativisés. On peut en effet se demander si Alexandre ou JB n’auraient pas pu occuper une position première dans le groupe Inter Lang. Un peu comme nous avons tenté de le montrer dans l’analyse de micro-sociologie (cf supra), le jeu était faussé et certains joueurs avaient plus d’atouts que d’autres dès le début de la partie. Finalement, il semblerait que la domination soit plus une affaire de potentialités et d’atouts relatifs à la situation plutôt que de qualités intrinsèques.

Avec ceci, cependant, qu’à force de multiplier les expériences dans un rôle donné – quel qu’il soit- ont finit par l’intérioriser : on développe les traits de personnalité, les compétences et l’image de soi qui y sont associées. Si les rôles sont malléables parce qu’appris à force d’expériences, chacun court le risque de se laisser enfermer dans un nombre restreint.

Mais laissons là ces considérations et voyons comment se déroule la préparation finale pour la soutenance du projet.

Une éruption : la soutenance

Le vendredi 31 mai le groupe se retrouve dans une salle de l’école pour une répétition générale. La soutenance aura lieu le lundi suivant et il faut que chacun sache bien ce qu’il aura à dire. Un document Power Point est préparé pour appuyer la présentation et faciliter les prises de paroles successives.

Hervé a annoncé par un e-mail qu’il ne serait pas à Nice le jour de la soutenance. Il accompagne cependant le groupe durant cette répétition générale. N’ayant pas de rôle à jouer, il se cantonne dans la position d’observateur actif. Il émet de temps à autres quelques suggestions. Mais l’essentiel de la préparation est prise en main par Alexandre et JB. Ils répartissent les parties de la présentation entre les cinq membres (Introduction – principe d’Inter Lang – réalisations du groupe – points forts – points faibles – Conclusion) et un mot d’ordre est donné : il faudra se présenter en tenue ‘décente’ le jour de la soutenance. Tous viendront en costume, gage du discours sérieux et professionnel.

Puis une répétition générale est organisée. Sur un ton désinvolte et entrecoupé de plaisanteries, chacun ‘passe au tableau’ pour discourir sur Inter Lang. Quelques interventions

critiques des autres membres permettent de peaufiner les interventions. Il faut s’entendre sur une vision commune à présenter.

Au fil de la répétition, les discours vont cependant en déclinant. Les premiers à prendre la parole présentent les réalisations d’Inter Lang sur un ton affirmatif et combatif : « on a fait cela, cela et cela ». Mais bientôt la présentation prend un autre tour et quelques regrets s’immiscent dans la présentation : « si seulement on avait su… » ou encore « et puis cela, on aurait jamais du le faire ainsi ». Le doute envahit les étudiants. Ils redoutent la soutenance.

Pourtant l’exercice ne vise pas à la sélection. Contrairement aux classes préparatoires et au concours d’entrée, la soutenance n’a pas pour but d’éliminer un certain pourcentage d’étudiants. Au contraire, malgré les doutes, chacun sait que les professeurs sont plutôt indulgents. Etant donné que leur but n’est pas de sélectionner mais simplement d’enseigner, ils ne se montreront pas trop sévères. C’est un peu comme si toute institution possédant des barrières élevées à l’entrée (un concours d’entrée sélectif limitant le nombre d’élèves admis) se posait des barrières élevées à la sortie (l’école ne cherche pas à renvoyer d’élèves, le but est que tous soient diplômés) : une fois le pari pris que certains élèves étaient acceptables selon les critères d’entrée, l’école à intérêt à les former au mieux et les laisser sortir sans avoir à se dédire de son jugement initial. Ainsi les professeurs ne sont en général pas trop sévères. Et ceci vaut aussi bien pour la soutenance du « projet entreprendre » que pour l’ensemble des disciplines enseignées (finance, comptabilité, marketing, stratégie, droit, technique fiscale…). Les notes ne visent encore une fois pas à éliminer les élèves mais à vérifier qu’ils ont appris suffisamment de chaque matière.

On peut alors légitimement se demander quels sont les apprentissages principaux auxquels donnent lieu le projet entreprendre. Peut être s’agit-il d’un esprit pragmatique et tourné vers l’action ? Ou peut être tout simplement d’élargir ses compétences sociales ? En complément de la vie associative et les nombreux travaux de groupes à effectuer dans les différentes disciplines, il semblerait en effet que le « projet entreprendre » permette ‘d’apprendre à travailler en équipe’ et d’élargir le répertoire social des individus. De groupe de travail en groupe de travail, chacun est amené à occuper tour à tour des positions bien différentes : leader, suiveur, plaisantin, discret, travailleur,… Autant de rôles variés qui élargissent le répertoire des traits de personnalité des étudiants et qui leur permettra une adaptation plus rapide dans les différents environnements de ‘leur vie professionnelle future’.

Comme nous l’avons mentionné en début de chapitre, Hervé est dans l’incapacité de se rendre à la soutenance. Il étudie en effet la sociologie à côté de l’école de commerce et a un

rendez-vous avec son directeur de thèse le même jour. Il n’est donc pas en mesure de relater ce qui s’est dit durant la soutenance.

Annexes