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4 PISTES D’AMÉLIORATION

4.2 Notions de valeurs

4.2.1 Amélioration du logiciel

La prise en main du logiciel BioCompta® ainsi que son test de performance sur le cas d’étude du Bois des Espeisses ont permis de mettre à jour plusieurs défauts ou manques qui font ici l’objet de recommandations.

Évidemment, le mode d’emploi du logiciel devra s’adapter aux modifications réalisées et éventuellement il intégrera certaines des remarques faites dans cette section lors de sa révision. De plus, tout comme dans le logiciel, il y a certaines confusions au niveau du vocabulaire employé ou certains termes à redéfinir suivant les annotations rédigées par l’étudiante sur la version du mode d’emploi qu’elle remettra à Gaïadomo.

4.2.2 Valorisation des habitats

La valorisation financière des habitats par l’outil BioCompta® se déroule sans problème particulier. Les résultats de celle-ci pourraient être améliorés par un enrichissement de la BD notamment par la précision de la nature et de l’origine des valeurs bibliographiques citées dans l’onglet valorisation habitat. En effet, les valeurs qui étaient pré-rentrées dans le logiciel sont simplement insérées dans le tableau de valorisation, sans information aucune autour de cette valeur. Pour des raisons d’analyse et d’interprétation des résultats, il serait intéressant d’avoir une case intitulée nature de la valeur, apportant des renseignements, notamment sur le type d’étude dont elle est issue, la méthode d’évaluation économique utilisée dans cette étude (évaluation de contingence, méthode des coûts de transport, etc.) et le pays de valorisation. Ces trois derniers éléments paraissent être un minimum nécessaire à inclure dans l’onglet valorisation des habitats pour chaque SE, afin d’être rapidement renseigné sur le type de valeur sur lequel l’évaluation de l’habitat repose.

4.2.3 Valorisation de la faune

Sur le même modèle que la recommandation précédente concernant l’origine de la valeur bibliographique des SE des habitats, il serait nécessaire d’ajouter le type de valeur bibliographique des espèces dans l’onglet BD faune. Comme expliqué à la section 4.2, les valeurs peuvent être des valeurs marchandes, des valeurs justes, des valeurs de maintien, des valeurs d’existence ou encore des valeurs issues de SE fournis par l’espèce. Cette information est également importante pour qui réalise l’étude BioCompta® et interprète les résultats de l’étude.

Concernant les paramètres de valorisation de la faune, le critère nidification des oiseaux doit être revu afin de pouvoir y intégrer les oiseaux qui utilisent le site lors de leurs trajets migratoires (Langlois, 2014). Ce sont les oiseaux dits en transit, pour qui le site d’étude est un couloir de déplacement vital. La valeur qui doit être attribuée à ce statut doit tenir compte de l’importance du site d’étude pour le suivi de l’individu. En effet, dans l’hypothèse où le site disparaitrait deux cas de figure peuvent se présenter : l’individu est fortement perturbé, ses chances de survie diminuées ou sa capacité de reproduction impactée ou bien l’individu parvient à dévier son parcours et modifier son couloir de déplacement au profit d’un autre site favorable. Le site de transit n’est donc pas aussi vital pour une espèce migratrice que pour une espèce nicheuse cependant son existence participe au bon déroulement du cycle de vie de l’animal. Pour ces raisons, il est proposé d’attribuer une valeur de 0,5 au critère nidification dans le cas où l’oiseau est en transit. De plus, puisqu’il ne s’agit plus seulement de la probabilité de nidification de l’oiseau dans ce critère, il est conseillé de le renommer avec le terme statut biologique.

À propos de l’évaluation du nombre potentiel d’individus sur une parcelle pour chacun des taxons faunistique, il est conseillé de trouver une alternative au dire d’expert. Un indicateur de la densité potentielle de l’espèce est donc proposé par le naturaliste et écologue Patrick Peters. L’évaluation de densité d’accueil (EDA) est un indice permettant d’évaluer en moyenne la présence d’une espèce. À partir d’observations naturalistes au sein d’un habitat mature et non dégradé, l’EDA permet d’estimer la capacité d’accueil moyen du site pour chaque espèce faunistique inventoriée.

Cet indice repose sur trois hypothèses. Premièrement, si une espèce est présente au sein de son habitat d’accueil en période favorable, notamment lors de la période de reproduction, c’est que cet habitat offre toutes les conditions pour accueillir cette espèce au-delà de l’observation. Deuxièmement, les individus contactés seront des individus adultes. Troisièmement, l’état de l’habitat est un état mature, stable et non dégradé. Cet adage permet d’envisager ainsi l’accueil moyen de la faune au sein de cet habitat. Comme expliqué au précédent chapitre, l’EDA repose sur une valeur moyenne bibliographique d’occupation d’un habitat par individu et par hectare. Ainsi, l’utilisation de l’EDA requiert un effort de recherches bibliographique important pour déterminer l’occupation moyenne de l’espèce pour chaque habitat. Le tableau 4.1 est un exemple du type du résultat d’une recherche bibliographie pour le cas de l’Écureuil roux. (Peters, 2014)

Tableau 4.1 : Valeurs bibliographiques d‘occupation de divers habitats pour l’Écureuil roux (Peters, 2014; MNHN, 2012)

Forêt de conifères Forêt mixte Forêt de feuillus

Valeur min/ ha Valeur moy/ ha Valeur max/ ha Valeur min/ ha Valeur moy/ ha Valeur max/ ha Valeur min/ ha Valeur moy/ ha Valeur max/ ha 0,5 1 1,5 0,5 1 1,5 0,02 0,11 0,2

Finalement, l’expérimentation a démontré que l’EDA est efficace pour évaluer la présence potentielle moyenne d’une espèce dans un habitat. Il serait donc intéressant de l’intégrer dans la méthodologie BioCompta®, après sa validation par l’équipe de Gaïadomo. Il sera alors nécessaire de réaliser une importante revue de littérature, de compiler les résultats des recherches dans un premier document Excel, puis d’intégrer une formule dans le logiciel Excel BioCompta® pour l’automatisation de l’EDA.