• Aucun résultat trouvé

Amélanchier, petite poire

Dans le document Produits pharmaceutiques (Page 80-83)

(Amelanchier sp.), Saskatoonberry, Serviceberry

Approvisionnement Description

On retrouve différentes espèces d’amélanchier de Terre-Neuve jusqu'en Colombie-Britannique ainsi qu'au Yukon. C’est un arbuste de petite à moyenne taille, pouvant atteindre 5 m de hauteur, à feuilles caduques. Les feuilles sont ovales, arrondies aux extrémités et mesurent de 2 à 6 cm de longueur. Elles sont légèrement plus longues que larges. Les rebords des feuilles sont fortement dentés.

Des grappes de 5 à 11 fleurs blanches apparaissent au printemps, souvent avant même la sortie complète des feuilles. De petits bouquets de baies rouges à pourpres, devenant noires et à saveur sucrée, apparaissent au début de l'été. Ce sont les fruits qui sont récoltés.

Biomasse disponible

Le genre amélanchier compte 16 espèces au Québec. En Gaspésie, l’amélanchier glabre (Amelanchier leavis) est l’espèce la plus commune, suivie par l’amélanchier du Canada (Amelanchier canadensis). L’amélanchier glabre pousse dans les lieux secs et ne supporte pas les inondations. Il tolère l’ombre et croît souvent en bordure des bois. Il préfère les sols bien drainés avec un pH variant entre 6,0 et 6,5. La quantité limitée d’amélanchiers en milieu sauvage rend la domestication incontournable pour en faire l’exploitation en Gaspésie (UPA, 2003).

Cueillette

On commence à trouver des fruits mûrs vers la fin de juin et ils auront disparu à la fin du mois de juillet. La cueillette se fait sans technique particulière. On cueille les fruits un à un ou en petites grappes (avec un peigne spécial) qu'il faudra s'assurer de bien nettoyer avant de consommer. La cueillette se pratique à la main ou à la machine, quoiqu’on retrouve cette dernière méthode dans les très grands vergers seulement. Les cueilleuses mécaniques sont habituellement spécifiques et coûteuses, donc peu de producteurs en possèdent et optent plutôt pour une cueillette semi-mécanisée avec un vibrateur sur tige (Golliot, P., comm. pers.). Le prix rapporté serait d'environ 1,50 $/lb (UPA, 2003). Les fruits frais se conservent plusieurs jours au réfrigérateur (Le Gal, G., comm. pers.). Les fruits destinés à la transformation se récoltent à un stade de maturité plus précoce puisque les concentrations en pectines et en acides sont plus élevées, qualités recherchées dans la confection de confitures par exemple. Pour le marché frais, par contre, on ramasse le fruit plus tard, afin de tirer parti de la haute teneur en sucre.

Domestication

La quantité limitée d’amélanchiers en milieu sauvage rend la domestication incontournable pour en faire l’exploitation en Gaspésie. L’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement inc. (IRDA) effectue présentement des recherches sur la production d’amélanchiers au Québec. Ils réalisent des essais sur différentes espèces d’amélanchiers

indigènes dans la région de Québec et en Haute-Gaspésie et ont développé une technique in vitro de multiplication de celles-ci. Cette technique consiste à sélectionner des individus en milieu naturel et de les multiplier à partir du méristème, un tissu embryonnaire végétal se retrouvant à plusieurs endroits dans la plante. Il existe peu de données sur la culture de l’amélanchier glabre au Québec, comparativement à la culture de l’amélanchier à feuilles d’aulne dans les Prairies. Certaines personnes croient que des variétés de cette dernière espèce devraient être mises à l’essai au Québec. En Saskatchewan, on dit que les coûts de production accumulés sont recouvrés après une période approximative de huit à dix ans. Les bénéfices arrivent dans la dixième ou la onzième année. Les vergers sont productifs pendant 30 à 50 ans en moyenne, dépendant du niveau et de la qualité de l’entretien.

L’amélanchier a un taux de croissance moyen, c'est-à-dire d’environ 4,5 m sur une période de 10 ans. Il peut vivre de 30 à 50 ans. Il résiste bien au gel et est très peu attaqué par les ravageurs.

Toutefois, il présente une sensibilité au mildiou, à la rouille et à certaines maladies foliaires. De plus, l’espèce a souvent des difficultés de reprise après la plantation. Un gel printanier peut affecter la production jusqu’à la rendre nulle (RÉSÉ-NORD, 2006).

À l’heure actuelle, une quinzaine de producteurs de la Haute-Gaspésie essaient différentes variétés d’amélanchiers de l’ouest (Smooky, Thiessen et d’autres) et des boutures de plants indigènes sur deux vergers de mille plants chacun (Mont-Louis et Cap-Chat). Ces essais seront suivis par l’IRDA, le MAPAQ ainsi que le Consortium pour le développement durable de la forêt gaspésienne et coordonnés par Patrick Golliot du projet agroforestier de la Haute-Gaspésie et de l’Estran (Golliot, P., comm. pers.). Un des producteurs étudie également la possibilité de multiplier in vitro les individus qui présenteront les meilleures caractéristiques et potentiels. Il est à noter que cette mise en chantier se fait dans un esprit coopératif et que ces mêmes producteurs visent également une transformation et une commercialisation (Golliot, P., comm. pers.).

Expertise

Expert

Régional

GOLLIOT, Patrick. Coordinateur, Table de mise en oeuvre de l'agroforesterie.

SADC de Gaspé-Nord (Sainte-Anne-des-Monts) Hors région

BERGERON, Daniel. Agronome, MAPAQ (Québec)

ROUSSEAU, Hélène. Biologiste, Institut de recherche et de développement en agroenvironnement inc. (IRDA) (Saint-Hyacinthe)

Utilisation et transformation

Première transformation et matière première

Le fruit se consomme frais ou séché. Il est possible d’en faire l’auto cueillette à la ferme (Golliot, P., comm. pers.).

produits alimentaires (Fugère et Léveillé, 2005). La plupart de ces entreprises possèdent également l’expertise et les ressources humaines pour réaliser le conditionnement (nettoyage, tri et empaquetage).

Seconde et troisième transformation

La teneur en sucre des fruits de l’amélanchier est idéale pour la fabrication du vin, alors que leur pourcentage en eau les rend intéressants pour la fabrication de jus. De plus, ils entrent dans l’élaboration d’une multitude de produits telles les tartes, confitures, gelées, sirops, crèmes glacées, liqueurs, concentrés de saveur, pâtisseries, vinaigre, alcool de macération et garniture à tarte. On s’en sert aussi pour parfumer les yogourts.

Mise en marché et portrait des marchés

Au Canada, le fruit de l’amélanchier demeure méconnu en dehors des provinces des Prairies.

Présentement, le marché semble peu développé au Québec, mais l’amélanchier posséderait, selon l’avis de plusieurs experts, un avenir très prometteur dans la province. Puisque l’espèce commence tout juste à percer, la viabilité économique à long terme de cette production reste à établir. La Saskatchewan développe le marché de l’amélanchier depuis près de 100 ans et possède, par conséquent, une avance dans le domaine (en anglais, le fruit est d’ailleurs appelé Saskatoonberry). Ensemble, la Saskatchewan et l’Alberta ont produit 2000 tonnes en 2005. Le Manitoba est présentement en train de se tailler une place importante sur le marché canadien.

L’espèce cultivée dans les Prairies est surtout l’amélanchier à feuilles d’aulne (Amelanchier alnifolia), espèce indigène dans ces régions. En 2003, au Manitoba, la demande surpassait l’offre.

Toutefois, un grand nombre de vergers arrivent présentement à maturité et le gouvernement s’attend à ce que l’offre rencontre la demande pour les marchés actuels. Des marchés importants existent pour ce fruit, mais ont surtout été développés dans l'Ouest canadien et à raison, les Prairies possèdent d'importantes superficies en culture.

Le potentiel à long terme devrait se trouver du côté de l’utilisation de la petite poire comme ingrédient de produits de transformation ou de boulangerie et un certain nombre de marchés font présentement l’objet d’une analyse (ministère de l’Agriculture du Manitoba).

Expertise

Entreprise Régional

Conserverie de la Baie (New Richmond) Ferme Clément Arsenault (Caplan) Ferme Paquet et fils (Saint-Siméon)

Dans le document Produits pharmaceutiques (Page 80-83)