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Allemand

Dans le document RAPPORT SUR LE CONCOURS 2017 (Page 125-128)

7. LANGUES VIVANTES

7.1.2. Allemand

• Remarques générales

Le jury tient tout d’abord à souligner sa satisfaction d’avoir interrogé des candidats agréables, courtois et généralement bien informés des modalités de l’épreuve. Il a cette année tout particulièrement apprécié le nombre réduit de désistements - par ailleurs généralement annoncés par des candidats ayant eu la correction de prévenir le secrétariat du concours de leur renoncement à cette épreuve facultative.

Il est également agréable que les candidats jouent spontanément le jeu et que l’allemand ne soit pas uniquement la langue utilisée pendant la présentation, le commentaire et l’entretien. Dès l’entrée dans la salle, l’allemand est de mise, ce qui est une évidence pour presque tous les candidats.

Comme d’habitude, les articles proposés étaient liés à l’actualité de l’année universitaire écoulée — conséquences de l’élection de Donald Trump du point de vue allemand, vision allemande des élections en France, avenir de l’Europe, évolution des relations avec la Turquie, évolution de la situation des migrants en Allemagne, élections en Autriche… - mais ils s’intéressaient aussi à des sujets "classiques" plus généraux - mobilité, énergie, réseaux sociaux, études, promotion des jeunes filles dans les études scientifiques, marché du travail, robotisation… Tous ces sujets n’ont généralement pas surpris des candidats souvent informés et disposant dans une certaine mesure du lexique propre à des thèmes abordés en cours.

• Méthode

En ce qui concerne la présentation des articles, il serait toutefois bon que les candidats prennent un peu plus de hauteur pour avoir une vision globale du document. Beaucoup d’aspects, y compris des points assez difficiles, sont souvent saisis, mais le compte-rendu ne restitue pas toujours la logique de l’auteur. Il faut absolument se poser au moins deux questions pour être à même de bien présenter l’article : Quel était l’objectif de l’auteur? Quels moyens a-t-il utilisés pour parvenir à ses fins ? Tous les éléments du texte doivent être exploités dans cette perspective, en particulier les données statistiques — trop souvent négligées — qui servent à l’auteur pour étayer son propos.

Il est donc indispensable de d’abord lire l’article dans son ensemble sans se précipiter sur une feuille de papier pour immédiatement prendre des notes au fur et à mesure d’une première lecture. Si l’on se perd d’emblée dans les détails, on ne pourra pas proposer une présentation pertinente.

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Par contre, si les enjeux du texte sont vraiment compris, l’introduction n’en sera elle aussi que meilleure.

Le jury tient ici à féliciter les nombreux candidats qui utilisent par exemple la date de publication non comme un élément présent rituellement dans toute introduction, mais comme une information permettant de situer l’article dans son contexte.

Pour le commentaire, le jury a apprécié que de nombreux candidats se référent précisément à des faits d’actualité, d’histoire récente ou de civilisation pour traiter, par exemple, les questions d’intégration bien sûr très abordées en cours - que ce soit à propos de la crise des migrants ou des difficiles relations avec la Turquie. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’on puisse partir d’un mot isolé du texte pour "placer"

ce que l’on a appris pendant l’année. Le commentaire doit naturellement apporter un regard critique et complémentaire sur les questions centrales traitées dans le document sans s’égarer.

Le jury déplore par ailleurs que de nombreux candidats abordent encore certaines questions uniquement d’un point de vue français ou du moins à travers un prisme français.

Nous sommes certes conscients d’une spécificité du Concours Mines-Ponts : depuis que l’allemand est devenu — comme toutes les langues autres que l’anglais — une langue facultative à l’oral, nous interrogeons des candidats ayant déjà choisi cette langue à l’écrit et ayant donc suivi un enseignement de LV1 en classe préparatoire, alors que les étudiants pour lesquels l’allemand est véritablement une seconde langue n’ont, pour diverses raisons évidentes et connues, en général pas la possibilité de fournir un travail aussi approfondi. Pourtant, il est indispensable d’essayer de percevoir les choses en quittant la perspective purement française que ce soit dans le domaine de l’apprentissage, de la politique ou des questions environnementales ou énergétiques. De plus, si l’on peut dans une certaine mesure concevoir que certains candidats ne connaissent pas très bien les institutions allemandes, suisses ou autrichiennes, il est plus étonnant d’observer les mêmes lacunes sur le fonctionnement de l’Union européenne.

• Langue

En ce qui concerne la langue, le jury apprécie que l’immense majorité des candidats soit capable d’utiliser l’allemand comme un véritable outil de communication. Certaines prestations — pas forcément de candidats germanophones, contrairement à ce que l’on pourrait penser — sont remarquables sur le fond et sur la forme : le lexique est riche et les principales structures sont bien maîtrisées. Le jury n’hésite alors pas à donner d’excellentes notes qui reflètent la qualité d’un travail fourni depuis des années.

Nous n’attendons bien sûr pas la perfection de chacun des candidats. Il est naturel, particulièrement pour les candidats de seconde langue, que le vocabulaire ne soit pas toujours tout à fait précis, que des erreurs dans l’usage des cas puissent apparaître ici ou là, que l’influence du français puisse éventuellement se faire un peu sentir. Mais il est difficilement compréhensible d’avoir toujours à souligner, année après année, rapport après rapport, des lacunes qui pourraient être facilement comblées avec un minimum de rigueur…

Comment comprendre que le genre de substantifs indispensables ne soit toujours par connu ? On dit :

- DER Text, DER Artikel, DER Grund, - DIE Frage, DIE Antwort, DIE Gefahr, - DAS Problem, DAS Studium, DAS Leben…

129 Sur le plan lexical, il faut aussi continuer à être attentif aux confusions avec l’anglais qui sont certes compréhensibles, mais qui devraient être évitées après avoir été tellement rappelées : en allemand,

"bekommen" signifie "recevoir", "schauen" "voir" "gültig" "valable", "also" "donc", "die Reise" "le voyage"…

On attend de plus que des expressions que l’on emploie régulièrement pour traiter des sujets proposés dans les différents concours soient connues, par exemple :

- prendre une mesure / une décision : eine Maßnahme / eine Entscheidung treffen - proposer une solution : eine Lösung vorschlagen

- répondre à une question : eine Frage beantworten, auf eine Frage antworten - représenter un danger : eine Gefahr darstellen

- …

Enrichir régulièrement son vocabulaire, en particulier en apprenant et en utilisant des verbes, permettrait de renoncer avantageusement à des "es gibt" et des "machen" qui ne sont pas porteurs de sens…

Quant à la grammaire, en ce qui concerne les marques de déclinaison, on ne peut faire l’économie de comprendre un minimum le système, faute de quoi on sera condamné à placer des "e", des "n", des "r"

ou des "s" au hasard. Un effort s’impose pour accepter — et assimiler — des règles qui ne sont pas si complexes que cela !

C’est la même chose pour l’usage des cas imposés par les prépositions. Il est difficile de comprendre pourquoi les prépositions "mit" ou "von", qui ne sont pas rares, ne sont pas systématiquement suivies d’un datif. L’usage de l’accusatif ou du datif après "in", selon qu’il s’agisse d’un changement de lieu ou d’un locatif, est lui aussi encore trop souvent ignoré ou oublié.

Les formes verbales sont fréquemment défaillantes… N’est-on pas en droit d’attendre que les verbes forts principaux — comme "schreiben", "beginnen", "finden", "treffen", "verstehen" ou encore "entscheiden"

— soient connus ? Est-ce exagéré de considérer que le verbe "wissen" devrait être maîtrisé, au moins quand il est conjugué au présent ?

Le passif continu à être malmené, ainsi que le comparatif de supériorité ou encore les noms de pays (

"Deutschland", mais "die Türkei"). Cela est rappelé, rapport après rapport, de même que la question de la place du verbe dans une proposition principale ou une proposition subordonnée…

• Conclusion

Les attentes rappelées ici ne sont pas démesurées. Tout cela est bien sûr à la portée d’étudiants qui ont entrepris des études ambitieuses en raison de leurs qualités intellectuelles. Il faut simplement ne pas s’accommoder d’erreurs signalées à maintes reprises et profiter des heures de cours (et d’interrogation, le cas échéant) pour s’entraîner à maîtriser l’exercice proposé sur le fond comme sur la forme.

Une précision concernant l’entretien. Le but de cette partie de l’épreuve n’est en aucun cas de déstabiliser les candidats. Ces derniers ont — espérons-le — pu constater que les membres du jury d’allemand sont bienveillants et veulent aider les étudiants à donner le meilleur d’eux-mêmes. L’échange entre l’examinateur et le candidat doit donc toujours être perçu comme la possibilité d’aller plus loin dans la réflexion ou de revenir sur certains aspects de la présentation ou du commentaire afin de les améliorer.

Les questions du jury ne doivent jamais être comprises comme une forme d’agression ou de remise en

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cause malvenue, mais au contraire comme une occasion de préciser tel ou tel point. La quasi-totalité des étudiants interrogés a bien compris cela. Il semble tout de même bon de le préciser pour certains.

Mais répétons-le en guise de conclusion : la session 2017 du concours a été l’occasion pour la majorité des candidats de faire la démonstration qu’ils savent bien communiquer en allemand et qu’ils ont travaillé sur des questions qui les intéressent en tant qu’étudiants, mais aussi en tant que jeunes citoyens du monde…

C’est ce qui explique que le jury soit satisfait d’attribuer à environ trois étudiants sur quatre une note comprise entre 11 et 20, ce qui représente de précieux points de bonification.

Dans le document RAPPORT SUR LE CONCOURS 2017 (Page 125-128)