• Aucun résultat trouvé

4.3 Estimation et compensation du déséquilibre du démodulateur IQ

4.3.3.1 Algorithme à une itération

Cette section est composée des 6 parties correspondant aux 6 étapes de l’algorithme : 1. Estimation grossière du canal basée sur les M LTS reçus

2. Décisions dures de N symboles de données

3. Estimation des paramètres KR1 et KR2 du déséquilibre IQ 4. Compensation du déséquilibre IQ sur les symboles de données 5. Compensation du déséquilibre IQ sur l’estimation de canal 6. Égalisation des symboles de données compensés

Étape 1 : Estimation grossière du canal basée sur les M LTS reçus Cette estimation est donnée par l’équation (4.45).

Étape 2 : Décisions dures de N symboles de données

Puisque l’algorithme nécessite N symboles de données grossièrement égalisés Tk(n), le choix du type d’égaliseur n’est pas important à cette étape. Nous choisissons donc l’éga-liseur ZF puisqu’il a l’avantage d’être simple à implémenter. Le modèle des N symboles de données grossièrement égalisés est donné par l’équation (4.47). Le choix de la valeur de N est discuté en section 4.3.4.1.

Même si le déséquilibre IQ est important, KR1 et KR2sont respectivement proches de 1 et de 0 impliquant ainsi que αk

c

αk+Lkβck et β

c

αk+Lkβck sont aussi respectivement proches de 1 et de 0. Tk(n) de l’équation (4.47) sont ainsi de très bonnes approximations de Ek(n).

Étape 3 : Estimation des paramètres KR1 et KR

2 du déséquilibre IQ Si Ek(n) et E−k (n) sont respectivement remplacés par D [Tk(n)] et DT−k (n)

dans les équations (4.45) et (4.46), celles-ci donnent un système de deux équations à deux inconnues pour chaque sous porteuse reçue :

(

Ck = αbk+ Lkβbk,

Rk(n) = αbkD [Tk(n)] + bβkDT−k (n) (4.48) Notons que BRk(n) de l’équation (4.46) est compris dans les estimations αk et βk. Selon les valeurs prises par D [Tk(n)],DT−k (n)

et Lk, deux cas sont possibles : – Si D [Tk(n)] Lk = DT

−k(n)

la sous porteuse correspondante ne peut pas être utilisée car les deux équations du système 4.48 sont équivalentes ;

– Si D [Tk(n)] Lk6= DT−k (n)

le système 4.48 a une solution unique.

Soit ζ l’ensemble des sous porteuses qui satisfont le critère D [Tk(n)] Lk6= DT−k (n) pour k ∈ ± [1; NDF T/2− 1] et pour n ∈ [1; N]. Ainsi pour les sous porteuses comprises dans ζ, les estimations bαk et bβk sont :

     b αk = LkRk(n)−CkD[T−k (n)] D[Tk(n)]Lk−D[T∗ −k(n)] b βk = −Rk(n)+CkD[Tk(n)] D[Tk(n)]Lk−D[T∗ −k(n)] (4.49)

De l’équation (4.44) et du système précédent (4.49), on peut déduire les estimations bHk et dKR1 : ( bHk = αbk+ bβ −k, d KR1 = αbk b αk+ bβ∗ −k (4.50) Les estimations bHkcalculées à cette étape de l’algorithme ne sont pas fiables pour deux raisons :

– Pour chaque symbole de donnée reçu, bHk ne peut être estimé pour toutes les sous porteuses car pour certaines sous porteuses la condition D [Tk(n)] Lk 6= DT−k (n)

ne peut pas toujours être satisfaite. Notons P la probabilité moyenne que cette condition soit satisfaite. P dépend de la constellation choisie pour les données. Par exemple, dans le cas d’une QPSK équiprobable P = 1/4. Ainsi le nombre moyen d’estimation bHk par sous porteuse et par symbole de données reçu est 1 − P = 3/4. Le nombre moyen d’estimation augmente si la taille de la constellation augmente, et inversement.

– bHkest très sensible aux erreurs de décisions dures puisqu’il y a en moyenne moins d’une estimation par sous porteuse et par symbole de données reçu.

Soit NDAT A le nombre de sous porteuses attribuées pour les données dans un sym-bole OFDM. Puisque KR1est supposé constant pour toutes les sous porteuses, le nombre moyen d’estimation dKR1 par symbole de données reçu est NDAT A(1− P ). Prenons l’exemple du standard IEEE 802.11a où la constellation est une QPSK équiprobable et le nombre de sous porteuses de données est NDAT A = 48. Dans ce cas, le nombre moyen d’estimations de KR1par symbole de données reçu est NDAT A(1−P ) = 48(1−1/4) = 36. Cette estimation est d’autant plus robuste si on utilise plusieurs symboles de données. Dans ce cas là, le nombre moyen d’estimation dKR1 est NDATA(1− P )N. L’impact des erreurs de décisions dures sur l’estimation dKR1 peut donc être minimisé en moyennant les estimations sur le nombre de sous porteuses comprises dans ζ :

d KR1= 1 card (ζ) X k∈ζ b αk b αk+ bβ−k . (4.51)

Notons que la valeur moyenne de card (ζ) est NDATA(1− P )N.

Une fois l’estimation dKR1 calculée, l’estimation dKR2 est donnée par l’équation (4.24). Étape 4 : Compensation du déséquilibre IQ sur les symboles de données Nous proposons de compenser les symboles de données dans le domaine fréquentiel. Les symboles de données reçus peuvent se réécrire de la manière suivante :

Rk(n) = KR1HkEk(n) + KR2H−k E−k (n) + BRk(n)

= KR1Dk(n) + KR2D−k (n) + BRk(n) (4.52) avec Dk(n) = HkTk(n) qui correspond aux symboles reçus non affectés par le déséqui-libre IQ.

La forme matricielle de l’équation (4.52) est :  Rk(n) R−k (n)  =  KR1 KR2 KR2 KR1  | {z } A1  Dk(n) D−k(n)  +  BRk(n) BR−k(n)  (4.53)

Puisque A1 a été estimée, la compensation des symboles de données est obtenue en inversant cette même matrice :

b Dk(n) = KdR 1Rk(n)− dKR2R−k(n) dKR1 2 dKR2 2 (4.54)

La compensation des données est impossible si la matrice A1 n’est pas inversible, c’est à dire si det (A1) = | KR1 |2 − | KR2|2 = 0. Ce cas correspond à un démodulateur IQ irréaliste puisque le désaccord de gain doit être de gR = 0 et/ou le désaccord de phase de ϕR=±π/2 ± π.

Puisque le déséquilibre IQ est linéaire, il peut être compensé avant [60] ou après la DFT. Si les N symboles de données utilisés pour l’estimation du déséquilibre IQ doivent aussi être compensés, la compensation dans le domaine fréquentiel est préférable car la DFT n’a pas à être recalculée. Si la compensation est faite dans le domaine temporel, la DFT doit être recalculée.

Étape 5 : Compensation du déséquilibre IQ sur l’estimation de canal Comme décrit dans l’étape 3, il n’est pas judicieux d’estimer Hk à l’aide de la première équation du système (4.50). Afin d’obtenir une estimation fiable du canal, il est donc nécessaire de compenser l’estimation grossière du canal de l’étape 1 avec l’estimation fiable du déséquilibre IQ obtenue par l’étape 3. L’estimation grossière du canal peut se réécrire sous la forme suivante :

Ck = αbk+ Lkβbk

= KR1Hk+ LkKR2H−k (4.55)

La forme matricielle de l’équation (4.55) est  Ck C−k  =  KR1 LkKR2 L−kKR2 KR1  | {z } B1  Hk H−k  . (4.56)

Puisque B1 a été estimée, la compensation de l’estimation grossière du canal est obte-nue en inversant cette même matrice :

b Hk = KdR 1Ck− LkKdR2C−k dKR1 2 dKR2 2 (4.57)

Étape 6 : Égalisation des symboles de données compensés

Si les étapes précédentes ont été réalisées avec succès, les symboles de données compensés peuvent s’écrire comme un simple scalaire entre la réponse en fréquence du canal et les symboles de données émis :

b

Dk(n) = HkEk(n) + eBDk(n) (4.58) avec eBDk(n) qui correspond au bruit à l’entrée de l’égaliseur.

L’égalisation des symboles de données compensés peut maintenant être réalisée d’une manière classique, c’est à dire avec l’un des égaliseurs décrits ou proposés au chapitre 2.

Le schéma bloc de l’algorithme est donné en figure 4.13.

Fig. 4.13 – Schéma bloc du principe d’estimation et égalisation du déséquilibre du démodulateur IQ.