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Albert JACQUARD, chef du département de génétique a rINED, décrit la façon dont sont organisées à cet effet les

ltudes de génétique à l'INED.

Discours ministériels et préfaces de grands patrons vantent les mérites du travail de gr:mpe; l'unanimité est à peu près totale a ce sujet, mais, dans la vie quotidienne, les chercheurs saveot combien il leur est difficile de faire œuvre collecti c. La plupan des grands événements de la vie d'un chercheur restent, anachroniquernent, des actes individuels : thèse de doctorat so·utcnue p·1r un candit!ut sensé présenter un travail

·personnel, récompense scientifi u attribuée à un chercheur qui s'est signalé par une d�couverte cri, inule. promotion à un grade supérieur (qui conditionne aussi bien le niveau de vie de la famille que l'accès à des possibilités de recherches plus Jarges) accordée en fonction des mérites 1eientifiques ou administratifs individuels.

Sans prétendre traiter exhaustivement de l'intérêt, des limites, des diffi�ultés, des conditions d'une œuvre scientifique collective, nous voulons apporter un témoignage, un sujet de réflexion.

Les problèmes posés p:.tr l.1 gestion de la recherche ont fait l'objet d'une abond.tntc lit1ù;1turc. Ils s nt très di ver· et les solutions optimales.

ai elles existent, ne sauraient être les mêmes, par exemple, pour Ja

Extr ai t de "Popul atio n" , l_Q , No 1 , 1 9 75 pp. 49-59 .

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rl'd1n..:hc a111111;q11c qui n,;cc"iti: de,; <•ulillarcs complcxi:s et cn,1tc11x, la sociologie qui fait appel à de lon!:ucs enquêtes, et la générique des populations où, parfois, une bibliothèque et quèlques feuilles de papier constituent tout l'investissement nécessaire. En d,!crivant le fonctionne­

ment du service de génétiquç de l'I.N.E.D., nous ne prétendons pas qu'une généralisation soit possible.

Constitution du service. Dès la création de l'LN.E.D., en 1 945, par Alfred Sauvy, les probièmes <le génétique ont été intégrés aux recherches démogr;iphiques. Fac! au démographe, qui traite <les diverses ·aracl �ristiqucs quantitatives d'une pop�lation (effectifs, pyram ides, taux de mortalité ou de fécondité, etc.) e généticien représente 11n aspect « qual itatif » ; à long terme, c'est le patrimoine génétique dont elle est dépositaire qui caractérise une population. Le docteur Jean Sutter, durant plus de 20 ans, jusqu'ù sa mort, a su, ave,; des moyens extrême­

ment réduits, faire admettre la néccs�ilt: des recher::hcs qualitatives, poser les premiers jalons, réaliser de premières mesures (telles celles concernant l'évolution ùe la consanguinité), étudier en profondeur certaines maladies (luxation de la hanche, dysgénésie des incisives latérales supérieures) et surtout faire partager son enthousiasme.

Pour poursuivre son œuvre, la seule formub était de réunir ceux qui avaient fait à ses côtés une part de leur iti11éraire scientifique, en espérant que d'autres les rejoindraient. Ce procesrns spontané, indépen­

dant de toute structure administrative, s'est, en efîet, développé et l' c équipe génétique , de l'I.N. E.D. est actuellemt:nt une réalité vivante.

Essayons de la dfrrire.

Trois chercheurs travaillaient, en fait, avec .lean Sutter, lors de sa mort : André Langaney, ar-régé de Sdcnces naturelles, maître-assistant au Muséum national d'histoire naturel le, Albert Ja:::quard, polytechnicien, venu depuis peu à la g;:nétique, i11rénieur d'un Corps de l'Etat, et Je:m-Marc Lalouel, médecin prépar.i nt une tr.èse sur les maladies héréditaires. Tous trois étaient conv,1incus de : 'intérêt de poursuivre

· l'effort dans les directions trnn;cs par Jean Suttcr ; cet effort ne pouvait se dévdopper d:rns les structures universitaires, ,!Ucune université fran­

çaise ne rcconn;iissant la génétique cles populations humaines comme discipline spécifique ; l'I .N.E.D. cons1 ituait la s.ructure d'accueil per­

mettant de réaliser ces n.:cl i crches avec la liberté de pensée indispensable, et une ébauche de moyens matàieis.

Les premiers travaux surtout théoriques (mesures de l'apparentement, évolution de la consanguin ité des petill'.s populati:ms, effet des systèmes de mariages, etc.) ont rapiJcment débouché sur d,:s problèmes de calcul, qui ont nécessité l'intervention de Robert Nadot et Guy Vaysseix, res­

ponsables du Service infom1atiquc de l'I.N.E.D.. La nécessité de

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1 F SEll\'\Cf. Ill'. c.(Nt' 1'1()11[ Ill' l.'1.:-.l.f. O. 5 1 frontcr résultats thforiq11es et réalité a vite montré l'intérêt d'une collabo­

ration avec ethnologues et anthropologues, notamment ceux du Centre de Recherches anthropologiques ùu Musée de l'l-lommc, animé par Robert Gcssain. L'analyse d-:s données généalogiques et hématul(lgiqucs recueillies par Jcan-Clnuùc Ouilici cl Jacque. Constant chez les J icaqucs du Honduras, par Monique Gcssain chez lès Bussarri du SC-négal, par Robert Gcssain et Joelle Robert chez les Esquim:rnx du Groenland Oriental par Jacques Gomila chez les Bcdik du Sénégal, a pcnnis de pr'ciser comment ces données pouvaient se féconder mutuellement, quelles lumières elles pouvaient apporter au problème central de toute l'an1hro­

pologie : comment évol ue le patrimoine génétique <l'un groupe h umain ? Les premières publications ont révélé à œnains chercheu rs, jusque là étrangers à la génétique, que leurs propres travaux pouvaient acquérir une dimcnsior not1vcllc, en bénéficiant des concepts cl des techniques de la génétique des populat ions. Audré Chavcntré., ethnologue. avait consacré près de dix années � étudier le système matri monial d'un groupe tounrcg cxc ptionncl, les K I Kummer du Mali, dont il avait pu recons­

tituer les généalogies. depuis la fondation, au xv1 1' siècle ; il vint proposer 1 cnsèrnbk de ses données pour en faire la base d'une étude globale.

Georges Jeagcr, médecin, avait grâce à son expérience au Centrr• Euro­

péen de Biologie Humaine, ;1 !'Hôpital Cochin, étudié avec précision les paramètres biologiques d'un village <le ln République Centre-Africaine, Miamane ; il sentit l'in térêt <l'un élargissement <le sa recherche à une analyse généalogique, hématologique, génétique, et proposa de réaliser à Miamane un travail d'équipe.

Deux voies permettent d\:tudicr le patrimoine génétique d'un groupe humain : celle, elnssiquc111c.11L suivie par les c anthropologues phy�iqucs •, consiste à mesurer des caractères pcrmctt:mt de clnsscr les individus, ou les groupes, selon leur appnr ·nce : taille, indice c 'phnl ique, etc., malheu­

reusement le déterminisme g�nétique de ces c:i ractèrcs, forl com plexe, est loin d'être élucidé ; l'autre, celle des c hénrntologistcs • , consiste à déceler la présence de certains marqueurs sanguins, correspond:rnt à des gènes parfaitement définis et dont l'expression est peu soumise à l'in­

fluence du milieu, 111.iis dont le rôle physiologiq111.: est souven t assci anodin. Il n'est guère possible de décider, &s à présent, quelle voie sera la plus féconde, rnnis, <.!ans l'immédiat, seule !"hématologie permet des analyses précises. Celle-ci ne peuvent êlrc réalisées qt1c pnr des spéciulist s appartenant à des équipes structurées : Philippe Lcfèvrc­

Witticr et Jacques I3ou loux du Cemre l'llémolypologie du C.N.R.S. à Toulouse, Laurent Dcgos, du Centre Haym, de l'Hôpital St-Louis, ont

participé à plusieurs expéditi<.m .- sur le terrain >.

L'exploitation des données ainsi recueillies pose des problèmes d'analyse et de repr 'scntati ·1n assez redoutables. Jean-Marc Lalouel, docteur en médecine, consacra deux Mnées. de séjour · à l'Univcr ité

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.'i.:! l S f'XEM P I . E UF. Pl.l llt lD l '-<'. I P I INARl1'É ;

d'Hawaï. à l'étude théorique cl prntiquc de ces probh:mcs. Depuis 1 972.

il a mis son expérience au service du groupe de génl'.tique de l' I .N .E.D.

Enfin, toute recherche ne peut progresser sam. confrontations de points de vue, sans d iscussions ouvertes, qui nécessite n t des réunions où chacun s'exprime en toute lihcrt� : y rarl i ·ipcnt r�gul ièrcment :rnssi bien dcs médecins co111111c Josu� F ·ingolcl <.le la clinique g1:11é1iquc de l'/fopital âl's Enfants Malwles, des so ·iol{1gucs comme Martine Segalen <lu Musée âcs Arts et Traditicm.r Pop11/aircs, tics anthropologues comme Lucienne J akobi et Marie-Thérèse de Lcstr:rngc du Ce11tre de .'?.<'cherches A ntliro­

pol0Nic1ue.r, ou Emile Grngnicr du Lahorntoire d'Anthropo-Biolo�ie, des mathématiciens comme Thi..:rry Levi.incJicr ou Nicole Fcingold, des philo­

sophes comme · rancis Zim111aman du C.N.R.S .. des démographes comme Sophie Dnllier, tics physiologistes comme John Stcwai t du laboratoire de

Physiologie cellulaire du Col lège de France.

Grâce à ces réunions, grâce aussi à des conférences ou des travaux en commun, des licus se créent peu à peu avec c,�rtains laboratoires, certaines universités ; une collaboration étroite et fructueuse s'est notam­

ment instaurée avec l'Institut d'Anthropologie de l'Université de Genève animé par Pierre Moesc_hlcr.

Conditions de travail. Finalement le Service de Génétique de l'I.N.E.D.

est, en somme, le contraire d'un service, au sens administra tif : il n'existe que par la volonté d'un cnse :nblc de chercheurs qui ont éprouvé l'agrémen t et l'c!Ticncité d'un travail en commu n, au sein d'une équipe non hiérarchisée, à laq uelle quelques uns d'entre eux (A.

Chaven t ré, A. Langa11cy, /\ . Jacquard, Ci. Pinson, .I.M. Lalouel) con­

sacren t la quasi-totalité de kur activité, les autres une part var,iable, fonction de leurs autres obligations.

Cet agrément et cette cfîicacité sont certes le résJltat d'une certaine entente pcrsonncll , duc à la poursuite d'un but commun ; mais, comme dans tout groupe humain. les caractèrès sont opr osés, les humeurs variables. la co111rr�hcnsio11 mutuelle imparfaite, les f umcnts de discorde ne son t pas mnins nctifs qu'·lillcu rs. L , rw cause impc,rtantc d'opposition ou de m0finncc est ccpcnd.111t éliminl'l' : la corn pét iti.)n de cnrrii·rc. Un . tul mell lbre de cl'tlc équ i1 1l: depcnd administrativcnènt de l' I . N . E.D., k:. autres iipparlicnncnl :111.x organism.:: !i.;.s pl 1s livcrs, C.N .R.S., l.N.S.E. R.M., S.E. l .T.A. w;eum, U11iwrsiré ... Dans ks équi p s dont Lous les membres font carril'.:rc di\ns le n1émc organ me, la crainte de favoriser la promotion d'un aulrc, cn lui donnant une « bonne idée � qu'il saura exploiter, empêdi.· parfois la libre commun ication. La concur­

rence, si elle aiguillonne le travail personnel, peut inhiber la collaboration et freiner le progrès. Au sem de J'équipe I.N.E:D . . cette absence de

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l 1: SERVICE DE Gf:Nh' IOUE DE L'I.N. E.D. 53 concurrence s'est révélée t r�s bénéfique (pour le travail, sinon pour le déroulement des cnrrièrcs de chacun).

Il n'y a pas pour autant manque d'émulation, mais la conviction, chez chacun, que le n·. eur de ses idées vient plus des autres que de lui­

même ; la notion de propri�1é d'une idé , ou d':int.:rioritt:, est dépourvue de sens, dans un groupe où lès réflexions circulent librement, sont alternativement enrichies et critiquées par les autres.

Les moyens humains, même utilisés au mieux, ne sufTiraient pas si un minimum de moyens financiers n'érnit disponible ; 1;1 est sans doute le point le plus inquiétant pour l'nvcnir <le l'eITort entrepris, car le divers concour:: obtenus sont parcellaires, provisoires, toujours remis en ques­

tion : l'l.N.E.D. fournit l'essentiel sous f rme de bureaux, de services de secr{tariat, de services cornplables, de quelques crédits de mission cl, surtout, il accorde prnti 1uement sans limite l'àccès à un ordinateur puissant cr géré avec une ro..:111.irquab!e compi:tence ; le C.N.R.S. fournit les crédits <l'une A ctio11 rfH:mmique prowammée. consacrée à l'étude des Touareg du Mali ; l'l.N.S. E.R.M. a pporte une contribution globale à l'ensemble des études ; la W e1111er�Cre11 Fowularion de New York a allribué une subvention contribuant aux frais des missions au Sahara ; Je gouvernement du Mali a également apporté son aide aux missions sur son territoire. L'organisation tlu travail à venir serait grandement facilitée si 11n contrnt, à relativement long terme, l iait le service de génétique de l'I.N .E.D. à u n organisme finançant l'ensemble de ses recherches ; les résultats déjà obtenus sonL garants du bnn usage et de la rentabilité de.1 fonds.

Les travaux de cette équipe peuvent être classés en deux catégories, les recherches théoriques cl les recherches concrètes liées à des séjours ' « sur le terrain > distinction évidemment un peu artificielle, car la plupart des recherches nécessitent aussi bien un approfondissement théo­

rique que l'accumulation de données.

Recherches théoriques. - L'apparent ·ment : le lien biologique, que . constilue pour deux individus la préi;cnce d'ancêtres commun:;, est d'une mesure dél icate, tant peuvent être com­

plexes les schémas généalogiques. La définition de concepts précis et la mise :iu point de technique�. ùe céllcul efficaces ont permis d'aboutir à une méthode systématique de mesure, permettant notamment de tirer les conséquences d'un apparentement quelconque, si complexe soit-il, sur les structures génétiques ;

- La distance générique : chaque individu, ou chaque groupe d'individus étant défini par l'ensemble des gènes qu'il possède, on peut chercher.à classer ces individus ou ces groupes selon leurs plus ou moins

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l �. , \ l:�11·1 r t>E 1•1 c 1tm; ,u 1· 1.1NAlllTL :

!!tandcs rrssemblanccs ; Je concept de distance permet de progresser dans celle voie, nrnis comporte un large arbitraire ; il est nécessaire de préciser les carnctéristiqucs <1es diverses <léfini1ions possibles pour cette

<listancc, afin de choisir, pour chaque problème, la définition la mieux .idaptc:c �

-

La

repréJenrnLirm d'univers 11111/ridime11sion11els : une population csl une entité complexe. qui ne peut être valablement définie que par un g1 an� nombre de m.::sures ; il est u11k d� reprl.!sente ; les ens�·mbles de données obtenth!S par ùes :,..,!Jém �s ; en tC'ule ri,!uCur, ceux-ci ne peuvent être rigun:s que dans des espaces nyant autant de dimcnsic,ns qu'il y a de cak·gories clc mesures, 111:iis notre œil . ni notre esprit ne savent voir des esp,1ces à plus ùe 3 (011 mèlllc de 2) dimensions. Des méthodes classiques permettant de prt>jctcr ces o. hyper-cspaccs » sur un plan, en ccmscntnnt le min inwm dè déformation, ont été m·scs au point. Dès techniques pnrticuli�rcmcnt :1dap1..:cs aux problèmes génétiques onl été ér 1diécs, des programmes d'ordinateurs sont, dès à i;réscnt, d isp mib!cs.

- La reclu:rc:he des anoma/ier de tra11s111issio:1 entre parents et

e11fnw : la connaissance des gènes possédés, pour divers carac1i'.-rcs à déterminisme génétique simple (\'Sscn1icllc:me111 les s:1stèmt:s d'an:igèncs s::mguins) par 1111 individu. son p:i.r..: et . a mère, permet de vérifier la comp:11 ibil ité c111rc les tlo111 �es ,;énétique-; cl ks dor mfos généalogiques (:1insi, polir le système sang.rio bien con nu AHO, ur. enf:rnt A ne peut êrre I fils d'un pi:re O et d'une mère

n.

par contre un enfant O peut fort bien trrc I fils <l'un pè re A et <.l'une 111èrc U). Lorsque de nombreux systè!mes snnguins. possêcla111 chacun de multiples alli:les, sont simulta­

n0111cnt pris en cnnsidéra11on , ·ct t(' recherche née, �site le recours à J'orclin:ilcur. Une annlysc lorique très rC Jussée a permis de mettre au poinl des pr\)gr:1 111 111cs de d :1cction <le,; diverses a nomalies pos iblcs.

Celles-ci ne si1:11 ifitm pas lll'C:cssairrmcnt que les géuénlogics sont crro­

nérs (que. 11ot:1m111t11t, le p..: rt: connu n'est pn k pè ·c l>iolc giquc). elles peuvent aussi cor rc:-spondrl' à une llll'co11naissc1 nc<: du détcrniinisrne gu.nc:t iquc en cause ; ces rrch..:rchcs contribuent donc aux progrè de la génétique f\ nd:i mcnlale.

- La dhin• de•:; petite'.\' f'OfJtt!Mir111s : dans .es popul.itinns. le hasard j uc un ri1lc non 11\·gli�eatik d:,ns l\:\'olut ion des fréq11cnecs g�niqucs. Oiver�cs rcchcn:h,, vi.,i.:ut :'r préciser l'dTct <les rè!:ks de mar 1il!!C sur le ry1h111c de •l' t!e dérh ·. le l i 'n cntr l'dk ·tif l >lai et l'efkctif t,énétiquc;n..:1H cll,�.:,·c. l'unila1 111isat ion pn 1-1rc•.,;ive de !'nppa­

rcntcmcnt, etc. Les tcchniq111.� mises :.11 point on: permis de mieux analyser h:s donné ·s rccucil: k . sur le tcrr.lin d:ms è ivcrscs po;,ulau >ns,

<lout la taille rc!-arcintc et I',:.,, cmcnt a . . \:Cl strict pcrn�etwi..:nt d'an,, yscr

!'effet réel des divers factet,rs h.ndnnt à modifier les 1 ri;qucnct:� géniques.

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LE SERVICE DE GÉNÉTIQUE DE t.'1.N.E.D. 55 Etudes concrètes. Elles ont porté sur divers groupes étudiés

initiale-ment dans un but de recherches ethnologiques et qui se sont révélées un terrain d'investigation très prometteur pour la génétique ; ainsi

- les }icaques de la Monta,ïa de la Fior au Honduras : ce groupe de quelque 300 personnes a été fondé, il y a un siècle, par 4 hommes et 3 femmes qui, réfugiés dans une zone quasi inaccessible, n'ont auto­

risé que depuis quelques années l'accès des « étrangers

�-- les Esquimaux de la côte est du Groënland : les 300 habitants d'Angmassalik découverts en 1 880, ont maintenant quelque 3 000 des­

cendants, plus ceux qui sont allés, 200 km plus au nord, fonder un nouveau centre à Scoresby-Sund. Ce processus d'essaimage fournit une remnrquable occasion d'étuuicr les con!iéqucnccs de l'e clTct fondateur >.

- les Touareg Kel Kummer du Mali : plusieurs articles de Popu­

lation ont été consacrés à ce groupe qui, depuis sa fondation au xv11•

siècle, a gardé une suprématie incontestée sur tout le sud saharien. La précision des généalogies recueillies, la bonne volonté manifestée par les Kel Kummer pour se prêter à des prélèvements de sang ont permis de constituer une documentation extrêmement riche, dont l'exploitation n'est pas terminée. Une extension de cette recherche aux populations c cou­

sines >, les Kel Dinnik du Niger et les Kcl Tademakct du Mali a été entreprise.

- les Sara N'Dinio de République Centre-Africaine : le village de Miamaoc a fnit l'objet d'une étude très complète, génétique, hémato­

logique, biologique, écologique, dont certains résultats ont également été donnés dans P()Jmlation.

- sur d'autres « terrains >, des travaux ont été entrepris ou vont débuter, mais exigeront encore certains délais : villages du Finistère, des Pyrénées, du Sud-Tunisien; îles du lac Tchad, villages Peuls et villages Malinké de la région de Kéduugou (S1:négal) ...

Toutes ces recherches aboutissent à des ::irticles dont un petit nombre seulement sont publiés d:111, Pnp11/atirm. [,'autc de revue française spé­

cialisée en ce domaine, la plupart paraissent dans des revues de langue anglaise ; une liste des prin,.. ;pales publications des !rois dernières ,1nnécs csl donn<:c en annexe (cetll' liste se termine par deux ouvrnges cxpos::111t l'cns�mblc de la génétique ,les populations.; le prc111icr s'adresse à des spécialiste:, le dernier, auquel ont participé plusieurs chercheurs de J'équipe I.N.E.D., a Jté conçu comme une initiation destinée à ceux qui, sans se spécialiser, veulent ajou,ter à leurs propres recherches ou à leurs propres réflexions, les perspectives qu'apporte la génétique).

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ANNEXE 2

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