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Chapitre 1 Changements climatiques et production agricole au Mali

2. Zone d’étude : le Mali un pays chaud et sec où l’agriculture est pilier économique

2.4. L’agriculture au Mali

Le Mali est un pays à vocation exclusivement agricole. Selon le CPS/SDR, 2016, la Population active agricole en 2016 représentait environ 80% de la population totale12, et 3/4 des exportations sont issues du secteur agricole en 201513. Le secteur agricole joue fortement sur le Produit Intérieur Brut (PIB) comme le montre la Figure 1.3. En effet, la part de la valeur ajoutée agricole dans le PIB reste importante au fil des années. La contribution de l’agriculture malienne au PIB reste élevée en 2016, le secteur agricole malien a généré 40,75 du PIB (Source, Banque Mondiale).

Figure 1. 3: Evolution de la valeur ajoutée agricole, en pourcentage du PIB, de 1967 à 2015

Source : L’auteur avec les données de la Banque Mondiale

12 Dans le rapport 2017 de la cellule de planification et de statistique du secteur de développement rural (CPS/SDR) on tire les informations suivantes : la population du Mali en 2015 est de 18 083 763 d’après l’INSTAT et selon le rapport de l’EAC, 2015/2016 la population agricole est de 14 107 926. Il résulte que, la population agricole représente 78% de la population total en 2015.

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Au Mali, la majeure partie de la production provient de petites exploitations pratiquant une agriculture de subsistance. Le secteur agricole malien est dominé par des exploitations familiales de petite taille qui représentent 68 pour cent de l’ensemble des exploitations du pays (SPAAA, 2013). Les femmes ont en général moins accès à la terre que les hommes et gèrent des petites superficies. L’agriculture malienne fait face à deux grands défis : les aléas climatiques etles invasions acridiennes avec les criquets pèlerins qui détruisent les cultures avant la maturité et les récoltes (exemple de l’invasion acridienne de 2005). La part de terres agricoles reste assez faible en valeur relative, 35 pour cent, quoiqu’elle représente une valeur absolue non négligeable compte tenue de l’étendue du pays et de la part du désert: 43,7 millions d’hectares (MEA, 2011). Les terres arables, c'est-à-dire l’ensemble des terres qui se prêtent aux usages agricoles, représentent quant à elles entre 11,5 et 21 millions d’hectares, c'est à-dire entre 9,2 et 16 pour cent de la superficie totale du territoire (MEA, 2011). D’après le rapport national sur le développement durable du Mali (2012), l’étude du Projet Inventaire des Ressources Terrestres (PIRT) de 1986 avait relevé que les trois régions du Nord qui représentent plus de 60% du territoire ont moins de 3% des terres arables.

La production agricole au Mali est divisée en production orientée vers la subsistance (céréales) et la production commerciale (coton et riz). La plupart des investissements dans l'agriculture malienne a été allouée à la production de coton et de riz et dans une certaine mesure le maïs. Moins d'importance a été accordée au développement des cultures de mil et de sorgho.

 Une production dont les cultures commerciales sont le coton et le riz …

Le coton est la principale culture commerciale du Mali suivi par le riz. La région de Sikasso est la première zone de cultures industrielles. Les filières de coton et de riz bénéficient de la majeure partie des dépenses publiques dédiées à l’agriculture et l’alimentation, et comme le relevait déjà Aune (2008) l’augmentation des rendements pour le riz est en majeure partie due à l’Office du Niger qui a développé l’irrigation, l’usage de fertilisants et l’accès au crédit.

Outre les cultures industrielles qui représentent 19% des superficies, les légumineuses ne représentent que 9%, et les cultures les plus pratiquées sont les céréales avec 72 % des superficies,

 Une production et une consommation dominée par les céréales et le riz …

L’agriculture du Mali est essentiellement vivrière avec en particulier la production céréalière (FAO, 2013). Les céréales sont aussi et surtout la base de la consommation des ménages. De

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ce fait elles sont décisives sur le plan de la sécurité alimentaire14 par exemple les cultures du mil et du sorgho fournissent en moyenne 30% des apports caloriques journaliers (SPAAA, 2013).

La culture céréalière a présenté d’importants taux de croissance en termes de production avec une croissance annuelle moyenne de 4,66% entre 2011-2016 (EAC-CPS/SDR, 2016). A noter que cette croissance reflète plus l’expansion des superficies cultivées qu’une progression du rendement (0,49 % de taux de croissance entre 2011-2016). Autrement dit, les céréales (à l’exception du riz) sont des cultures extensives au Mali en ce sens que l’augmentation des productions résulte en grande partie d’une augmentation des superficies. La superficie totale cultivée en céréales (riz, mil, sorgho, maïs, fonio, blé et orge) est passée de 1 597 025 ha en 1984/1985 à 3 914 806 ha en 2008/2009. Elle a donc plus que doublé en l’espace de 25 ans. On estime le taux de croissance moyenne des emblavures à 2,2% par an. On note par ailleurs, selon les statistiques nationales, que la tendance des rendements est croissante avec une production qui dépasse 1 tonne par ha (Figure 1.4).

Source: site de la FAO

14 L’importance de la production céréalière dans l’agriculture au Mali et son rôle stratégique dans la consommation des ménages et la lutte contre l’insécurité alimentaire font que cette thèse se focalise sur les céréales.

Figure 1. 4 : Evolution des productions, des superficies et des rendements de céréales au Mali

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En 2007, les céréales représentaient 72 pour cent des superficies cultivées au Mali (Samaké, Bélières et al, 2008a). La production céréalière annuelle moyenne lors des 5 dernières années est estimée 6 644 775 tonnes15. Pour la campagne agricole 2015-2016, la production totale a atteint un chiffre record de 8 054 896 de tonnes dont 29% de riz. Cette production nationale de la dernière campagne agricole représente une hausse de 15,4 % par rapport à la campagne précédente (2014-2015).

Cette production céréalière élevée cache d’importantes disparités dans les quantités produites entre les différentes régions du Mali comme le montre la Figure 1.5. En 2015-2016, les céréales sont produites pour l’essentiel dans les régions de Ségou, Sikasso, Koulikoro, Mopti, et Kayes respectivement de 29%, 24%, 17%, 15% et 8% de la production totale de céréales.

Figure 1. 5: Production annuelles moyenne de céréales dans les régions du Mali (sur la période 2011 à 2016)

Parmi les céréales, le maïs a la production la plus importante avec une production annuelle moyenne 1 706 950 tonnes sur la période 2011 à 2016. La note d’information N° 2012-2 du PROMISAM relève aussi que depuis une vingtaine d’années, le maïs est la céréale sèche qui a connu la croissance la plus rapide au Mali, avec une production passant d’environ 200 000 tonnes en 1991 à près de 700 000 en 2009. Une revue documentaire nous montre que cette tendance à la hausse reste d’actualité car la production de maïs était de 2 276 036 tonnes pour la campagne agricole 2015/2016 d’après le rapport de l’EAC 2015/2016 (Figure 1.6).

15 Chiffre obtenu à partir des tableaux 21, Page 26 du rapport de Juin 2016 du CPS/SRD du Ministère de l’agriculture du Mali.

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Figure 1. 6: Production annuelle moyenne par type de céréales (sur la période 2011 à 2016)

Les régions centrales autour de Ségou et Sikasso jouent le rôle important dans la production des céréales (Figure 1.7).

Figure 1. 7: Production annuelle moyenne par type de céréales et par région (sur la période 2011 /2016)

Une importante partie de la production des céréales est autoconsommée par les familles de producteurs et une autre est commercialisée sur le marché domestique. Une faible quantité est exportée, uniquement dans la sous-région.

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