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UNE AGRICULTURE ENTRANT DANS LE CHAMP DE L'ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

UNE ARICULTURE NOURRICIERE POUR TOUS Daniel VUILLON

UNE AGRICULTURE ENTRANT DANS LE CHAMP DE L'ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

On les appelle AMAP en France, Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne, Teïkeï au Japon d'où ils sont nés dans les années 60, CSA aux USA , Community Supported Agricultural, ASC au Québec, Agriculture Soutenue par la Communauté, Réciproquos au Portugal, etc...

-1) Spécificités de ce concept:

− Un groupe de citoyens s'associe à un producteur proche de chez eux et s engage à se

partager entre eux ses récoltes qu'ils ont achetés à l'avance.

− C'est une alternative à l'économie de marché: le prix de l'abonnement payé par les

consommateurs, pour disposer des produits de la ferme, couvre la totalité des charges de la ferme dont la rémunération du travail indépendamment des fluctuations des prix du marché et du rendement hectare. C'est le juste prix de la nourriture que produit sa ferme partenaire. On donne au paysan les moyens de produire et de vivre et on se partage les fruits de son travail. On évite ainsi les gaspillages de nourriture – 50% aux USA, 30% en France.

− La structure des exploitations agricoles dans ce concept est de dimension humaine, de

− La localisation des fermes se positionne particulièrement en zone péri-urbaine d'où des contraintes spécifiques: accès au foncier, succession, pression urbaine, isolement professionnel.

− Cette agriculture n'est en général pas subventionnée et joue un rôle environnemental

sur la qualité des paysages, des espaces verts et arborés, ou par le biais de la faible distance producteur-consommateur – la distance parcourue par la nourriture aux USA est de 2400 Km pour 1500 en France.

− L'absence de risques économiques permet le passage immédiat à des pratiques saines

de production, la redécouverte de variétés anciennes, de terroir et le maintien de races animales locales. C'est le concept qui assure la meilleure traçabilité sur l'origine de la nourriture.

− Le bilan écologique et social de cette agriculture est aujourd'hui celui qui est le plus

performant. Le petit agriculteur retrouve sa place dans la société, nourrir ses voisins avec une vraie nourriture ce qu'on appelle au Québec « le fermier de famille ».

-2) L'accès au foncier:

La préservation des terres nourricières, on l'a vu, est une priorité partout où elles se trouvent et pour y arriver, il n'y a pas d'autres solutions que de légiférer.

Le principe de base de cette loi pourrait-être que chaque village, chaque commune, chaque ville doit préserver au minimum la surface agricole nécessaire à l'auto-suffisance alimentaire de son territoire.

Ces zones seraient alors classées nourricières pour toujours. Elles ne serviraient qu'à produire de la nourriture et échapperaient alors de fait à toutes spéculations immobilières. Un agriculteur en faisant l'acquisition ne pourra vendre qu'à un autre agriculteur lorsqu'il cessera ses activités professionnelles.

Cette mesure n'a rien de révolutionnaire, elle est en vigueur en Suisse et au Japon depuis 1945!

-3) Équipements collectifs:

Plus aucuns équipements collectifs type abattoirs, moulins, unités de transformation, banques de semences, ne doivent disparaître, au contraire, ils doivent être redéployés car essentiels

pour les petites fermes. Ils participent à l'autonomie alimentaire des populations. Ils concernent les producteurs mais aussi les consommateurs et les collectivités publiques locales. Ils sont d'utilité publique.

-4) Formation scolaire:

Notre concept de partenariat solidaire producteur-consommateur exige un grand professionnalisme de la part du producteur. La mise en place dans les formations agricoles d'un cursus propre à ce concept et la possibilité de stages longue durée dans les exploitations agricoles de ce type sont absolument nécessaires pour les jeunes qui vont s'installer.

-5) Installation:

Des aides à l'installation sont souhaitables pour permettre au jeune agriculteur d'être au plus vite suffisamment équipé pour répondre au mieux aux engagements qu'il doit prendre par rapport à ses partenaires consommateurs – irrigation, mécanisation, cheptel, abris, bâtiments d'exploitation, etc...

-6) Transversalité du concept:

Environnement: pas de pesticides, herbicides, OGM et engrais chimiques.

Santé: conditions de travail saines pour les agriculteurs, nourriture saine pour les

consommateurs , sécurité alimentaire obtenue par la responsabilisation de ses acteurs. − Lutte contre la pauvreté – inclusion sociale, les paysans dans tous les pays du

monde font toujours parti des plus pauvres.

Pédagogie tout particulièrement pour les enfants – lien avec la nature, rythme des

saisons, initiation au goût, bio-diversité et savoir faire.

Économie: nombreuses petites exploitations agricoles, nombreux emplois stables,

relance d'une économie locale.

Recherche pour une meilleure compréhension des phénomènes naturels et leurs

équilibres, pour une meilleure valorisation des ressources locales, pour la mise au point de techniques permettant la production d'une vraie nourriture sans

appauvrissement des ressources fossiles de la planète et sans impact négatif sur l'environnement.

Formation des agriculteurs à des pratiques d'agriculture durable, respectueuses du

vivant sous toutes ses formes.

-7) Essaimage du concept:

Le développement d’une politique en faveur d’une agriculture nourricière de circuits courts s’inscrit dans un mouvement citoyen plus large, à la recherche d’alternatives économiques. C'est grâce aux acteurs, producteurs et consommateurs, qui ont déjà expérimenté ce concept, que la sensibilisation et l'accompagnement auprès des autres citoyens seront les plus efficaces.

CONCLUSION

On constate aujourd'hui que le partenariat local producteur-consommateur est adaptable à tous les Pays du Monde où qu'ils se trouvent. Il est présent sur tous les Continents.

Ce concept contient donc des valeurs universelles que tout gouvernement et tout citoyen peuvent mettre en place à tout moment sans aucune contrainte financière nouvelle.

Il participe à l'autonomie des peuples pour disposer dès à présent d’une nourriture de qualité et pour assurer une sécurité alimentaire aux générations futures.

Il est une réponse pertinente aux désastres planétaires qui nous menacent, alors j’invite tous ceux qui le peuvent, de rechercher dès demain son paysan nourricier, son fermier de famille.

MICRONUTRIMENTS ET SANTE