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2.3 Impacts sanitaires perçus lors de fortes chaleurs estivales et adaptations

2.3.4 Adaptations à l’intérieur du logement lorsqu’il fait très chaud ou très

2.3.4.1 Comportements vestimentaires pour se protéger de la chaleur ou du soleil

Qu’ils vivent en HLM ou hors HLM, de l’ordre de 90 % des répondants portent des vêtements légers ou de couleur claire au moins occasionnellement lorsqu’il fait très chaud et très humide, l’été, ou encore s’habillent le moins possible s’ils restent à la maison (Tableau 94). D’un autre côté, très peu utilisent une ombrelle ou un parapluie pour se protéger lorsque le soleil tape (≥ occasionnellement, HLM = 5,8 %, HH = 5,4 %), et un peu plus de 40 % (39,8 % et 45,7 %) couvrent leur tête (p. ex., chapeau, casquette) à cette fin.

2.3.4.2 Consommation d’aliments remplis d’eau pour se rafraîchir

Tant dans le milieu HLM que dans le milieu hors HLM, environ quatre répondants sur cinq mangent (au moins occasionnellement) des fruits juteux (p. ex., melon, raisins), des légumes remplis d’eau (p. ex., concombre, tomate) ou des repas légers lors des fortes chaleurs estivales (Tableau 95). Les deux tiers des répondants mangent également des aliments glacés pour se rafraîchir.

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2.3.4.3 Consommation de boissons pour se rafraîchir

Diverses boissons non alcoolisées sont consommées (au moins occasionnellement) pour se rafraîchir lorsqu’il fait très chaud et très humide l’été, comme de l’eau plate (HLM = 91,6 %, HH = 94,1 %) et des jus (63,5 % et 67,1 %), mais aussi d’autres types de boissons qui désaltèrent moins, telles les boissons gazeuses (53,3 % et 44,8 %) (Tableau 96). En outre, certains répondants boivent de la bière alcoolisée à cette fin, tout spécialement dans le groupe hors HLM (HLM = 21,5 % ; HH = 42,8 %, loc. = 40,1 %), indépendamment de l’âge et du genre des répondants, ainsi que du revenu familial (Tableau 97).

Comme attendu, la principale boisson consommée pour se rafraîchir lorsqu’il fait très chaud et très humide, l’été, est l’eau plate (HLM = 76,1 %, HH = 80,9 %). Suivie de loin par d’autres boissons assez désaltérantes (12,1 % et 11,2 %), mais qui le sont moins que l’eau plate, comme les jus de fruits ou de légumes, puis de boissons que l’on juge les moins désaltérantes (11,6 % et 7,9 %), dont les boissons gazeuses ou alcoolisées (Tableau 98). Lors de fortes chaleurs estivales, la majorité des répondants boivent plus d’un litre par jour de cette principale boisson (73,2 % et 76,0 %)51, généralement à raison de quelques gorgées plusieurs fois par jour (70,3 % et 66,6 %)52.

2.3.4.4 Épongeage, vaporisation, prise de douches ou de bains pour se rafraîchir

Pour se rafraîchir lorsqu’il fait très chaud et très humide, l’été, un peu plus des deux tiers des répondants prennent (au moins occasionnellement) des douches ou des bains plus souvent qu’à l’habitude, généralement à l’eau tiède (Tableau 99). De même, plusieurs s’épongent le visage et le cou avec une lingette (ou gant de toilette) humide et fraîche, en particulier dans le groupe HLM (HLM = 56,7 % ; HH = 46,0 % ; différence statistiquement significative peu importe l’âge et le genre des répondants). Enfin, le quart des répondants se vaporise le visage et le cou (p. ex., à l’aide d’un brumisateur).

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< 1 demi-litre : HLM = 5,8 %, HH = 4,3 %; 1 demi-litre à 1 litre : HLM = 21,0 %, HH = 19,8 %. 52

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2.3.4.5 Accès à des ventilateurs ou à l’air conditionné à domicile

L’accès à des ventilateurs et à l’air conditionné se distribue de façon similaire dans les groupes HLM et hors HLM (Tableau 100). Chez les premiers, 7,0 % n’ont ni ventilateurs ni air conditionné, 44,9 % sont dotés seulement de ventilateurs, 9,3 % uniquement d’air conditionné, et 38,8 % sont pourvus des deux types d’appareil. Dans le groupe hors HLM, ces pourcentages sont de 7,9 % (loc. = 8,4 %), 41,5 % (43,6 %), 9,5 % (7,7 %) et 41,1 % (40,2 %), respectivement.

2.3.4.6 Types et nombres de ventilateurs à domicile, et principale façon de les utiliser pour rafraîchir

Les ventilateurs portatifs sont plus populaires que les ventilateurs de plafond, lesquels sont moins souvent installés dans les logements HLM (30,0 %) que dans les logements hors HLM (41,6 %), indépendamment du type de bâtisse (p. ex., maison unifamiliale) (Tableau 101). Considérés globalement, autant de logements HLM que de logements hors HLM en sont toutefois pourvus. Ainsi, un peu plus de 15 % n’ont aucun ventilateur (HLM = 16,3 %, HH = 17,3 %), un peu plus de 50 % en possèdent un (26,5 % et 24,8 %) ou deux (28,2 % et 24,4 %), les autres en possèdent au moins trois (29,0 % et 33,5 %). Un peu plus du quart des répondants dotés de ventilateurs les utilise de façon plutôt rafraîchissante lors de fortes chaleurs estivales, soit en le dirigeant sur une personne, vers un climatiseur ou un bac contenant de la glace (Tableau 102). Les autres s’en servent de diverses manières, principalement en laissant le mouvement rotatif brasser l’air ambiant (HLM = 59,2 %, HH = 56,8 %).

2.3.4.7 Principale raison pour ne pas avoir l’air conditionné à domicile, le cas échéant

Tant dans l’échantillon HLM (22,8 %) que dans l’échantillon hors HLM (16,4 %, loc. = 15,4 %), divers problèmes de santé, dont les douleurs articulaires, ont été évoqués pour justifier le fait de ne pas avoir l’air conditionné à demeure (Tableau 103). Dans les deux groupes, le principal motif rapporté à ce sujet est toutefois le coût trop élevé associé à l’achat et à l’utilisation d'un climatiseur (HLM = 35,4 %, HH = 24,1 % et 26,4 %, différences non statistiquement significatives dans un modèle ajusté pour l’âge et le genre des répondants).

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Pour étoffer cette raison, mentionnons que 42,2 % des ménages ayant un revenu inférieur à 15 000 $ (12 derniers mois) avaient la climatisation à demeure, comparativement à 62,6 % chez ceux dont le revenu s’élevait à 45 000 $ ou plus53, soit des ménages vivant hors HLM dans la presque totalité des cas.

2.3.4.8 Caractéristiques des climatiseurs à domicile, le cas échéant

Les climatiseurs de fenêtre sont les plus courants, tant dans le milieu HLM (88,7 %) que dans le milieu hors HLM (72,4 %, loc. = 81,9 %) (Tableau 104). Les autres types de climatiseurs comptent les appareils mobiles (9,5 %, 10,1 % et 10,2 %), quelques fois en combinaison avec les appareils de fenêtre (1,3 %, 1,4 % et 1,6 %), alors que les appareils muraux ou centraux sont surtout l’apanage des propriétaires de leur logement, bien que quelques locataires semblent s’en être dotés (0,5 %54, 16,1 %, 6,3 %). Peu importe le type, presque tous ces appareils sont dotés d’un dispositif permettant d’adapter la puissance avec précision (Tableau 105).

Les appareils de fenêtre comme les mobiles sont un peu plus souvent installés dans une pièce centrale que dans une chambre (Tableau 105). En outre, il y a généralement un seul appareil de fenêtre par logement. C’est la même chose pour les climatiseurs mobiles. En fait, le pourcentage de répondants ayant au moins deux appareils du même type n’est que de 5 % pour les appareils de fenêtre et de 8 % pour les mobiles.

Le climatiseur de fenêtre doit être réinstallé chaque été dans la majeure partie des cas (HLM = 96,5 %, HH = 93,9 %) (Tableau 106). Dans le groupe HLM, ce travail est plus souvent effectué par d’autres personnes que les répondants (p. ex., amis ; 39,0 % et 19,6 %), alors que dans le groupe hors HLM, ils le réinstallent souvent eux-mêmes (43,7 % et 60,2 %). Ainsi donc, pour la plupart des répondants, aucune dépense n’est engagée pour la réinstallation du climatiseur.

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15 000 à 30 000 $ = 51,0 %, 30 000 $ à 45 000 $ = 54,6 % 54

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2.3.4.9 Utilisation des climatiseurs à domicile, le cas échéant

Qu’ils vivent en HLM ou hors HLM, la majorité des répondants qui ont accès à l’air conditionné s’en sert plusieurs heures par jour lors des fortes chaleurs estivales (Tableau 107). Presque tous l’utilisent de jour55 et en soirée; les trois quarts l’utilisent aussi la nuit. La principale raison évoquée pour expliquer son usage fréquent est le confort, suivi de loin par la santé (Tableau 108). À l’inverse, les gens qui s’en servent moins souvent (occasionnellement, au plus) disent que leur logement se ventile bien naturellement ou qu’ils n’aiment pas dormir à l’air conditionné pour diverses raisons.

2.3.4.10 Ouverture des fenêtres et création de courants d’air pour rafraîchir le logement

Le tiers des répondants ouvrent toujours leurs fenêtres le jour, malgré les fortes chaleurs estivales (Tableau 109). Plus de la moitié des répondants n’ouvre pas les fenêtres pour rafraîchir leur logement en soirée, la nuit, ou encore lorsqu’ils dorment. La principale raison exprimée par ces derniers est la climatisation à demeure, une raison fort différente de la bonne ventilation naturelle du logement évoquée par la majorité des répondants qui mentionnent, au contraire, ouvrir souvent ou toujours leurs fenêtres le soir venu (Tableau 110).

La création des courants d’air pour rafraîchir le logement est une pratique moins courante en HLM (30,8 %) que hors HLM (51,1 %, loc. = 50,1 %), peu importe l’âge et le genre des répondants ou le type de bâtisse (p. ex., maison, immeuble à appartements) (Tableau 111). L’ouverture fréquente des fenêtres (HLM = 24,5 %, HH = 41,6 %) et l’usage de l’air conditionné (14,2 % et 20,7 %), de même que la réglementation interdisant d’ouvrir la porte donnant sur le corridor (20,3 % et 3,5 %), la mauvaise ventilation naturelle (13,9 % et 8,8 %) et le sentiment d’insécurité ou de perte d’intimité (10,7 % et 8,6 %) font partie des raisons évoquées pour justifier le fait de ne pas adopter cette stratégie d’adaptation plus souvent lors de fortes chaleurs estivales.

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Une proportion un peu plus forte utilise l’air conditionné de jour dans le groupe HLM (94,5 %) que dans le groupe hors HLM (86,3 %, loc. = 87,8%). Toutefois, cette relation n’est plus statistiquement significative lorsque la situation économique (p. ex., travailleurs) est considérée dans le modèle.

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2.3.4.11 Habillage intérieur des fenêtres et utilisation de l’habillage pour conserver la fraîcheur du logement, si le soleil tape

Moins de 5 % des répondants n’ont aucun rideau ou store dans leur logement, alors que les autres en ont généralement à toutes les fenêtres (Tableau 112). Parmi ces derniers, un peu plus de la moitié (HLM = 54,3 %; HH = 55,5 %) les ferme toujours pour conserver la fraîcheur de leur logement lorsque le soleil tape, et un peu plus de 10 % disent souvent le faire (12,7 % et 13,3 %).

2.3.4.12 Pour diminuer les sources de chaleur, utilisation réduite des appareils électroménagers ou d’éclairage, fermeture du téléviseur et de l’ordinateur si non utilisés

Autour de 80 % des répondants réduisent (au moins occasionnellement) leur utilisation du four de la cuisinière lorsqu’il fait très chaud et très humide, l’été (Tableau 113). Autrement dit, 20 % adoptent rarement ou n’adoptent pas cette mesure pour diminuer les sources de chaleur à la maison dans de telles conditions. Une faible contribution des autres électroménagers aux sources de chaleur est également observée, mais dans ce cas-ci, elle est plus passive qu’active. En effet, plusieurs logements HLM et hors HLM n’ont pas de lave-vaisselle (HLM = 93,4 %, HH = 71,5 %), de machine à laver (66,4 % et 29,5 %) ou de sécheuse (70,5 % et 33,5 %)56 ; les sources de chaleur sont donc forcément réduites. Pour les autres répondants, tout dépend de l’appareil : un peu plus d’un sur deux (51,9 % et 60,5 %) utilise moins la sécheuse; autour d’un sur trois, le lave- vaisselle (28,4 % et 38,6 %) ou le lave-linge (33,9 % et 29,9 %). Enfin, la plupart des répondants (73,5 % et 65,0 %) se servent moins des appareils d’éclairage dans le but de réduire les sources de chaleur, tout particulièrement dans le groupe HLM (Tableau 114). De même, la plupart (66,3 % et 66,2 %) ferment leur téléviseur lorsqu’il n’est pas utilisé, également l’ordinateur (65,7 % et 54,4 %) s’ils en possèdent un57.

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Plusieurs immeubles à appartement ont des laveuses et sécheuses payantes, au sous-sol. 57

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2.3.4.13 Consultation des médias ou de l’Internet pour s’informer de la météorologie, adoption des comportements selon ces informations, et types de source d’information consultée en premier lieu, aux fins de prévention

Autour de 90 % des répondants consultent (au moins occasionnellement) les médias ou l’Internet pour s’informer de la température lorsqu’il fait très chaud et très humide, l’été, et un peu plus des deux tiers les consultent pour prendre connaissance du pourcentage d’humidité (HLM = 72,5 % ; HH = 66,5, loc. = 65,8) (Tableau 115). En revanche, plus de la moitié des répondants les consulte (jamais ou presque pour se renseigner sur l’indice ultra-violet (UV ; 58,6 %, 65,6 % et 66,3 %) ou sur l’avertissement de smog estival (48,1 %, 56,0 % et 57,6 %), tout particulièrement dans le milieu hors HLM.

Chez les répondants qui prennent connaissance de la météo, quatre sur cinq disent adopter (au moins occasionnellement) des comportements préventifs (vestimentaires, alimentaires, etc.) en fonction de ces renseignements (Tableau 116). Cela dit, 87,0 % de ceux qui n’adoptent pas leurs comportements s’informent, malgré tout, relativement souvent de la température ou du pourcentage d’humidité ; 44,3 % prennent connaissance des avertissements de smog ou de l’indice UV (Tableau 117).

Enfin, 71,5 % du groupe HLM et 48,7 % du groupe hors HLM utilisent en premier lieu les sources d’information orales pour se renseigner sur la prévention des conséquences sanitaires néfastes liées aux fortes chaleurs estivales (Tableau 118). Les autres consultent d’abord les sources écrites (HLM = 28,5 %, HH = 48,7 %). À ce sujet, force est de rappeler que près de la moitié du groupe HLM et le quart du groupe hors HLM n’ont pas d’ordinateur à la maison. D’ailleurs, chez les personnes qui consultent les sources écrites, 8,2 % n’en ont pas, alors que ce pourcentage s’élève à 53,6 % chez les gens qui recourent aux sources orales.