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CHAPITRE III : STRATEGIE DU VOLET SUIVI ECOLOGIQUE /CONSERVATION

II. Activités « prioritaires » conduites sur financements extérieurs

II.1. Végétation : Etude sur la biomasse herbacée des savanes herbeuses marécageuses

A l’exception de l’étude conduite par Gillet (1969) sur la biomasse des savanes marécageuses, aucune information n’est disponible sur cet habitat qui constitue pourtant le « poumon » du Parc au cœur de la saison sèche. Ces savanes herbeuses supportent une charge animale importante tout au long de l’année et il serait utile et intéressant de connaître avec précision:

¾ la composition floristique de ces dépressions herbeuses; ¾ l’abondance des différentes espèces;

¾ la biomasse en fin de saison des pluies (avant le pâturage des grands mammifères);

¾ l’évolution de la biomasse au cours de la saison sèche (sous l’effet du pâturage) en termes de volume mais également d’espèces.

Les résultats obtenus permettraient d’essayer de définir la capacité de charge du milieu (bien que ce soit difficile) compte tenu des espèces qui exploitent cet habitat dès la fin de la saison pluvieuse jusqu’à l’arrivée des premières pluies, l’année suivante en mai-juin. Cette étude représente un travail lourd à mettre en œuvre, surtout au niveau du terrain: prélèvements des échantillons en fin de saison des pluies, déplacements vers les différentes plaines, etc.

Diverses institutions pourraient intervenir dans le cadre de cette étude dont, entre autres, l’ULB (Université Libre de Bruxelles), le CIRAD (Centre International de Recherche en Agronomie pour le Développement), l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) ou le CJBG (Conservatoire et Jardin Botaniques de la ville de Genève).

Quelle que soit la méthode de dénombrement utilisée, en fonction des espèces visées, il est impératif de respecter rigoureusement certaines conditions:

• Utiliser la même méthodologie et le même protocole d’une campagne de comptage à l’autre;

• Respecter les mêmes périodes et horaires de comptage; • Employer les mêmes observateurs.

Le respect de ces conditions permet d’éviter de multiplier les sources d’erreurs et de comparer les résultats d’une campagne à l’autre.

II.2. Faune : Espèces « phares »

Les études sur les « espèces phares » doivent impérativement faire appel à une expertise extérieure et être effectuées sur du moyen ou long terme. La reconnaissance individuelle et les travaux à mener sur la dynamique des populations ou le déplacement des animaux (suivi télémétrique) demandent des compétences particulières.

H A l’exception de l’éléphant, la girafe (emblème du Parc), appartenant de plus à une sous-espèce (antiquorum) à distribution restreinte (Tchad - Soudan - République centrafricaine), fait également partie des espèces « phares » du Parc. Zakouma abrite une belle population, dont la dynamique et le comportement ne sont pas connus.

Une étude long terme (thèse ou recherche) pourrait être envisagée sur cet herbivore comprenant la reconnaissance individuelle, la dynamique de la population, le régime alimentaire et le déplacement (selon budget).

Ce travail pourrait permettre également de savoir s’il existe une compétition entre la girafe et l’éléphant au niveau de la ressource dans les savanes à Acacia seyal.

Un travail de recherche (thèse avec l’Université de Lyon) est actuellement en cours sur la population de girafes du Niger et une étude sur cette espèce à Zakouma permettrait de comparer les deux populations appartenant à deux sous-espèces différentes et vivant dans des habitats distincts.

Contact: ciofolo@club-internet.fr fritz@biomserv.univ-lyon1.fr

H Le guépard, carnivore menacé, est une troisième espèce importante pour le Parc. Il a pratiquement disparu de toutes les aires protégées d’Afrique francophone et la population présente à Zakouma, bien que prataiquement inconnue, est un atout majeur.

Une étude court-moyen terme (dans un premier temps) permettrait d’obtenir des informations sur l’effectif de la population et sa distribution. Puis en fonction des résultats, il serait possible de mettre en place un travail plus approfondi semblable à celui concernant le lion.

Contacts: « Cheetah Conservation Fund (CCF) - info@cheetah.org - www.cheetah.org »

H Une autre caractéristique valorisante pour Zakouma est l’abondance des lions. Ce grand carnivore a fait l’objet d’une récente étude qui a permis de recenser une partie de la population, d’en connaître la distribution et les principaux groupes. Cette étude mériterait d’être poursuivie à l’ensemble de l’aire protégée et étendue aux mouvements des animaux au cours de la saison des pluies.

Une étude long terme (thèse ou recherche) est nécessaire pour poursuivre l’étude commencée en 2004 avec reconnaissance individuelle, dynamique de la population, déplacement (balises Argos permettant un suivi de saison des pluies).

Contacts: « Cat Specialist Group » de l’UICN/SSC (peterfr.jackson@virgin.net - www.catsg.org).

H La présence du lycaon a été récemment confirmée sur la limite nord-ouest du Parc. Cette espèce, menacée et en voie de disparition, et qui a disparu de nombreuses aires protégées, est actuellement représenté par une population ne dépassant 3 000 individus principalement distribuée en Afrique de l’Est et australe. Au Tchad, elle constitue donc un atout important pour le Parc de Zakouma, au même titre que le guépard. Une étude préliminaire, sous la forme d’un stage de quelques mois, permettait d’obtenir de plus amples informations sur:

• la localisation précise des terriers; • la taille du ou des groupe(s) observé(s);

• le déplacement des individus.

Un travail plus conséquent pourrait être envisagé ensuite au vu des résultats.

Contacts: « Paint Dog Research Project » (http://www.painteddogconservation.iinet.net.au) - Canid Specialist Group (IUCN) au travers de la Wildlife Conservation Research Unit (University of Oxford: wildsec@zoo.ox.ac.uk) - canids@zoology.oxford.ac.uk

Contacts pour les mammifères en général au niveau de « Species Survival Commission (UICN) »

simon.stuart@iucn.org jan.schipper@iucn.org mike.hoffmann@iucn.org dena.cator@iucn.org

II.3. Conflits homme/animaux II.3.1. Conflits homme/éléphant

Le conflit homme/éléphant est un problème (« problème éléphant ») largement répandu en Afrique qui a fait l’objet de nombreuses études, principalement en Afrique de l’Est et australe. Bien qu’il ne soit pas nouveau, la collecte des informations et la coordination des actions demeurent encore imparfaites. Ce sujet s’inscrit entre autres dans celui, plus vaste, des dégâts aux cultures en général. D’autres espèces (buffle, phacochère, babouin, rongeurs, oiseaux, insectes) sont souvent davantage impliqués dans les dommages aux cultures.

Une étude relative à ces conflits demanderait à être conduite de façon à pouvoir quantifier l’impact réel des pachydermes sur l’agriculture dans la périphérie de Zakouma. Il serait également judicieux de ne pas se limiter à l’éléphant mais de collecter des informations sur les dégâts dus aux autres espèces, en particulier les mammifères, et de pouvoir ainsi comparer les résultats.

Une étude moyen terme pourrait être envisagée en suivant le protocole établi par le « Groupe de Travail sur les Conflits Homme/Eléphant du Groupe des Spécialistes de l’Eléphant d’Afrique et de l’UICN.

Ce travail devrait conduire à quantifier l’impact des pachydermes sur les cultures et à mettre en évidence d’autres conflits potentiels, avec les éleveurs et leur bétail par exemple ou même directement avec l’homme.

Contact: http://www.iucn.org/themes/ssc/sgs/afesg/hec/hecprodfr.html

II.3.2. Conflits homme/prédateur (hyène tachetée)

Les enquêtes conduites dans la périphérie proche du Parc ne mentionnent pas de conflits avec le lion au niveau de la prédation du bétail. Seuls quelques cas ont été rapportés dans des campements de nomades. Par contre l’hyène tachetée a plus mauvaise réputation et constituerait le carnivore posant le plus de problèmes aux éleveurs.

Il serait donc pertinent de conduire une étude sur ce carnivore dans la partie est du Parc et de la zone périphérique qui abrite une forte concentration de bétail au cours de la saison sèche. Une étude long-terme (thèse ou recherche) comprenant estimation des effectif, localisation des terriers, reconnaissance individuelle, déplacements (suivi VHF en saison sèche ou Argos, si budget disponible permettant un

suivi de saison des pluies) et prédation pourrait être mise en œuvre à partir de 2009. Ce travail représenterait une recherche appliquée aux conflits homme/animaux si fréquents sur l’interface aire protégée/domaine rural.

Contacts: « Hyaena Specialist Group de l’UICN (http://www.hyaenidae.org/links.html) - Spotted Hyaena Research, Hwange National Park (julia@galliform.bhs.mq.edu.au)

II.4. Etude sur la biodiversité du Parc

La biodiversité du Parc de Zakouma, certainement très riche, est mal connue et aucune information n’existe pour certains groupes. Les listes disponibles sur la flore, les oiseaux et les poissons, complétées dans le cadre du CURESS II, sont loin d’être exhaustives.

De façon à éviter un grand nombre de missions court-terme, pour une meilleure connaissance de la diversité globale du Parc, il serait possible de mettre en œuvre un BIOPA - Biodiveristy Preliminary

Assessment - rassemblant sur une période donnée une équipe pluridisplinaire de chercheurs. En

priorité, les groupes à étudier pourraient comprendre:

Groupe Saison sèche pluvieuse Rongeurs - insectivores x X Petits carnivores x X Oiseaux X X Reptiles X Batraciens X Poissons X Insectes* X

* 2-3 ordres prioritaires (Lépidoptères diurnes, nocturnes, etc.)

x Possible également en saison sèche

Ces travaux se font généralement en collaboration avec des Universités et permettent d’associer des étudiants ou chercheurs nationaux, lorsque cela est possible, pour chaque groupe étudié. Ils permettraient également d’intégrer l’équipe du Volet Suivi Ecologique/Conservation de façon à ce qu’elle participe à la définition des protocoles et acquiert des connaissances sur les méthodologies utilisées.

En plus des données collectées, un tel inventaire de traduit par une capitalisation des informations sous forme de photos numériques ou de collections.

Enfin, il serait possible à la suite de ce BIOPA, de réaliser un atlas du Parc en prenant en compte les informations déjà disponibles sur la végétation, les sols et les grands mammifères.

Toutes les études et/ou recherches conduites sur les espèces phares du Parc devront se faire en binôme avec un étudiant Tchadien et un chercheur étranger.