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En plus de l'activité antibactérienne des EPP, les laboratoires les commercialisant insistent sur leur activité sur le système immunitaire. On retrouve ainsi sur les notices des EPP des phrases telles que "maintien du système immunitaire grâce aux flavonoïdes et à la vitamine C" (Santé Verte, Site internet n°27), "soutient les défenses naturelles" (Olioseptil, Site internet n°24), "renforce les défenses naturelles" (Fructivia, Site internet n°14) ou encore "forti fie l'organisme et son système de défenses" (FortePharma, Site internet n°16).

2. 1. Rappels sur le système immunitaire

L'immunité est un système de défense qui correspond à la capacité de l'individu à résister aux maladies, principalement d'origine infectieuse. Cette immunité nécessite la reconnaissance et l'élimination, ou le con finement des organismes infectieux, qu'ils soient viraux, bactériens, fongiques ou parasitaires. Elle est soutenue par le système immunitaire.

Le système immunitaire représente un arsenal très diversi fié de molécules et de cellules qui évoluent dans le sang et les tissus pour nous protéger contre les micro-organismes, les matières étrangères et toxiques, et les cellules malignes. (Burmester et al., 2008; DeFranco et al., 2009)

Les mécanismes immunitaires se répartissent eu deux catégories : - L'immunité innée ou naturelle.

- L'immunité acquise ou adaptative.

2. 1. 1. Immunité innée ou naturelle

L'immunité innée constitue la première ligne de défense de l'organisme. Elle est assurée par les barrières épithéliales et endothéliales, les macrophages ainsi que les cellules phagocytaires, les protéines du système du complément circulant dans le sang et les cellules NK.

C'est un système de défense non spéci fique qui va reconnaître des structures moléculaires typiques communes à un grand nombre de pathogène, et qui va entrer rapidement en action, au bout de quelques heures en général, pour combattre les agressions de façon immédiate.

Les phagocytes ainsi que les protéines du système du complément sont les principaux acteurs de l'immunité innée : - les phagocytes vont reconnaître des motifs bactériens communs et ingérer les bactéries.

- les protéines du complément vont recouvrir les microorganismes et, soit déclencher une lyse de ceux ci, soit déclencher la libération d'enzymes lytiques par les cellules tueuses.

La communication entre les différentes cellules de l'immunité innée est assurée par des médiateurs chimiques : les cytokines (Burmester et al., 2008; DeFranco et al., 2009).

2. 1. 2. Immunité acquise ou adaptative

Contrairement à l'immunité innée, l'immunité acquise intervient de manière spéci fique, par l'intermédiaire des lymphocytes T et B. Ces lymphocytes peuvent reconnaître un nombre presque illimité de cibles différentes, mais leur action est plus longue, et ils ne deviennent ef ficaces que deux à quatre jours après le premier contact avec l'agent infectieux. Cependant, il faut savoir qu'ils possèdent une "mémoire immunitaire" qui assurera une protection plus rapide lors d'une nouvelle exposition au même agent infectieux.

Les lymphocytes T vont agir sur les micro-organismes intracellulaires : ils vont tuer les cellules infectées par des virus, et stimuler d'autres cellules du système immunitaire, dont les phagocytes, pour qu'ils tuent les bactéries intracellulaires. On parle d'immunité à médiation cellulaire.

Les lymphocytes B vont agir sur les micro-organismes extracellulaires : ils ont pour fonction principale la sécrétion d'anticorps qui vont reconnaître les micro-organismes et les marquer pour la destruction. On parle d'immunité humorale.

Ici aussi, la communication entre les différentes cellules intervenant dans l'immunité acquise se fait par l'intermédiaire des cytokines.

En outre, il est important de noter que les lymphocytes ne peuvent distinguer les composants des agents infectieux de ceux des autres molécules quelconques. Ce sont donc les phagocytes de l'immunité innée qui vont cibler les micro-organismes infectieux pour permettre à l'immunité acquise de répondre à l'agression infectieuse (Burmester et al., 2008; DeFranco et al., 2009).

2. 2. Rôle des EPP sur le système immunitaire

Malheureusement, aucune publication scienti fique ne relate de l'effet immunostimulant des extraits de pépins de pamplemousse, même s'il est largement évoqué dans la littérature : "l'extrait de pépins de pamplemousse intervient en tant que soutien du système immunitaire et protection contre la prolifération des infections chez des patients présentant une immunodé ficience" (Sharamon S. & Baginski, 2007).

Cependant, sachant que ceux-ci sont composés principalement de vitamine C et de flavonoïdes, nous allons étudier l'effet de ces composants sur le système immunitaire.

2. 2. 1. Effet des flavonoïdes sur le système immunitaire

Le rôle des flavonoïdes par rapport au système immunitaire a été largement étudié, et il s'avère que ces composés possèdent des propriétés immunostimulantes intéressantes.

D'après l'étude réalisée en 2002 par Havsteen B.H., les flavonoïdes stimulent l'activation des lymphocytes T cytotoxiques ainsi que des cellules NK, ils alertent et favorisent l'action des macrophages, ils stimulent les différentes étapes de la synthèse des anticorps via la production de cytokines et ils stimulent directement la synthèse de certaines cytokines (Havsteen, 2002).

Une autre étude réalisée en 2010 analysa plus particulièrement l'effet de la quercétine sur le système immunitaire, et celle ci s'avéra être immunostimulante, son action étant principalement liée aux globules blancs et aux signaux intracellulaires mis en place dans le système immunitaire, et à la stimulation qu'elle peut avoir sur la synthèse de différentes cytokines (Chirumbolo, 2010).

2. 2. 2. Effet de la vitamine C sur le système immunitaire

Tout comme les flavonoïdes, la vitamine C tient un rôle important dans la stimulation de la réponse immunitaire.

En effet, une étude randomisée en double aveugle, réalisée en 1991, démontra que les patients supplémentés en vitamine C présentaient une augmentation signi ficative du nombre de lymphocytes T ainsi qu'une stimulation de leur prolifération, contrairement au groupe placébo qui ne présentait aucun changement. De plus, une analyse des lymphocytes révéla une importante concentration en vitamine C, et démontra que celle ci était utilisée lors d'infections et de phénomènes de phagocytose de par la décroissance importante de sa concentration.

Ainsi, on admit le rôle primordial de la vitamine C dans le phénomène de réponse immunitaire (Penn et al., 1991).

Une autre étude réalisée en 2011 con firma l'importance de la vitamine C dans la stimulation de la réponse immunitaire. Il apparut là aussi que les cellules immunitaires compétentes accumulaient la vitamine C, car nécessaire à leur activité. De plus, elle prouva l'existence d'une étroite relation entre la supplémentation en vitamine C et l'activité des cellules immunitaires, principalement lors des phénomènes de phagocytose et auprès des lymphocytes T.

En fin, il s'avéra que la carence en vitamine C était à l'origine d'une faible résistance vis à vis de nombreux agents pathogènes, tandis qu'une supplémentation en vitamine C augmentait l'activité des anticorps et donc la résistance à l'infection (Ströhle et al., 2011).

Il apparaît donc logique, lorsque l'on connaît la composition chimique des extraits de pépins de pamplemousse, de leur accorder une activité immunostimulante.