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Chapitre 3: Résultats sur les perceptions de la parentalité positive

3.3 Les conditions favorables à la parentalité positive

3.3.2 Les conditions favorables sur le plan des relations interpersonnelles

3.3.2.2 Avoir accès aux ressources d’aide

Des difficultés soulevées sont liées à l’accessibilité des ressources d’aide dans leur vie actuelle. Les mères concernées ont soulevé une problématique d’accès en raison d’une distance trop éloignée d’où elles demeurent, ce qui représente un enjeu à se diriger vers la ressource ou de recevoir du soutien que ce soit de la part de professionnels ou de leurs proches : « On a de la misère à se rejoindre, mais là je déménage ici, donc je ne le sais pas si au CLSC il y en a aussi, mais là je n’ai plus d’auto et mon chum il est tout le temps dans le bois en train de travailler, tout coordonne mal » (Mère CJ13).

Parmi les participantes de la population générale, deux d’entre elles aimeraient recevoir une aide plus flexible que les services auxquels elles ont déjà recours. L’enjeu se retrouve pour le besoin ponctuel consacré à la garde des enfants et parfois pendant des heures pour lesquelles ce ne sont pas tous les services existants qui offrent ce type d’aide : « Mais ça l’existe, je sais qu’il y a Le petit répit, mais tu ne peux pas l’utiliser tant que ça, et peut venir une fois de temps en temps, mais je ne pourrais pas dire je pense : « Bien là écoutez, je travaille tous les vendredis soirs, ça me prend une gardienne de 4h à 9h » […] (Mère G2).

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De plus, les services d’aide sont dispendieux, ce qui limite leur accessibilité. Particulièrement, elles mentionnent le service de gardiennage et d’aide pour les tâches à la maison (p. ex., les repas, le ménage) : « Abordable, c’est parce que moi quand je vais donner des cours de piano, ce n’est pas un gros revenu, ce n’est pas le salaire minimum, mais ce n’est pas loin non plus du salaire minimum. Donc si je paye une gardienne le salaire minimum, tant qu’à ça je vais rester à la maison, je n’irai pas travailler, donc du gardiennage, mais, à prix modique » (Mère G2).

Par ailleurs d’autres parmi ces participantes mentionnent qu’il serait aidant d’avoir l’aide d’une gardienne en qui elles ont assez confiance pour qu’elle puisse s’occuper de l’enfant : « Je pense que ça va être du bouche-à-oreille que je vais faire, parce qu’il y en a plein sur Internet d’affichées, mais ça je n’ai pas confiance, j’aime mieux avoir quelqu’un qui est correct, fiable, et tout ça » (Mère G8).

Pour une mère ayant vécu de la maltraitance, elle aimerait recevoir une aide de nature psychologique. Elle dit ne pas avoir reçu d’aide lorsqu’elle a vécu une dépression et un deuil. Une aide non tardive l’aurait aidé à mieux surmonter ces épreuves.

[…] j’ai eu une grosse dépression pendant 8 ans, quand j’ai laissé mon ex- mari, à cause que ma première fille est morte… J’aurais eu besoin d’aide. Je n’ai pas eu d’aide de psychologue, je n’ai pas eu d’aide de travailleuse sociale, j’ai… Pendant 11 ans j’ai enduré un enfer avec lui, j’ai pogné deux autres conjoints qui étaient violents aussi […] J’aurais-tu besoin de voir un psychologue ou une travailleuse sociale, vis-à-vis la rage que j’ai en dedans de moi à cause de ce qui est arrivé à mes filles (Mère CJ1).

Cette même participante a mentionné qu’elle aurait apprécié continuer de bénéficier de la présence d’un de ses proches pour son écoute et les discussions entretenues. De plus, des mères ont mentionné qu’elles auraient apprécié la présence de leur mère avant et après

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la naissance de leur enfant : « J’aurais aimé que ma mère m’explique que ça allait être difficile pour tout ce que ça impliquait… Mais ma mère à moi n’était pas là quand j’étais enceinte. Ça aurait été réconfortant si elle m’avait aidé à traverser ça » (Mère CJ1).

Des mères avec un vécu de maltraitance qui reçoivent des services de la part d’intervenants de la DPJ ont soulevé une difficulté dans leur relation avec ces intervenants. En effet, elles ont mentionné de ne pas avoir eu une bonne expérience d’aide de la part d’intervenants et de s’être senties inconfortables dans les échanges entretenus avec ces derniers.

Ce que j’ai de la misère c’est… La DPJ me dit… Bon je suis une personne qui va faire mes affaires et je n’aime pas me faire dire quoi faire. La DPJ me dit : « Fait ça. Fait ça. Faut que je le fasse, mais… » Ça ne me tente pas parce que tu ne peux pas venir me dire quoi faire. La première qui est rentrée dans ma vie, elle me disait quoi faire, celle qui a ouvert le dossier à la DPJ, et elle est jeune… Je suis passée à la cour et elle a dit son âge et elle a 22 ans là. J’étais comme, j’en ai 34 ans ! C’est tu une fille de 22 ans qui va venir me dire quoi faire chez nous ! Bien oui. Elle fait partie de la DPJ et elle a joué ce rôle probablement de débutante qui est dedans, parce qu’elle en a beurré épais. Mais c’est ça. Je n’ai pas réussi à voir le bout et je suis pognée avec la DPJ à cause de ça aujourd’hui (Mère CJ2).

Enfin, des mères de la population générale ont parlé d’un manque de collaboration et de soutien dans la relation conjugale. Selon ces participantes, les parents doivent éviter de se mettre de la pression mutuellement. Telle une équipe, ils doivent avoir une philosophie d’entraide en accomplissant des tâches communes avec l’aide de l’autre parent. Ils doivent également tenter de collaborer ensemble dans l’objectif de prendre des décisions similaires et d’éviter les conflits d’opposition. Parmi elles, deux mères ont partagé leur expérience difficile vécue avec leur conjoint.

Plus efficace, bien avec mon conjoint je suis beaucoup dans le calcul : « Ah oui, mais toi tu prends du temps pour ça, moi je n’ai pas de temps pour ça. » On est beaucoup dans la confrontation, la compétition. J’ai hâte qu’on arrête de faire ça, parce que je trouve que ça ne l’encourage pas justement

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le fait qu’on est des partenaires et qu’on est une équipe. C’est comme on est tout le temps en train de calculer. Je trouve ça vraiment plate, je trouve ça tannant, c’est vraiment quelque chose qu’il faut qu’on améliore. Faut vraiment qu’on arrête ça, c’est épouvantable. Je pense qu’il y aurait quelque chose à améliorer de ce côté-là (Mère G2).

Il y a le fait que des fois Alexandre qui est un peu plus cartésien dans ses interventions, va me nuire à moi parce que finalement je le vois agir et je ne suis pas d’accord, je m’oppose. C’est comme si ça me déviait de ma tâche principale qui est mes enfants et je focalisais juste sur Alexandre, ça me nuit aussi, le fait qu’on ne pense pas pareil tout le temps et que le travail d’équipe qui n’est pas tout le temps là, ça vient me chercher beaucoup plus que ça devrait (Mère G5).