CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
II.2. A. La cuisson acide
II.2.A.2. Imprégnation ... 89
II.2.A.3. Cuisson ... 90
II.2.B. Le post-traitement ... 90
II.2.B.1. Neutralisation de l’hydrolysat ... 90
II.2.B.2. Séparation du marc brut et du jus de cuisson ... 91
II.2.B.3. Lavage du marc brut afin de récupérer la fraction solide... 91
II.3. Méthodologie expérimentale de détente explosive ... 93
II.3.A. La préparation du substrat par cuisson ... 93
II.3.A.1. Description de l’outil ... 93
II.3.A.2. Imprégnation et cuisson ... 94
II.3.A.3. Etapes intermédiaires ... 94
II.3.B. La détente explosive ... 94
II.3.B.1. Description de l’outil ... 94
II.3.B.2. Prétraitement ... 96
II.3.C. Post-traitement ... 96
II.4. Techniques de caractérisation des substrats lignocellulosiques ... 97
II.4.A. Caractérisation chimique ... 97
II.4.A.1. Analyse du jus ... 97
II.4.A.2. Hydrolyse acide du jus ... 98
II.4.A.3. Hydrolyse acide du marc lavé ... 99
II.4.A.4. Reconstitution du substrat ... 100
II.4.B. Caractérisation de la réactivité en hydrolyse enzymatique ... 100
II.4.B.1. Préparation du mélange réactionnel et démarrage du test ... 101
II.4.B.2. Suivi et arrêt du test ... 101
II.4.B.3. Analyses ... 102
II.4.C. Caractérisation avancée des marcs lavés ... 102
II.4.C.1. Préparation des échantillons ... 102
II.4.C.2. Caractérisations physiques et morphologiques ... 103
II.4.C.3. Caractérisation de la porosité : physisorption à l’azote ... 104
II.4.C.4. Caractérisation physico-chimique... 105
II.5. Conclusion ... 107
87
II.1.Introduction
Afin de comprendre et prédire l’impact d’un prétraitement sur la composition et la
morphologie des substrats lignocellulosiques et donc sur leur réactivité en hydrolyse enzymatique, une
méthodologie expérimentale globale a d’abord été établie en préambule des études expérimentales
Ce chapitre vise donc à décrire, en premier lieu, les méthodologies de prétraitement (cuisson
acide et explosion à la vapeur) qui ont permis de produire une grande variété de substrats aux
caractéristiques physico-chimiques variées. Le second objectif est de préciser l’ensemble des
techniques analytiques qui ont été sélectionnées pour caractériser ces substrats prétraités afin de
comprendre la relation entre leur nature et leur réactivité à l’hydrolyse enzymatique. C’est le cas, par
exemple, des techniques classiques de caractérisation de la biomasse (teneur en matière sèche,
potentiel sucre par hydrolyse acide, etc…) mais aussi de techniques plus pointues comme la
microscopie électronique à balayage, la physisorption d’azote, la granulométrie laser, etc… Le dernier
objectif du chapitre consiste à expliciter le test d’hydrolyse enzymatique qui a été utilisé tout au long
de la thèse et qui a permis de comparer la réactivité des substrats prétraités entre eux.
88
II.2.Méthodologie expérimentale de cuisson acide
Le prétraitement par explosion à la vapeur peut se découpler schématiquement en deux
phases : une phase de vapocraquage et une phase de détente explosive. Afin d’explorer
indépendamment ces deux phases, il a été choisi d’étudier dans un premier temps la phase de
vapocraquage qui peut être assimilée à une cuisson acide (ou auto-hydrolyse en l’absence d’apport
d’acide).
Dans le cadre de la thèse, différentes conditions opératoires de cuisson acide ont donc été
appliquées sur différents substrats afin d’obtenir plusieurs échantillons ayant des caractéristiques
différentes en termes de composition et/ou de réactivité à l’hydrolyse enzymatique. Pour réaliser ces
expérimentations, deux substrats lignocellulosiques ont été utilisés :
une paille de blé (variété Bermude – blé tendre d’hiver) récoltée en 2014, dans le
département de la Marne (51), prébroyée sur champ (50-100 mm) et pressée en balle
avant stockage sous grange. Elle a ensuite et dépoussiérée et broyée grossièrement à
20 mm avant son envoi et utilisation à IFPEN.
une pâte à papier blanchie fournie sous forme de pâte séchée (pâte de bois de feuillus)
par le Laboratoire Génie des Procédés Papetiers (LGP2, INP-Pagora, Grenoble).
De plus, dans le cadre de l’étude sur la formation des humines, trois substrats modèles ont
aussi été sélectionnés afin de représenter les trois fractions majoritaires de la biomasse
lignocellulosique : de la cellulose Avicel PH101 commandée chez Sigma-Aldrich, du xylane d’épis de
maïs provenant de chez Roth (≥ 95% de xylooligosaccharides) et de la lignine commerciale de paille
de blé, extraite par traitement alcalin, achetée auprès de Green Value SA (Protobind 1000).
II.2.A.La cuisson acide
II.2.A.1.Description de l’outil
L’unité U868, disponible à IFPEN sur le site de Lyon, est une unité pilote travaillant en batch
et pouvant fonctionner à la pression maximale de 40 bar et à la température maximale de 250°C
(Figure II.1). Son réacteur autoclave est constitué d’un corset métallique permettant de tenir la
pression, à l’intérieur duquel se trouve une chemise amovible en hastelloy
10d’une capacité totale de
0.9 L (hauteur interne = 14.5 cm ; diamètre interne = 9 cm).
L’autoclave est chauffé puis maintenu à la température de consigne à l’aide de cartouches
électriques situées dans les parois de l’autoclave (permettant de réguler la température de la phase
liquide à l’aide d’un thermocouple plongé dans le mélange réactionnel) et dans la bride supérieure
(permettant de réguler la température de la phase gaz à l’aide d’un thermocouple situé dans le ciel
gazeux). Un manomètre permet aussi de suivre la pression dans l’autoclave. A la fin de
l’expérimentation, l’autoclave est refroidi grâce à un vortex d’air passant entre la chemise et le corset
métallique. Le refroidissement est régulé par le thermocouple mesurant la température de la phase
10
Superalliage contenant principalement du nickel, mais aussi plusieurs métaux comme le chrome, le
magnésium, le fer et le titane. Il est extrêmement résistant à la corrosion même pour des températures de plus de
800°C.
89
liquide. Le milieu réactionnel est agité grâce à un agitateur mécanique ayant la forme d’une ancre. La
vitesse maximale d’agitation est de 400 tr/min.
Figure II.1 : Photographie de l’unité de cuisson U868
L’outil possède également un coffret de contrôle composé d’un jeu de commandes Fuji (mise
en marche de l’alimentation générale, de l’agitation et de la chauffe) et d’un écran tactile permettant
d’introduire et de suivre les consignes d’essai. Les profils de température et de pression peuvent aussi
être récupérés informatiquement.
II.2.A.2.Imprégnation
Les cuissons acides réalisées durant la thèse ont toutes été effectuées en présence d’acide
sulfurique. Avant le démarrage de l’essai, une liqueur d’imprégnation est donc préparée à partir
d’acide sulfurique à 72 %pds (LCH Chimie). La concentration de la liqueur, préparée
indépendamment pour chaque essai, est vérifiée par dosage acido-basique.
Le volume total disponible dans la chemise de l’unité étant de 0.9 L, la masse maximale du
mélange réactionnel est fixée à 400 g (substrat + liqueur d’imprégnation) afin de conserver un ciel
gazeux et garantir une bonne homogénéisation du mélange durant la cuisson. La teneur en matière
sèche du mélange est adaptée selon le substrat étudié et sera donc précisée dans chaque chapitre
expérimental.
Une fois le mélange réactionnel préparé, l’ensemble est pesé exactement et le pH initial du
mélange est noté. La chemise est ensuite introduite dans le corset du réacteur, l’ensemble est fermé
90
d’assurer une bonne imprégnation lorsque cela se révèle nécessaire (paille de blé notamment qui
nécessite plusieurs heures pour être parfaitement imbibée par la liqueur).
II.2.A.3.Cuisson
Après la phase d’imprégnation, l’agitation est augmentée à 300 tr.min
-1pour garantir une
bonne homogénéisation du mélange lors de l’étape de cuisson. Le système de chauffe est aussi mis en
marche pour atteindre la température de consigne. Pour cette unité, la montée et la descente en
température sont respectivement d’environ +12°C.min
-1et –10°C.min
-1. Le temps de séjour est calculé
comme étant la durée de cuisson à la température de consigne ; les temps de montée et de descente en
température ne sont donc pas pris en compte.
L’évolution de la température et de la pression est enregistrée, ce qui permet de calculer le
facteur de sévérité pour chaque essai grâce à une formule qui intègre l’ensemble du profil de
température durant la cuisson (montée et descente de température comprises) :
Equation II.1 :
pH
T
T
e
t
F
Dans le document
Relation morphologie/réactivité des substrats lignocellulosiques : impact du prétraitement par explosion à la vapeur
(Page 101-106)