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2. Charge du réseau électrique

2.3. Statistiques

2.3.1. Évolution de la charge du réseau

Au niveau européen

29. La Figure 5 illustre le pic de demande d'électricité horaire de 2011 à 2016 pour la Belgique et ses pays limitrophes. Aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, les pics de demande en 2015 et 2016 ont été supérieurs à 2011. Pour la France, l'Allemagne et la Belgique, d'autre part, les pics de demande en 2015 et 2016 sont inférieurs à 2011. Cette tendance à la baisse observée est confirmée, plus particulièrement pour la Belgique (96 % en 2016), dans le cadre de cette étude.

Figure 5 : Évolution relative du pic de demande d'électricité horaire (max heure/an) de 2011 à 2016 pour la Belgique et ses pays limitrophes.

Sources : CREG, ENTSOE13

Au niveau belge

30. Ce chapitre analyse l'évolution de la charge du réseau Elia14, basée sur les données fournies par le GRT. Étant donné que cette charge du réseau ne tient pas compte d'une partie significative de la

13 Certaines définitions et certains paramètres de la charge du réseau entre les pays peuvent légèrement différer, mais la tendance générale par pays est valide.

14 La charge du réseau Elia est un calcul basé sur les injections d’énergie électrique dans le réseau Elia. Elle comprend la production nette mesurée des centrales (locales) qui injectent à une tension d’au moins 30 kV et le bilan des importations et des exportations. Les installations de production raccordées à une tension inférieure à 30 kV dans les réseaux de distribution sont uniquement prises en compte pour autant qu’une injection nette sur le réseau Elia soit mesurée. L’énergie nécessaire au pompage de l’eau dans les réservoirs de stockage des centrales de pompage connectées au réseau Elia est soustraite.

Les injections de la production décentralisée qui injectent de l’énergie à une tension inférieure à 30 kV dans les réseaux de distribution ne sont pas toutes incluses dans la charge du réseau Elia. Or la part de ce segment dans la production a fortement

100% 101%

95% 93%

97% 96%

85%

90%

95%

100%

105%

110%

115%

2011 2012 2013 2014 2015 2016

FR DE GB NL BE max(total)

production distribuée, elle n'est pas égale à la consommation électrique de la Belgique. Cette approche sélectionnée donne toutefois une bonne idée de la manière dont le marché de l'électricité fonctionne.

La Figure 6 donne un aperçu de qui consomme l'électricité provenant des producteurs et des importations du réseau en 2016.

Figure 6 : Qui consomme l'électricité provenant des producteurs et des importations du réseau en 2016 Sources : Elia, Synergrid et CREG

31. La charge du réseau Elia15 s'élevait à 77,316 TWh en 2016, à un niveau similaire à celui de l'année précédente, autrement dit un faible niveau pour la période sous revue. Ce constat est illustré à la Figure 7 par les monotones annuelles de la charge du réseau Elia. Ces courbes représentent la charge du réseau Elia des 10 dernières années, chaque quart d’heure de l’année étant classé par ordre décroissant du quart d’heure le plus chargé au quart d’heure où la charge est la plus faible. En abscisse, sont représentées, par quart d’heure, les 8.76017 heures que comporte une année et en ordonnée, les puissances appelées de consommation, exprimée en MW.

32. En moyenne, la demande de pointe sur 2007-2016 a été légèrement inférieure à 13.500 MW, l'année 2007 ayant enregistré le pic le plus élevé de 14.033 MW. Depuis 2014, le seuil de 13.500 MW n’a plus été franchi, ce qui représente autrement dit une déviation supérieure à 1.300 MW en comparaison avec 2007. Pour satisfaire à la demande de pointe, il convient de mettre en œuvre des ressources significatives ou de fournir une quantité substantielle d'électricité pour de courtes périodes de temps très discontinues, autrement dit en moyenne (pour la période sous revue) environ 1.600 MW

augmenté ces dernières années. C’est pourquoi Elia a décidé de compléter sa publication avec une prévision de la charge totale de Belgique.

Le réseau Elia comprend les réseaux à une tension d’au moins 30 kV en Belgique ainsi que le réseau Sotel/Twinerg dans le sud du Grand-Duché de Luxembourg. (Source : http://www.elia.be/fr/grid-data/Charge-du-reseau-et-previsions-de-charge/Charge-du-reseau-Elia).

15 Les variations observées entre les estimations de la consommation d'électricité de Synergrid et Elia sont principalement dues au fait que (la majeure partie de) la production connectée aux réseaux de distribution et les pertes des réseaux des DSO ne sont pas prises en considération dans le relevé du transfert d'électricité uniquement par le réseau Elia.

16 Une différence de 0,3 TWh avec le Tableau 1 est due à la consommation en mode de pompage, aux flux inter-GRT et à la correction de la production.

17 Plus de 24 heures en 2008, 2012 et 2016 parce qu'il s'agit de trois années bissextiles.

5.5% 0.0%

Import France Import Luxembourg Import Netherlands Injection from Access Holders

Production locally consumed Injection from DSO Direct customers Distribution

Export Energy losses

(1.710 MW en 2016) pendant 400 heures (4,6 % du temps), dont environ 1.000 MW pendant 100 heures ou environ 1.300 MW pendant 200 heures.

Figure 7 : Monotones annuelles de la charge de réseau Elia pendant la période 2007-2016 Sources : Elia, CREG

33. La demande d'électricité moyenne entre 2007 et 2016 a été de 9.366 MW (8.799 en 2016). Sur la même période, la baseload peut en moyenne être estimée à un peu moins de 6.000 MW pendant les 8.760 heures de l'année.

34. La Figure 8 illustre, année après année, l'évolution de la production, les importations nettes et la charge de réseau Elia (pertes incluses) selon les données présentées au Tableau 1. Le Tableau 4 illustre la charge de réseau électrique totale sur la période 2007 à 2016, ainsi que les demandes d'électricité maximales et minimales pendant ces années. Sur l'ensemble de l'année 2016, la charge de réseau Elia s'est élevée à 77,3 TWh, un niveau similaire à celui de 2014 et 2015. En tenant compte du fait que 2016 est une année bissextile, il s'agit proportionnellement du niveau le plus bas sur les 10 dernières années. Pour expliquer cette diminution, outre la situation économique, les évolutions techniques concernant une utilisation plus rationnelle de l'énergie et l'importance accrue de la production raccordée à la distribution, y compris l'électricité produite par les panneaux solaires et les éoliennes, sont particulièrement des facteurs importants.

12,734

5,438 5,000

6,000 7,000 8,000 9,000 10,000 11,000 12,000 13,000 14,000

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

1/4 hours MW

100 hours 200 hours

400 hours 14.033

Figure 8 : Évolution de la production, des importations et de la charge du réseau Elia, pertes comprises, entre 2007 et 2016 (Tableau 1)

Sources : Elia, CREG

Tableau 4 : Charge du réseau Elia (TWh) et demandes d'électricité (MW – 1/4h) entre 2007 et 2016 Sources : Elia, CREG

La demande d'électricité maximale s'élevait à 12.734 MW en 2016, une légère augmentation en comparaison avec l'année précédente qui a enregistré le plus faible niveau de la période sous revue.

La demande d'électricité minimale en 2016 était de 5.438 MW, autrement dit le niveau le plus faible de la période étudiée. En ce qui concerne la charge de base du réseau, elle a atteint 47,8 TWh18, ou 61,8 % de la consommation totale, soit le niveau le plus bas des 10 dernières années.

35. La Figure 9 illustre l'évolution de la moyenne annuelle et la demande d'électricité maximale dans la zone de réglage Elia. La figure montre que la demande moyenne a baissé d'environ 1,5 % par an depuis 2007. Plus important encore, est la diminution continue de 1,4 % par an en moyenne de la demande maximale entre 2007 et 2016. La demande maximale en 2016 était légèrement supérieure à celle de 2015, l'année la plus faible des 10 années analysées. L'un dans l'autre, la tendance baissière se poursuit malgré le fait que les conditions climatiques observées en 2016 (2.330 degrés-jours19) se sont détériorées en comparaison avec celles de 2014 (1.828 jours) et de 2015 (2.112

18 Demande d'électricité minimale (5.438 MW) * 8.784 (366 jours * 24 heures) / 1.000.000 = 47,8 TWh.

19 Source : http://www.synergrid.be/index.cfm?PageID=17601&language_code=FRA.

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Net Imports Elia grid load, losses included Net Injection TWh

Consumption 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Total (TWh) 88.6 87.8 81.6 86.5 83.3 81.7 80.5 77.2 77.2 77.3

Maximum Power Demand (MW) 14,033 13,431 13,513 13,845 13,201 13,369 13,385 12,736 12,634 12,734 Minimum Power Demand(MW) 6,378 6,330 5,895 6,278 6,232 5,845 5,922 5,889 5,529 5,438

Baseload (TWh) 55.9 55.6 51.6 55.0 54.6 51.3 51.9 51.6 48.4 47.8

% Baseload (energy) 63% 63% 63% 64% 66% 63% 64% 67% 63% 62%

% Baseload (power min/max) 45% 47% 44% 45% 47% 44% 44% 46% 44% 43%

jours). En comparaison avec les degrés-jours normaux (moyenne sur 30 ans), 2016 se caractérise par une augmentation de 1,3 %, alors que les deux années précédentes étaient respectivement 20,6 % et 8,2 % inférieures à la moyenne.

Figure 9 : Évolution de la moyenne et de la demande maximale (MW) dans la zone de réglage Elia et leurs courbes de tendance sur la période 2007-2016

Sources : Elia et CREG

36. La Figure 10 illustre de manière plus détaillée l'évolution de la demande d'électricité dans la zone de réglage Elia sur les 10 dernières années. Quatre niveaux sont illustrés ici :

- le niveau le plus élevé (ligne bleue – « maxCap ») ;

- 100 heures après le niveau le plus élevé (ligne orange – « Cap@hr100 ») ; - 200 heures après le niveau le plus élevé (ligne rouge – « Cap@hr200 ») ; - 400 heures après le niveau le plus élevé (ligne bleu foncé – « Cap@hr400 ») ;

Jusqu'en 2014, les tendances observées sont de plus en plus négatives au fil des années. Il apparaît que, plus le niveau de la puissance prélevée est bas, plus la tendance négative croît, et moins la variation de cette tendance est prononcée, plus l'indice de prédiction (R²) augmente. La baisse de la puissance prélevée à la 100ème heure est estimée à 1,4 % en moyenne par an. Depuis 2014, la tendance baissière marque une étape de consolidation.

La différence annuelle entre le niveau le plus élevé de la demande d’électricité (« maxCap ») et celui de l’heure 100 (« Cap@hr100 ») oscille entre 900 et 1.300 MW. En d’autres termes, cela signifie qu’une puissance électrique supplémentaire de 1.100 MW n’est nécessaire que pendant moins de 100 heures pour satisfaire la demande. Pour les 100 heures suivantes (« Cap@hr200 »), un peu plus de 200 MW viennent s’y ajouter. Pour les 400 heures (« Cap@hr400 »), soit 4,6 % du temps, il faut compter en moyenne sur 1.600 MW soit 12,0 % de la pointe (13,7 % pour 2016).

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Maximum Mean Linear (maximum) Linear (mean) MW

Figure 10 : Évolution des niveaux de demande classés dans la zone de réglage Elia (MW) pour 2007-2016 (pour le ¼ heure le plus élevé, l’heure 100, l’heure 200 et l’heure 400), ainsi que leur courbe de tendance

Sources : Elia et CREG

37. En ce qui concerne la zone de réglage Elia, les figures illustrées ci-dessus n'ont pas été pondérés pour tenir compte de la température et (de la plupart) de la production locale. Pour le pic de demande, une plus grande élasticité des prix a été observée par la CREG lorsque de grands consommateurs réduisent leur demande lorsque les prix sont élevés. Quoiqu’il en soit, la CREG se demande dans quelle mesure les évolutions observées ci-dessus sont structurelles ou non, ou si elles dépendent de la situation économique, des conditions météorologiques ou d'autres raisons encore. Autrement dit, la tendance baissière de la pointe de la demande et de la consommation électrique va-t-elle se poursuivre, par exemple en raison de la croissance économique ? Afin de pouvoir répondre à cette question avec plus de certitude, une analyse approfondie serait nécessaire. Une telle analyse va cependant au-delà du champ de ce rapport de suivi.