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Événement parallèle 2: Rôle de la petite agriculture et de l'agriculture familiale en Asie et en Amérique latine et

possibilités de coopération Sud-Sud

284. Environ 87% des petites exploitations du monde se situent dans la région Asie et Pacifique. En Amérique latine, l'agriculture paysanne (ou familiale) produit

l'essentiel des aliments de base du pays et sa contribution à la sécurité alimentaire nationale est cruciale (au moins 70% au Brésil, par exemple). Or, l’évolution des économies des pays concernés est rapide et se répercute sur les moyens

d’existence des petits exploitants et de ceux que ces derniers tentent de nourrir.

285. La croissance rapide de l'économie et des revenus, l'urbanisation et la

mondialisation modifient considérablement les régimes alimentaires. La flambée des prix des produits alimentaires de 2007-2008 s'est accompagnée d'une progression rapide de la concentration des terres et de la production agro-industrielle dans plusieurs pays de ces régions. Cela s’est directement répercuté sur la disponibilité des terres pour les petits exploitants et sur la durabilité à long terme de l'utilisation des terres à des fins agricoles. Cela a également fait progresser l'exode vers les bidonvilles urbains ainsi que

l’élargissement de l’agriculture aux réserves forestières. Alors qu’un certain nombre de petits exploitants ont pu bénéficier de nouveaux débouchés, des innovations institutionnelles et de la hausse des prix des produits alimentaires, nombreux sont ceux qui n’ont toujours pas accès aux marchés et ont du mal à faire face aux nouveaux défis.

286. Il est de plus en plus largement admis que, pour réussir, toute action menée pour venir à bout de la crise de la sécurité alimentaire doit avoir pour élément central l’appui de la petite agriculture sur le long terme. Il faut donc travailler ensemble pour améliorer la production et la productivité agricoles, et permettre aux petits exploitants de tirer parti des nouvelles possibilités en s’adaptant au changement climatique et à l’instabilité des prix, par le biais de l’adoption de politiques publiques différenciées. Dans la mesure où la petite agriculture peut jouer un rôle central pour nourrir le monde durablement, il faut investir dans les technologies

améliorées, la recherche appliquée axée sur ce sous-secteur de l’agriculture, les services techniques et le renforcement de capacités spécifiques, dans le but

d'améliorer la qualité et la productivité de l’agriculture familiale tout en préservant l'environnement.

287. L’événement conjointement organisé par la Division Asie et Pacifique et la Division Amérique latines et Caraïbes du FIDA a permis de débattre des expériences de la petite agriculture et de l'agriculture familiale; de la nature et de la structure des politiques et des programmes publics, et de la manière dont le FIDA peut les promouvoir et les appuyer davantage; des perspectives et des problèmes liés à l'application à plus grande échelle des expériences réussies; et des possibilités de coopération entre les deux régions ainsi qu’avec l'Afrique.

288. Les discussions de cet événement parallèle ont porté sur les questions suivantes:

a) Le contexte actuel de l’économie et de la sécurité alimentaire, notamment:

i) les différentes mesures prises par les pays en vue d’améliorer la productivité agricole, de moderniser et de commercialiser l’agriculture et d’en accroître la compétitivité et l’ajout de valeur;

ii) le déplacement de l’attention – de l’agriculture à faible valeur

marchande destinée aux marchés locaux vers une agriculture à forte valeur marchande destinée aux marchés nationaux et mondiaux – et les difficultés que cela engendre;

iii) la transformation socioéconomique rapide de l’agriculture, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire où la migration est forte et les inégalités croissantes;

iv) l’importance de la sécurité alimentaire, de la sécurité énergétique et de la réduction de la pauvreté; et

v) les risques courus par les petits agriculteurs et leur vulnérabilité face au changement climatique.

b) Spécificités des petits agriculteurs et des exploitations familiales en Asie et en Amérique latine.

289. La discussion a permis d’identifier un certain nombre de possibilités et de problèmes ainsi que des mesures porteuses visant notamment à:

a) placer les petits agriculteurs et l’agriculture familiale au premier rang des priorités en élaborant des politiques appropriées et en accroissant les ressources accordées à l’agriculture;

b) mettre en place des systèmes de garantie de l’emploi en milieu rural;

c) revoir les régimes d’imposition en milieu rural;

d) instituer, grâce à des réformes de marché, un environnement économique favorable aux échanges commerciaux;

e) investir dans les biens publics afin de mettre au point des technologies susceptibles d’accroître le potentiel productif des petits agriculteurs;

f) améliorer les infrastructures;

g) renforcer l’éducation et le développement social en milieu rural;

h) élaborer des politiques pour l’équité hommes-femmes;

i) garantir des services financiers là où le secteur financier échoue; et j) favoriser les innovations institutionnelles et l’application des contrats,

l’emploi/la création de revenus, les modifications structurelles, les politiques différenciées et les technologies de l’information dans les zones rurales.

290. Sur la question de la coopération Sud-Sud, la discussion a mis en évidence combien il est important, d’une part, d’instaurer une coopération régionale basée sur la confiance et, d’autre part, de garantir la viabilité des processus sur lesquels repose cette coopération.

291. Concernant les instruments du FIDA, les recommandations suivantes ont été avancées:

a) commencer à envisager des instruments autres que les prêts afin d’élaborer un modèle pour la petite agriculture et l’agriculture familiale;

b) contribuer à l’élaboration de politiques et d’approches susceptibles d’encourager le secteur privé à investir dans l’agriculture;

c) lancer l’idée de l’organisation d’activités d’apprentissage Sud-Sud sur le thème de la petite agriculture et de sa rapide transformation, afin de

renforcer la coopération Sud-Sud sur ces thèmes majeurs, et inviter les pays à accueillir conjointement ces événements;

d) encourager la concertation sur les modalités d’élaboration des politiques dans différents pays.

292. En conclusion, il a été recommandé de prendre, à court terme, les mesures ci-après:

a) participation à la Conférence sur la dynamique de la transformation rurale dans les économies émergentes, qui se tiendra en Inde du 14 au

16 avril 2010;

b) organisation au Brésil, en septembre 2010, d’un événement portant sur la présentation et la discussion d’études de cas sur l’agriculture familiale au Brésil, en Chine, en Inde et en Afrique du Sud;

c) organisation d’une session sur la coopération Sud-Sud lors de l’atelier annuel d’examen de la performance de la Division Asie et Pacifique, qui se tiendra du 1er au 5 novembre 2010.

Mme Ala Overcenco, Chercheuse, Agro-Inform

(ONG), République de

Moldova M. Safwat

Abdel-Dayem, Secrétaire exécutif du Conseil arabe de

l'eau

Mme Mylene Kherallah Économiste régionale, NEN, FIDA

M. Kamel Shideed, Directeur général adjoint du

Centre international de recherches agricoles dans les zones arides (ICARDA)

M. Tawfiq El-Zabri, Chargé de programme de pays pour la Jordanie et la

Somalie, NEN, FIDA Mme Lucka

Kajfez-Bogataj, Professeur à l'Université de Ljubljana,

Slovénie, et Représentante du

Groupe d'experts intergouvernemental sur

l'évolution du climat (GIEC)

M. Nadim Khouri, Directeur de la Division Proche-Orient et Afrique du Nord (NEN),

FIDA

Événement parallèle 3: Adapter la gestion des ressources en