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Point de quelques études faites sur les noix de cajou au Bénin et dans la sous-

CHAPITRE III : APERCU SUR LA COMMERCIALISATION DES NOIX DE

3.1. Point de quelques études faites sur les noix de cajou au Bénin et dans la sous-

Cette partie permet de faire le point sur ce qui a été déjà fait avant la présente étude.

C’est dire que le domaine que nous essayons actuellement d'explorer n'est pas vierge, ni au niveau de la production que de la commercialisation. En effet, le secteur de l'anacarde a suscité l'intérêt bon nombre de chercheurs que de structures de recherche aussi bien dans la sous-région qu’au Bénin. Ces études ou rapports techniques s'insèrent non seulement dans un contexte macroéconomique que locale.

En effet, Aïna (1996) en étudiant la rentabilité de la production des noix de cajou au niveau paysan a dévoilé les imperfections liées à la commercialisation et a préconisé, entre autres, la mise en place d'une politique adéquate de prix aux producteurs et l'identification du rôle de tous les intermédiaires de la filière. Le Ministère du Développement Rural (MDR) en 1997 dans une étude de faisabilité du programme d'appui à certaines filières parmi lesquelles figure l'anacarde, a montré que la collecte des noix mobilise un nombre croissant d'intervenants depuis la suppression du monopole de la collecte par le CARDER.

Grimaud (1998), dans une étude d'identification des organisations professionnelles de la filière anacarde au Bénin a montré que très peu d'organisations professionnelles se consacrent uniquement à la collecte des produits, malgré le nombre relativement important d'organisations de producteurs.

Gangnon (1998), a étudié la filière anacarde au Bénin. Il a montré que le marché d'écoulement de la production nationale des noix de cajou est essentiellement orienté vers l'Inde qui importe des noix brutes d'Afrique à un prix inférieur au prix des noix récoltée s en Inde. Il a également montré qu'il n'existe pas d'informations précises sur

Selon cet auteur, il y a une grande dispersion des données relatives aux différents intervenants de la filière et une absence de la circulation de l'information.

Dans tous les cas, ces études ou rapports techniques s'insèrent dans un contexte macroéconomique tout en minimisant la situation locale.

Singbo et al. (2004), ont étudié le système de commercialisation des noix d’anacarde dans le département des collines au Benin. Des résultats obtenus, il se dégage que la commercialisation de l'anacarde au (centre du) Bénin se caractérise par une absence de coordination entre les activités des différents agents économiques intervenant dans la filière. Les agents de commercialisation des noix de cajou sont : les collecteurs, les courtiers, les collecteurs-courtiers, les grossistes du village, les grands grossistes et les exportateurs. Selon cette étude, les facteurs menaçant la performance de la filière sont : le monopole des indo-pakistanais, l'existence d'un nombre élevé d'intermédiaires, le prix relativement bas payé aux producteurs et l'infiltration des noix de mauvaise qualité qui entame le label Bénin (mélange des noix béninoises avec celles du Nigeria ou du Togo).

Salifou Issaka (2008) dans son étude sur l’Analyse du système de commercialisation des noix de cajou produites dans les départements de l'Atacora et de la Donga a souligné que la commercialisation des noix de cajou suit des circuits généralement non officiels et les fonctions de commercialisation sont exécutées dans des conditions précaires. Ce système de commercialisation des noix de cajou dans la zone d'étude implique plusieurs types d'acteurs à savoir : les producteurs, les collecteurs, les courtiers, les grossistes, les exportateurs et les transformateurs (dont l'activité est très peu développée).

Aussi, dans le souci de se doter des stratégies d'intervention pour la promotion des filières anacarde et riz dans les départements de l'Atacora et de la Donga, le ProCGRN a-t-il initié en 2005 une étude qui fut réalisée par Adégbola et Ofio. Après avoir étudié les atouts dont dispose la filière anacarde de l'Atacora / Donga, les auteurs de l'étude

notamment du manque de coordination dans la commercialisation et de la faible implication des producteurs dans les activités de commercialisation.

Au niveau sous-régional, la situation de la filière anacarde n’est guère reluisante ce que souligne le programme FED de l’Union Européenne pour la côte d’Ivoire dans une étude pour la préparation d’une stratégie pour le développement de la filière anacarde en Côte d’Ivoire (2012). Cette étude a fait ressortir que la faiblesse du niveau organisationnel des producteurs, le poids disproportionné des exportateurs (dont certains ne sont que des représentants des intérêts de certains acheteurs étrangers) et l’existence d’opérateurs privés puissants au niveau de certaines régions du pays a rendu l’émergence d’une véritable interprofession difficile. A cela s’ajoute le mécanisme de fixation du prix qui reste très aléatoire. Dans ces conditions, il faudra pour un développement réel de la filière revoir le mécanisme de fixation des prix et mieux organiser la filière.

Toutes les études sus citées montrent que la commercialisation des noix de cajou est confrontée à d'énormes problèmes tant organisationnels que financiers. Réaliser donc une étude sur les contraintes liées à la commercialisation de la noix de cajou dans le Département du Borgou-Alibori, sera l'une des préoccupations de la présente étude.

3.2. Diagnostic de la commercialisation des noix de cajou dans les Départements du Borgou et de l’Alibori.

La production de noix d’anacarde représente pour le Bénin, une grande possibilité de diversification des produits agricoles d’exportation au côté du coton qui constitue la première source de richesse agricole du pays. La filière anacarde au Bénin, utilise un grand nombre d’acteurs différents les uns des autres par leurs fonctions, rôles, objectifs, etc. Ces acteurs sont en effet les producteurs, les intermédiaires (commerçants, collecteurs, grossistes, courtiers, etc.), les exportateurs et l’Etat. Le souci pour chaque acteur de sauvegarder ses intérêts, de maximiser ses profits pour le développement de bon nombre de stratégies, génèrent des conséquences qui ne favorisent pas toujours l’amélioration de la compétitivité de la filière. L’une des

conséquences de cette situation est que le prix du marché réellement constaté ne reflète pas la vraie valeur économique des produits.