3. c. i Étude dynamique des boucles à décalage de fréquence basées sur un
SOA (𝝉 ≪ 𝝉
𝒄)
La réponse en intensité totale du peigne (proportionnelle au nombre de photons à partir de
l’équation (I. 40)) de la BDF comportant le SOA, pour un cycle on/off d’injection, en fonction du
courant de polarisation (𝐼
biais), est tracée en Figure I - 17. La BDF est injectée pendant un
temps 𝑇
inj= 5 µs. Les résultats expérimentaux sont tracés en bleu. Pour compléter la description
dynamique, l’évolution de l’amplitude du peigne optique 𝑔(𝑛, 𝑡) en fonction du temps est
représentée par un spectrogramme en Figure I - 18. Simultanément l’évolution du peigne optique en
sortie de BDF a été simulée à partir des équations (I. 42) et (I. 43) par FDTD avec les paramètres de la
Table I 1. La simulation numérique de la réponse en nombre de photons de la BDF en fonction du
courant de polarisation est tracée en rouge en Figure I - 17. La simulation numérique de 𝑔(𝑛, 𝑡) est
représentée par un spectrogramme en Figure I - 19 (à partir de (I. 40)).
Figure I - 17 Réponse en intensité totale du peigne en sortie de la BDF basée sur un SOA à un cycle on/off d’injection, pour différents taux de pompage. Intensité issue de la mesure de STFT (en bleu) et issue du modèle théorique et des paramètres de la Table I 1 (en rouge).
Dans le cas de la BDF basée sur un SOA, l’amplificateur optique commence à saturer au fur et à
mesure de la construction du peigne optique. Le temps de vie des porteurs étant largement plus
faible que le temps de tour de la lumière dans la boucle (𝜏 ≪ 𝜏
𝑐), la saturation du gain suit quasi
instantanément l’augmentation de puissance optique pendant les tours successifs de la lumière dans
la boucle. Ainsi la BDF converge vers l’état stationnaire en un temps 𝑁𝜏
𝑐(𝑁 étant le nombre de
dents du peigne optique). En outre, plus le taux de pompage est proche du seuil laser, plus le nombre
de dents 𝑁 augmente, et plus le temps de construction du peigne optique augmente (cf. Figure I -
17).
Quand l’injection s’arrête, la saturation du gain décroit, ce qui résulte en une amplification plus forte
des dents du peigne. Le peigne se décale alors vers les hautes fréquences, inatteignables pendant la
phase d’injection à cause de la saturation du gain. Cet effet allonge le temps que met la boucle pour
se vider, et est d’autant plus prononcé que l’amplificateur optique est pompé proche du seuil laser
(Figure I - 18 et Figure I - 19 pour 110, 115 et 120 mA). Lorsque le SOA est pompé au-delà du seuil
laser de la boucle, la méthode de STFT qui permet d’obtenir l’amplitude du peigne en fonction du
temps devient moins précise. La STFT renseigne sur la puissance spectrale de la mesure hétérodyne,
mais au-delà du seuil, le spectre est dégradé par l’ASE. L’amplitude du peigne en fonction du temps
est plus chaotique, et le spectrogramme est brouillé par des franges correspondant à l’émission
d’ASE décalée simultanément en temps par la propagation dans la BDF et en fréquence par l’AOFS
[41] (cf. Figure I - 18 120 mA).
Figure I - 18 Spectrogrammes expérimentaux de l’évolution du peigne optique en fonction du temps pour la BDF basée sur un SOA, pour différents courants de polarisation du SOA.
Figure I - 19 Spectrogrammes numériques de l’évolution du peigne optique en fonction du temps pour la BDF basée sur un SOA, pour différents courants de polarisation du SOA.
Les simulations concordent très bien avec les résultats expérimentaux. En dessous du seuil laser (de
90 mA à 110 mA), les hypothèses (ASE et phénomènes non linéaires négligeables) sont parfaitement
valides : l’évolution du nombre de photons, comme l’évolution de l’amplitude du peigne sont
correctement prédites par le modèle. Juste en dessous du seuil laser (115 mA), quelques différences
apparaissent entre le modèle et les résultats expérimentaux : un pic d’intensité apparait au
démarrage de l’injection dans les résultats expérimentaux (Figure I - 17 115 mA), et des fréquences
additionnelles sont générées par des non-linéarités plus rapidement que le temps de tour de boucle
(Figure I - 18 115 mA). Ces deux phénomènes viennent vraisemblablement d’instabilités car le taux
de pompage est très proche du seuil laser. Néanmoins le modèle reproduit fidèlement la dynamique
de la boucle : à la fois le temps de création et le temps d’extinction du peigne sont correctement
prédits par le modèle. Au-delà du seuil laser de la boucle, les hypothèses précédentes ne sont plus
valides, et l’influence de l’ASE ne peut pas être négligée. Comme l’amplificateur optique est saturé, le
nombre de photons devient constant en fonction du temps. En réalité, au-delà du seuil laser de la
boucle, l’énergie est distribuée entre le peigne cohérent issu du laser CW et l’ASE. Quand l’injection
s’arrête (après 5 µs) l’énergie du peigne décroit jusqu’à zéro et le laser tend vers un fonctionnement
de laser « sans mode ».
3. c. ii Étude dynamique des boucles à décalage de fréquence basée sur un
EDFA (𝝉 ≫ 𝝉
𝒄)
La réponse de l’intensité totale du peigne (proportionnelle au nombre de photons à partir de
l’équation (I. 40)) de la BDF comportant l’EDFA, pour un cycle on/off d’injection, en fonction du
courant de polarisation de la diode de pompe de l’EDFA (𝐼
biais), est tracée en Figure I - 20. La BDF est
injectée pendant un temps 𝑇
inj= 50 µs. 𝑇
injest fixé plus haut que pour le SOA car le temps
caractéristique de la dynamique de l’EDFA est différent. Les résultats expérimentaux sont tracés en
bleu. De même que pour le SOA, l’évolution de l’amplitude du peigne optique 𝑔(𝑛, 𝑡) en fonction du
temps pour différents courants de polarisation de la diode de pompe de l’EDFA est représentée par
un spectrogramme en Figure I - 21.
De même que pour la BDF basée sur le SOA, l’évolution du peigne optique en sortie de BDF basée sur
l’EDFA a été simulée à partir des équations (I. 42) et (I. 43) par FDTD avec les paramètres de la Table I
1. La simulation numérique de la réponse en nombre de photons de la BDF en fonction du courant de
polarisation de la diode de pompe de l’EDFA est tracée en rouge en Figure I - 20. La simulation
numérique de 𝑔(𝑛, 𝑡) à partir de l’éq. (I. 40) est représentée par un spectrogramme en Figure I - 22.
Figure I - 20 Réponse en intensité totale du peigne en sortie de la BDF basée sur un EDFA à un cycle on/off d’injection, pour différents courants de polarisation de la diode de pompe de l’EDFA. Intensité issue de la mesure de STFT (en bleu) et issu du modèle théorique et des paramètres de la Table I 1 (en rouge).
Figure I - 21 Spectrogrammes expérimentaux de l’évolution du peigne optique en fonction du temps pour la BDF basée sur un EDFA, pour différents courants de polarisation de la diode de pompe de l’EDFA.
Figure I - 22 Spectrogrammes numériques de l’évolution du peigne optique en fonction du temps pour la BDF basée sur un EDFA, pour différents courants de polarisation de la diode de pompe de l’EDFA.