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4. Les géotopes et géomorphosites

5.3 Étude de la faisabilité et synthèse

La modification de la Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN, RS 451) a des répercussions importantes dans le milieu environnemental avec l’introduction des parcs d’importance nationale. Certains centres urbains vont vouloir se doter de parcs naturels périurbains, c’est le cas de Zürich avec la forêt de la Sihl. Les parcs nationaux devraient être au nombre de deux, voire trois au maximum. Par contre, une certaine

Constellation 2007-2008 des projets:

Axe 1 : gestion intégrée des ressources naturelles

• vergers et arbres fruitiers haute tige

• réseaux écologiques dans l’agriculture

• prairies et pâturages secs

• murs en pierres sèches

• groupe forêt et filière bois

• lisières forestières

• label parc / produits et services du parc Axe 2 : découverte du patrimoine

• tour du parc : Le Grand Tour : www.legrandtour.ch

• carte de sensibilité nature - tourisme

• itinéraire « civilisation du gruyère » : Via Regio

• relais du parc et villes porte

• culture et paysage

• documentation touristique sur les patrimoines Axe 3 : projet de territoire

• calendrier du parc (nature et culture) : www.pnr-gp.ch

• écoles et éducation à l’environnement

• information agriculture et paysage

• association des agriculteurs du parc

• groupe jeunes et qualité de vie

• communication

• charte du parc (projet)

compétition entre régions s’annonce d’ores et déjà pour ce qui est des parcs naturels régionaux qui ont l’avantage de ne pas exiger un zonage particulier du territoire. Pour des raisons de limitations budgétaires, seuls dix à douze de ces parcs devraient être reconnus et subventionnés par l’OFEV (Mühlberger, 2006) et neuf projets de PNR ont déjà déposé leur dossier auprès de l’OFEV.

Aujourd’hui, de nombreuses régions voient un intérêt à créer un de ces parcs qui pourrait devenir un pôle d’attraction touristique. Quand on sait que chaque franc investi par la Confédération dans le Parc national des Grisons en a rapporté sept (Mühlberger, 2006), on comprend bien l’intérêt, pour une région, de développer un parc naturel régional. En France, les parcs naturels régionaux ont contribué à la création d’emplois (Frattini, 2004) et il est probable que cet effet devrait se produire en Suisse également.

Dans les régions qui ne possèdent pas de centre économique important et où la population est vieillissante du fait du manque d’emploi, les parcs d’importance nationale sont vus comme l’élément susceptible de redynamiser la région. Les retombées économiques attendues sont importantes et, évidement, de nombreux projets sont en cours d'élaboration.

Face à cette rude concurrence, on est en droit de s’interroger sur les chances qu’a le Parc naturel régional Gruyère – Pays-d’Enhaut de voir le jour. Les sections 4.1 et 4.2 de présentation du projet ont permis de mettre en évidence l’organisation et le sérieux de ce projet qui, on l’a vu, repose sur de bonnes bases et est le résultat d’une longue gestation. Il s’agit en outre d’un projet intercantonal, ce qui est non négligeable. En effet, la coopération de plusieurs régions culturelles constitue un atout aux yeux de la Confédération.

Les exigences de l’OFEV sont bien remplies dans ce projet qui dispose du soutien d'une grande partie de la population locale, des autorités et groupes d’intérêt locaux et dont le financement est en partie assuré par les communes du parc. D’autre part, l’association PNR Gruyère – Pays-d’Enhaut travaille avec le réseau des Parcs Suisses créé en novembre 2005 (Association PNR Gruyère – Pays d’Enhaut, 2007), réalisant un autre des vœux de la Confédération.

Un élément considéré comme essentiel par l’OFEV dans l’établissement d’un projet est celui d’une forte valeur naturelle et paysagère (OFEV, 2008a). Il est parfaitement réalisé dans le cas du PNR Gruyère – Pays-d’Enhaut. La région est marquée par la présence de milieux naturels et semi-naturels sur tout le territoire, ce qui lui confère une importante

valeur naturelle (Association PNR Gruyère – Pays d’Enhaut, 2007). Quant à la valeur paysagère, elle est déjà reconnue puisque le périmètre du parc contient quatre sites inscrits à l’Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels (IFP) : le Vanil Noir, la zone Pierreuse – Gummfluh – Vallée de l’Etivaz, la région Tour d’Aï – Dent de Corjon, et la Breccaschlund.

Les localités concernées ont su garder leur caractère rural traditionnel, un style de construction traditionnel également, le tout dans un espace encore très rural. On n’observe pas d’atteinte majeure à la beauté du paysage qui serait imputable à des infrastructures techniques (Association PNR Gruyère – Pays d’Enhaut, 2007) bien que le paysage ait été modifié. Des lacs artificiels de barrage comme le Lac de Montsalvens ou le Lac du Vernex ont été créés mais ils s’intègrent bien dans le paysage. Quant à la question de la superficie minimale de 100 km2, elle est respectée puisque, sans Montreux (la superficie d’intégration de cette commune n’ayant pas encore été décidée), le parc atteint déjà les 275 km2.

Pour satisfaire aux exigences de l’OFEV, il est essentiel que les mesures planifiées par le parc naturel permettent d’atteindre les objectifs fixés dans la charte du Parc. Il est également nécessaire de pouvoir contrôler et évaluer les résultats (OFEV, 2008a). L’un des objectifs du PNR Gruyère – Pays-d’Enhaut est, nous l’avons vu à la section 4.2, l’établissement d’un « projet de territoire » lequel prévoit un suivi des résultats.

Cet ensemble d’éléments ainsi que le respect des exigences de la Confédération confère au projet de Parc naturel régional Gruyère – Pays d’Enhaut une grande valeur. Selon moi, malgré une importante concurrence, ce parc a toutes les chances de voir le jour et d’obtenir un financement ainsi que le label de parc d’importance nationale. La région est déjà assez touristique à l’heure actuelle et pourrait, avec la création d’un parc naturel régional, constituer un pôle d’attractivité touristique important.

Le chapitre suivant présentera plus en détail les caractéristiques physiques et territoriales de l’espace concerné par le projet de parc.