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Les différents états de conscience et leur impact sur la métacognition

PARTIE I CONCEPTS

II. Le sujet comme acteur Métacognitif

3) Les différents états de conscience et leur impact sur la métacognition

nous expérimentons spontanément et majoritairement au quotidien, l’émotion et la métacognition est désormais plus explicite. Il nous reste alors à développer l’articulation entre ces concepts dans les états modifiés de conscience résultant des pratiques de l’attention.

Nous avons déjà précisé l’entraînement que subissait l’attention dans les états modifiés de conscience de type relaxation/méditation (voir III.3) de ce chapitre, p.94). L’attention, en tant que processus sur lequel repose le monitoring métacognitif, et donc le suivi d’une tâche et l’élaboration de connaissances métacognitives (mais aussi dans une certaine mesure le contrôle métacognitif), devrait modifier le fonctionnement métacognitif de manière plus ou moins importante et durable, pendant et suite à ces états modifiés de conscience. De plus, les états modifiés de conscience atteints lors de séances de relaxation impliquent une modification des émotions, avec la mise en place d’états de calme et de sérénité. Étant donné l’importance des liens qu’entretient l’émotion avec la métacognition et la conscience, cette modification ne saurait être anodine pour les deux dernières dimensions citées. Les travaux de Cahn & Polich (2006), auxquels nous avons déjà fait référence, suggèrent en effet une augmentation des ressources attentionnelles et de vitesse ou d’efficacité de traitement des stimuli en état de relaxation/méditation. Ces pratiques

cognition ou les processus cognitifs, modifiant ainsi l’expérience consciente de ceux- ci (leur vécu). De plus, le fait de reléguer les objectifs au stade de contexte plutôt non conscient (ou liminal par rapport à la conscience) durant ces états de conscience modifiés permet de lever certaines contraintes qui pèsent sur l’expérience consciente et la restreignent à certains contenus. Notons que les objectifs particuliers (objectifs intermédiaires et finaux dans une tâche d’apprentissage) doivent habituellement être partiellement conscients pour être efficaces (ils n’ont pas nécessairement besoin de l’être dans le détail ; Baars, 1993). La réceptivité est également augmentée et les éléments susceptibles d’accéder à la conscience sont plus nombreux. D’un point de vue cognitif, on pourrait dire que certains filtres automatiquement activés lorsque les objectifs sont établis sont ici levés par le fait même de la baisse d’activation des objectifs.

Lors de l’apprentissage des diverses pratiques de l’attention (voir notamment Thibert, 2001), la première étape est toujours constituée par un travail permettant de développer la concentration. L’accès aux techniques de pleine conscience passe donc toujours par un entraînement aux techniques de concentration. On se focalisera ainsi sur le souffle, sur une partie du corps ou un mouvement, pour entraîner l’attention et permettre une modification progressive de son fonctionnement. Cet entraînement engendrera les modifications propres à toutes les pratiques de l’attention. L’objectif de l’accès à la pleine conscience dans la tradition méditative n’est évidemment pas similaire à celui de l’apprenant cherchant à développer ses compétences et connaissances métacognitives. L’accès à ce type de pratique de l’attention est par ailleurs plus long à mettre en place, ce qui pourrait freiner son intégration au sein de remédiations métacognitives. L’enseignement des pratiques de l’attention développant la concentration est en revanche plus aisé. Parmi celles-ci, le Training Autogène (Schultz, 1958/2003 ; Ranty, 1990) est une technique dont la transmission est didactique et simple à mettre en place. Il existe évidemment d’autres méthodes de relaxation aux effets similaires qu’il serait intéressant d’étudier dans le cadre des remédiations métacognitives (Vaitl et al., 2005). L’idée maîtresse serait ici d’utiliser ce type de méthode pour favoriser le développement de l’attention et par là même du monitoring métacognitif de manière moins spécifique (c’est-à-dire

remédiations efficaces mais limitées déjà développées (Nietfeld et al., 2006). Nous reviendrons bien évidemment en détail sur ce point lors de la partie suivante.

Figure 3.2 – Pratiques de l’attention et conscience

La figure 3.2 nous permet de mieux saisir l’articulation entre les divers concepts présentés tout au long de cette partie théorique. On peut considérer que cette figure ainsi que la suivante représentent une coupe en tranche de la figure 3.1, figurant ainsi l’état d’un individu conscient à un instant précis. Nous reprenons principalement le découpage de Baars (1993) dans ce schéma de manière allégée. En effet, la sphère verte représente ici les contextes (dont certains sont soulignés par des sphères spécifiques dans la hiérarchie des contextes, comme par exemple la

Contexte et ressources non conscients

Objet de la conscience

émotions, objectifs, motivations, perceptions, concepts, produits de raisonnements ou de réflexions

Processus Cognitifs Émotions Subjectivité Légende Attention Vécu Conscience Inhibition Inhibition Inhibition Focalisation

orange en pointillés), ainsi que la zone limite de l’attention). Enfin la sphère correspondant à l’objet de la conscience fait référence à un input qui aura eu accès à la conscience à un instant T, parmi tous ceux présents à ce moment-là. Nous n’avons pas ajouté la notion d’input et d’output sur ce schéma afin de ne pas l’alourdir (ceux-ci se situeraient en dehors de la sphère des contextes et ressources). Nous retrouvons dans la figure ci-dessus les effets des pratiques de l’attention sur les autres dimensions présentées, avec :

- la focalisation (flèche orange foncé ; on parle aussi d’intensité),

- l’inhibition (flèches orange clair),

- la réceptivité (ouverture aux expériences conscientes inhabituelles ou paradoxales, symbolisée par les pointillés de la flèche de focalisation ; on fait ainsi référence à une sélectivité moins drastique de l’attention ici),

- et l’engagement (double sens des flèches).

La conscience et le vécu conscient reposent sur un ensemble d’éléments qui constituent le contexte et les ressources non conscientes, susceptibles ou non d’accéder à la conscience. Certains éléments de ce contexte sont même partie intégrante du vécu, comme les sentiments (sphère émotionnelle), ou le « Je » (Système-Soi ; sphère de la Subjectivité). Les objets de la conscience peuvent être divers éléments du contexte ou des ressources, comme le « Moi » (Concept de Soi), des aspects physiologiques de l’émotion (sur lesquels on peut directement travailler dans certaines pratiques de l’attention), des processus cognitifs ou tout simplement des perceptions ou des conceptions. L’objet de la conscience peut également être la conscience elle-même, où une partie du vécu conscient. On a alors une réflexivité de la conscience, que nous n’avons pas directement tracée sur cette figure pour des raisons de lisibilité. Notons enfin que les différents éléments du contexte peuvent interagir et interagissent directement en dehors de la conscience, ou à l’intérieur du vécu conscient lorsque ces aspects accèdent à la conscience.

Le lien entre ces pratiques et la métacognition reste cependant à préciser davantage. Il nous faut donc exposer plus avant le rapport entre les modifications liées aux pratiques de l’attention et la métacognition. En augmentant les capacités de focalisation sur un objet ou un processus cognitif, les pratiques de l’attention permettraient de développer le contrôle et le monitoring métacognitif. Le suivi de l’activité cognitive serait ainsi plus précis, mais aussi plus perméable : la prise de conscience de sa propre activité serait plus complète et n’exclurait pas certains éléments a priori, entraînant ainsi une justesse plus grande des contenus de ce suivi. L’influence d’émotions négatives ou positives fortes sur le suivi métacognitif serait également moins importante grâce aux pratiques de l’attention qui permettent une meilleure régulation des émotions. Il serait également plus facile de se concentrer sur certains aspects de manière soutenue dans les phases de contrôle métacognitif. En outre, ledit contrôle serait plus efficace puisqu’il se baserait sur un état des lieux plus en accord avec la réalité de la situation dans laquelle se trouve le sujet. Enfin, ces pratiques de l’attention pourraient entraîner, dans un troisième temps, le développement de nouvelles connaissances sur son propre fonctionnement, plus complètes et/ou plus justes (moins de surestimation ou de sous-estimation de ses compétences dans tel ou tel domaine). Grâce à la pratique de l’attention, les connaissances métacognitives limitantes souvent associées à du contenu émotionnel (le fait d’estimer par exemple que l’on « arrive à rien », que l’on « ne pourra jamais rien comprendre » dans un domaine, ou au contraire d’effectuer une activité « à la légère » à cause d’une surévaluation de ses compétences) contraindraient moins l’expérience consciente et donc l’activité du sujet.

Il est évident que ce type de changements métacognitifs se mettrait en place de manière progressive, en lien étroit avec le développement des compétences recherchées dans les pratiques de l’attention. Comme pour celles-ci, les changements seraient d’abord perceptibles pendant la pratique (dont l’objet peut-être une activité cognitive – assez simple dans un premier temps – impliquant la métacognition), pour ensuite se généraliser au fonctionnement plus global de l’individu.

Un des objectifs de la méditation est d’augmenter le contact et la reconnaissance de phénomènes internes pour qu’ils puissent accéder à la

conscience (Gould, 2009). Cette approche plus introspective et phénoménologique est nécessaire à la compréhension des mécanismes de la métacognition. La méditation permet de prendre conscience de la manière dont on prend conscience des choses (nous faisons ici toujours correspondre le terme « awareness » à l’expression « conscience de »), tout comme la métacognition qui nous permet de prendre conscience de la manière dont on produit ou traite telle ou telle information. Evidemment les deux « pratiques » sont très différentes, aussi bien en termes d’objectifs que d’expériences subjectives. Cependant leur articulation avec l’attention et la conscience sont parentes, ce qui nous permet encore une fois de souligner les bénéfices possibles d’une approche qui travaillerait sur la métacognition par le biais des pratiques de l’attention.

Figure 3.3 – Pratiques de l’attention, métacognition et conscience

Nous retrouvons dans cette deuxième représentation les éléments du schéma précédent (fig. 3.2, p.126) auxquels nous avons ajouté l’aspect métacognitif (éléments en gris). Nous retrouvons ici le découpage classique de la métacognition en compétences métacognitives (metacognitive skills ou MS), connaissances métacognitives (metacognitive knowledge ou MK) et expériences métacognitives (metacognitive experiences ou ME). Nous voyons sur cette représentation graphique bien en quoi les expériences métacognitives constituent une partie du vécu du sujet conscient, et en quoi celui-ci est au centre de l’activité métacognitive. La conscience

Contexte et ressources non conscients

Objet de la conscience

émotions, objectifs, motivations, perceptions, concepts, produits de raisonnements ou de réflexions

Processus Cognitifs Émotions Subjectivité Connaissances Métacognitives (MK) Légende Attention Vécu Compétences métacognitives (MS) Conscience Inhibition

Inhibition Expériences Inhibition

Métacognitives (ME)

Monitoring métacognitif

« Moi » (toujours de manière partielle), ce qui est symbolisé ici par la flèche grise provenant de la sphère de la subjectivité (le contexte de « concept de soi » est ici activé, pour reprendre la terminologie de Baars). Celle-ci est toujours nécessaire à la conscience (fig. 3.1, p.123), et la notion de « Je » est systématiquement activée et constitutive du vécu. La flèche grise symbolise ici l’arrivé en conscience d’une dimension supplémentaire de la subjectivité. Le fonctionnement reste par ailleurs le même que pour la figure précédente, avec l’ajout des connaissances métacognitives (constituant un contexte ou un ensemble de ressources particulier), qui peuvent rester au stade inconscient ou être intégrées au vécu conscient de manière plus ou moins centrale selon les exigences de la situation ou les décisions volontaires de la personne. L’augmentation de la concentration et de la réceptivité des pratiques de l’attention entraînerait selon les éléments exposés précédemment le développement d’un monitoring métacognitif plus juste. Celui-ci permettrait alors au contrôle métacognitif de fonctionner à partir d’informations de meilleure qualité. La qualité des connaissances s’en verrait augmentée et l’aspect parfois limitant de celles-ci pendant l’activité sera atténué au fur et à mesure de la maîtrise de la pratique.

Enfin, il nous faut insister plus amplement sur l’effet qu’ont les pratiques de l’attention sur l’émotion (de manière directe ou indirecte selon les pratiques), en favorisant les émotions positives et en permettant la réduction des émotions négatives (Dechamps, Quintard, & Lafont, 2008 ; Murakami, Koike, Ashihara, Matsuno, Tazoe, & Katsura, 2006 ; Goldbeck, & Schmid, 2003 ; Miu, Heilman, & Miclea, 2009 ; Vaitl et al., 2005), même s’il est possible de travailler spécifiquement sur et avec des émotions négatives dans certaines techniques très particulières de méditation qui ne seront pas abordées ici. Les pratiques de l’attention peuvent donc, par l’intermédiaire du vécu conscient, travailler directement sur les émotions ou renforcer indirectement les émotions positives, comme le peut la métacognition, dans une certaine mesure.

par une concentration de la conscience sur certains états du corps, le Training Autogène permet de changer progressivement d’état de conscience. Le flux de conscience ne subit en effet jamais de changements brusques, nous l’avons précédemment souligné avec les travaux de William James et la figure 3.1 (p.123). Grâce à l’attention, qui réoriente la conscience sur certains états psychophysiologiques, le Training Autogène permet de modifier la physiologie du sujet (ex : augmentation de la chaleur, détente musculaire) et ainsi de lui faire changer d’état de conscience. Les méthodes de relaxation reposent sur ce principe et sollicitent ainsi l’attention, la conscience, et le corps du sujet pour modifier son vécu. Les émotions, qui sont entre autres constituées de composantes physiologiques, cognitives et conscientes, vont également être modifiées par ce biais. Ces dernières sont travaillées dans ces pratiques, puisqu’elles sont en lien avec l’état psychophysiologique du sujet et que la relaxation se caractérise par un apaisement émotionnel (les personnes pratiquant la relaxation vont moins se laisser « mener » par des émotions intenses) et une certaine sérénité (état de calme, de tension optimal pour l’efficacité, ni trop faible ni trop élevé). A l’inverse, les émotions fortes peuvent perturber ces pratiques, de par leur composante physiologique et psychologique (manque de motivation, trouble de la concentration, recrutement de ressources cognitives). Toutes ces composantes, étant incarnées et énactées, sont modifiées au cours de la pratique du Training Autogène. Les modifications sont d’abord restreintes, puis, avec la pratique, vont augmenter en intensité et en qualité. Ces bénéfices se prolongeront également en dehors des séances de relaxation à proprement parler. Les pratiques de l’attention sont donc en accord avec une approche holistique qui prend en compte le sujet dans sa globalité, approche dont l’importance nous semble incontournable dans le travail sur la métacognition qui est le nôtre.

III. C

ONCLUSIONS

Ce dernier chapitre théorique nous aura permis de mieux saisir les articulations existantes entre les différents concepts développés et employés au cours de notre travail de thèse. Un bref exposé récapitulatif des notions, de leurs limites et des ponts que nous avons établis entre elles nous semble cependant nécessaire ici.

Premièrement, nous avons développé le concept de métacognition. Ce concept composite constitué de connaissances et de compétences correspond à une implication réflexive de l’individu sur ses activités et son fonctionnement. Au cours des expériences métacognitives, le sujet va prendre conscience de son propre fonctionnement en prêtant attention à celui-ci. Le suivi et le contrôle conscient de ses propres activités va permettre à l’individu d’agir sur ces dernières et d’engranger des connaissances sur lui-même à plusieurs niveaux. En développant plus avant la notion de métacognition selon ce schéma, nous avons rendu explicite son imbrication avec la conscience et l’attention.

C’est alors que nous avons précisé ces deux dernières notions, pour en distinguer les composantes, et les relations qu’elles entretiennent. L’attention amène dans le champ conscient divers objets, mais permet également à la conscience d’émerger. De même la modification spontanée ou provoquée des états de conscience est directement en lien avec l’activité attentionnelle. Nous avons pu constater qu’un travail effectif sur la conscience et l’attention était possible, et que ce travail pouvait potentiellement entraîner des modifications sur les dimensions très dépendantes de la conscience. A cette occasion, nous avons souligné les manques des modèles s’attachant à décrire le fonctionnement de la conscience. La notion de sujet est souvent abordée de manière fragmentaire ou implicite, et la sphère émotionnelle est assez fréquemment éludée. Ces remarques font d’ailleurs écho aux lacunes des modèles de la métacognition, qui évoquent rapidement les domaines en lien avec celle-ci par nécessité (puisqu’il s’agit d’un phénomène de haut niveau),

mieux comprendre certains comportements et phénomènes. Ainsi, il est souvent nécessaire de réduire le champ d’investigation pour aborder de manière claire et efficace un domaine très complexe. Cependant, nous pensons qu’il est possible d’intégrer ces diverses dimensions de manière plus importante.

La nécessité d’une approche plus holistique prenant notamment en compte la notion de sujet actif et d’émotions nous a dès lors amené à un développement intégratif de ces notions dans le cadre de la métacognition, de la conscience et de l’attention. Nous avons alors exposé ce qui constituait la sphère émotionnelle de manière plus détaillée : les émotions sont constituées d’expériences subjectives, de réponses physiologiques et de réactions expressives et comportementales (verbales ou non verbales) pouvant être plus ou moins synchronisés. A cette occasion il nous est apparu de manière évidente que les émotions pouvaient avoir un impact direct (bénéfique ou non) sur la métacognition. Cette dernière est susceptible d’avoir elle aussi un impact direct et non conscient sur les émotions, tout en offrant la possibilité supplémentaire de réguler consciemment celles-ci. Les émotions constituent donc une dimension importante dans toute tâche métacognitive, que ce soit dans sa genèse, son déroulement ou en tant qu’objet. Ainsi, une personne ne vit pas ses expériences métacognitives de manière froide et mécanique. Lors d’un travail métacognitif, c’est le sujet de manière globale qui est impliqué, avec ses émotions, ses connaissances, son vécu, ses inhibitions, ses problèmes, etc. La métacognition, suppose la présence d’une conscience réflexive, d’une orientation de l’attention, et d’un contexte d’apprentissage comprenant les émotions. Ces éléments vont influencer le déroulement et l’issue de celle-ci, le vécu du sujet ainsi que la nature de des expériences métacognitives de ce dernier.

En développant les liens existant entre la conscience, l’attention, l’émotion et la métacognition, nous avons vu que le travail dans ce domaine nécessite une considération plus holistique de l’individu, même si cette tâche n’est jamais évidente. Notre travail théorique ayant une visée pratique, tant en terme d’observation du fonctionnement des notions développées in vivo qu’en terme de remédiations, nous avons constaté que la tradition scientifique de laquelle émane le concept de métacognition a permis le développement de remédiations métacognitives assez efficaces mais toujours très spécifiques et limitées, et ne prenant en compte qu’un

contexte très limité et assez normatif. C’est pourquoi nous avons confronté notre travail sur la conscience « en action » (états de conscience et pratiques de l’attention permettant d’intervenir sur la conscience et l’attention) au fonctionnement de la métacognition.

Nous voyons dans les pratiques de l’attention une piste à explorer à plusieurs points de vue. Au niveau théorique, le lien évident entre la métacognition et la conscience met en exergue l’importance d’aborder la première avec les outils utilisés pour aborder la seconde. Si les remédiations métacognitives classiques impliquent une prise de conscience et la modification des connaissances que l’on possède sur soi-même, il n’est pas impossible que les modifications similaires (et plus larges) des pratiques de l’attention aient un impact sur la métacognition. Du point de vue des remédiations, nous l’avons souligné à maintes reprises, les pratiques de l’attention nous semblent pertinentes, de par leur approche holistique et donc le travail plus global qu’elles permettraient d’effectuer sur la métacognition. Par ailleurs, elles engendreraient des bénéfices secondaires dans le cadre d’une telle démarche métacognitive (i.e. les bénéfices premiers des pratiques de relaxation).

Il nous reste cependant à dépasser les constats et la mise en évidence de liens conceptuels pour nous investir plus pleinement dans une approche de terrain. En effet, les interactions soulignées au niveau théorique nécessitent désormais l’apport de preuves concrètes. Une approche théorique, aussi séduisante, complexe ou intégrative soit-elle, doit toujours posséder un ancrage dans la réalité pour tester

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