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2. Aspects et mise en œuvre de la recherche

2.2. État de la recherche

Les études trans-autochtones n’ayant pas encore été développées en France, il n’existe aucun ouvrage ou travail scientifique dans ce domaine. De même, une étude établissant un lien entre les oratures et les littératures des Dakotapi et des Paiwan, ou d’un peuple autochtone d’Amérique du Nord et d’un peuple autochtone de Taïwan n’a pas encore été réalisée. Toutefois, aux États-Unis, le professeur Chadwick Allen, à l’origine des études (littéraires) trans- autochtones, auxquelles cette thèse se joint, a publié plusieurs études littéraires trans- autochtones, notamment entre les Maori et les Autochtones d’Amérique du Nord51.

49 Propos rapportés dans : LEE Abby, « Botanists’ labor of love revives Formosan lily population », Taiwan

Journal (Aujourd’hui devenu : Taiwan Today《今⽇台灣電⼦報》) 26 décembre 2003.

50 Ibid.

51 Voir : ALLEN Chadwick, Blood narrative: Indigenous Identity in American Indian and Maori literary and

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À Taïwan, le professeur Bennet Yu-Hsiang Fu de l’Université Nationale de Taïwan, qui enseigne la littérature canadienne, américaine contemporaine, et les « études nord-américaines asiatiques » (“Asian North American Studies”), est l’auteur d’un chapitre de livre intitulé “Where Is Her(e)?: Métissage as indigenous Intervention in Taiwanese Liglav A-wu’s Who Will Wear the Beautiful Garments I Weave? And Canadian Lee Maracle’s I Am Woman : A Native Perspective on Sociology and Feminism”, publié en 201352, qui s’inscrit dans le champ

des études transculturelles.

Il analyse principalement le concept de « métissage », qui selon lui permet à des peuples marginalisés, tels que les autochtones de Taïwan et du Canada, de construire des rapports de solidarité leur permettant de résister aux discours hégémoniques des États-nations. Le travail de Fu offre une perspective utile, bien que très spécifique, qui sera mise à profit dans cette étude. Il est en outre important de noter que Fu base une grande partie de son analyse sur le travail et sur les concepts d’auteurs autochtones (Gerald Vizenor, Jace Weaver, Marie Battiste, Thomas King, entre autres). En ce sens, la méthodologie de cette thèse est donc très proche de son approche des textes autochtones.

Peter I-min Huang, professeur à l’Université de Tamkang à Taïwan, est l’auteur d’une « étude écocritique » des autochtonismes et de l’environnement comparant les écrits de l’auteure Chickasaw (Chicacha) Linda Hogan et d’auteurs taïwanais, Linda Hogan and Contemporary Taiwanese Writers: An Ecocritical Study of Indigeneities and Environment, publié en 201653.

Cependant, il s’appuie principalement, dans son étude des textes d’Hogan, sur une comparaison avec des auteurs taïwanais allochtones. Seuls deux poèmes de Monaneng apparaissent dans le sixième chapitre de son ouvrage, où il aborde aussi brièvement le contenu d’un des poèmes de Walis Nokan. Il s’agit donc d’un champ de recherche différent de celui concernant ce travail, car Huang semble essayer de valoriser les écrits autochtones de Hogan à partir d’un point de vue allochtone, tandis que cette recherche part d’une vision autochtone.

Enfin, Hsinya Huang, professeur de Littérature Comparée et Américaine, et doyenne de la faculté d’arts et de sciences humaines de l’Université Nationale de Sun Yat-sen 國立中山大 學, qui s’est également spécialisée dans le domaine des « études écocritiques » (“Ecocritical

52 FU Bennett Yu-hsiang, « Where Is Her(e): Métissage as Indigenous Intervention in Taiwanese Liglav A-Wu’s

Who Will Wear the Beautiful Garments I Weave? And Canadian Lee Maracle’s I Am Woman: A Native Perspective on Sociology and Feminism » in HWANG Paoi (éd.), Global Encounters: Cross-cultural Representations of Taiwan, Taipei, National Taiwan University Press, 2012, p. 65‑84.

53 HUANG Peter I-min, Linda Hogan and contemporary Taiwanese writers: an ecocritical study of indigeneities

and environment, Lanham ; Boulder ; New York ; London, Lexington Books, coll. « Ecocritical Theory and

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Studies”) des études littéraires autochtones (“Indigenous Literary Studies”), a publié plusieurs articles en anglais. Parmi eux, plusieurs mettent en avant l’intérêt d’études littéraires transnationales entre les autochtones d’Amérique du Nord et de Taïwan.

Par exemple, dans son article de 2013, “Towards Transpacific Ecopoetics: Three Indigenous Texts”54, Huang s’inspire des travaux de Chadwick Allen pour proposer un modèle

d’« études écopoétiques » sortant du domaine des études comparatives en tendant vers des « écopoétiques transpacifiques et transautochtones » (“transpacific and transindigenous ecopoetics”). À l’intérieur de ce cadre théorique, Huang étudie la thématique de l’océan chez un auteur autochtone de Nouvelle Zélande, un auteur autochtone de Taïwan (Syaman Rapongan) et Linda Hogan. Les articles de Huang constituent donc un apport théorique bénéfique dans l’élaboration de cette thèse, en particulier lors de la mise en relation entre les différents auteurs contemporains dakotapi et paiwan sur la scène littéraire mondiale55.

L’état de la recherche se restreint, semble-t-il, à ces quelques travaux, tous présents dans la bibliographie de cette thèse. Toutefois, en dehors du champ de la littérature, le professeur Sheng Yao Cheng de l’Université Nationale de Chung Cheng 國立中正大學 à Taïwan et le professeur W. James Jacob de l’Université de Pittsburgh aux États-Unis ont publié plusieurs études dans le domaine des sciences de l’éducation, dans lesquelles ils établissent un rapprochement entre les autochtones de Taïwan et ceux des États-Unis. Par exemple, dans un article intitulé “American Indian and Taiwan Aboriginal Education: Indigenous Identity and Career Aspirations”, publié en 2008, ils analysent « les interactions entre l’identité autochtone et les aspirations professionnelles parmi les Aborigènes Taïwanais et les Amérindiens »56.

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