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PARTIE II : MATÉRIELS ET MÉTHODES

II. 2.6.2- État phytosanitaire tellurique : charançon du bananier

Un diagnostic des dégâts causés par les larves de charançons est réalisé sur cinq bananiers après la récolte de leur régime. Le bulbe est d’abord déterré à l’aide d’une pince (ou barre à mine) puis, sectionné en deux à l’aide d’un coutelas. La section la plus infestée est photographiée d’une part, le diamètre du bulbe et les galeries formées, sont mesurés à l’aide d’un ruban métrique d’autre part (fig. 15). Une note de 0 (bulbe sain), 25, 50, 75 à 100% (bulbe complètement nécrosé) est donné à chaque plant échantillonné. Ce diagnostic a été réalisé uniquement dans les parcelles diagnostiquées en Guadeloupe et, également dans notre expérimentation réalisée en station de recherche.

Figure 15 : Vue d’une coupe transversale d’un bulbe infesté par les larves de charançon

et d’un bulbe sain

L’évaluation des dégâts dus aux charançons a été réalisée de deux façons :

i) A l’aide des mesures faites sur la section du bulbe la plus infestée, nous avons calculé l’infestation par plant grâce à l’équation 2 suivante :

Pourcentage d’infestation(larves de charançons) =

(2) ii) A l’aide d’un logiciel de traitement d’images, en l’occurrence « MESURIM », nous

avons évalué également le niveau d’infestation sur l’ensemble des photos des bulbes qui ont été prises sur le terrain.

Afin d’avoir une estimation la plus fiable possible des dégâts causés par les larves de charançon noir dans ces parcelles, nous avons fait une moyenne des résultats de ces deux méthodes utilisées.

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La productivité des parcelles échantillonnée, lors du diagnostic agro-écologique, a été estimée (au stade de floraison dans les 2 régions d’étude) via la circonférence du pseudotronc (prise à 1 m du sol) qui est une sous composante, étroitement liée au rendement. En Guadeloupe, nous avons utilisé les mesures de productivité effectuées par Auguste (2012) sur les mêmes parcelles au cours de la même période que celle de nos travaux afin de comparer le rendement en fonction des systèmes de culture. Dans son travail, l’évaluation de la productivité est effectuée via le nombre de doigts par régime et la circonférence du pseudotronc selon l’équation 3 suivante (avec R² = 0.81) :

Rendement estimé (Kg) = 0,128*Nombre de doigts + 0,667*Circonférence (cm) – 29,224 (3)

Figure 16 : Vue de la récolte du 1er cycle de l’expérimentation semi-contrôlée en champ

Dans la partie expérimentale de notre étude, nous avons évalué la productivité effective de chaque traitement via le poids des régimes récoltés (fig. 16). De plus, celle-ci a été également appréciée via la circonférence du pseudotronc et le nombre de doigts par régime. Ces mesures ont permis de constater que l’équation d’Auguste tend à sous-estimer les valeurs observées (fig. 17). Elles ont en outre permis d’établir une 2ème

équation (4) permettant d’estimer le rendement du plantain à l’aide de la circonférence et le nombre de doigts par régime (avec R² = 76) :

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Figure 17 : Comparaison du rendement réel expérimental au rendement estimé par l'équation (3)

d'Auguste (2012)

II.3.L’EXPÉRIMENTATIONSEMI-CONTROLEEENCHAMP II.3.1-SITE EXPÉRIMENTAL, PÉDOLOGIE, CLIMAT

L’expérimentation dite « système » a été conduite en champ semi-contrôlé sur le domaine expérimental du centre INRA-Antilles-Guyane de la Guadeloupe (16°12 221’N, 61°39 373’ W). Ce site est caractérisé par sa pluviométrie moyenne de l’ordre de 2500 mm par an. Le sol est un ferralsol, soit la même famille des sols de certaines des parcelles échantillonnées au cours du diagnostic agro-écologique en Guadeloupe. La parcelle choisie répond aux recommandations faites par les chercheurs réalisant des travaux sur la culture de bananiers et plantains. En effet, le sol a été assaini par une jachère de cinq ans. Ce qui atteste d’une bonne prophylaxie vis-à-vis des ravageurs telluriques de plantains (notamment de nématodes phytoparasites, voir tableau 8 plus bas) et, une garantie pour la mise en place de cette expérimentation sur les pratiques innovantes dans de bonnes conditions.

II.3.2-DISPOSITIF EXPERIMENTAL

Le dispositif expérimental comporte un ensemble de 8 traitements (ITK1 à ITK8 ; voir tableau 6. 4 pratiques innovantes ont été testées contre 4 pratiques traditionnelles, à savoir : plants assainis « PIF » versus plants non assainis « rejets baïonnettes » ; Vermicompost versus engrais chimique / nématicides ; Plante de service « P. notatum » versus herbicides.

Tableau 6 : Description des 8 traitements de l’expérimentation semi-contrôlée

0 5 10 15 20 25 30 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 p o id s p ar p lan t (K g)

Numeros des plants

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Traitements Description des itinéraires techniques de l’expérimentation système ITK1 plants non assainis + herbicides + nématicides/insecticides + engrais chimique

ITK2 plants non assainis + herbicides + vermicompost

ITK3 plants non assainis + nématicides/insecticides + engrais chimique + plante de service ITK4 plants non assainis + plante de service+ vermicompost

ITK5 plants assainis + herbicides + nématicides/insecticides + engrais chimique

ITK6 plants assainis + herbicides + vermicompost

ITK7 plants assainis + nématicides/insecticides + engrais chimique + plante de service ITK8 plants assainis + plante de service+ vermicompost

Ces essais doivent nous permettre de tester l’efficacité de la combinaison d’au moins deux innovations comme la plante de service « P. notatum » et la fertilisation organique « vermicompost ». Ce qui devrait permettre le renforcement de l’action suppressive des nématodes phytoparasites et l’augmentation de la productivité du bananier plantain.

Ces traitements vont des pratiques culturales intensives (ITK1) à des pratiques agro-écologiques (ITK8), en passant par les pratiques culturales intermédiaires (ITK2 à ITK7). Notons que, chaque traitement comporte 9 plants baïonnettes ou PIF (numérotés de 1 à 9) plantés distancés de 2 m l’un de l’autre. Tous les traitements ont été répétés trois fois (A, B, C), ce qui a permis de réaliser des analyses statistiques appropriées. Les répétitions de ces traitements (dénommées sous-parcelles) ont été disposées de façon aléatoire et en randomisation par bloc comme le montre la figure 18ci-dessous.

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Afin d’éviter tout effet traitement, deux rangées de bananiers plantains ont été plantés en inter-rang et en bordure de chaque sous-parcelle. Voyons à présent les modalités de préparations de la parcelle expérimentale et les différentes innovations qui y sont testées.

II.3.3-ÉLABORATION DU PRE-COMPOST ET DU VERMICOMPOST

Figure 19 : les étapes d’élaboration du pré-compost et du vermicompost