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Équation de Schrödinger dans les guides, conditions entrantes 184

5.3 Mise en équations du problème

5.3.1 Équation de Schrödinger dans les guides, conditions entrantes 184

Le système que l’on cherche à résoudre dans Ω0 s’écrit sous la forme d’une col-lection d’équations de Schrödinger avec conditions entrantes en Γ+ et Γ

(H+U(x, z)) ΨE =EΨE (x, z)∈Ω0 (5.3.1) ΨE = 0 (x, z)∈Γ0 = Ω0∩Γ (5.3.2) +conditions aux bords entrantes (x, z)∈Γ+∪Γ.

Le but du problème est alors de déterminer des conditions aux bords entrantes sur chacun des bordsΓ+ etΓ. Le dispositif étudié ici est un guide d’onde avec deux directions de confinement et une direction de transport. Ainsi, d’après la classification présentée dans [10], on s’attend à utiliser une décomposition sur les fonctions propres du Hamiltonien transverseHz+U(x, z) avec

Hz :=−~2 2 ∂1

1 m1(z)∂1

−~2 2 ∂2

1 m2(z)∂2

. (5.3.3)

Une telle décomposition s’écrit alors

ΨE(x, z) =X

i

φi(x)χi(x, z) où(Ei, χi) désignent les éléments propres de Hz.

Pour mettre en place des conditions transparentes, l’idée principale est de se servir de l’hypothèse simplificatrice selon laquelle le potentiel U ne dépend que de la variable z pour résoudre (5.3.1)-(5.3.2) dans la source et dans le drain. On notera respectivement U+(z) etU(z)les potentiels U dans la source et le drain.

Plaçons nous, pour simplifier les notations, dans la source. On suppose que la sectionΣne dépend pas dex, et on la note alorsΣ. On cherche les fonctions propres généralisées de l’opérateur H +U(z), c’est-à-dire les couples (E,ΨE) solutions du problème suivant :

(H+U(z)) ΨE(x, z) =EΨE(x, z) (x, z)∈Ω+ (5.3.4)

ΨE(x, z) = 0 (x, z)∈Γ (5.3.5)

+ ΨE(x, z)bornée (5.3.6)

Pour cela, considérons une base orthonormée deL2(Ω+) de fonctions propres notées χ+mdu Hamiltonien transverseHz+U+(z)avec des conditions de Dirichlet homogènes au bord.

Hzχ+m(z) +U+(z)χ+m(z) =Em+χ+m(z)z ∈Σ (5.3.7) χ+m(z) = 0 (x, z)∈Γ

R

Γ+χ+m(z)χ+p(z)dz =δm,p.

Ici Em+ représente la valeur propre réelle transverse associée à la fonction propre χ+m, etδm,p le symbole de Kronecker. On cherche alors ΨE sous sa forme décomposée sur cette base :

ΨE(x, z) =

+∞

X

m=1

φ+m(x)χ+m(z). (5.3.8) Dans ce cadre, φ+m désigne la fonction d’onde longitudinale définie sur R+ et qui est associée au mode transverse m.

On ajoute au système (5.3.4)-(5.3.5) la condition à l’infini suivante :

Hypothèse 5.3.1. La seule onde qui vient de la source (resp du drain) à l’infini dans le i0-ième mode, avec le vecteur d’onde k0 est eik0xχ+i

0(z) (resp e−ik0xχi

0(z)).

En insérant l’expression (5.3.8) dans (5.3.4) et en projetant sur le modem, on obtient l’équation suivante portant sur φ+m, E étant fixée :

−d2φ+m dx2

"

2

~2 X

j≥1

(E−Ej+) Z

Σ

mx(z)χ+m(z)χ+j(z)dz

#

φ+j = 0 (5.3.9) L’équation fait apparaître des termes non diagonaux pourj 6=m. En fait, dans notre étude, on ne prend en compte que les coefficients diagonaux.

Hypothèse 5.3.2. On suppose ainsi que, si m6=j, Z

Σ

mx(z)χ+m(z)χ+j(z)dz Z

Σ

mx(z)|χ+m(z)|2dz :=mx indépendant de x.

Grâce à cette hypothèse, l’équation (5.3.9) devient :

−d2φ+m dx2

2

~2

(E−Em+) Z

Σ

mx(z)|χ+m(z)|2dz

φ+m = 0 (5.3.10) Définissant à présent le nombre d’onde km+(E) par

k+m(E) =

r2mx

~2

|Em+−E|, (5.3.11)

plusieurs cas apparaissent.

– Si E < Em+, alors φm(x) = α+me−km+xm+ekm+x. Or, φ+m est bornée sur (−∞, a) (car Ψ+E est bornée dans la source), donc nécessairement αm+ = 0, et alors

φ+m(x) = βm+ekm+x

– Si E > Em+, alorsφm(x) =α+me−ikm+xm+eik+mx. D’après l’hypothèse de modéli-sation 5.3.1, la seule onde qui vient de l’infini de la source est eiki0xχ+i0(z), c’est à dire queγm+i0,m, et donc

φ+m(x) =δi0,meik+mx+me−ik+mx. Posons maintenant

I+(E) = sup

m≥1, E > Em+

avec ces notations, en regroupant les différents cas ensemble, on obtient : φ+m(x) =

δ+δi0,meikm+xm+e−ikm+x

δm≤I+(E)m+ek+mxδm≥I+(E)+1. (5.3.12) La même résolution par décomposition sur les modes propres dans le drainΩdonne

φm(x) =

δδi0,me−ikmxmeikmx

δm≤I(E)me−kmxδm≥I(E)+1 (5.3.13) où δ+ (resp δ) vaut 1 si l’on a injection à l’infini par la source (resp. par le drain) d’une onde sur le mode m, et avec des notations +/- évidentes.

A présent que l’on connaît les fonctionsφ+m etφm à deux constantes près (α±m etβm±), on écrit leurs traces ainsi que celles de leurs dérivées en a et b, puis on élimine les deux constantes grâce au système ainsi obtenu.

Bilan en x=a (interface avec la source) : φ+m(a) =

δ+δi0,meik+ma+me−ik+ma

δm≤I+(E)m+ek+maδm≥I+(E)+1 (5.3.14) dφ+m

dx (a) = ik+m

δ+δi0,meikm+a−α+me−ikm+a

δm≤I+(E)+km+βm+ek+maδm≥I+(E)+1 (5.3.15)

De même, le bilan enb (interface avec le drain) donne : φm(b) =

δδi0,me−ikmbmeikmb

δm≤I(E)me−kmbδm≥I(E)+1(5.3.16) dφm

dx (b) = ikm

−δδi0,me−ikmbmeikmb

δm≤I(E)−kmβme−kmbδm≥I(E)+1.(5.3.17) En combinant les équations (5.3.14), (5.3.15), (5.3.16), (5.3.17), on obtient les condi-tions aux limites pour φ+m etφm de type Robin-Fourier suivantes :

+m dx (a) =

−ikm+φ+m(a) + 2ikm+δ+δi0,meik+ma

δm≤I+(E)+k+mφ+m(a)δm≥I+(E)+1(5.3.18) dφm

dx (b) =

ikmφm(b)−2ikmδδi0,me−ikmb

δm≤I(E)−kmφm(b)δm≥I(E)+1 (5.3.19)

5.3.2 Équation de Schrödinger dans la zone active

Maintenant que l’on a obtenu les conditions limites en aet enbpour les fonctions d’ondes longitudinales, on cherche les solutions de

HΨ(x, z) +U(x, z)ΨE(x, z) =EΨE(x, z) (5.3.20) dans la zone active Ω0 où, cette fois, U dépend de x. Cela entraîne un important changement dans la stratégie, puisqu’à présent les fonctions propres de l’opérateur de Schrödinger tranverseHz+U(x, z)dépendent dex, et vont donc subir, elles aussi, les dérivées en x.

Fixons x ∈[a, b], il joue ici le rôle de paramètre, et considérons la section trans-versale Σ(x) := {z, (x, z) ∈ Ω0} associée ainsi que son bord Γ(x) := ∂Σ(x). On définit alors la base hilbertienne (χm(·, x))m de L2(Σ(x)) associée à l’opérateur de Schrödinger transverse avec conditions de Dirichlet homogènes :

(Hz+U(x, z))χm(z, x) = Em(x)χm(z, x) z ∈Σ(x) (5.3.21a) χm(·, x) = 0 z ∈Γ(x) (5.3.21b)

∀m, p, R

Σ(x)χm(z, x)χp(z, x)dz =δm,p. (5.3.21c) E étant fixée, on décomposeΨE(x,·) sur la base des (χm(·, x))m≥1, ce qui donne

ΨE(x, z) = X

m≥1

φm(x)χm(z, x). (5.3.22) En intégrant (5.3.22) dans l’équation (5.3.21a), et en projetant sur le mode m, on obtient l’équation suivante sur les φm :

−φ00m(x)−2X

j≥1

c(1)m,j(x)φ0j(x)−X

j≥1

c(2)m,j(x) + 2

~2

(E−Ej(x))c(0)m,j(x)

φj(x) = 0.

(5.3.23)

c(0)m,j(x) = Z

Σ(x)

mx(z)χj(z, x)χm(z, x)dz (5.3.24a) c(1)m,j(x) =

Z

Σ(x)

xχj(z, x)χm(z, x)dz (5.3.24b) c(2)m,j(x) =

Z

Σ(x)

x2χj(z, x)χm(z, x)dz. (5.3.24c) Il est à noter ici que l’on va par la suite utiliser la méthode de décomposition en sous-bandes. Cette méthode consiste à prendre en compte un nombre fini (en pratique petit) de modes j interagissant avec chaque mode m. Elle permet donc de ramener le problème de Schrödinger-Poisson 3D de départ à la résolution de plusieurs (mais peu nombreux) problèmes en dimension 1 et 2.

Bilan sur le modèle :

On a vu qu’une configuration unique est imposée dès que l’on fixe : – le mode propre i0

– le vecteur d’onde k0

– la provenance source ou drain

de l’onde incidente à l’infini dont résulte la configuration étudiée.

On la noteψ+i

0,k0 ouψi

0,k0 pour une onde incidente à l’infini qui vient de la source ou du drain respectivement. On a alors

ψi+

0,k0(x, z) = X

m≥1

φ+m,i

0,k0(x)χm(z, x) (5.3.25) ψi

0,k0(x, z) = X

m≥1

φm,i

0,k0(x)χm(z, x) (5.3.26) où χm(z, x) vérifient (5.3.21a)-(5.3.21c), et φ±m,i

0,k0(x) vérifient (5.3.23)-(7.1.5) avec les conditions aux bord transparentes données par :

+m

dx (a) = −iδm≤I+(E)m≥I+(E)+1

km+φ+m(a) + 2ikm+δ+δi0,meik+maδm≤I+(E)+m

dx (b) = iδm≤I(E)−δm≥I(E)+1

kmφ+m(b)−2ikmδδi0,mδm≤I(E)e−ikmb (5.3.27) et l’équation correspondante dans le drain,E étant donnée par la relation de disper-sion

E =Ei±0 + ~2k20 2mx

Existence et unicité d’une solution au problème. L’équation de Schrödinger

(5.3.20) définie sur le domaine borné Ω0 combinée avec la décomposition (5.3.25)-(5.3.26) et les conditions aux bords entrantes (5.3.27) s’écrit finalement sous la forme du problème variationnel suivant :

Trouver Ψ∈H(Ω0) := {Ψ : Ω0 →C; Ψ = 0sur Γ0}, tel que

∀Φ∈H(Ω0), a(Ψ,Φ) =L(Φ), (5.3.28) oùa est la forme bilinéaire, symétrique et continue sur H1(Ω0) définie par :

a(Ψ,Φ) := ~2 il existe une suite croissante (Em(V))m qui tend vers+∞telle que le problème varia-tionnel (5.3.28) admette une solution unique pour tous (a±m)m donnés et pour chaque E ∈ {E ≥Emin, ∀p≥1, E 6=Ep}.

L’analyse de l’existence et de l’unicité de solutions au problème variationnel (5.3.28) est effectuée dans [6] à l’aide de l’alternative de Fredholm.