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II- De la diversité des compétences et des capacités individuelles

3. Procédure

3.3. Les épreuves individuelles

Pour cette épreuve, l’enfant et l’examinatrice sont installés face à face autour d’une table dans une salle extérieure à la salle de classe. Virginie Herbet et Charlotte Wagenaar ont vu à peu près 45 enfants chacune. Le protocole a été répété en amont des évaluations afin qu’il soit rigoureusement le même chez l’une ou l’autre examinatrice.

Les trois épreuves individuelles sont effectuées à la suite, pour une durée globale de dix à quinze minutes selon les enfants.

3.3.1. Épreuve d’empan endroit

Ce test consiste à donner des séries de plus en plus longues de chiffres à l’oral. Il y a quatre essais possibles par longueur de série. Si l’enfant réussit à restituer en répétition immédiate deux séries correctes consécutives pour une longueur d’empan, on passe aux séries de longueur supérieure. L’échec aux quatre essais d’une même longueur entraîne l’arrêt de l’exercice.

Les séries sont lues au rythme d’un chiffre par seconde, d’une voix monocorde. Aucune répétition de la série n’est accordée.

Consigne donnée aux enfants :

Je vais te dire une série de chiffres. Quand j’ai fini, tu les répètes dans le même ordre que moi.

Nous répertorions la longueur maximale de l’empan pour chaque enfant, ce qui donne un premier score.

Un second score est calculé en attribuant 1 point par série correctement restituée. Pour une longueur donnée le maximum de points obtenus est donc de 4. Si l’enfant réussit 2 séries consécutives au sein d’une même longueur, on passe directement à la longueur suivante en lui donnant directement 4 points.

48 3.3.2. Épreuve de rétention de l’information phonologique

La rétention de l’information phonologique est évaluée par une tâche de répétition de logatomes monosyllabiques. Nous avons choisi cette tâche car elle permet de majorer les processus de récupération de l’information phonologique de l’item tout en minorant les processus de rétention de l’ordre.

La rétention de l’ordre au cours de cette épreuve est réduite en vertu de différentes raisons : ● Tout d’abord, les mots sont énoncés séparément. L’enfant ne doit retenir qu’un item à

la fois ;

● Ils ont une structure monosyllabique ; ainsi contrairement à la répétition de logatomes plurisyllabiques, les seules erreurs possibles portant sur l’ordre sont l’inversion de la consonne initiale et de la consonne finale. Comme l’avaient montré les travaux de Majerus (ref), aucune erreur de ce type n’a été observée ;

● Enfin, l’enfant doit répéter le logatome de façon immédiate, afin de s’assurer qu’il l’a bien entendu. Ensuite un délai de 3 secondes est imposé, au cours duquel on instaure une suppression articulatoire (l’enfant répète “blablablablabla...”), qui vient supprimer la mémorisation littérale séquentielle des informations. Après ce délai, l’enfant est invité à redonner le logatome initial.

Consigne donnée aux enfants :

Je vais te dire des petits mots qui n’existent pas. Dès que je dis un mot, tu le répètes puis tu dis “blablablablabla”, et tu le répètes une deuxième fois. Par exemple, si je te dis “lob”, tu me dis “lob, blablablablabla, lob”.

Une note sur 30 est attribuée à cette épreuve, avec 1 point pour chaque logatome correctement restitué après suppression articulatoire.

3.3.3. Épreuve de rétention de l’ordre

La rétention de l’ordre est évaluée par une tâche de reconstruction sérielle (références). Après la présentation auditive d’une série de noms d’animaux, l’enfant doit remettre des cartes illustrées de ces animaux dans l’ordre de leur présentation orale, sur la frise prévue à cet effet. Cette tâche est conçue pour majorer les processus de rétention de l’ordre sériel, et minimiser les processus de rétention de l’information sur l’item. En effet, ces noms d’animaux ont tous une structure monosyllabique qui permet d’alléger la rétention de leur forme phonologique. De plus, nous nous assurons au préalable que les enfants connaissent les animaux utilisés en leur faisant dénommer les cartes. L’enfant sait alors que ce sont ces animaux qui vont servir

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lors des séquences de rétention. Il n’a pas besoin de récupérer l’information item car elle lui est donnée par les cartes qu’il va manipuler. En effet, l’enfant reçoit, immédiatement après l’audition de la série, les cartes correspondant aux animaux qui composent cette série, ni plus, ni moins : ainsi pour une série de 3 mots, l’enfant reçoit les 3 cartes correspondantes à placer sur la frise.

De même qu’au cours de l’évaluation de l’empan endroit, chaque enfant a quatre essais pour une longueur. On passe à la longueur supérieure dès que deux essais consécutifs sont réussis. L’échec aux quatre essais d’une même longueur entraîne l’arrêt de l’exercice.

Les séries sont lues au rythme d’un mot par seconde, d’une voix monotone. Aucune répétition de la série n’est accordée.

Consigne donnée aux enfants :

Est-ce que tu connais ces animaux ? Je vais te montrer les cartes et tu vas me dire leurs noms (...). Ces animaux font des courses. Je vais te dire l’ordre dans lequel ils ont passé la ligne d’arrivée, puis je vais te donner les cartes et toi tu vas les mettre à la bonne place sur la frise. Par exemple, si je dis lion en premier, tu mets le lion sur le 1. On commence avec une course entre deux animaux. Et on augmente le nombre d’animaux au fur et à mesure.

Nous répertorions la longueur maximale de l’empan pour chaque enfant, ce qui donne un premier score.

Un second score est calculé en attribuant 1 point par série correctement restituée. Pour une longueur donnée le maximum de points obtenus est donc de 4. Si l’enfant réussit 2 séries consécutives au sein d’une même longueur, on passe directement à la longueur suivante en lui donnant directement 4 points.