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Électromagnétisme dans le milieu aimanté

Dans un milieu matériel, chaque électron évoluant dans une orbitale atomique constitue un courant électrique dans cette orbitale. Si le courant électronique résultant dans un atome est non nul, l’atome s’identifie à un dipôle magnétique permanent qu’on modélise par une spire circulaire, (boucle) parcourue par un courant électriqueI, délimitant une surfaceS.

Figure 2.4 – Dipôle magnétique.

En désignant par−→dSle vecteur surface d’un tel dipôle magnétique, son moment magnétique s’exprime par

m= Ï

I−→

dS=I−→

S =IS−→n. (2.81)

Il est facile de voir que sa dimension physique est

[−→m]=[I][S]≡A m2. (2.82)

Une répartition volumique des dipôles magnétiques est représentée par un vecteur aimantationM défini par

→M=d−→m

d v . (2.83)

Remarques

1. Ce vecteur représente la densité volumique de moments dipôles magnétiques.

2. Ce vecteur est l’équivalent de la polarisationP caractérisant les propriétés életriques du milieu.

3. On appelle milieu magnétique tout milieu matériel possèdant une aimantation permanente ou induite non nulle.

Comme dans le cas électrostatique, le calcul du potentiel vecteur d’un dipôle magnétique produit deux courants

— densité superficielle de courant d’aimantation

j as=→−

M∧ −→n. (2.84)

— densité volumique de courant d’aimantation

Par conséquent, le vecteur potentiel créé par les courants d’aimantation se met sous la frome

Dans le cas général, les champsA etB, dans un milieu aimanté, s’expriment comme suit

1. On a deux types de courants

— libres : on peut les chosir, placer, ....

— liés : on n’a aucun contrôle sur eux.

2. En utilisant le vecteur excitation magnétiqueH défini par

M, le théorème d’Amepère locale, associé à la magnétosta-tique, s’exprime

Sa forme intégrale s’écrit Ï

Γest une courbe fermée délimitantSetI`représente le courant de conduction.

CHAPITRE 3

ÉQUATIONS DE MAXWELL DANS LES MILIEUX

En général, les équations de Maxwell se divisent en deux catégories :

— deux équations à la divergence qui ne couplent pas les champsE etB.

— deux équations au rotationnel qui couplentE etB.

On rappelle, en premier lieu, les équations fondamentales du régime statique et variable de l’élec-tromagnétisme dans le vide. Ensuite, on établit les équations de Maxwell dans les milieux. Enfin, on discute l’aspect énergétique associé.

3.1 Interprétation physique des équations de Maxwell dans le vide

3.1.1 Équations de Maxwell dans le vide

3.1.1.1 Régime statique

Dans le vide, les charges électriques libresq` et leurs densités volumique et surfacique sont considérées comme des sources électrostatiques. Cette théorie est controlée par les deux équations fondamentales suivantes

d i v→−

E = ρ` ε0

(3.1)

−−→r ot→−

E = −→

0 . (3.2)

Ces deux équations, aux dérivées partielles, possèdent également une forme intégrale. En effet, on a Ó

S

E.−→

dS = Q`i nt ε0

(3.3) I

C

E.−→

d` = 0. (3.4)

Quant à la magnétostatique, les courants électriques et les densités de courants sont les sources du champ magnétiqueB. Les lois de cette théorie s’écrivent sous la forme suivante

d i v−→

B =0, −−→r ot−→

B =µ0→−

j `. (3.5)

Tandis que, les formes intégrales de ces deux équations sont données par Ó

Plusieurs phénomènes fondamentaux de l’électromagnétisme ne peuvent pas être décrits à l’aide de ces équations. Ces phénomènes correspondent, en effet, à des régimes variables pour lesquels les équations précédentes sont incomplètes. En d’autres termes, ces lois représentent un cas particulier des équations plus générales et valides dans un régime quelconque.

3.1.1.2 Régime variable

Maxwell approfondie les idées de Faraday et montre que toute variation du champ magnétique peut créer un champ électrique. Pour certains problèmes physiques, il a modifié les deux équations fondamentales des régimes statiques données en fonction du rotationnel. Dans le vide, les équations de Maxwell, qui s’écrivent en fonction des grandeurs vectoriellesE(M,t),B(M,t),j `(M,t)et le scalaireρ`(M,t), sont présentées dans le tableau suivant

Équation Forme locale Forme intégrale

Maxwell-Gauss d i v→−

Table 3.1 – Équation de Maxwell

Remarques

1. Ces équations constituent les équations fondamentales de l’électromagnétisme traitant les particules chargés ( électrons, protons, ....).

2. Elles montrent également que les champsE etB sont couplés.

3. Pour retrouver les équations fondamentales de l’éctrostatique et de la magnétostatique, il suffit de prendre la limite suivante

→−

4. On rappelle que le courant lié au mouvement des charges électriques est noté parI`et le courant de déplacement qui correspond à un champ électrique variable est noté parID. Sa

densité de courant est donnée par

−→

jd=²0−→ E

∂t . (3.8)

3.1.2 Contenu physique des équations de Maxwell

Dans cette partie, on discute le contenu physique de chaque équation.

3.1.2.1 Équation de Maxwell-Gauss Cette équation estd i v−→

E =ρ²0` reliant le champ électrique à ses sources. En effet, elle exprime la manière dont les charges électriques sont à l’origine du champ électrique. Sa forme intégrale est Ò

S

E.−→

dS=ε10Ð

τρ`. Elle constitue également le théorème de Gauss pour le champ électriqueE. Alors, ce théorème est valable dans les deux régimes stationnaire et variable.

3.1.2.2 Équation de Maxwell-Thompson

Cette équation est donnée par la relationd i v→−

B =0. Cette expression explique que le flux du champ magétique est toujours conservatif. Par analogie avec l’équation précédente, on remarque que cette équation montre qu’il n’existe pas de charge magnétique. Pour le champ magnétique, l’analogue du théorème de Gauss est

Ó

S

B.−→

dS=0.

3.1.2.3 Équation de Maxwell-Faraday C’est l’équation suivante−−→r ot−→

E = −∂tB. Ainsi, le champE n’a pas de circulation nulle et ne dérive pas d’un potentiel scalaire. Par conséquent, on a deux types de sources deE :

1. les densités de chargesρ`

2. la variation temporelle du champ magnétiqueB.

L’équation de Maxwell-Faraday exprime le phénomène d’induction électromagnétique. En effet, un champ magnétique dépendant du temps provoque l’apparition d’un champ électrique avec une den-sité de charge nulle. Il suffit qu’il ait un courant électrique. Cette équation est utile, également, dans l’étude des ondes électromagnétiques dans le vide.

3.1.2.4 Équation de Maxwell-Ampère Cette équation s’écrit sous la forme−−→r ot→−

B =µ0→−

j `0²0

∂tE. Elle représente une généralisation du théorème d’Ampère en considérant un courant total donné par

jt =−→

j `+²0−→ E

∂t . (3.9)

Le terme²0

∂tE a été introduit par Maxwell pour evincer un problème de contradiction appraissant dans l’application du théorème d’Ampère pour un circuit contenant un condensateur. Alors, le théo-rème d’Ampère qui est valable uniquement dans le cas des régimes stationnaires ne peut plus être utilisé dans des régimes variables.

Il est à noter que l’équation de Maxwell-Ampère conduit à un résultat fondamental. En effet, les sources du champ magnétiqueB sont

1. la densité de courantsj `

2. la variation du champ électriqueE.

Elle produit également une relation décrivant la conservation de la charge totale. En utilisant la divergence, on obtient

d i v(−−→

r ot→−

B)=µ0d i v−→

j`+²0µ0

∂t(d i v−→

E). (3.10)

Sous prétexte que la divergence d’un rotationnel est nulle, on arrive à d i v−→

j`+²0

∂t(d i v→−

E)=0. (3.11)

En appliquant l’équation de Maxwell-Gauss, on trouve la relation de conservation de charge suivante

∂ρ

∂t +d i v→−

j `=0 (3.12)

dite aussi l’équation de continuité. Elle montre que le flux du vecteur densité de courant n’est plus conservatif comme dans le cas du régime stationnaire

d i v−→

j `=0. (3.13)

Remarques

— Les classes des phénomènes électrostatiques et magnétostatiques sont des solutions parti-culières des équations de Maxwell. Dans ce cas, la notion de champ électromagnétique n’a pas un sens.

— L’électrostatique et la magnétostatique décrivent deux phénomènes separés.

— Dans l’approximation quasi-stationnaire où les champs ne varient pas trop vite, on peut ignorer la variation temporelle du champ électrique.

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