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chez les élèves de 15 ans

Dans le document La santé des élèves de 11 à 15 ans (Page 170-200)

Emmanuelle Godeau Céline Vignes Félix Navarro

Le cannabis est devenu, en quelques décen-nies, la troisième substance psychoactive utilisée par les jeunes du monde occidental, derrière le tabac et l’alcool. Ce constat, fait dans la majorité des pays d’Europe [1] ainsi qu’aux États-Unis [2], vaut également pour la France [3, 4]. Ainsi, entre les enquêtes HBSC de 1994 [5] et de 1998 [6], le taux des déclarations de consommation de cannabis « au moins une fois dans la vie » était-il passé de 12,5 % à 29,1 %. Un même phénomène est attesté dans le Baromètre santé 2000 [7] : en 1992, 3,5 % des jeunes de 19 ans déclaraient avoir consommé du cannabis dans les douze derniers mois ; ils étaient 17,9 % en 1995 et 30,8 % en 1997. Il semble que cette augmentation de l’expéri-mentation du cannabis par les jeunes dans tout l’Occident puisse être rattachée à une tendance plus globale qui concernerait toutes les drogues illicites : les jeunes sont de plus en plus nombreux à consommer des drogues non institutionnelles1 et semblent le faire de plus en plus précocement [1, 2].

Les autres drogues non institutionnelles, si elles sont globalement concernées par cette augmentation, ont des taux de prévalence de loin inférieurs à ceux du cannabis, en parti-culier dans la population étudiée ici.

Comme pour le tabac et l’alcool, les facteurs influençant les consommations des jeunes adolescents sont multiples et parfois contradictoires [8]. Cela est particulière-ment vrai pour le cannabis, dont l’image est sans doute encore plus contrastée, puisqu’il est à la fois présenté comme un danger pour la santé, notamment mentale, et banalisé, voire valorisé, à travers l’usage ostentatoire qu’en font les stars de la musique ou du sport, véritables icônes identificatoires pour les jeunes. Les parents ou d’autres modèles adultes, les campagnes médiatiques, les mesures légales d’interdiction des consom-mations ont aussi des effets sur les attitudes

1. Les drogues non institutionnelles ne comprennent pas le tabac et l’alcool. Elles comprennent les drogues illicites, ainsi que l’usage détourné de produits licites, tels les solvants ou les médi-caments.

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à l’égard des substances psychoactives, licites et illicites. D’autre part, comme pour toute consommation de substance psycho-trope et, plus largement, pour toute conduite d’essai (voire conduite à risque), ces usages peuvent être analysés comme faisant partie intégrante du processus dynamique de l’adolescence.

L’un des facteurs prédictifs les plus forts de la consommation de drogues par un individu donné est la perception qu’il a de cette consommation à travers son groupe.

On sait que les jeunes recherchent active-ment des amis ayant des comporteactive-ments et des attitudes proches des leurs, renfor-çant d’autant leurs propres croyances et comportements. Le modèle ainsi constitué au sein du groupe des pairs conditionne l’usage de drogues, les normes, les attitudes et les valeurs attribuées à cette consomma-tion, tout en fournissant un accès privilégié aux produits et aux opportunités d’usage.

Le fait de penser que les amis consomment ces produits en normalise l’idée et renforce l’usage propre du sujet. Pour certains, l’usage de substances psychoactives parti-cipe à la fois de l’accès à une indépen-dance « adulte » et du rejet du monde de ces mêmes adultes, témoignage des paradoxes et des ambiguïtés de l’adolescence.

Quoi qu’il en soit, il semble qu’actuel-lement, l’usage modéré du cannabis à des fins que l’on pourrait qualifier de récréatives fasse partie de la norme pour une majorité de jeunes Occidentaux. Plusieurs études suggèrent que ce type de consommation, si elle reste modérée, n’aurait pas nécessaire-ment d’effet délétère sur le consommateur, du moins d’un point de vue social [9, 10]. Ce qui n’est pas le cas de l’usage fréquent ni de l’usage précoce, pour leur part associés à un certain nombre de conséquences négatives [11]. On notera d’ailleurs que ceux qui pratiquent ce type d’usage (fréquent ou précoce), même avant de commencer à abuser de psychotropes, auraient tendance à avoir moins confiance en eux, une moindre capacité de projection dans l’avenir et de plus grandes difficultés scolaires, tous problèmes que le cannabis peut aggraver.

Son usage intensif est aussi associé au fait de rencontrer des difficultés à l’école, d’être dépressif, d’avoir des problèmes de santé et des conduites à risque, voire délictueuses, autres que cette consommation. Enfin, de nombreuses études tendent à montrer que le cannabis pourrait à son tour contribuer à la décompensation ou à l’émergence de pathologies psychiatriques chez des sujets particulièrement vulnérables.

MéTHodES

Les questions portant sur l’usage du cannabis sont présentes pour la première fois de manière systématique dans l’enquête HBSC. Elles sont issues de l’enquête Espad [1, 12] et ont donc été validées et testées avec des méthodologies et dans une population comparables. Elles ont été posées à tous les élèves de 15 ans des pays participant à l’enquête HBSC, à l’exclusion de la Norvège.

Le choix de ne pas poser ces questions aux élèves de 11 et 13 ans repose, d’une part, sur le fait que les consommations de substances

illicites restent minoritaires chez les élèves de ce groupe d’âge et que les interroger de manière systématique sur ces consomma-tions pourrait induire une fausse image de la prévalence et de la normalité de ces usages chez certains enfants « sensibles », voire légitimer indirectement leur passage à l’acte ; d’autre part, certains pays ont craint que l’introduction de telles questions s’adres-sant à des élèves trop jeunes ne mette en danger l’acceptabilité de l’enquête dans son ensemble aux yeux des parents et de

l’insti-1

tution scolaire. Pour autant, nier implicite-ment cette consommation en éludant totale-ment la question ne serait pas plus légitime.

Dans l’enquête HBSC, cette difficulté a été tranchée au niveau international en choisis-sant de ne poser les questions relatives au cannabis qu’aux élèves les plus âgés.

Certains pays, dont la France, ont fait le choix d’explorer, outre la consommation de cannabis, celle des substances psychoactives les plus répandues. La matrice à laquelle les élèves de 15 ans devaient répondre compor-tait ainsi une liste de dix substances croisée avec des fréquences de consommation au cours du mois précédant l’enquête et au cours de la vie entière :

– « As-tu déjà consommé une ou plusieurs de ces drogues dans ta vie ? Cannabis (haschich, joint, shit, herbe, « H », marijuana)/Ecstasy/

Stimulants (amphétamines, speed)/Héroïne, opium, morphine/Médicaments pour te droguer/Cocaïne, coke, crack/Colle ou solvants respirés/LSD/Produits dopants pour le sport/

Autre drogue ». Fréquences proposées :

« 40 fois ou plus/20 à 39 fois/10 à 19 fois/6 à 9 fois/3 à 5 fois/1 ou 2 fois/Jamais ».

– « As-tu déjà consommé une ou plusieurs de ces drogues au cours des douze derniers mois ? Cannabis (haschich, joint, shit, herbe,

« H », marijuana)/Ecstasy/Stimulants (amphétamines, speed)/Héroïne, opium, morphine/Médicaments pour te droguer/

Cocaïne, coke, crack/Colle ou solvants respirés/

LSD/Produits dopants pour le sport/Autre drogue ». Fréquences proposées : « 40 fois ou plus/20 à 39 fois/10 à 19 fois/6 à 9 fois/3 à 5 fois/1 ou 2 fois/Jamais ».

La prise en compte des non-réponses et des incohérences à ces deux questions a suivi des règles faisant l’objet d’un consensus dans les enquêtes internationales explorant ces domaines (notamment les enquêtes américaines NHSDA2) et allant dans le sens des recommandations de l’institution améri-caine de référence, le National Institute on Drug Abuse (NIDA)3. Ainsi, lorsqu’un élève

n’a pas répondu aux questions concernant les consommations dans la vie entière ou qu’il l’a fait de manière incohérente par rapport à ses réponses concernant les douze mois précédents, et dès lors qu’il a déclaré une prévalence sur les douze derniers mois quelle qu’elle soit, la consommation sur la vie entière a été comptabilisée dans la variable « usage déclaré » (les enquêtés étant supposés plus enclins à sous-déclarer leur consommation de substances psychoac-tives qu’à la sur-déclarer). Par ailleurs, les non-réponses sur les douze derniers mois suivant un « Jamais » pour une préva-lence portant sur la vie ont été recodées en

« Jamais » (hypothèse d’un filtre implicite).

Enfin, sur le modèle des questions posées sur les âges d’initiation aux substances psychoactives légales, on demandait aux jeunes de 15 ans de donner l’âge auquel ils avaient consommé différents psychotropes pour la première fois.

– « À quel âge as-tu fait les choses suivantes pour la première fois ? S’il y a quelque chose que tu n’as pas fait, choisis la catégorie

“jamais” ». Quatre comportements étaient proposés : « Prendre du cannabis/Prendre de l’ecstasy/Renifler de la colle ou des solvants/

Prendre des médicaments pour te droguer ».

Pour chacun d’entre eux, l’élève pouvait, soit cocher « Jamais », soit donner un âge en clair (« J’avais… ans, écris l’âge que tu avais »).

Ici, plus encore que pour le tabac et l’alcool dont les initiations précèdent habituelle-ment celles concernant les autres psycho-tropes, on sera prudent sur l’analyse de ces données, sachant, par exemple, que l’âge moyen d’initiation au cannabis retrouvé dans l’enquête Escapad de 2002 [13], concer-nant des jeunes âgés de 17 à 18 ans, se situe autour de 15 ans (15,2 pour les garçons et 15,3 pour les filles).

Cannabis et autres substances illicites chez les élèves de 15 ans

2. National Household Survey on Drug Abuse.National Household Survey on Drug Abuse..

3. Les règles de ce codage sont explicitées en détail dans le chapi-tre « Protocole de l’enquête », p. 28.

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Afin de caractériser les consommateurs de cannabis, quatre groupes ont été constitués chez les élèves ayant déclaré une fréquence d’usage de ce produit dans la vie entière : – le groupe de la discontinuation : ceux qui ont consommé du cannabis dans leur vie, mais n’en ont pas consommé l’année précédente ;

– le groupe de l’expérimentation : ceux qui en ont consommé une fois ou deux l’année précédente ;

– le groupe de l’usage moyen : ceux qui en ont consommé entre trois et trente-neuf fois l’année précédente ;

– le groupe de l’usage fréquent : ceux qui en ont consommé quarante fois ou plus dans l’année précédente (soit plus de trois fois par mois en moyenne).

On notera que cette catégorisation, utilisée dans le rapport international d’HBSC, ne peut être valide que pour une population de très jeunes usagers, dans leur grande majorité encore en cours d’initiation. C’est pourquoi, par exemple, les sujets du premier groupe ne sont pas considérés comme d’anciens consommateurs4, l’usage dans la vie entière et celui dans l’année précédente étant ici trop proches. Ce que nous appelons ici « usage fréquent » peut n’être considéré que comme un « usage répété » lorsqu’il s’agit de sujets plus âgés [7, 13]. Enfin, et bien évidemment, cette typologie, avec de telles bornes, ne serait pas valide pour des produits consommés plus fréquemment, comme l’alcool et le tabac.

RéSuLTATS

CANNABIS

Prévalences dans la vie entière et dans l’année précédant l’enquête

La prévalence de consommation de cannabis a été évaluée dans la vie entière et dans l’année précédant l’enquête. Les taux de non-réponses aux deux questions concer-nant le cannabis sont de 2,7 % (72 élèves) pour la vie entière et 3,5 % (93 élèves) pour les douze derniers mois.

Globalement, 29,2 % des jeunes de 15 ans ont déclaré avoir consommé au moins une fois du cannabis dans leur vie. Ce taux passe à 44,3 % si on ajoute les 15,1 % de sujets ayant un usage déclaré tel que nous l’avons défini plus haut (c’est-à-dire un usage déclaré dans les douze mois précédant l’enquête, mais aucune réponse à la question portant sur la vie entière).

Les garçons sont plus nombreux que les filles chez les consommateurs : 33,3 % vs

25,3 % sans tenir compte de l’usage déclaré et 47,3 % vs 41,5 % dans le cas contraire.

Pour ce qui est des consommations dans les douze derniers mois, les prévalences retrouvées sont par définition inférieures : 27,4 % des élèves de 15 ans déclarent avoir consommé du cannabis au moins une fois l’année précédente. Là aussi, les garçons ont des taux significativement supérieurs aux filles (31,1 % vs 23,7 %).

La figure 1 permet de visualiser que près d’un adolescent de 15 ans sur dix (9,5 %) déclare avoir consommé du cannabis une ou deux fois au cours de l’année précé-dant l’enquête, mais moins d’un sur vingt rapporte un nombre de consommations supérieur ou égal à 40 dans le même temps (soit plus de trois fois par mois). Là encore, on constate que les garçons sont plus consommateurs que les filles.

4. À l’inverse de ce que les auteurs du chapitre « Drogues illi-cites » du Baromètre santé 2000 font pour la population des 15-44 ans (vol. 2, p. 253).

1

Groupes d’usagers

Comme nous l’avons précédemment proposé, nous pouvons catégoriser l’ensemble des consommateurs de cannabis selon leur consommation dans les douze mois précédant l’enquête et préciser ainsi des modalités d’usage.

Chez les 743 élèves concernés par cette analyse (déjà initiés et ayant donné une réponse concernant les douze derniers mois), le comportement majoritaire (43,9 %) est l’usage « moyen » ; viennent ensuite ceux ayant poursuivi leur expérimentation, définie comme une ou deux consommations dans les douze derniers mois (32 %) ; puis les adolescents ayant essayé le cannabis une fois ou un petit nombre de fois avant d’interrompre leur consommation (9,2 %).

Notons que dans ces deux derniers groupes, une large majorité d’élèves n’ont consommé du cannabis qu’une à cinq fois dans leur vie : 88,2 % dans le groupe de la discontinuation et 84 % dans le groupe de l’expérimentation.

Le groupe de l’usage fréquent est moindre, mais il regroupe tout de même 14,9 % de nos 743 élèves.

Si la différence entre les sexes n’est pas significative, les garçons sont

proportion-nellement plus nombreux dans le groupe de l’usage fréquent (17,4 % vs 11,7 % des filles).

AutRES PRODuItS PSyCHOACtIFS À l’inverse du cannabis, les taux de non-réponses aux questions portant sur les consommations d’autres produits psychoac-tifs sont élevés : entre 23,4 % (615 élèves) pour l’ecstasy et 23,7 % (621 élèves) pour le LSD. Toutefois, l’analyse des modalités de réponse des élèves à la question dans son ensemble (cannabis inclus) montre que la majorité des non-répondants aux autres substances ont en revanche répondu à la question du cannabis (584 élèves pour la vie entière et 586 élèves pour les douze derniers mois), le reste se composant essentielle-ment de non-répondants à la question dans son ensemble (31 élèves pour la vie entière et 33 élèves pour les douze derniers mois).

On peut dès lors supposer que ces non-réponses témoignent de la méconnaissance de certaines de ces substances par des non-consommateurs qui ne se sont pas donné la peine de cocher « jamais » dans chacune des neuf lignes du tableau qui suivent celle du cannabis, ou qui considèrent le « jamais » comme implicite, compte tenu de la nature des produits listés. De ce fait, il est large-ment probable que les prévalences réelles de consommation soient plus faibles que celles établies sur la base des répondants et qui sont données ci-après. Compte tenu de ces restrictions, les substances psychoactives les plus consommées après le cannabis seraient les produits à inhaler : 176 élèves de 15 ans déclarent en avoir consommé au moins une fois dans leur vie (soit 8,8 % de l’ensemble des 15 ans répondants) et 78 dans les douze mois précédents. Les autres consommations sont bien plus faibles : entre 48 consomma-teurs dans la vie entière (pour les stimu-lants) et 19 (pour le LSD) ; entre 34 (pour les produits dopants) et 18 (pour le LSD) dans

Cannabis et autres substances illicites chez les élèves de 15 ans

Fréquence des consommations de cannabis dans les douze derniers mois, en fonction du sexe (en %)

0

18 La santé des élèves de 11 à 15 ans en France / 2002

les douze derniers mois. On notera que, compte tenu de la faiblesse des effectifs, les interprétations doivent être faites avec la plus grande précaution [tableau I].

ÂGES DES PREMIèRES CONSOMMAtIONS

Sur les 529 élèves de 15 ans ayant renseigné la question sur l’âge de leur première consom-mation de cannabis, la majorité déclare l’avoir fait entre 12 et 14 ans (67,3 %), un élève sur dix avant 10 ans, et 21,7 % à 15 ans.

Les différences observées entre les filles et les garçons ne sont pas significatives.

Les produits à inhaler suivent le cannabis pour ce qui est de leur prévalence. Les réponses de 160 élèves de 15 ans à la question de l’âge des premières consomma-tions de solvants montrent qu’il s’agit d’un

usage plus précoce que pour le cannabis.

En effet, plus de la moitié des répondants disent avoir commencé avant 12 ans (55 %), et même avant 10 ans pour 35 d’entre eux (21,9 %). En revanche, seuls 7 % des élèves déclarent avoir commencé à 15 ans (entre 12 et 14 ans : 38,1 %).

Compte tenu du faible nombre de répon-dants aux âges d’initiation à l’ecstasy et aux mésusages de médicaments, nous ne donne-rons ici que les effectifs. Ils permettent toute-fois d’estimer qu’il s’agit là d’usages moins précoces que pour les solvants [tableau II]. POLy-ExPÉRIMENtAtIONS

Rappelons tout d’abord que plus de la moitié des élèves de 15 ans se déclarent totalement abstinents de produits psychotropes non institutionnels (52,7 %).

Âges d’initiation au cannabis et à d’autres drogues (effectifs)

Avant 12 ans Entre 12 et 14 ans À 15 ans

Cannabis (n=529) 58 356 115

Colle, solvants (n=160) 88 61 11

Ecstasy (n=36) 8 16 12

Médicaments détournés (n=37) 9 23 5

tABLEAu II

Prévalences des consommations de produits psychoactifs autres que le cannabis chez les jeunes ayant déjà consommé du cannabis (en %)

Consommation au cours 

des 12 derniers mois Expérimentation au moins 

une fois dans la vie Usage déclaré dans la vie

Ecstasy 1,5 2,0 0,1

Stimulants 1,4 2,4 0,1

Héroïne, opium, morphine 0,8 1,3 0,1

Médicaments détournés 1,5 2,2 0,2

Cocaïne, coke, crack 1,5 1,8 0,1

LSD 0,7 0,9 0,1

Produits à inhaler 3,9 8,8 0,4

Produits dopants 1,7 2,2 0,1

NB : Les effectifs de répondants sont compris entre 2 000 et 2 010, compte tenu des variations de non-réponses aux consommations de tel ou tel produit.

tABLEAu I

1

La poly-expérimentation de psycho-tropes non institutionnels désigne le fait d’avoir essayé plusieurs d’entre eux dans la vie entière. Selon cette définition, 7,2 % des élèves de notre population seraient des

« poly-expérimentateurs » (deux produits ou plus), et 40,1 % des « mono-expérimenta-teurs ».

La fréquence de l’usage du cannabis étant près de vingt fois supérieure à celle des autres substances chez nos élèves de 15 ans, on ne s’étonnera pas de constater qu’il domine largement dans le groupe des consommateurs d’un seul produit. Ainsi, sur les 1 037 expérimentateurs d’un seul psycho-trope non institutionnel, 92,5 % sont des consommateurs exclusifs de cannabis. Les deuxièmes produits non institutionnels les plus consommés de manière exclusive sont la colle et les solvants (7,3 %).

La plupart des 186 « vrais » poly-expéri-mentateurs ne déclarent consommer que deux types de produits. Ces produits sont, par ordre décroissant, le cannabis (consommé par 174 poly-expérimentateurs), la colle et les solvants (116), les stimulants (47), les médicaments détournés (41), l’ecstasy (39), les produits dopants (37), la cocaïne (35), l’héroïne (24) et le LSD (19).

L’analyse de la proportion de poly-expéri-mentateurs pour chacun des différents

produits consommés fait apparaître que les consommateurs de cannabis, à cet âge, ont assez peu tendance à faire usage d’autres psychotropes non institutionnels : 18,6 % d’entre eux seulement sont dans ce cas. On trouvera le nombre moyen de produits associés au produit principalement consommé dans le tableau III.

Enfin, la figure 2 permet de visualiser les fréquences d’expérimentation d’autres substances chez les consommateurs de cannabis.

Répartition des poly-expérimentations en fonction des produits

Poly-expérimentateurs (en %) Nombre moyen de produits  expérimentés en plus du cannabis

Cannabis (n=1 132) 18,6 1,3

Produits à inhaler (n=176) 65,3 2,3

Stimulants (n=48) 97,9 2,4

Médicaments détournés (n=45) 91,1 4,3

Produits dopants (n=45) 82,2 3,3

Ecstasy (n=41) 95,1 2,5

Cocaïne (n=36) 97,2 5,0

Héroïne (n=26) 92,3 5,4

LSD (n=19) 100,0 2,8

tABLEAu III

Expérimentation d’autres psychotropes non institutionnels chez les

expérimentateurs de cannabis (en %)

0 2 4 6 8 10 12 %

1,7 2,5

3,2 3,4

4,0 4,1 4,2

11,7

LSD Héroïne Produits dopants Cocaïne Ecstasy Médicaments détournés Stimulants Produits à inhaler FIGuRE 2 Cannabis et autres substances illicites chez les élèves de 15 ans

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5. C’est-à-dire sans préjuger de leur consommation de tabac et d’alcool.

dISCuSSIon

Seule la moitié des élèves de 15 ans de notre population se déclare totalement abstinente de psychotropes non institutionnels.

Chez les jeunes de 15 ans, il est

Chez les jeunes de 15 ans, il est

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