• Aucun résultat trouvé

égouts, défaut de canalisation de ces ruisseaux dans la plus grande partie de leur cours, d'où humidité des habitations

riveraines et infiltrations insalubres;

Défectuosité des fosses d'aisance: souillure des eaux parles

matières

fécales;

Misère

physiologique;

population ouvrière; encombre¬

ment.

Il estdoncprobable que dans de telles conditions de séche¬

resse et d'insalubrité le bacille typhique avait trouvé un

champ favorable à sa pullulation et qu'il a contribué large¬

ment, dans l'épidémie de 1805, à la mortalité, dont nous re¬

produisons ici le tableau numératif

d'après

Coutanceau :

ANNÉE 1805

DÉCÈS

——_ TOTAL

à domicile auxhospices

Juillet 193 83 270

Août 317 109 456

Septembre 432 181 616

Octobre 421 193 614

Novembre 357 199 556

Décembre 326 216 512

2076 984 3060

CHAPITRE III

Sommaire : Etude critique du rapport de Coutanceau. Formes diverses du

paludisme dans l'épidémie de

1$05.

Observations. Démonstration clini¬

quede l'existencede l'élément typhiqueet de sonassociation avecl'élé¬

mentpaludéen par l'étude particulière des « subintrantes » et des

« intermittentes dégénérées en continues demauvais caractère ».

« 11 est arrivé dans cette

épidémie,

dit Coutanceau, ce qui a lieu dans toutes les autres; elle a offert une multi¬

tude de maladies du même genre, qui avaient toutes un ca¬

ractèrecommun,maisqui différaient

beaucoup

sous d'autres rapports et présentaient un grand nombre devariétés remar¬

quables. C'était tantôt une tierce simple et bénignequi se terminait elle-même au bout de quelques accès, et tantôt

une pernicieuse des mieux caractériséesqui menaçait d'une

mortprompte. Entre ces deux extrêmes les nuances ont été très

multipliées,

ainsi que les formes de la maladie; mais, pour mieux fixer les idées surcet objet, je crois devoir ran¬

ger les nombreuses variétés de la fièvre

épidémique

sous

quatre chefs

principaux,

qui formeront dans son histoire autant de divisions naturelles. »

La section première du rapportcomprend les

fièvres inter¬

mittentes

simples

et mérite peu de nous arrêter. Il faut ce¬

pendant remarquer que ces fièvres, rares dans le cours de

l'épidémie,

avaient, dans la plupart descas, une « tendance à

l'opiniâtreté

et qu'il fallait souvent se résoudre à en sus¬

pendre le cours, commesi elles n'eussent pasoffert la même apparencede

bénignité.

»

Dans la troisième partie de son rapport, Coutanceau

dé-— 28

criL les fièvres intermittentes accompagnées d'un symptôme prédominant bien marqué, comme les fièvres

pernicieuses,

mais qui ne paraissent pas mériter tout à faitce nom parce que cesymptôme prédominantest « de sa nature

incapable

de conduire à la mort ».

Coutanceau décrit les deux formes de ces fièvres intermit¬

tentes qu'il observa le plus souvent : la

cardialgique

et la

pleurétique.

11 cite aussiquelquescasd'uneforme

céphalalgi-que«affectantl'un oul'autrecôté de la tète,oumêmelarégion frontale. Dans tous les cas, la

céphalalgie

était très aiguë, lancinanteet quelquefois intolérable. Une douleur vive avait son siège ou fond de l'orbite; les yeux étaient rougeset lar¬

moyants; les malades ne pouvaient supporter l'impression

de la lumière la plus douce, ni le bruit le plus léger; la face était ordinairement rouge et tuméfiée. J'ai vu néanmoins chez une femme très nerveuse une pareille hémicranieet

une pareille exaltation de la sensibilité des nerfs optiqueset acoustiques, accompagnées de la pâleur du visage, de l'af¬

faissement des traits et, en un mot,

dépouillée

de tous les signes de turgescence sanguine locale. »

Cette forme

«méphalalgique»

de la fièvreintermittenten'est autrechose,sansdoute, qu'une névralgielarvée du trijumeau;

on retrouve plus loin un autre exemple de cette névralgie palustre, mais ici la localisation s'est faite au nerfsciatique.

Enfin, la quatrième partie du rapport comprend les

perni¬

cieuses bien caractérisées, c'est à dire celles« dont le symp¬

tômeprédominant devenaiten peu de temps mortel, si l'art

ne venait s'opposer promptement à cette terminaison fu¬

neste. »

Coutanceau eut l'occasion d'observer plusieurs variétés

de

ces fièvres pernicieuses :1a

carditique,

la soporeuse,

\& dy¬

sentérique, Vhépatique,

la

syncopale,

la délirante, la

convul-sive, la

cystique,

la

cardialgique.

Il en cite de nombreuses observations et en fait une description fidèle.

Nous citerons ici tout au long quelques-unes de ces

obser¬

vations.

29

-Intermittente pernicieusesopoceuse (Coutanceau, II).

M. D..., âgé de soixante-deuxans, grand et robuste, autrefois cha¬

noine, avait déjà éprouvé de légères attaques d'apoplexie et en avait étéguéri par des applications desangsues à l'anus. Vers le 15 d'août, il lui survient de nouveau des préliminaires d'apoplexie qui exigèrent deuxapplications de sangsues, à la suite desquelles le maladese trouva bientôt parfaitement rétabli, surtout lorsque

l'usage

des lavementseut contribué àfaire cesser un peu de constipation qui avait eulieu quinze

ou vingt jours aprèscet accident. M. D... ayant fait des courses en villepar untemps très chaud, depuis onze heures du matin jusqu'à

deux heures etdemie, rentre chez lui ets'endort sur son fauteuil d'un sommeil qui fait craindre l'apoplexie. M. Jonquet arrive et,présumant

quecetétat pouvait être une suited'insolation, il administre au malade

un verred'eau très froide qui le rétablit

sur-le-champ

et il lui annonce

en mêmetemps que cette indisposition le jettera probablement dans la fièvre de la saison. En effet,dès le surlendemain vers midi, un légerac¬

cès defièvre se fit sentir, un second accès très simple vint encore au

jouret à l'heure présumée; mais letroisième accès,

toujours

en tierce, futaccompagné d'une affection comateuse, douce néanmoins etsans ron¬

flement, qui remplaça la période du chaud etdura huit heures. Le ma¬

lade,

inquiet

jusquesur la nature deson mal, reconnaissant qu'il ne pouvaitpasse rendrecompte de ce qui s'était passé autour de lui du¬

rant ce troisièmeaccès, futforcéde convenir qu'il avait été pernicieux

comme son médecin l'avait prévu. Lequinquina empêcha le développe¬

mentduquatrième accès et la guérison fut bientôt complète, sous ce

rapportqu'il ne reste aucune traced'affection cérébrale.

Intermittente pernicieuse carditique (Goutanoeau, VIII).

M.

L...,après

lesdeuxaccèsprécurseursordinaires de la pernicieuse,

eutun troisième accès entièrement

dyspnéique

et un quatrième avec

dyspnée

etdouleurs à larate, viscère dont M. D... souffre habituelle¬

ment. Le cinquième accès fut rendu presque nul par l'effet du

quin-— 30

quina. Auhuitièmejour d'une convalescence fort

équivoque,

M. D...

ayantpassé la nuit à donner des soins àMme D... fut repris de safièvre et, dans les accès pernicieux, il fut

frappé

au cœur de ce même senti¬

mentindéfinissable qu'éprouvaitalors son épouse ; ce sentiment étaitsi violent qu'il lui faisaitcraindre d'êtreprêtà expirer. Bientôt, larespi¬

ration et les mouvements volontaires étaientsuspendus etun état coma¬

teux non accompagné de sterteur privait complètement le malade de

l'usage de sessens. M. D... a guéri par le moyen du quinquina ; mais n'ayant jamais consenti à faire un usage assez abondant et assez pro¬

longé dece médicament dont il craignait les effets àcause desa douleur habituelle à la rate, ila euà la fin de l'automne et dans l'hiver suivant plusieurs rechutes de tierce simple.

Tierce cardialgique (Coutanceau, X).

J'habitais àBordeaux laruedes Incurables quej'ai indiquéecomme une de celles l'épidémie apénétré en dernier lieu. Il n'y avait point

eu encore de malades dans cette rue lorsque j'éprouvai, vers le milieu du mois d'août, deux accès de fièvre tierce seulement marqués par du

malaise et tellementlégers que non seulement ils ne m'empêchèrentpas de sortir maisqueje ne me doutai nullementd'avoireulafièvre; cen'est qu'en ypensant depuis queje mesuis convaincu que c'étaient de véri¬

tables accèsd'intermittente. Lecinquième jour à daterdepuis l'invasion

du malaise, ne me doutant encore de rien, ayant encorela langue nette

et après avoir faitla veilleun excellent dîner qui ne m'avait nullement fatigué je fus pris à deux heures après-midi d'un frisson fébrile non

équivoque

etobligé de memettre au lit.

Dans la soirée s'établit la chaleur fébrile et avec elle une cardialgie caractérisée, mais supportable, qui durasans relâche toutela nuit; mon

pouls restaconstamment plein,

développé, fréquent

et régulier comme il l'est toutesles foisquej'ai la fièvre. Le lendemain dimancheaumatin il survint unpeude rémission avec unelégère moiteur, mais non point

une cessation complète de l'accès ; ma langue était devenue

légèrement

muqueuse. M. Jonquet, étant venu me voir, voulut que, sans

prendre

Documents relatifs