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Rendement estimé à partir des composantes (10 épis par carré)

Comparaison du rendement estimé par les

échantillons avec celui estimé par les

composantes

davantage de sens quand nous connaîtrons les rendements réels, à condition de bien exprimer les rendements à 15% d’humidité.

4.2.2 - Composantes du rendement

Le Poids de Mille Grains (PMG), le nombre d’épillets fertiles et le nombre de grains par épi ont été estimés à partir de 10 épis par carré et non pas à partir de la totalité des épis de chaque carré. Les résultats obtenus auraient été plus précis en réalisant ces mesures sur la totalité des épis. Cependant je ne conseille pas de faire ainsi les années suivantes (à moins qu’il y ait une main d’œuvre très abondante) car le travail sur 10 épis par carré a déjà occupé à plein temps deux personnes pendant 3 semaines. Les comptages sur 10 épis par carré provoquent néanmoins certains problèmes. La précision est potentiellement moins importante sur 10 épis que sur la totalité du carré, et ce d’autant plus que le nombre total d’épis par carré est important. La figure 27 compare le rendement estimé à partir de 3 carrés par parcelle avec le rendement estimé à partir des composantes (nombre d’épis/m² x nombre de grains/épis x PMG) sur 10 épis par carré. On obtient une corrélation qui semble plutôt élevée (R²=0,93). Par contre, le coefficient directeur nous indique que le rendement estimé à partir des composantes est en moyenne surestimé de près de 20% par rapport à l’estimation à partir des carrés. On suppose que la probabilité de « piocher » un épi plus gros est plus importante car les gros épis occupent plus de place que les petits. Outre l’imprécision due à la détermination des composantes sur seulement 10 épis par carré, cette différence peut s’expliquer par la méthode de battage. Comme nous l’avons déjà expliqué, nous avons battus les épis récoltés dans les carrés avec une batteuse expérimentale électrique. Avec cette machine, les grains les plus légers risques de ne pas être récupérés. Au contraire, pour les composantes, les épis ont été battus un par un à la main ce qui garantit une perte de grains quasi-nulle. Ces deux éléments permettent selon moi d’expliquer la différence entre les deux estimations du rendement. Cela n’a aucune influence sur le nombre d’épis/m², par contre le nombre de grains/épis et le PMG sont surestimés par rapport aux rendements estimés par les carrés. Même si tout cela doit être pris en compte pour les futures expérimentations la valeur du coefficient de corrélation m’amène à conclure que cela ne change pas grand-chose dans une analyse comparative. Il faudrait tout de même vérifier si ce biais est du même ordre pour chaque variété et/ou pour chaque essai.

4.3 - Perspectives

Certains points pourront être davantage approfondis par la suite. Par exemple, le travail pourrait être plus axé sur l’homogénéité (ou l’hétérogénéité) des différents paramètres

étudiés (rendements, composantes, taille, biomasse en paille). On sait en effet que la structure génétique des variétés-populations est plus hétérogène que celle des variétés-lignées comme le Renan. De même, une variété-population est plus homogène qu’un mélange de variétés-populations comme la Population Dynamique de Florent Mercier. Il serait intéressant de savoir pour chaque paramètre s’il y a une différence en termes d’homogénéité entre les variétés et si oui de quel ordre. L’analyse des résultats nous apporte déjà quelques indices.

La comparaison des résultats de cette année avec ceux de l’année prochaine sera également très instructive. Nous verrons si les différences entre les variétés et/ou les essais pour les différents paramètres restent les mêmes entre les deux années.

Il serait aussi intéressant de comparer la densité de semis avec le nombre de plants à la sortie d’hiver. Cela permettrait d’ajouter une nouvelle composante du rendement : le nombre de grains semés ayant donné un plant à la sortie d’hiver. Ou bien en comparant avec le rendement, on pourrait connaître la quantité de grain récolté par rapport à la quantité de grain semé.

D’une manière générale, il faudra essayer de faire le lien entre les résultats obtenus et les pratiques culturales (successions culturales et itinéraires techniques).

Conclusion

L’expérimentation dont une partie des résultats a été présentée dans ce rapport a permis d’apporter de nouveaux éléments qui seront utiles pour continuer la sélection paysanne de variétés de blés tendres adaptées à une agriculture à faible niveau d’intrants. De plus, la méthode d’« analyse globale » que nous avons utilisée semble pertinente. Bien que les résultats soient plus difficiles à analyser que dans une expérimentation avec un environnement très contrôlé, nous avons en effet pu comparer les variétés étudiées, vérifier des hypothèses et avancer dans nos connaissances.

En ce qui concerne le rendement en grain, l’hypothèse 1 semble en partie vérifiée. Dans nos essais, le rendement de la variété moderne n’est pas statistiquement différent de celui des deux variétés paysannes dans les terres à faibles potentiel. Il est par contre supérieur dans les terres à fort potentiel. Les variétés paysannes semblent donc valoriser comparativement mieux les terres pauvres. L’hypothèse 2 se vérifie elle aussi dans nos essais : le rendement de la variété moderne varie davantage d’un endroit à l’autre que celui des variétés paysannes. Cela ne signifie pas nécessaire que leur rendement sera plus stable dans le temps que celui de la variété moderne mais le laisse fortement supposer. Au contraire l’hypothèse 3 n’a pas pu être confirmée. La variation de la taille de la variété moderne ramenée à sa hauteur n’est pas systématiquement plus importante que celle des deux variétés paysannes. C’est par contre le cas pour la variation en valeur absolue mais cela s’explique par la moindre taille de la variété moderne. En outre, des résultats d’un ordre plus descriptifs ont été obtenus. Le rendement de la variété moderne, supérieur en moyenne (sur l’ensemble des essais) à celle des variétés paysannes, s’explique par le nombre de grains par épillet et par le Poids de Mille Grains mais pas par le nombre d’épis par m² ni par le nombre d’épillets par épi. En ce qui concerne le rendement en paille, il est supérieur pour les variétés paysannes de plus de 60% par rapport à la variété moderne.

Cette expérimentation a ainsi permis d’avancer dans nos connaissances agronomiques de deux variétés paysannes identifiées comme intéressantes par les paysans pour une agriculture à faible niveau d’intrant et la fabrication de pain au levain. Des tests de panification accompagnés de dégustations (tests organoleptiques) sont prévus dans la suite du projet afin de comparer ces variétés du point de vue de la boulange artisanale. Le volet agronomique n’est cependant pas terminé. Une répétition de notre expérimentation permettra d’ajouter une dimension temporelle à l’analyse. Plus globalement ces résultats sont encourageants pour la sélection participative du blé qui semble sur la bonne voie.

Bibliographie

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