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Matériel et méthode

2. Échange sur le concept de l'estime de soi  Définition de l'estime de so

L'estime de soi était un concept que les participants semblaient avoir des difficultés à définir. Ils marquaient souvent un temps de pause, de réflexion.

Des questions supplémentaires étaient parfois nécessaires avant qu'ils s'hasardent dans une définition.

Ils faisaient, au cours de l'entretien, l'évaluation de leur estime d'eux : "Oh je m'estime bien." ;

"Disons que pour moi l'estime de soi...je l'ai pas." ; "Ce que je veux être, je le suis.".

La description de soi semblait plus difficile pour les personnes avec une faible estime d'eux :

"J'en sais rien. J'en sais rien. Vous pourriez peut être demander à mes amis, peut être mais moi j'pourrai...je sais pas. J'peux pas me définir." .

Les définitions énoncées de l'estime de soi correspondaient à chaque fois à une composante particulière de l'estime de soi :

Pour la majorité des participants, l'estime de soi correspondait à l'amour de soi : "Moi je

La fierté de soi et de ses actes y était souvent associée : "Jamais je, je vais dire quelque chose

de positif sur ce que j’ai fait." ; "J’ai été directrice d’un groupe scolaire, j’me voyais bien. J’étais sympa et tout. Ouai… Huum… Non c’est bien je trouve. C’est bien.".

Pour d'autre, l'estime de soi passait pas l'affirmation de soi : "Bah l‘estime de soi, c’est me

dire, je fais ce que j’ai envie de faire. Je me fais pas influencer, je… Voilà, je fais ce que je veux.".

Certains participants définissaient l'estime de soi comme l'acceptation de la vision de soi : "Je

suis en harmonie avec moi même." ; "Je suis comme je suis. Et je ne cherche pas à être quelqu’un d’autre, à paraître quelqu’un d’autre…".

Une personne se décrivait comme "une battante". C'est cette croyance en elle qui lui permettait de bien s'estimer : "Oui j’suis une battante, donc j’me laisserai pas aller. C’est

dans ma nature en fait.".

Une participante assimilait l'estime de soi à la confiance en soi : "Si je fais quelque chose, des

fois j'suis pas sûre donc je pense que j'ai pas d'estime de moi.".

L'estime de soi était parfois définie comme l'image de soi donnée aux autres : "Bah l’estime

de soi, c’est paraître, c’est…" ; "Montrer qu’on est là, que tout va bien quoi. Donner une bonne vision de ma personne.".

En définissant l'estime de soi, chaque participant nous expliquait quelle composante de l'estime de soi était importante pour lui. Celle sur laquelle, il se basait pour auto-évaluer leur estime de lui.

 Développement et équilibre de l'estime de soi

Une seule personne évoquait la construction du socle de l'estime de soi dans l'enfance.

Elle identifiait son manque d'estime d'elle à la nécessité de toujours devoir prouver sa valeur après son immigration en France à l'âge de 8 ans : "Et du coup ça m’est resté même

maintenant. Même maintenant." ; "Il y a des choses qui peuvent venir de loin comme ça.".

s'améliorer : "- Qu’est-ce qui fait que vous pourriez mieux vous estimer ? - Je vous dis

franchement, je vois rien.".

Les réussites personnelles amélioraient peu leur estime de soi : "Je l’ai eu mais...c’est pas

pour ça que j’avais une meilleure estime de moi-même.".

Un mieux être était parfois décrit : "- Ça a joué sur votre moral le stage ? - Oui. Oui parce

que j’ai rencontré des amis.". Sans qu'il y ait de modifications de l'estime de soi globale.

Au contraire, ceux qui s’estimaient mieux profitaient de différentes occasions de vie pour renforcer leur estime de soi : "Disons que tout ce qui ne tue pas, rend plus fort.".

Tous les participants s'accordaient à dire que certains événements de vie pouvaient affecter leur estime de soi.

L'arrivée d'une maladie grave était mentionnée par la majorité d’entre eux : "J’aurai moins

d’estime de moi si par exemple, j’avais une maladie.".

Les personnes de plus de 80 ans mentionnaient systématiquement la dépendance comme source de moins bonne estime de soi. Quelle soit secondaire au vieillissement physiologique

"Ça change beaucoup de choses quand on arrive à cet âge là vous savez.", aux troubles

cognitifs ou à une diminution des capacités physiques : "Alors, tant que je marche, que j’ai

ma tête. Faut pas non plus que je déconne, que je dise n’importe quoi. Ça c’est important. Oui c’est ça, c’est important. Me déplacer, parler correctement. Hum."

Les troubles psychiques influençaient l'estime de soi : "Je m’estime pas. Est-ce que ça vient

de ma dépression, est-ce que ça…c’est ça...".

Les conflits familiaux avaient une répercussion sur l'estime de soi : "Ça m’a un peu pourri les

relations avec ma sœur et… Parce qu’avant, j’allais beaucoup plus de l’avant."

Le décès de proches était identifié par certains comme la cause d'une mauvaise ou moins bonne estime de soi : "J’ai eu des chocs dans la vie c’est sûr que… J’ai eu le décès de mon

père, le décès de mon demi-frère, de ma demi-sœur, tout ça. C’est vrai que tout ça, ça m’a pas arrangé…".

Les ruptures sentimentales faisaient également parties des événements ayant un impact sur l'estime de soi : "C’est toujours là, c’est toujours là et c’est trop douloureux.".

Tous les participants identifiaient deux besoins nourrissant conjointement l'estime de soi : le sentiment d'être aimé et le sentiment d'être compétent.

La satisfaction du besoin d'être aimé était réalisé par : le soutien des proches "J’ai mon mari.

Heureusement, j’ai mon mari." ; les rencontres sentimentales "On se voit, pas tous les jours mais presque." ; les rencontres amicales "On était un groupe d’une dizaine de personnes et on est resté amis." ; le partage d'activités sociales "Mais ce qui me manque c’est d’aller au restaurant. De trouver des gens à qui parler. Je suis un peu trop seule là." et l'appartenance à

un groupe "C’est le groupe qui m’a aidé.".

Le regard des autres avait une influence importante sur leur estime de soi : "Y’a pas un qui

jugeait l’autre donc ça s’est fait tout simplement." ; "« Oh la pauvre, elle a ci, elle a ça ». Non. Ça, ça ne me plairait pas.".

De la même manière, la modification de leur image corporelle se répercutait sur leur estime de soi : "Premièrement c’est physique, parce que quand j’ai pris du poids ça m’a foutu voilà."

Le sentiment d'être compétent passait par la réussite des objectifs fixés par chacun ou imposés par des événements intercurrents extérieurs à soi : "Ça a toujours réussi. Ça toujours été bien,

hein." ; "Vous allez jusqu’au bout. Bon bah voilà, j’me suis battue, j’ai fait ce qui fallait point barre.".

Le sentiment d'utilité participait à la perception de compétence : "- Qu’est ce que ça vous

apporte pour vous de donner des conseils comme ça ? - Bah moi, ça me fait du bien !".