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PROPOSITIONS POUR UNE MÉTHODE D'ANALYSE DE L'INTONATION EN PAROLE SPONTANÉE

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00230415

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00230415

Submitted on 1 Jan 1990

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PROPOSITIONS POUR UNE MÉTHODE D’ANALYSE DE L’INTONATION EN PAROLE

SPONTANÉE

I. Guaitella

To cite this version:

I. Guaitella. PROPOSITIONS POUR UNE MÉTHODE D’ANALYSE DE L’INTONATION EN PAROLE SPONTANÉE. Journal de Physique Colloques, 1990, 51 (C2), pp.C2-515-C2-518.

�10.1051/jphyscol:19902121�. �jpa-00230415�

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Colloque C2, supplément au n°2, Tome 51, Février 1990 C2-515 1er Congrès Français d'Acoustique 1990

PROPOSITIONS POUR UNE MÉTHODE D'ANALYSE DE L'INTONATION EN PAROLE SPONTANÉE

I. GUAÏTELLA

Institut de Phonétique, Alx-en-Provence, France RESUME

L'approche des méthodes traditionnelles en prosodie ne permet pas de rendre compte de l'intonation de la. parole spontanée. Nous envisageons les c a u s e s de cette incapac ité, et nous proposons une perspective phonologique devant nous permettre d'appréhender dans leur totalité les phénomènes intonatifs inhérents à la parole spontanée.

ABSTRACT

The trad it tonal methods of studying prosody don't permit to give an a c c o u n t of the lntonatton of s p o n t a n e o u s speech. Ve try to explain the c a u s e s of this tnabiltty an4 ve expose a phonological perspective vhich may permit to apprehend in their totality the intonat tve phenomenons inherent

in spontaneous speech.

INTRODUCTION

Une grande partie des études en prosodie se contente de l'analyse de corpus de phrases lues en situation expér irsentale. Lorsqu'on essaie d'analyser, des corpus de parole spontanée à l'aide de ces méthodes, on se heurte à certaines difficultés.

I- IMCOMPATIBILITE ENTRE LES METHODOLOGIES CLASSIQUES ET L'ETUDE DE LA PAROLE

"Cette incompatibilité entre, d'une part, les méthodes déterminées par la lecture, et, d'autre part, l'étude effective de la parole peut s'expliquer à travers trois aspects:

1.1- La nature différente des réalisations prosodiques en lecture et en parole spontanée

Le paramètre de fréquence fondamentale est utilisé de façon différente par le locuteur lorsqu'il est en train de parler ou lorsqu'il est en train de lire des phrases en situation expérimentale. La lecture en situation expérimentale tend vers une utilisation "neutre" de la mélodie, alors qu'en parole spontanée, le locuteur laisse transparaître à travers ce paramètre, son état émotionel (par exemple manifestation de la joie) et sa situation psycho-sociologique (expression de la politesse...). En parole spontanée, on ne peut espérer trouver de neutralité émotionelle.

1.2- L'influence de la syntaxe

Les méthodes d'analyse de la fréquence fondamentale de la parole sous-entendent traditionnellement une relation avec le niveau syntaxique.

En effet, plutôt que de dégager des unités au niveau prosodique, ces méthodes préfèrent dégager ces unités syntaxiques et envisager ensuite leurs éventuelles correspondances avec des phénomènes au niveau prosodique.

Or, puisque les méthodes en question analysent la lecture, elles se basent sur une syntaxe de l'écrit (Guaïtella 1989b). Les études portant sur la syntaxe de la parole spontanée montrent les divergences qui existent entre ce type de syntaxe et celle de l'écrit (Blanche-Benveniste et Jeanjean

1987). Analyser la parole spontanée avec une syntaxe de l'écrit amènerait à réduire et à supprimer un grand nombre de phénomènes existant en parole spontanée et n'ayant aucune pertinence à l'écrit (par exemple les hésitation).

1.3- La différence entre les modes de production

La lecture oralisée et la parole spontanée peuvent être considérées comme deux différents "modes de production" de l'oral. La lecture sous-entend la perception de structures graphiques et la tentative de restitution de celles-ci sous une forme oralisée, alors que la parole spontanée correspond à un processus de conceptualisation et d'oralisation quasi-simultanées. Nous pouvons avancer l'hypothèse que cette différence dans le mode de production conditionne les réalisations prosodiques (Guaïtella 1983a,b). L'expérience de I.Fonagy et J.Fonagy (1933) concernant la relecture de textes spontanés met bien en évidence cette différence fondamentale.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:19902121

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COLLOQUE DE PHYSIQUE

II- PROPOSITIONS POUR UNE NOUVELLE HETHODûLOGIE II. 1- Corpus

Nos analyses portent sur trois corpus d'interview proches du monologue, pour lesquels nous considérons uniquement le discours de l'intervie'wé. Il s'agit de deux interviews télévisées, et d'une interview réalisée en chambre sourde.

Pour la segmentation syllabique et l'analyse prosodique, nous avons utilisé un logiciel de traitement du signal implanté sur un mini- ordinateur Hasscomp ainsi que des tracés oscillographiques obtenus à l'aide d'un inscripteur à jet d'encre Oscillomink.

II. 2- Méthode

Nous proposons de partir de l'analyse systématique des variations de fréquence .fondamentale, sans tenir compte, &ans un premier tenps, du niveau verbal et syntaxique, afin de déterminer àes groupements prosodico- rythmiques dans lesquels s'intégreront les composants textuels du dtscours.

Notre méthode s e base sur le principe sutvant: la segmentation du continuum de FO se fait en fonction des changements de drrectlon àe la pente. La segmentation syllabique intervient parallélement sans influencer cette première segmentation. Ncus Fouvons a i n s ~ avoir plusieurs v a r i a t ~ o n s de pente sur une m6me syllabe, ou plusleurs syllabes pour une ~ é z e

variation mélodique.

ex:[

...

1 i l y a les maladtes[.. - 1

I

II. 3- Perspective phonoloniaue 11.3.1- L e modele d e Ph. Martin

La perspective phonologique en prosodie, mise en évidence par Pn.

Martin (1982, 19831, nous semble intéressante pour l'analyse de la parole spontanée.

Cette perspective permet de considérer la prosodie conne un système autonome composé de traits décrits d'un point de vue acoustique, et de règles d'apparition de ces traits.

Pourtant, paradoxalement, le i@od&le àe Ph.Martin rend conipte essentiellement des spécificités liées à . l a lecture. Ceci se manifeste à

travers le concept de "sélection à droite". En effet, en lecture, pour des raisons de perception visuelle, le locuteur appréhende d'emblée 1â totalité, ou, du moins, une part importante, de la phrase qu'il va lire. EL ayant ainsi pris connaissance de celle-ci, le locutear va proàuire une réalisation prosodique, élaborée en fonctioa du contour qui termizera ia phrase. En parole spontanée, meme lorsque le locuteur prévoit ce qu'il va dire, +il n'est jamais à l'abri d'une improvisation au moment où i l parle.

En conséquence, nous pensons que le système prosodique en parole spontante ne s e détermine pas en fonction S'une sélection à droite, nais Z'une sélection à gauche des contours intonatifs. Les réalisations prosodiques se structurent plus en fonction de ce qui a été dit, que de ce qui v& être dit.

II. 3.2- L e modPle phonologique en parole çponzar?ee

Nous décrivons le modèle phonologique de la prosodie spcntanée selon deux oppositions binaires: montant/descendant et anplehon-ample.

Le trait "non-ample" correspond aux éléments atones, non accentués, du discours:

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ce contour n'est pas "autonome", i l doit nécessairement se conclure sur la réalisation d'un contour ample.

ex:C...I un un nid C...I

-

contour non-ample et descendant:

i l peut s'achever sur la réalisation d'un contour accentué, mais il. peut aussi etre .autonome

ex:[

...

1 et C...] (hésitation)

48 sa

Le trait ample correspond aux éléments toniques, accentués, du discours.

-

contour ample et montant

-

contour ample et descendant ex:[...] de joie et de drame C...]

A travers l'exemple suivant nous allons tenter de décrire le fonctionnement global du système. Dans cet exemple, dans un premier temps, le locuteur émet un énoncé, et, dans un deuxième temps, i l réftère ce propos de façon plus "expressive", c'est-à-àlre, en insistant afin de mettre en relief ce qu'il vient de dire.

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COLLOQUE DE PHYSIQUE

ex: [ . . . 3 et i l l'a mis en verlan et i l l'a mis en verlan[

...

3

On voit dans la prezi&ïe partie, l'utiiisaticn:

-du contour non-ample Lescendant sur la partie non âcceztr2e Zc discours

-du contour ample motant sur les segments accentués, et dans la deuxiènies partie,

-du contour non-ample montant précedant le contour anpie moztaxt -du contour ample Lescendant qui, en suivant le contîtr ample montant, rend l'ensemble plus expressif

CONCLUSION

Une méthode de description phonologique en traits prccsCicues permet d'expliquer un certain fcnctionnement des Cnoncés ez -aro!e spontanée, sans passer par une azaiyse textuelle et syztaxique. Cependant il serait nécessaire de Farvenir d la definitic2 pr&cisZ

-

i é s c~rrSlat.5 acoustiques et physiologiques ce ces traits. Ln outre, il est cczcevab!r que d'rutres traits puissez; Str2 déterminés, concernant yar r : i e ï > l e :a

forme de la courbe.

REFEREHCES

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GUAITELLA I., 1989(a), "VariaSilit6 dans la rCalisatioc Ces cansours mélodiques: cas Ce la structure syntaxique é n u ~ é r a t i v e " , ~ S C £ S olti

s@minafre "Varjabil!tS et spécificit@ d s s l o c ü t s ü ~ s " , S . 1 . 3 . X . Lum i n y

GUAITELLA 1 . . 1989(b), "ProSlénes liés B une analyse comparative Ce la prosodie en lectxre e t en paroie spontanée", îrsv&ü:i d e l'Institut d e PhonBtique d t A ! x 13

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Références

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