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Étude comparative entre les prévisions des théories du transport dans les fluides denses et les valeurs expérimentales de la conductivité thermique des gaz rares

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00207294

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00207294

Submitted on 1 Jan 1972

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Étude comparative entre les prévisions des théories du transport dans les fluides denses et les valeurs

expérimentales de la conductivité thermique des gaz rares

R. Tufeu, J. Kieffer

To cite this version:

R. Tufeu, J. Kieffer. Étude comparative entre les prévisions des théories du transport dans les fluides

denses et les valeurs expérimentales de la conductivité thermique des gaz rares. Journal de Physique,

1972, 33 (7), pp.673-680. �10.1051/jphys:01972003307067300�. �jpa-00207294�

(2)

ÉTUDE COMPARATIVE

ENTRE LES PRÉVISIONS DES THÉORIES DU TRANSPORT

DANS LES FLUIDES DENSES ET LES VALEURS EXPÉRIMENTALES

DE LA CONDUCTIVITÉ THERMIQUE DES GAZ RARES

R. TUFEU et J. KIEFFER

Laboratoire des Hautes Pressions

CNRS,

92-Bellevue

(France) (Reçu

le 20

janvier 1972)

Résumé. 2014 On rappelle les hypothèses fondamentales qui sont à la base des plus récentes théories

du transport dans les fluides denses. Ces théories sont essentiellement celles de Rice et Allnatt (RA),

de Prigogine, Nicolis et Misguich (PNM), et de Allen et Cole (AC). Dans ces développements théoriques, il apparaît cependant assez difficile de rattacher les hypothèses introduites à des considé- rations physiques précises, et le meilleur moyen de juger de la validité des théories reste encore la

comparaison avec l’expérience. C’est le but principal du présent article dans le cas particulier de la

conductivité thermique. Il apparaît que les prévisions théoriques, tout en étant assez satisfaisantes

sur certains points, sont encore loin de représenter intégralement la réalité expérimentale, et que l’effort théorique doit être poursuivi.

Abstract. 2014 In this paper one looks at the main assumptions used in the most recent formula- tions of transport theories in dense fluids. In these theories (Rice and Allnatt, Prigogine, Nicolis and

Misguich, Allen and Cole) it is rather difficult to attach a precise physical meaning to the various

assumptions introduced and, as a consequence, the quantitative importance they may have is unknown. Hence, the best test of the validity of these theories is to compare them to available expe- rimental data. Such is the primary purpose of the present paper in the particular case of thermal conductivity. It is concluded that the theoretical expectations, although acceptable in certain cir- cumstances, do not give a really satisfactory account of all the available experimental data and

further theoretical refinment is needed.

Classification Physics abstracts :

14-00, 14-85

Plusieurs théories du transport dans les fluides denses

(densités

de l’ordre de celles des

liquides)

ont

été

développées

ces dernières années à

partir

des

principes généraux

de la

mécanique statistique.

Partant des

équations statistiques

exactes

(trop géné-

rales pour être

résolues),

et moyennant un certain nombre

d’hypothèses,

toutes ces théories ont en

commun le souci d’aboutir à des

équations

dites

cinétiques qui

décrivent aussi fidèlement que

possible

les aspects fondamentaux des mécanismes dans un

fluide

dense,

tout en prenant une structure mathé-

matique

suffisamment

simple

pour être résolues. Les théories diffèrent à la fois par leur

façon

de traiter

l’équation

de Liouville

(point

de

départ commun)

et par les modèles

particuliers adoptés

pour décrire

le fluide dense. C’est à ce dernier stade que l’intuition

physique prend

toute son

importance ;

il est assez

difficile d’estimer

l’importance quantitative

des

réper-

cussions que peut avoir telle ou telle

hypothèse simpli- ficatrice,

et la meilleure

façon

de se rendre compte de

l’aptitude

d’une théorie à

représenter

la réalité

phy- sique

reste de comparer ses

prévisions

aux résultats

fournis par

l’expérience.

C’est ce que nous nous

proposons de faire dans le

présent

travail dans le cas

particulier

de la conductivité

thermique

en utilisant

des données

expérimentales

obtenues par un des

signataires [1],

et par d’autre auteurs.

Nous commencerons par

rappeler

les traits essentiels

des théories en

question.

I. Généralités. - La théorie

phénoménologique

des

phénomènes

de transport dans les fluides réels donne le tenseur de

pression

et le flux de chaleur sous la forme :

Les deux coefficients de

viscosité il (de cisaillement)

et x

(volumétrique),

ainsi que le coefficient de conduc- tivité

thermique Â,

sont des fonctions de la

tempéra-

ture et de la

pression hydrostatique

p

(ou

de la

densité).

Les

expressions (I) s’appliquent

aussi

longtemps

que les

gradients présents

dans le fluide sont assez faibles

pour que le fluide évolue selon les lois du transport linéaire. Si nous voulons avoir une connaissance

plus approfondie

des coefficients de

transport

et savoir comment, en ultime ressort, ils sont déterminés par les forces

intermoléculaires,

nous devons nous tourner

vers la théorie moléculaire des fluides.

Cette dernière donne

[2],

dans

l’hypothèse

habituelle

d’un

potentiel

d’interaction par

paires

additives

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003307067300

(3)

674

pour à et q les

expressions :

Dans ces

équations,f(l) etf(2)

sont les fonctions de distribution d’ordre 1 et 2 obtenues par

intégration simple

de la fonction de distribution d’ordre

N, f (’),

sur les coordonnées r et p de toutes les

particules,

sauf 1 et 2

respectivement.

On

distingue,

dans

l’expression

des

flux,

une part

cinétique (Qk

et

qk),

et une part d’interaction

(ou potentielle) (0: y

et

qv).

Comme le montrent les expres- sions

(II),

la

première

résulte de ce que la

quantité

de mouvement p d’une molécule est

généralement

différente de la

quantité

de mouvement mv moyenne du fluide au même

endroit ;

la seconde est la consé- quence directe de l’action

qu’exerce

sur la molécule

une autre molécule située à la distance R.

La contribution

cinétique

à û et q est entièrement déterminée par la fonction de distribution d’ordre

un

f(l)(r, p) ;

ceci est une

propriété

absolument

géné-

rale et

indépendante

de toute

hypothèse,

le transport

cinétique

étant un mécanisme essentiellement monomo-

léculaire. La définition du transport par

interaction,

par la fonction de distribution d’ordre

deux,

est, par contre, la

conséquence

de

l’adoption

du

potentiel

de

paires

additives.

Afin de

pouvoir

calculer les

grandeurs û

et q

prévues

par la théorie

moléculaire,

il est donc nécessaire de connaître les fonctions de distribution

1(1)

et

f (2)

à introduire dans

(II).

Pour

pouvoir

ensuite identifier les coefficients

phénoménologiques qui figurent

dans

(I)

il faut encore que

f (1)

et

1(2)

soient connues comme

fonctions linéaires des

gradients qui figurent

dans

(I).

C’est le résultat

auquel

conduit la méthode de réso- lution de

Chapman

et

Enskog [3].

Les

équations

exactes satisfaites par les fonctions de distribution sont connues,

qu’il s’agisse

de

l’équation

de

Liouville elle-même pour

f(N),

de la hiérarchie

d’équa-

tions

couplées qu’on

en déduit par des

intégrations

successives sur un nombre croissant de molécules

(hiérarchie YBGBK).

Sont

également

connues les

équations auxquelles

satisfont les coeflicients de

f(N) développée

en séries de fonctions propres de

l’opérateur

de Liouville du

système

d’ordre zéro (théorie de

Prigogine).

Mais ces

équations rigoureuses

étant

insolubles,

le véritable

problème

est d’avoir des

équations

pour

les f,

assez

générales

pour tenir compte de la réalité

physique,

et

cependant

assez

simples

pour

qu’on puisse

les résoudre. C’est le cas de

l’équa-

tion de Boltzmann pour les gaz dilués. Aux fortes densités

(liquide

et fluide

supercritique

du même ordre de

densité),

un certain nombre de théories ont été élaborées ces dernières

années ; l’objet principal

du

présent

travail est de confronter les

prévisions

de ces

théories avec les résultats

expérimentaux

obtenus en

particulier

par un des auteurs

[1] ]

sur la conductivité

thermique

des gaz rares à

pression

élevée.

II. Théories

développées

à

partir

de la hiérarchie YBGBK. - Un

premier

effort a consisté à rendre

indépendantes

les deux dernières

équations

de la

hiérarchie YBGBK. Il

s’agit

de

transformer,

par des

approximations appropriées,

les

intégrales

d’in-

teraction

qui figurent

dans ces

équations,

à savoir :

et

Kirkwood

[4]

est à

l’origine

de ces recherches. En

analysant

la nature de l’influence que

subit,

de la part de son

environnement,

une molécule ou un

couple

de

molécules

plongés

dans un fluide

dense,

il aboutit à

deux conclusions :

. Kirkwood suppose d’une part que, pour

l’essentiel,

une molécule

(ou

une

paire

de

molécules)

subit dans

un fluide dense de la part du milieu ambiant une

action du type

brownien ;

en d’autres termes, sous l’action du

champ

de force

rapidement fluctuant,

sa

(4)

quantité

de mouvement subit des variations

quasi

continues et de très faible

amplitude.

L’effet des

collisions « dures provoquant de fortes variations de la

quantité

de mouvement est délibérément

ignoré.

e D’autre part, la durée i introduite pour moyen-

ner

temporellement

les fonctions de distribution existe. Elle est

longue

par rapport à l’intervalle de temps

pendant lequel

existe une corrélation non nulle entre la force intermoléculaire totale

agissant

sur la

molécule

(ou

le groupe de

molécules)

au début de cet

intervalle de temps, et la force

agissant

sur cette même

molécule à la fin de cet intervalle de temps. En

fait,

i

est

pris égal

à la somme du temps de collision de la molécule et du temps

pendant lequel

la molécule subit le mouvement brownien.

Cette

description,

admise comme

hypothèse

de

travail,

il est

possible

de ramener les termes d’interac-

tion

(III)

à la forme voulue et d’obtenir pour

1(1)

et

1(2)

des

équations cinétiques

dans

lesquelles

l’effet

ambiant est

représenté

par une force «moyenne»

et un

opérateur

différentiel du type Fokker-Planck.

Une dernière

simplification

consiste à

donner,

dans les deux

équations,

à

l’opérateur

Fokker-Planck la forme avec constante de

friction j

à

laquelle

conduit

la théorie

phénoménologique

du mouvement brownien

(équation

de

Langevin)

et à

prendre

la même valeur

de cette constante dans les deux

équations.

Cette

simplification

a des

conséquences physiques

assez

importantes

sur

lesquelles

nous reviendrons. En

principe,

la théorie kirkwoodienne permet d’évaluer la valeur de cette constante à

partir

du

potentiel moléculaire ;

mais en

pratique,

on en est réduit à

utiliser des valeurs tirées de

l’expérience (à partir

du

coefficient de

diffusion, grâce

à la relation

d’Einstein)

ou à considérer la limite

de ç

dans

l’approximation

dite

de «

trajectoire

linéaire ».

En

fait,

il est difficile d’admettre que, même dans un

fluide

dense,

l’effet collectif de l’environnement est tellement

prépondérant, qu’il

suffit à décrire correcte-

ment l’influence totale attractive et

répulsive

subie

par une molécule ou par un

couple. L’hypothèse

peut

paraître

d’autant

plus

audacieuse

qu’elle

est à

l’opposé

de l’ancienne théorie

d’Enskog [5] qui,

au

contraire,

réduit l’ensemble des interactions à des collisions binaires entre

sphères rigides

de dimensions

finies ;

cette

théorie,

comme on le

sait,

conduit dans certaines conditions à des

prévisions

assez bonnes

[6],

Rice et

Allnatt

[7]

ont

essayé

de remédier à cet inconvénient de la théorie kirkwoodienne. Ces auteurs conservent la totalité des vues de Kirkwood quant à l’effet collectif de l’environnement. Mais ils

ajoutent

un effet

répulsif supplémentaire

à court rayon d’action schématisé par des collisions entre

sphères

dures de rayon USR- Une

hypothèse indispensable,

assez

largement justifiée

par les auteurs, est que l’action collective et la

répul-

sion à court rayon d’action sont entièrement indé-

pendantes.

Rice et

Allnatt, analysant

dans ces condi-

tions les termes d’interaction

(III),

aboutissent ainsi

à des

équations cinétiques

pour

f (’)

et

f (2)

dans

lesquelles

l’influence du milieu ambiant est

exprimée

par deux termes : un terme collisionnel du type

Enskog

et un terme collectif

(ne

tenant compte, par différence avec

Kirkwood,

que des

répulsions

à

moyenne distance et de toutes les

attractions) composés

d’une force moyenne et d’un

opérateur

de Fokker-

Planck. Afin de donner aux

équations

une forme

quantitativement utilisable, l’opérateur

Fokker-Planck est à nouveau dans les deux

équations,

réduit à sa

forme

simple

avec une même constante de friction.

Cette constante est

cependant

différente de celle de

Kirkwood,

n’étant déterminée que par la

partie

« douce » du

potentiel.

Rice et Allnatt insistent

beaucoup

sur la

signification physique qu’il

faut attacher au fait de substituer dans

l’équation

pour

f(2)

à

l’opérateur

Fokker-Planck exact une

expression simplifiée

avec constante de

friction : cela revient tout

simplement

à

ignorer

le rôle

que

jouent

dans la définition de cet

opérateur

les

distorsions

spatiales (en

d’autres termes, l’écart entre la fonction de distribution radiale exacte et sa valeur

d’équilibre).

Rice et Allnatt essaient de remédier à cette faiblesse de la théorie de la manière suivante : dans une

première étape,

ils trouvent une

solution f(2)

de leur

équation cinétique

sous une forme

figure,

en

facteur,

la fonction de distribution radiale

d’équi-

libre. Puis ils substituent à cette dernière une valeur

plus appropriée qui

tient compte des

distorsions ;

cette valeur

correspond

à la solution d’une

équation

de Smoluchowski

(1).

Rice et Allnatt obtiennent en fin de compte des solutions

f (’)

et

f (2)

en fonction de

grad

T et des

dérivées de la vitesse v

qu’ils

utilisent dans

(II)

pour évaluer à et q. La

comparaison

avec

(I)

leur permet enfin d’aboutir à

l’expression

moléculaire des coeffi- cients de transport propre à leur théorie : on y recon- naît naturellement

l’apport cinétique

et

l’apport potentiel (d’interaction) ;

ce

dernier,

comme consé-

quence de la

séparation

de l’influence ambiante en

partie

violemment

répulsive

et en

partie collective,

est scindé en ses deux

parties correspondantes.

Les

résultats

quantitatifs auxquels

ils aboutissent font

apparaître l’importance

de la correction de distorsion introduite de

façon indépendante,

inconsistante et

supplémentaire

dans leur théorie

[9].

III. Théories basées sur les

développements

formels

de

Prigogine [10], [11].

- D’autres tentatives pour construire une théorie de transport pour les fluides

(1) En fait, ils obtiennent cette équation directrice de g par

projection de celle de 1(2) sur l’espace de configuration ; mais

comme le signale Misguich [8], on comprend mal comment un

effet supprimé d’une équation pourrait ensuite être récupéré

de manière logique satisfaisante à partir d’une équation tirée

de celle d’où il est absent. Il faut, en fait, envisager la correction

sur g comme une démarche indépendante supplémentaire afin

de serrer de plus près la réalité. Misguich a d’ailleurs récemment amélioré l’aspect formel de la théorie de Rice et Allnatt [8].

(5)

676

denses prennent pour

point

de

départ

les

équations cinétiques générales

établies par

Prigogine

et ses

collaborateurs.

Développant

la fonction de distribu- tion d’ordre

maximalf (’)

en série de fonctions propres de

l’opérateur

de Liouville non

perturbé,

on arrive

dans un

premier

temps à des

équations cinétiques qui

ne portent pas sur les fonctions de distribution propre-

ment

dites,

mais sur les coefficients du

développement.

L’opérateur

de Liouville d’interaction

joue,

dans ces

équations,

un rôle

prépondérant ; l’analogie

avec la

théorie des

perturbations

de Dirac en

mécanique quantique

est

grande :

dans les deux cas, les interac- tions induisent des transitions entre états du

système,

et les

équations cinétiques

commandent l’évolution de ces transitions au cours du temps.

Le

système complet

des

équations

exactes de

Prigogine

est nécessairement

équivalent

à la hiérar-

chie YBGBK

(elle-même équivalente

à

l’équation

de Liouville

unique

ou encore aux

équations

de base

de la

mécanique classique).

On peut, d’autre pait,

toujours

déduire

de/

les

fonctions de distribution d’ordre

inférieur,

en inté- grant sur les coordonnées et les

quantités

de mouve-

ment d’un certain nombre de

particules.

Partant du

développement

en série de

/*

on obtient ainsi les

développements correspondants

pour les fonctions

d’ordre

inférieur, développements qui

sont

beaucoup plus simples.

Pour la fonction d’ordre un, on aboutit à une série de la forme

Pour

f(2)(rl,

r2, pi, P2,

t)

le

développement

est ana-

logue,

mais porte sur deux vecteurs d’onde

k,

et

k2.

Les

équations cinétiques

relatives aux coefficients de ces

développements

se déduisent de celles

qui

commandent les coefficients du

développement def .

Par transformation de

Fourier,

on retourne aux

équations

d’évolution

pour f(l) etf .

A nouveau, le

problème

est, bien

entendu,

d’aboutir

à des

équations qu’on puisse

résoudre en faisant les

hypothèses appropriées.

A cet

effet, Prigogine

et ses

collaborateurs ont

développé

une

technique

très

particulière (à

nouveau

inspirée

par une méthode bien

connue en

mécanique quantique,

celle des

diagrammes

de

Feynman) qui

leur permet

d’analyser

les différents types d’interaction et d’estimer leur

importance

res-

pective

en fonction du

système

considéré.

Dans le cas

particulier

du fluide en

régime hydro- dynamique (t

--+

oo)

et permanent, on aboutit aux deux

équations

suivantes :

où e est un terme de

champ

moyen du type

Vlassov, IF(i, 0)

est

l’opérateur asymptotique

de

collision,

et

C(a, fi 1 N)

est

l’opérateur

d’interaction.

On voit en

particulier qu’ici 1(2)(ex,f3)

est donné

comme fonctionnelle de

f (’).

Ainsi est confirmée

incidemment une

hypothèse déjà

ancienne de

Bogo-

liubov

[12].

Les deux théories concrètes construites à ce

jour

à

partir

des

conceptions

de

Prigogine,

celle de

Prigogine,

Nicolis et

Misguich (PNM)

d’une part

[13], [14], [15],

celle d’Allen et Cole

(AC)

d’autre part

[16], consistent,

pour l’essentiel en l’élaboration de formes

particulières d’éq. (IV) jugées appropriées

pour l’étude des fluides denses. Dans un récent

travail,

Allen

[17]

a

présenté

une étude

comparative

des deux

théories,

en même temps que le moyen d’aboutir à des

équations plus générales.

Nous croyons utile de résumer ici l’essentiel de son

analyse qui

nous facilitera la courte discussion des deux théories proprement dites.

Dans la théorie de

Prigogine

-

qui

est une théorie

de

perturbation

- le

point

de

départ

est un

dévelop-

pement des

opérateurs

d’une part, et de

1(1)

d’autre

part, en série de

puissance

de

paramètres

caractéris-

tiques.

Dans le cas

présent,

ces

paramètres

sont :

0 un

paramètre

de

non-uniformité Il (estimé

comme rapport du rayon d’action effectif des forces intermo- léculaires à une

longueur hydrodynamique

carac-

téristique,

ou comme rapport des temps correspon-

dants,

c’est-à-dire temps d’interaction et temps

hydrodynamique).

Les

opérateurs qui figurent

dans

l’éq. (IV)

sont

développés

en

puissance

de ce

paramètre.

0 Un

paramètre e

défini comme rapport du temps de relaxation de

f (1)

au temps

caractéristique

du

processus

hydrodynamique. f(l)

est développé en

puissance

de ce

paramètre.

En substituant ces séries dans

(IV),

pour décider des termes à

retenir,

on voit que la valeur absolue et relative des

paramètres Il

et e est

primordiale.

De

façon générale,

on admet

qu’il

est

possible

de se limiter aux

termes linéaires en y et e. Même à cette

approximation,

il

apparaît

deux types de termes dus aux

inhomogénéités

du

système :

d’une part les termes liés à l’action des

opérateurs

« déformés » sur la fonction de distribution

d’équilibre ;

d’autre part, les termes liés à l’action des

opérateurs d’équilibre

sur la

fonctionf (’)

« déformée ».

Les

premiers

effets sont

prépondérants quand

la durée

d’interaction est nettement

supérieure

à la durée de

(6)

relaxation de

f(l)(j,t

»

e) ;

nous verrons que c’est

l’hypothèse principale

faite dans la théorie PNM.

Dans le cas

contraire,

les effets du second type l’em- portent ; la théorie AC

correspond

à cette situation.

La vraie

question

est donc de savoir dans

quelle

mesure - et

dépendant

de

quelles

conditions

parti-

culières - l’une ou l’autre de ces situations extrêmes peut se trouver réalisée dans un fluide dense. La meilleure

façon

de décider semble encore être la

comparaison

directe des

prévisions

avec

l’expérience.

Mais passons d’abord à

l’analyse

des deux théories.

1)

THÉORIE DE

PRIGOGINE,

NICOLIS ET MISGUICH

[13], [14], [15].

- Sachant que dans un

liquide (système

fortement

couplé),

la durée nécessaire à la fonction de distribution

f(l)

pour être relaxée à sa valeur

d’équi-

libref (’)

est certainement courte

( N 10 s) Prigogine,

Nicolis et

Misguich

ont admis

qu’on

obtiendra une

assez bonne

description

de la viscosité ou de la conduc-

tivité

thermique

d’un

liquide

en prenant pour

f(l)

sa

forme à

l’équilibre f(’)

et en attribuant tout le trans-

port à l’écart de

f(2)

à sa valeur

d’équilibre (2).

Avec une telle

hypothèse,

le transport

cinétique

est

évidemment nul. On sait

qu’aux

densités

liquides (à

condition d’être à une

température

assez

éloignée

de la

température critique),

le transport

cinétique

est

effectivement peu

important

par

comparaison

avec

le transport par interactions.

D’ailleurs,

les

prévisions

de Rice et Allnatt confirment ce fait. Les avantages

mathématiques

de

l’hypothèse

sont manifestes :

f (’)

étant

déterminée,

il suffit de chercher une solution à

l’équation

relative

àf(2).

Cette dernière est, comme on l’a vu, une

équation qui

décrit l’évolution de

f(2)

comme fonctionnelle de

f(l) : f(2)

est donc déterminée

par la forme que

prend,

dans le fluide hors

d’équilibre, l’opérateur

d’interaction. Aussi la théorie PNM donne

l’importance primordiale

aux effets des

gradients

dans

le fluide sur

l’opérateur

d’interaction.

Quoi qu’il

en

soit de cette

hypothèse,

on voit

qu’en

prenant pour

f (1)

sa forme

d’équilibre,

on ne

supprime

pas seule-

ment le transport

cinétique,

mais par l’intermédiaire de

f (2),

on affecte

également

le transport par interac- tion. En dehors de ce

postulat

de

base, quelques

nou-

velles

hypothèses

sont faites afin d’aboutir à des

équations cinétiques manipulables.

Les auteurs ne

retiennent l’influence des

gradients qu’au

niveau du

premier

propagateur et du

premier opérateur

d’in-

teraction de

l’équation

contenant

f(2).

De

plus,

ils supposent que la fonction de distribution de

paires

relaxe très

rapidement

à sa forme

d’équilibre.

Il est

alors

possible

de donner une solution à

l’équation

contenant

f(2)

et de calculer les coefficients de trans-

port.

2)

THÉORIE DE ALLEN et COLE

[16].

- Dans le cas

de la théorie

développée

par Allen et Cole

[16].

(2) Hypothèse évidemment inadmissible dans le cas de la diffusion qui est directement rattachée à f i et dépendant donc de

sa forme exacte.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 33, 7, JUILLET 1972.

le lien avec les

éq. (IV)

est, à

première

vue, moins immédiat. Mais cela vient seulement de ce que ces deux auteurs

construisent,

avec des

hypothèses

res-

trictives une

équation cinétique

pour

¡(1)

à

partir

des

coefficients de Fourier

appropriés. Ainsi,

au lieu de voir comment

adapter

la

première

des

éq. (IV),

ils établissent directement sa forme

particulière

[eq.

18 de

(16a),

6a de

(1 6b)]. Ensuite,

ils utilisent

pour

f(2)

la seconde

équation

de

(IV)

en

précisant

la

forme de

l’opérateur

C

qui

y

figure.

L’hypothèse principale

de Allen et Cole pour obtenir leurs

équations

consiste à

négliger

la distor- sion des

opérateurs qui figurent

dans les

éq. (IV).

Par

ailleurs,

ils ne retiennent

qu’un

certain nombre de termes, considérés comme

prépondérants,

dans l’en-

semble de ceux

qui

définissent ces

opérateurs. Enfin,

le

terme d’interaction

apparaît

scindé en deux

parties,

l’une prenant en compte l’ensemble des processus entre

paires,

et l’autre

représentant

les effets collectifs.

On cherche à nouveau une solution aux

équations

ainsi obtenues par la méthode

d’Enskog

et

Chap-

man

[18].

Les

principales caractéristiques

des différentes théories étant

rappelées,

nous allons maintenant comparer leurs

prévisions

concernant la conductivité

thermique

avec les résultats

expérimentaux

pour les fluides

simples

et pour des

températures

réduites rela- tivement basses

(T* 2,5)

et des densités correspon- dant aux

liquides

normaux.

IV.

Comparaison

des résultats

expérimentaux

avec

les

prévisions théoriques.

- Pour

plus

de

généralités,

nous effectuerons cette

comparaison

en variables

réduites avec :

conductivite

thermique réduite ,

densité

réduite ,

température réduite ,

où a et e sont les deux

paramètres caractéristiques

du

potentiel

d’interaction.

La

comparaison

sous cette forme est effectivement

possible,

car :

1) Indépendamment

d’une

analyse

dimension-

nelle

[191,

la forme des

expressions théoriques

des

coefficients de transport pour les fluides

simples

fait

apparaître

de

façon

évidente l’existence d’un

principe

des états

correspondants

si on

choisit,

bien

sûr,

le

même

potentiel d’interaction,

par

exemple

le

potentiel

6-12 de Lennard-Jones.

2)

Les valeurs

expérimentales

vérifient ce

principe

si l’on choisit

judicieusement

les

paramètres a

et 8

du

potentiel

d’interaction.

L’un d’entre nous a effectivement montré que les valeurs

expérimentales

de la conductivité

thermique

,44B

(7)

678

obtenues par lui sur l’ensemble des gaz rares

[1 ], [20]

vérifient ce

principe

à mieux que

quelques

pour-cent

près, jusqu’à

la densité réduite n* =

0,45,

les para- mètres utilisés pour la réduction étant ceux tirés du deuxième coefficient du viriel pour la

compressibilité.

Cependant,

à densité

plus élevée,

des écarts

importants apparaissent

entre les trois fluides

Ar,

Kr et Xe. Ils

atteignent

environ

10 %

à la densité n* =

0,674.

Des écarts du même ordre sont

également

constatés pour les

propriétés d’équilibre.

A ce

sujet, plusieurs

auteurs

[21 [22], [23]

ont

suggéré

l’utilisation à haute densité gazeuse et pour les états condensés d’autres

paramètres

moléculaires conduisant à une meilleure coïncidence des

propriétés d’équilibre

des fluides

simples.

Suivant

ces auteurs, nous avons retenu les valeurs

proposées

par Boato et Casanova

[22].

Celles-ci sont

précisées

dans le tableau ci-dessous :

Ainsi,

par

exemple,

à la densité n * =

0,674,

les écarts

ne sont

plus

que de

2,5 %.

Ils restent dans la limite

d’incertitude des valeurs

expérimentales

et permettent effectivement la

comparaison

en variables réduites.

Ce

principe

est

également

vérifié le

long

de la courbe

de saturation

(voir Fig. 3).

Nous avons

porté

sur

la figure

1 :

1)

Les valeurs

expérimentales

réduites de la conduc-

tivité

thermique

de

l’argon,

du

krypton

et du xénon

à la densité constante n * =

0,674 (3).

Ces valeurs sont

tirées des données :

ib de Michels et al.

[25], Bailey

et Kellner

[26]

pour

l’argon,

tb de

Ikenberry

et Rice

[9],

Tufeu

[1]

pour le

krypton,

0 de Tufeu pour le xénon

[1].

Nous pouvons observer le comportement

typique

de la conductivité

thermique

en fonction de la tem-

pérature

à densité constante en dehors de la zone

particulière

voisine de la

température critique.

Il faut

noter que la conductivité

thermique

ne

présente

pas de

discontinuité dans la transition

liquide-gaz.

2)

La courbe Â* =

Â*(T*)

à densité

également

voisine de

0,674

déduite de l’ensemble des courbes

présentées

par Allen

[18]

en

application

de ses déve-

loppements théoriques (’).

(3) C’est à cette densité que les auteurs ont généralement effectué une application numérique des expressions théoriques

des coefficients de transport, le choix de cette densité est motivé par les données de la fonction de corrélation g(r) calculée par

Kirkwood, Lewinson et Alder [24].

(4) Cette déduction graphique, ainsi que celles qui sont faites

pour les variations de la conductivité thermique en fonction de la densité et le long de la

courbe.de

saturation, s’effectuent avec une assez mauvaise précision.

3)

Les trois valeurs calculées en

application

de la

théorie de Rice et Allnatt

[27],

données pour

l’argon

à la densité n* =

0,674

et réduites en utilisant les

paramètres

moléculaires

précisés

par ces auteurs

(u

=

3,418 À, 8/KB

=

123,8 OK) (5).

4)

La valeur

théorique

À* déterminée par

interpola-

tion à n* =

0,674

à

partir

des valeurs calculées par

Misguich

à tension de vapeur saturante pour l’ar- gon

[15].

La figure

2

représente

les variations de la conductivité

thermique

en fonction de la densité à différentes tem-

pératures,

en dehors du domaine de déformation des isothermes due à la

proximité

du

point critique.

Les difficultés de calcul et l’inexistence de données de la fonction de corrélation

g(r)

dans un

large

domaine

de densité ont sans doute

empêché Ikenberry

et

Rice

[9]

de donner

davantage

de valeurs

théoriques.

Aussi,

seul Allen

[18]

a fourni un réseau

complet

de

courbes à

partir desquelles

on a pu déduire les varia- tions de la conductivité

thermique

avec la densité données par la théorie de Allen et Cole.

Nous avons

porté

sur la

figure 3

les valeurs de la conductivité

thermique

des

liquides simples

à la

tension de vapeur saturante.

Les valeurs

expérimentales

ont été obtenues par

extrapolation

à la

pression

de saturation des isothermes

(5) A 185 °K et 500 atm, la densité n’est pas p = 1,12 g/cm3, mais p = 1,09 g/cm3, c’est-à-dire n* = 0,655. Nous avons supposé que le calcul avait bien été effectué à n* = 0,674 et T = 185,5 °K.

(8)

de

Ikenberry

et Rice pour

l’argon,

le

krypton

et le

xénon

[9],

par

extrapolation

à la

température

de

saturation des isobars de

Bailey

et Kellner

[26]

pour

l’argon.

Les valeurs calculées à

partir

de la théorie de PNM sont celles

qui correspondent

à

l’argon,

fluide pour

lequel Misguich

a choisi les mêmes

paramètres

du

potentiel

d’interaction que ceux utilisés par nous pour réduire les valeurs

expérimentales (6) [15].

La courbe

correspondant

aux valeurs issues de la théorie de Allen et Cole a été déduite du réseau de courbes

présenté

par Allen

[18].

Nous avons

également porté

sur cette

figure

la

valeur calculée par

Ikenberry

et Rice pour

l’argon

à 90 OK à la tension de vapeur saturante

[27].

L’examen des

figures 1, 2

et 3 nous conduit à énoncer les conclusions

qui

suivent.

1)

A la densité n* =

0,674,

l’écart entre les valeurs calculées à

partir

de la théorie de Rice et Allnatt et les valeurs

expérimentales

est de l’ordre de 15

%.

L’accord

entre théorie et

expérience

est donc relativement satisfaisant. Si l’on introduit dans les

expressions théoriques

les valeurs calculées du coefficient de fric-

tion ç

dans

l’approximation

de la

trajectoire

liné-

aire

[28],

les valeurs de Â* obtenues sont

plus

faibles

que celles

qui correspondent

aux coefficients de fric- tion déduit des valeurs mesurées du coefficient de diffusion D

(l’écart

est alors de l’ordre de 20

%).

Près du

point triple,

l’accord est nettement moins bon. La raison essentielle réside

probablement

dans

l’imprécision

du calcul de la fonction de corrélation à basse

température (donnée, rappelons-le,

en

dévelop-

pement de

8/ KBT).

Ces

quelques

valeurs calculées à

partir

de la théorie de Rice et Allnatt sont évidemment insuffisantes pour conclure de manière

préremptoire

quant à la validité de cette

théorie,

ceci d’autant

plus

que ces valeurs ont été déterminées en utilisant d’une part des valeurs de la fonction de corrélation

g(r)

peu

satisfaisantes,

et d’autre part des valeurs des coefficients de friction

sujettes

à caution.

Cependant,

il faut souli- gner que si l’accord constaté était confirmé et vérifié dans des domaines

plus

étendus de

température

et de

densité,

il resterait sans doute dû

plus

au succès de

l’équation

de Smoluchowski

qu’au

modèle

dynamique

considéré par Rice et

Allnatt,

c’est-à-dire à la collision de

sphère

dure suivie d’un mouvement brownien.

C’est en effet la déviation à

l’équilibre

de la fonction g, déviation introduite de manière inconsistante

qui

fournit

l’apport prépondérant

aux coefficients de transport.

2)

Sauf le

long

de la courbe de

saturation,

la théorie de Allen et Cole

apparaît

comme

généralement incapable

de donner une

représentation

correcte du

comportement de la conductivité

thermique.

En

effet,

cette théorie donne une variation de Â*

avec la

température

T*

opposée

à celle

expérimentale-

ment observée.

De

plus,

si à basse

température

les variations de A *

avec la densité n * se

rapprochent

de celles

observées,

(6) Les paramètres choisis par Misguich pour le krypton et le xénon sont tels qu’ils conduisent à des valeurs calculées du coefficient de transport qui n’obéissent pas au principe des

états correspondants, alors que les expressions théoriques

montrent que celui-ci doit être vérifié.

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