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Etat actuel des accélérateurs en physique nucléaire et en physique des particules ; principes physiques et limitations

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00245966

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00245966

Submitted on 1 Jan 1988

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Etat actuel des accélérateurs en physique nucléaire et en physique des particules ; principes physiques et

limitations

P. Lapostolle

To cite this version:

P. Lapostolle. Etat actuel des accélérateurs en physique nucléaire et en physique des particules ;

principes physiques et limitations. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique /

EDP, 1988, 23 (9), pp.1423-1429. �10.1051/rphysap:019880023090142300�. �jpa-00245966�

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Etat actuel des accélérateurs en physique nucléaire et en physique des particules ; principes physiques et limitations

P. Lapostolle

3, rue Victor-Daix, 92200 Neuilly-sur-Seine, France

(Reçu le 15 octobre 1987, accepté le 30 mai 1988)

Résumé.

-

Une revue des plus récentes réalisations en matière d’accélérateurs de particules en mettant

l’accent sur les dispositifs concernant l’accélération d’ions lourds. Dans ce contexte on présente successivement l’accélérateur électrostatique VIVITRON implanté à Strasbourg puis les plus récentes réalisations en matière de cyclotron travaillant soit à la température ambiante (GANIL) ou cryogénique (MSU, Chalk River, Milan- Catane, AGOR...). Les dispositifs du type synchrotron sont également présentés ainsi que les problèmes liés

aux sources d’ions et leurs intensités.

Abstract.

-

A review of the most recent accelerators in construction or near realisation is presented with an emphasis on heavy ion beam facilities for which a spectacular interest appeared during these last years. In this framework the Strasbourg VIVITRON electrostatic accelerator project is first discussed, followed by the

recent cyclotrons operating at room temperature (such as GANIL) or cryogenic (MSU, Chalk River, Milan- Catane, AGOR, ...). The synchrotron facilities and electron accelerators are also analysed as well as the important problems of plasma ion sources and beam intensities.

Classification

Physics Abstracts

29.15B

De nombreux types d’accélérateurs existent

aujourd’hui et presque toutes les particules, même parmi celles qui n’existent pas à l’état naturel, ont

été ou sont accélérées.

Dans cette revue d’un certain nombre de machines récentes et de quelques projets ou propositions on

s’attachera principalement aux ions lourds dont l’évolution a été ces derniers temps particulièrement importante. On portera une attention spéciale à la qualité des faisceaux accélérés et plus directement à leur « émittance longitudinale » qui, dans le forma- lisme hamiltonien usuel pour les accélérateurs, carac- térise la qualité spectrale en énergie et la longueur

en temps des paquets accélérés dont la distribution . dans l’« espace des phases » est un invariant liouvil- lien. Comme plusieurs types d’accélérateurs sont utilisés pour les ions lourds, on les passera successi- vement en revue, par ordre d’énergie croissante. On terminera par quelques sujets divers relatifs à l’accé-

lération d’autres particules.

Accélérateurs électrostatiques:

Depuis les premières installations de Cockcroft Walton, les progrès ont été continus, parfois lents, parfois spectaculaires comme il en résulta des tra-

vaux de Van de Graaff et de l’invention des tandems

ou de l’introduction d’électrodes colonnes à champ

incliné... Un nouveau pas semble devoir être franchi maintenant avec le VIVITRON.

La tension maximale d’un accélérateur électrosta-

tique est celle qui peut être atteinte sans claquage

ou, plus précisément, sans risquer que des claquages

ne puissent produire des détériorations. Or la noci- vité d’un claquage dépend à la fois de l’énergie dissipée et de la puissance instantanée, c’est-à-dire de sa durée. Depuis longtemps on a cherché à employer des écrans intermédiaires pour assurer une

meilleure répartition du champ et isoler l’énergie électrostatique en plusieurs régions ; l’écoulement des charges en cas de claquage reste pourtant rapide

et les intensités de décharge restent élevées. Dans le VIVITRON les écrans massifs sont remplacés par des cages constituées de barres sur lesquelles se déposent moins de charges et qui, par leur induc- tance, ralentissent leur écoulement. Le principe, essayé sur le tandem de Strasbourg, a permis d’augmenter sa tension. Dans la machine en cons-

truction, sept écrans devront permettre d’atteindre 35 MV. L’emploi d’isolateurs entre les barres des écrans successifs accroît la rigidité mécanique. La

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:019880023090142300

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forme originale des électrodes colonnes entourant le tube accélérateur a été choisie pour protéger ce

dernier et empêcher sa détérioration en cas de

claquage.

Les machines électrostatiques (ES), si leur tension est précisément stabilisée, fournissent des faisceaux dont la qualité est optimale. Cette dernière dépend intrinsèquement de la source et des strippeurs utilisés

dont la qualité doit évidemment être bonne (l’effet

des « choppers » et des groupeurs est généralement

faible sur l’émittance longitudinale).

L’une des qualités essentielles des accélérateurs ES est aussi leur grande souplesse d’emploi : le changement de tension est très facile à part la reprise

du réglage des lignes de faisceau.

Postaccélérateurs pour machines ES :

Le VIVITRON est conçu actuellement pour 35 MV.

Même en exploitant à fond le principe il est difficile d’envisager aller bien au-delà de 50 MV. Pour monter en énergie, on a aujourd’hui recours à des postaccélérateurs (« boosters »).

Ces postaccélérateurs ont longtemps été des cyclo-

trons. Münich a introduit un accélérateur linéaire

original mais de souplesse réduite. C’est maintenant à des accélérateurs à cavités séparées que l’on a recours, d’abord à température ambiante (Heidel- berg) puis plus récemment supraconductrices (Argonne, Stony Brook, Florida State, Saclay...).

Dans un accélérateur linéaire classique, la fré-

quence d’accélération est fixe et, par suite, la vitesse

des particules accélérées l’est aussi (même énergie

par nucléon) ; ceci est évidemment peu adapté aux

ions lourds de masse et d’état de charge différents.

Une variation de la fréquence est compliquée et

n’est utilisée qu’au RILAC au Japon. La seule souplesse est alors habituellement de mettre en

service une plus ou moins grande longueur de

structure si elle est faite de tronçons séparés ou,

comme au GSI à Darmstadt, de terminer l’accéléra- teur par une succession de petites cavités que l’on peut alimenter en champ ou non.

La méthode adoptée dans les postaccélérateurs

consiste à disposer une suite de cavités courtes (deux

Fig. 1.

-

Vue « éclatée » de l’accélérateur électrostatique VIVITRON en construction au Centre de Recherches Nucléaires de Strasbourg. La longueur totale de la machine est de 50 m ; elle est symétrique autour de la partie centrale

où se trouve le corona. Dans la partie supérieure de la figure, qui correspond au côté « Basse énergie » le montage des électrodes colonne et discrète apparaît alors que dans la partie inférieure de la figure on aperçoit l’implantation des tubes accélérateurs, des chaînes de résistances ainsi que la structure de la colonne.

[View of the VIVITRON.]

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à trois intervalles accélérateurs) dont l’amplitude et

la phase peuvent être réglées suivant les particules

accélérées. Un tel dispositif pouvant mettre en

oeuvre plusieurs dizaines de cavités, voire une cen- taine, est rendu aujourd’hui possible par le dévelop-

pement de commandes par ordinateur. La réduction des pertes r.f. grâce à l’emploi de cavités supracon- ductrices évite que le prix de l’installation r.f. ne soit

prohibitif. Une version intéressante de cavité r.f. est l’hélice dont la fabrication est extrêmement simple

mais les propriétés mécaniques médiocres. C’est la solution en cours de mise au point à Saclay.

,

En ce qui concerne les émittances, comme l’éner-

1

gie est déjà assez élevée, elles sont à l’entrée du postaccélérateur relativement petites. Si les paquets

sont courts à l’injection, il est possible de choisir le

réglage des cavités pour les maintenir dans une zone

relativement linéaire des champs et éviter les effets néfastes de couplages ; on peut alors limiter les

augmentations d’émittance par exemple à un facteur

deux. Ce facteur dépend évidemment des faisceaux

injectés et est d’autant plus faible qu’ils sont de

meilleure qualité.

Le grand mérite des postaccélérateurs est de posséder à peu près la même souplesse de fonction- nement que les accélérateurs ES. Par ailleurs, l’addi-

tion d’autres cavités permet d’envisager une exten-

sion simple sans autre limitation d’énergie que celle résultant du prix et de la complexité croissante.

Cyclotrons :

Pour des énergies de plusieurs dizaines de MeV par nucléon, voire plusieurs centaines, le cyclotron reste aujourd’hui l’accélérateur le plus utilisé. Si dans le cyclotron classique le nombre de tours est limité par le glissement de phase entraîné par le gradient de champ nécessaire pour la focalisation axiale, il n’est

limité dans le cyclotron isochrone que par la sépara-

tion par tour requise par l’injection et l’extraction.

Les cyclotrons actuels font de plus en plus appel à

une source externe, avec une injection généralement axiale, qui permet l’emploi de sources à haut état de

charge (ECR), d’où l’obtention d’énergies plus éle-

vées. Il est courant aujourd’hui de disposer plusieurs cyclotrons en cascade. C’est en France le cas de

SARA à Grenoble et de GANIL (trois cyclotrons) à

Caen. L’un des avantages des cyclotrons est la grande robustesse de leur fonctionnement : à titre

d’exemple, on peut citer le cas du GANIL où une

des cavités r.f. ayant été avariée, il a été possible de

faire fonctionner l’un des cyclotrons avec une seule

cavité au lieu de deux, dans des conditions d’exploi-

tation certes difficiles, mais avec un faisceau restant cependant de bonne qualité.

En ce qui concerne cette qualité, la détérioration de l’émittance résulte de l’inégalité du champ accélé-

rateur le long des paquets, suivant leur longueur en phase. L’emploi d’un « flat topping » avec des cavités

harmoniques améliore la situation mais est assez

Fig. 2.

-

Hélices supraconductrices du postaccélérateur du tandem de Saclay. Deux types d’hélices sont utilisés. Pour le

premier les hélices ont une demi-longueur d’onde (QA/2 suivant l’axe) et pour l’autre une longueur d’onde entière. Les

premières sont équivalentes à une cavité à deux intervalles accélérateurs, les autres à trois intervalles et ces dernières sont efficaces dans une gamme de vitesse plus petite. Les unes et les autres peuvent fournir une accélération d’environ 500 kV pour un 13 optimum de 0,085. Comparées à des cavités classiques (quart d’onde, anneau coupé, spirale) les

hélices sont de fabrication beaucoup plus simple, mais leur rigidité et leurs tolérances mécaniques sont réduites. Elles semblent pourtant devoir permettre un bon fonctionnement.

[Saclay booster supraconductive helicoidal cavities.]

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1426

Fig. 3.

-

GANIL (Grand Accélérateur National d’Ions Lourds). Le laboratoire national GANIL est équipé d’un

ensemble complexe où l’accélération s’effectue dans une cascade de trois cyclotrons. Le premier (CO), appelé injecteur,

a subi plusieurs transformations successives, facilitées par une installation permettant d’interchanger facilement deux machines. A l’origine fonctionnant avec une source PIG interne, il a ensuite été équipé d’une source ECR résonance cyclotron) avec injection axiale ; muni d’une focalisation spiralée, il sera enfin équipé d’une injection axiale à haute tension (environ 100 kV). Les deux autres cyclotrons (CSS1 et 2) sont des cyclotrons à quatre secteurs séparés. Entre

eux une feuille de strippage augmente l’état de charge des ions d’un facteur voisin de 3,5 (2,5 avec les sources ECR à très

haut état de charge). Les cavités r. f. dont la fréquence est réglable sur un octave permettent l’accélération des ions du Carbone au Calcium jusqu’à une énergie voisine de 100 MeV/nucléon ; cette énergie diminue pour les ions plus lourds

en restant pourtant toujours supérieure, même pour les superlourds, à 10 MeV/nucléon. Cette installation, si sa

consommation électrique est élevée, fournit des faisceaux de qualité excellente et les possibilités expérimentales sont

très diversifiées.

[General view of the GANIL national facility.]

complexe et son efficacité baisse à intensité élevée.

Le meilleur fonctionnement consiste à employer des paquets très courts (de quelques degrés r.f. si possible). L’augmentation d’émittance est ainsi au

GANIL limitée à un facteur de l’ordre de deux, dépendant des ions accélérés et des conditions de

strippage.

L’inconvénient des cyclotrons est la grande cons-

tante de temps des aimants et la complexité des réglages qui, au GANIL par exemple, exigent de

l’ordre d’une journée pour un changement de fais-

ceau sauf pour une faible variation d’énergie qui

peut être obtenue en une heure.

(6)

Cyclotrons supraconducteurs :

.

Un gros défaut des cyclotrons classiques est leur

consommation électrique pour la production du champ magnétique dans les aimants (plusieurs MW). Les progrès de la supraconductivité ont apporté une solution qui est exploitée déjà dans

deux machines à l’Université du Michigan (USA) et

à Chalk River (Canada) et dans plusieurs projets

dont l’un pour Catane (réalisé à Milan) et l’autre

pour Groningen en Hollande (AGOR, réalisé à Orsay).

Un autre avantage de la supraconductivité est de permettre l’obtention de champs plus intenses donc

une réduction d’encombrement. Cet avantage est contrebalancé par le rapprochement corrélatif des orbites ce qui rend l’injection et l’extraction plus difficiles ; cette difficulté est accrue par le fait

qu’habituellement on fait appel pour ces opérations

à des éléments à la fois électriques et magnétiques et

que, s’il est possible d’accroître ces derniers d’un facteur de l’ordre de trois, il ne saurait être question

d’utiliser des champs électriques trois fois plus

intenses. Injection et extraction doivent donc être

l’objet d’un soin tout particulier et les émittances transversales doivent être petites. La limitation d’encombrement est d’ailleurs limitée aussi par

l’impossibilité d’empêcher la circulation de champs

de fuite importants (une culasse classique ne pouvant canaliser les champs d’environ 5 ou 6 Tesla mis en

oeuvre) à des distances grandes de la machine, champs de fuite qui perturbent les transferts d’amenée et de départ du faisceau.

Les cyclotrons supraconducteurs sont des machi-

nes similaires aux cyclotrons classiques en ce qui

concerne leur souplesse. La modulation de champ,

obtenue par des pièces magnétiques à saturation peut être adaptée aux différents faisceaux grâce à l’emploi de bobinages correcteurs.

L’émittance transversale des faisceaux est petite,

comme on l’a dit, ce qui peut limiter l’intensité:

L’emploi de paquets trop longs risque d’entraîner

une détérioration de l’émittance longitudinale.

Synchrotrons :

Les cyclotrons ne permettent guère de dépasser, aujourd’hui, une énergie d’une centaine de MeV par nucléon. Au-delà, il faut avoir recours aux synchro-

trons. Pour ce faire, plusieurs grands synchrotrons à protons ont été convertis pour accélérer des ions lourds ; ceci a été fait depuis longtemps au Bevatron

à Berkeley (LBL), aujourd’hui à Saclay et à Brook-

haven (BNL).

Fig. 4.

-

SATURNE et MIMAS. L’accélération d’ions lourds dans SATURNE a débuté avec l’accélérateur linéaire à protons dont la focalisation a été poussée pour permettre l’accélération de particules de q/m = 1/2 (puis un peu moins de 1/2), à une vitesse moitié de celle du fonctionnement normal en protons. Pour descendre à un q/m de 1/4 et améliorer

l’efficacité du fonctionnement, le synchrotron intermédiaire MIMAS a été construit ; l’injection s’y fait par un accélérateur linéaire à focalisation radiofréquence quadripolaire (RFQ). L’ancien accélérateur linéaire classique reste

utilisé pour l’accélération de protons et de deutons polarisés.

[General view of the SATURNE national facility.]

(7)

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A Saclay, l’injection faite dans SATURNE, à l’origine par un accélérateur linéaire, est améliorée maintenant grâce au synchrotron injecteur MIMAS

lui-même alimenté par un accélérateur linéaire à focalisation radiofréquence (RFQ). A Brookhaven,

c’est un tandem qui injecte dans l’AGS suivi peut-

être un jour par un grand anneau accélérateur et

collisionneur (RHIC).

Dans le synchrotron, machine cyclique, une inten-

sité moyenne notable ne peut être obtenue que par

l’emploi d’une injection multitours, la juxtaposition

se faisant dans l’espace radial (ou vertical) et longitu-

dinal. Ce processus augmente les émittances. Pour- tant l’extraction généralement résonnante est sélec- tive et fournit des faisceaux de qualité acceptable

bien que sensiblement inférieure à celle des cyclo-

trons.

Re froidissement :

Un autre projet important de synchrotron pour ions lourds est en cours de réalisation à Darmstadt au

GSI : derrière l’accélérateur linéaire est en construc- tion le synchrotron SIS. Ce synchrotron sera doté,

dans une seconde étape destinée à accroître la densité du faisceau d’ions d’un dispositif de refroidis-

sement similaire à celui employé, au CERN entre

autres, pour les protons ou antiprotons.

Deux méthodes de refroidissement existent. Dans le refroidissement stochastique un jeu de senseurs et

actuateurs est utilisé pour produire, dans une bande

aussi large que possible, une sorte de contre-réaction

qui amortit les fluctuations du faisceau ; on peut

encore dire que cette espèce de « démon de Max-

well » opère une anti-filamentation du faisceau et rassemble ses particules dans un espace réduit.

L’opération est d’autant plus rapide qu’il y a moins de particules dans le faisceau.

Dans le refroidissement par électrons s’opère une

sorte d’échange thermodynamique un faisceau

d’électrons très « froid » absorbe l’agitation des ions ; dans ce cas, c’est la densité d’électrons qui

conditionne la rapidité du processus.

Dans tous les cas il faut éviter toute cause

d’« échauffement » telle que les collisions sur le gaz résiduel. Dans le cas des ions une limitation peut aussi résulter des phénomènes d’échange de charges.

Le succès de tels programmes de refroidissement ,(il

en existe d’autres aux USA à l’Université d’Indiana,

en Suède et en Allemagne) sont de nature à ouvrir

de nouvelles perspectives expérimentales pour la

physique des ions lourds.

Intensités élevées :

Pour répondre aux besoins de la physique, dans la plupart des accélérateurs construits à ce jour, on a

en général cherché à atteindre des performances

ultimes en ce qui concerne l’énergie beaucoup plus qu’en ce qui concerne l’intensité. Cependant, toutes

les machines ont vu au cours de leur vie de fonction- nement leur intensité s’améliorer, au fur et à mesure que des perfectionnements leur étaient apportés. La

connaissance des phénomènes qui accompagnent les hautes intensités et les limites correspondantes s’est

affinée au cours du temps.

Plus récemment, des demandes sont apparues, entre autres dans le domaine des applications, pour des machines d’énergie réduite une intensité

élevée est la caractéristique primordiale.

ISIS, source de neutrons de spallation en Angle-

terre, requiert un faisceau de protons de 800 MeV et de 200 f.LA d’intensité moyenne (et davantage pour d’autres projets).

Les projets de AHF (Amérique) et EHF (Europe), sources de hadrons pour la physique (hadron facility) ont pour objectif de disposer d’un

faisceau de 50 J.LA de protons d’environ 30 GeV.

Pour un avenir plus lointain on peut citer les projets de surgénérateur à faisceau de protons

(1 GeV-plusieurs centaines de mA) et d’incinérateur de déchets radioactifs (caractéristiques similaires) ou

l’accélérateur pour fusion inertielle contrôlée par ions lourds (ions d’environ 10 GeV par nucléon en

impulsions très courtes 10 ns mais d’intensité très élevée > 10 kA particule).

L’écart est donc très grand entre la situation

actuelle et certaines demandes possibles. Si, comme

on l’a dit, la connaissance s’est affinée et si des théories commencent à se développer, des études expérimentales restent indispensables pour aborder

ces nouveaux domaines. C’est depuis une dizaine

d’années l’objet de travaux poursuivis à Berkeley (LBL), plus récemment à Darmstadt (GSI) et qui

semblent devoir démarrer au Japon.

Accélérateurs à électrons :

Parallèlement à la course aux très hautes énergies qui exigent de nouvelles techniques d’accélération dont on ne parlera pas ici, on assiste aussi, pour les électrons entre autres à des besoins d’intensité relativement élevés dans un domaine d’énergie de quelques GeV seulement. C’est le cas pour l’applica-

tion des électrons comme source de rayonnement synchrotron (LURE à Orsay, ESRF à Grenoble) ;

c’est aussi le cas pour la physique (CEBAF aux Etats-Unis...).

Pour le rayonnement synchrotron les machines

circulaires s’imposent, avec la technologie classique.

Pour la physique et une utilisation sur cible fixe avec

un cycle utile élevé, la supraconductivité offre aujourd’hui des possibilités nouvelles : l’accélérateur linéaire à recirculation (recyclotron) devrait être une

machine économique offrant une bonne diversité

dans son exploitation. Pourtant, si la technologie de

la supraconductivité r.f. a fait des progrès considéra-

bles tant en Europe (avec le concours du CERN en

(8)

Fig. 5.

-

Projet CEBAF (Continuous Electron Beam Accelerator Facility) à Newport News (Virginie, USA). Cette

installation utilise deux accélérateurs linéaires supraconducteurs où les électrons circulent plusieurs fois recevant dans chaque segment une énergie de 0,5 GeV. Sur chacun d’eux sont disposées 200 cavités r. f. d’environ 50 cm de longueur opérant à une fréquence de 1,5 GHz.

,

[View of the CEBAF project.] ]

particulier) qu’aux Etats-Unis, l’emploi des cavités à Q très élevé et amortissement très faible avec un

faisceau intense exigera peut-être encore un certain

nombre d’études pour aboutir à la mise au point de

machines très performantes.

Une autre application des faisceaux d’électrons est le Laser à électrons libres. L’intérêt rapide dont

cette technique a fait l’objet peut susciter le dévelop- pement de machines très variées allant du synchro-

tron (sources à rayonnement synchrotron) au linéaire classique ou même à des machines électrostatiques (par exemple du type VIVITRON) grâce sinon à

leur énergie, mais au rendement de conversion élevé

que leur faisceau devrait permettre d’atteindre.

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