HAL Id: tel-00944872
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compte des phénomènes transitoires
Laurent Gomet
To cite this version:
Pour l'obtention du Grade de
DOCTEUR DE L'ECOLE NATIONALE SUPERIEURE
DE MECANIQUE ET D'AEROTECHNIQUE
(Diplme NationalArrêtédu 7août 2006)
E ole Do torale :
S ien es etIngénierie en Matériaux, Mé anique, Energétique etAéronautique
Se teur de Re her he :
Energétique, Thermique, Combustion
Présentée par :
Laurent GOMET
**************************************************************
Modélisation de la ombustion turbulente diphasique
par une appro he Eulérienne-Lagrangienne ave
prise en ompte des phénomènes transitoires
**************************************************************
Dire teur de thèse : Arnaud MURA
Co-en adrant : Vin ent ROBIN
**************************************************************
Soutenue le4 Dé embre 2013
devantla Commissiond'Examen
**************************************************************
Jury
Mme. P. DOMINGO Dire tri e de Re her he au CNRS Rouen Rapporteur
M. B. MERCI Professeur àl'Universitéde Gand Rapporteur
M. M. CHAMPION Dire teur de Re her he auCNRS Poitiers Examinateur
M. B. FIORINA Maître de Conféren e àl'E ole Centrale Paris Examinateur
M. A. MURA Chargéde Re her he auCNRS Poitiers Examinateur
M. J. REVEILLON Professeur àl'Universitéde Rouen Examinateur
Remer iements
Une thèse de do torat est une aventure à part entière, ri he en ren ontres qui
in-uen ent lerestedenotrevie.Ce paragrapheest l'o asiondelaisserunetra edel'aspe t
humainde emor eau de vie,aspe t quipeutsembler négligeableparrapportau ontenu
s ientique dutravailprésentédans e manus ritmaisquiestintimementliéà e dernier.
Jetiens don à ommen erpar exprimermare onnaissan e àmonsieurMi hel
Cham-pion pour m'avoir fait l'honneur de présider le jury de soutenan e, ainsi qu'à madame
Pas ale Domingo et monsieur Bart Mer i pour l'intérêt qu'ilsont porté à mon travail en
a eptantd'en être lesrapporteurs.
Je tiens aussi à remer ier monsieur DidierSau ereau pour m'avoir initié aumonde
mer-veilleuxde N3S_NATURet pour les afésque je luidevais dois devrai.
J'aimeraisdireun grandmer iàVin entRobinpourlesé hanges haleureuxquenous
avons eu tout aulong de es trois années, ainsi quepour lessandwi hs inter-TP.
J'exprime aussi ma sin ère gratitude à monsieur Arnaud Mura, tant pour ses qualités
humainesques ientiques. Jesouhaiteàtouslesdo torantsd'avoirundire teur dethèse
aussi intègre et ompétent.
Mer i aussi aux ollègues de bureau pour la bonne ambian e qui y a régné durant es
trois années. Mer i à Pedro Martinez pour ses ours d'espagnol, sa mauvaise foi et ses
aventures no turnes, à Romain Buttay pour ses tourbillons et ses blagues belges même
lorsqu'il "n'avaitpas letemps" etmer i àJo elyne pour ses pauses MS-O e.
Enn, jetiens àremer ier mafamilleeten parti uliermes parents,sans qui e travail
n'auraitpasvulejour,pourleursoutiensansfailleainsiquemesbeaux-parentspourleurs
questionsintéressées. Ungrandmer iàmarele tri equisere onnaîtramais,n'ayantpas
pu prendre en ompte toutes ses remarques tant sa rele ture a été minutieuse, je ne la
négligeable sur e travail. Mer i à mon frère pour m'avoir é outé, relu, é outé, ritiqué,
é outé et s'êtredépla é pour ma soutenan e.
Pour terminer je veux remer ier ma femme, Estelle, pour m'avoir suivi dans ette
aventure alors qu'elle ne savait pas dans quoi elle mettait les pieds. Sans elle, e travail
n'auraitjamaisvulejour.Mer i pourton organisationsans faille,mer i pour tonsoutien
quotidien, mer i d'avoir fait l'eort de omprendre e qu'était une appro he
Eulérienne-Lagrangienne et mer i pour notre merveilleuse lle, Laélia, qui a été un moteur pour
Table des matières Introdu tion 1 I Généralités 17 1 Modélisation Aérothermo himique 19 1.1 Hypothèses . . . 19 1.2 Équations instantanées . . . 20 1.2.1 Loisde onservation . . . 20 1.2.2 Loisde omportement . . . 21
1.2.3 Relationsde Rankine Hugoniot . . . 24
1.3 Équations moyennées . . . 24
1.3.1 Des riptionstatistique de la turbulen e . . . 24
1.3.2 Équations moyennées oultrées . . . 29
1.3.3 Fermeture des équations . . . 29
2 Introdu tion au mélange s alaire 39 2.1 Introdu tion . . . 39
2.2 Phénoménologie . . . 39
2.3 S alairepassif . . . 43
2.3.1 Valeurmoyenne . . . 46
2.3.2 Varian e . . . 46
2.4 Milieumonophasique gazeux . . . 46
2.4.1 Méso-mélange . . . 46
2.4.2 Mi ro-mélange . . . 50
3 Modélisation de la ombustion turbulente 55 3.1 Flammede diusion . . . 56
3.1.1 Fra tionde mélange . . . 56
3.2 Flammede diusionétirée, ammelettes . . . 59
3.2.1 Flammede diusion étirée . . . 59
3.2.2 Prise en omptede laturbulen e . . . 61
3.3 Chimie nie . . . 61
3.3.1 Réa teur imparfaitement agité . . . 61
3.3.2 Appli ationà la ombustion non prémélangée . . . 63
3.4 Modélisationlagrangiennedans l'espa e des ompositions . . . 67
3.4.1 Une représentation de la ammeturbulente . . . 68
3.4.2 Equations lagrangiennesdans l'espa e des ompositions . . . 68
3.4.3 Flu tuations induitespar la turbulen e . . . 69
3.4.4 Retour sur la physique prise en ompte . . . 70
II Allumeur tor he 73 Contexte 75 4 Auto-allumage et É oulements Supersoniques réa tifs 79 4.1 Phénoménologie et prin ipesde modélisation . . . 79
4.1.1 Auto-inammation . . . 79
4.1.2 Déroulement temporel de l'allumage . . . 80
4.1.3 E oulement àgrandes vitesses . . . 82
4.2 Modélisationlagrangiennedans l'espa e des ompositions . . . 83
4.2.1 Une représentation possible de l'auto-allumage . . . 83
4.2.2 Temps d'auto-allumageen é oulement supersonique . . . 85
4.2.3 E helle ara téristiquetemporellede la onve tion . . . 87
4.2.4 Evaluationdu taux de produ tion himique . . . 90
5 Appli ations, ammes jets supersoniques 93 5.1 Flammejet supersonique de Cheng (Chengetal., 1994) . . . 93
5.1.1 Des ription du as test . . . 93
5.1.2 Evaluationdutemps ara téristiquedesu tuationsdu hamp s a-laire . . . 95
5.2 Flammejet supersonique de Bea h (Bea h,1972) . . . 103
5.2.1 Des ription du as test . . . 103
5.2.2 Résultats numériques . . . 104
III Combustion diphasique 111
Contexte 113
6 E oulements diphasiques et brouillards de gouttelettes 115
6.1 Equations de transporten milieu multi-phasique . . . 115
6.1.1 Bilanlo almonophasique . . . 116
6.1.2 Bilandiphasique . . . 116
6.1.3 Equations lo ales en phase gazeuse pour un milieu diphasique . . . 121
6.2 Mélanges alaire diphasique . . . 122
6.2.1 Fra tionde mélange . . . 122
6.2.2 Varian ede la fra tion de mélange . . . 127
6.2.3 Taux de dissipation s alaire . . . 127
6.3 Des riptiondu Spray . . . 128
6.3.1 Stru ture de la phase liquide . . . 129
6.3.2 Diérentes appro hes . . . 130
6.4 Equationd'évolution du spray . . . 131
6.4.1 Théorie inétique . . . 132
6.4.2 Equation d'évolutiondu spray . . . 132
6.4.3 Résolutionde l'équation du spray . . . 133
6.4.4 Modèles physiques employés . . . 135
6.5 Couplage eulérien/lagrangien . . . 137
6.6 Combustion diphasique . . . 141
6.6.1 Stru ture des ammes non-prémélangéesdiphasiques . . . 141
6.6.2 Modélisationde la ombustion diphasique . . . 144
6.7 Con lusion . . . 148
7 Appli ation à un as test diphasique représentatif 151 7.1 Flammediphasiquesub ritique : mas otteA10 . . . 151
7.1.1 Des riptiondu ban d'essai . . . 151
7.1.2 Point de fon tionnementA-10 et ongurationde al ul . . . 153
7.2 Résultatsnumériques . . . 155
7.2.1 Résultatsqualitatifs . . . 156
7.2.2 Prise en omptedes eets de disso iation . . . 158
7.2.3 Résultatsquantitatifs . . . 159
IV Entrées multiples 169
Contexte 171
8 Mélange multi-entrées 173
8.1 Introdu tion . . . 173
8.2 Une fra tion de mélangemulti-entrées. . . 174
8.2.1 Fra tion de mélangestandard àdeux entrées . . . 174
8.2.2 Extension à N entrées, on ept d'inje teur tif . . . 176
8.2.3 Des ription de l'inje teur tif . . . 178
8.2.4 Représentations ltrées . . . 181
8.3 Analyse préliminairede laréponse du modèle . . . 184
8.3.1 Cas tests non réa tifs,
Da → 0
. . . 1848.3.2 Chimie innimentrapide,
Da → ∞
. . . 1939 Appli ation à une amme de type JHC diluée par l'air ambiant 197 9.1 Flammejet de Dally . . . 197
9.1.1 Des ription du montage expérimental . . . 197
9.1.2 Des ription de la ongurationde al ul . . . 198
9.1.3 Modélisationde la ombustionturbulente. . . 199
9.2 Résultats numériques . . . 200
9.2.1 Analyse de la prise en ompte de la troisièmeentrée . . . 200
9.2.2 Sensibilité du modèle auxvariationsde ompositiondu o- ourant . 204 9.3 Appro he inje teur tif oupléeau modèle MIL . . . 207
9.3.1 Inje teur tif . . . 207
9.3.2 Tabulationgénérale du temps himique . . . 208
9.3.3 Appli ationà la ammede Dally . . . 210
Con lusions 211
Con lusions et Perspe tives 212
Bibliographie 222
Annexes 237
A.2 Traje toire himie brusque . . . 243
A.3 Taux de produ tionmoyens . . . 244
A.4 Conservativitédu modèle . . . 245
B Détails de la dérivation de l'équation de transport de la varian e de la fra tion de mélange en milieu diphasique 247 C Modèles d'évaporation d'une goutte 251 C.1 Evaporationd'une goutte isolée . . . 251
C.1.1 Laloi du
d
2
s
. . . 251C.1.2 Appro he énergétique . . . 252
C.1.3 Appro he "é oulementde Stefan" . . . 253
C.1.4 Retour àla loidu
d
2
s
. . . 255C.2 Prise en ompte du hauage de lagoutte. . . 256
C.3 Prise en ompte des eets onve tifs. . . 259
C.3.1 Appro he empirique . . . 259
C.3.2 Appro he théorique . . . 261
Table des gures
1 Logique de développement Pierre Pré ieuses . . . 4
2 Lafamillede lan eurs Ariane . . . 7
3 S héma typiqued'un moteurà y le expander. . . 10
1.1 S héma d'un é hantillonnage temporel et fon tion densité de probabilité
orrespondante pour deux signaux diérents . . . 25
2.1 S héma de prin ipe de la transformation du boulanger(a) état initial(b)
étirement à surfa e onstante ( ) oupure et pliage ramenant à la surfa e
initiale(d) deuxième étirement(e) état du mélangeaprès 2 transformations. 41
2.2 Spe tres de l'énergie des u tuations de vitesse ( ontinu) et spe tre de
l'énergiedes u tuations du s alaire (pointillés) . . . 43
2.3 Représentations hématiquedesformesdelafon tiondensitédeprobabilité
d'un s alaire passif
ξ
pour diérents types d'é oulement, d'après R. W. Bilger(Bilger,1980) . . . 453.1 Variationde la fra tionmassiqued'oxydant,
Y
O
,de ombustible,Y
F
,etde latempérature,T
,en fon tiondelafra tiondemélange,approximationde Burke et S humann. . . 583.2 Variationde la fra tionmassiqued'oxydant,
Y
O
,de ombustible,Y
F
,etde la température,T
, en fon tion de la fra tion de mélange pour une himie àl'équilibre. Entrait n l'approximationde Burke et S humann.. . . 593.3 S héma d'uneamme de diusion à ontre ourant. . . 60
3.4 S héma d'un réa teur homogène imparfaitement mélangé ou PaSR
(Par-tiallyStirred Rea tor). . . 62
3.5 Domaine de dénition
D
(ξ,Y )
dans l'espa e des ompositions(ξ, Y )
. . . 64 3.6 Eet de la variation du temps de mélange,τ
mel
, sur la traje toire
lagran-giennedans l'espa e des ompositionsobtenue à partird'un al ul de PaSR. 65
3.7 Eet de la variation du temps de résiden e,
τ
reslagran-3.8 Représentation de la traje toire des parti ules uides dans l'espa e des
ompositions.Comparaisonentre latraje toire al uléeen PaSRet la
tra-je toire approximée ave l'hypothèse de himie brusque. . . 67
3.9 S hémade lapremière étapede l'allumaged'un moteurfusée ryote hnique. 75
3.10 Maillages retenus pour la simulationdes jets sous-détendus après
appli a-tion de laméthode AMA. Partie basse : hamp de nombre de Ma h. . . 76
3.11 Solution stationnaire. Haut : Champ de vitesse axiale moyenne. Bas :
Champ de température moyenne. a) Isoligne Ma=2, b) Stru ture en
dia-mantenavaldudisquedeMa h. )Positionnementdelaammeenbordure
du "tonneau"de Ma h. . . 77
4.1 Courbe de temps d'auto-allumage en fon tion de la fra tion de mélange
pour les onditions de l'expérien ede Cabra (Cabra et al.,2002). . . 80
4.2 S héma d'une amme non-prémélangée stabiliséepar auto-allumage.
Tra- és de la traje toire des parti ules uides dans l'espa e
(T, ξ)
. Adapté de (Vi quelin, 2010) . . . 814.3 Analyse de la pertinen e de l'hypothèse de himie brusque ave une
ap-pro he réa teur, les onditions des simulations sont elles de l'expérien e
de Cabra(Cabra et al.,2002). . . 82
4.4 Traje toire lagrangienne dans l'espa e des ompositions (
Y
-ξ
) (haut) et évolutiontemporelle de lavariabled'avan ement (bas)obtenusàpartir deal uls en PaSR pour diérents temps de mélange
τ
ettemps de résiden eτ
res
.( onditions de Cabra et al.(2002)) . . . 844.5 PDF jointe de l'enthalpie totale et de la fra tion de mélange obtenue par
DNS dansle asd'une ou he de mélangeturbulenteréa tivesupersonique
présentant un nombre de Ma h égal à2.4 (Luo etBray,1998). . . 86
4.6 Illustrationdans l'espa ephysique des traje toires de parti ules uides
is-sues des ourants d'oxydant ou de ombustible pure vers la omposition
ξ
. . . 874.7 S héma de prin ipe de l'implémentationdu modèle à himie brusque ave
prise en omptede l'auto-allumage. . . 92
5.1 S héma du dispositif expérimentalde Cheng (Chengetal., 1994).. . . 94
5.2 Domainede al ulet onditions limitesasso iéespour lasimulation
numé-rique de la ammede Cheng (Chenget al.,1994) . . . 95
5.4 Champs de SDR moyen al ulés ave un modèle de relaxation linéaire,
C
ξ
= 0.5
,(gau he)ouenrésolvantsonéquationdetransport(droite).Prolsradiaux de rapport du temps s alaire sur le temps turbulent
C
ξ
et termes de produ tion/destru tion de l'équationde transportdu SDR moyen pourdiérentes abs isses en aval de l'inje tion.. . . 98
5.5 a)Champs de varian ede la fra tionde mélange al ulésave : l'équation
de transport du SDR moyen (gau he), un modèle de relaxation linéaires
des u tuations s alaires(droite).b)Variationradialede lavarian e de la
fra tionde mélange al uléeave l'équationde transportdu SDR
ξ
f
′′
2
oule
modèlede relaxationlinéairedesu tuations
ξ
f
′′
2
relax
,termesdeprodu tionP
g
ξ
′′2
etdedissipationdelavarian e,tra éspourdiérentesabs issesenavalde l'inje tion . . . 100
5.6 Prolsradiauxdefra tionmolairesd'
H
2
O
,Y
e
H2O
,etdetempératuremoyenne,e
T
,pour diérentes abs isses en aval de l'inje tion. . . 1015.7 Prolsderapportdutempss alairesurletempsturbulent
C
ξ
etdestermes sour es normalisés de produ tion/ destru tion de l'équation de transportduSDRmoyentra ésenfon tiondela oordonnéeaxialenormalisée,
X/d
j
, lelong de laligne stoe hiométriqueξ = ξ
e
st
. . . 102
5.8 S héma du dispositifexpérimentalde Bea h(Bea h, 1972). . . 103
5.9 Domainede al ulet onditionslimitesasso iées pourlasimulation
numé-riquede laammede Bea h (Bea h,1972). . . 104
5.10 Rapportdu tempss alairesur le tempsturbulent
C
ξ
tra élelong de l'iso-ligne stoe hiométriqueξ = ξ
e
st
en fon tion de la distan e axialenormaliséeX/d
j
.. . . 1055.11 Prols transverses de fra tion massique de
H
2
O
,H
2
,O
2
etN
2
pour dié-rentesabs issesX/d
j
enavaldel'inje tion.Comparaisonentrelasimulation numérique, ave l'équation de transport du SDR moyen ou avel'hypo-thèse de relaxationlinéaire des u tuations, etles données expérimentales
de (Bea h, 1972). . . 106
5.12 Champ de temps de résiden e asso ié au ombustible,
b
τ
ξ=1
res ,(haut) et à l'oxydant,τ
b
ξ=0
res, (bas) al ulés pour la onguration de Cheng (Cheng
etal.,1994). . . 107
5.13 Champdetempsde résiden e asso iéau ombustible(haut)etàl'oxydant
5.14 Prols de temps de résiden e tra és en fon tion de la fra tion de mélange
en trois points diérents (voir Fig. 5.13 orrespondant à des valeurs de
fra tion de mélange moyenne égales à :
ξ = 0.5
e
,ξ = 0.05
e
etξ = 0.95
e
atX/d
j
= 4.25
. . . 1085.15 S hémade lapremière étapede l'allumaged'un moteurfusée ryote hnique. 114
6.1 Volume de ontrle ontenant une interfa e liquide-gaz. . . 117
6.2 S héma des diérentsrégimesd'intera tion entre legaz etlesgouttesdans
un spraytels quedénisparO'Rourke(O'Rourke, 1981)(haut)ou
Herr-mann (Herrmann, 2006;Jenny etal.,2012) (bas). . . 129
6.3 Liens entre les variables eulériennes (traits épais) et lagrangiennes (traits
ns).Modèlede vaporisation(pointillés) omposé dumodèled'évaporation
de Yao et al. Yao et al.(2003) (gris lair) et de l'approximation mélange
rapide Law (1982); Law etSirignano (1977)(gris fon é).. . . 138
6.4 S héma de la stru ture moyenne d'une amme non-prémélangée
dipha-sique, l'oxydant est inje té liquide et le ombustible est inje té gazeux.
Prols radiaux de fra tions massiques de liquide
Y
l
, de vapeur d'oxydantY
Ox,g
etde ombustibleY
F
pour diérentes abs isses. D'après (Borghi etChampion, 2000). . . 142
6.5 S hémadelastru tured'unezonederéa tionenmilieudiphasique.D'après
(Borghi et Champion,2000) . . . 142
6.6 S hémad'unegoutted'oxygèneliquide(Lox)dansuneatmosphère
ompo-séede ombustible.Prolsdetempératureetdefra tionmassiquesasso iés
dans la phase gazeuse. . . 143
6.7 Fon tiondensitéde probabilitéprésuméesouslaformed'unefon tionbêta,
tra é pour
ξ = 0.4
e
etξ
f
′′
2
= 0.01
(trait pointillé) omparée ave laβ
-PDF renormaliséepour
ξ
min
= 0.2
(trait ontinu), le domainede dénition
orrespondantest oloréen gris. . . 146
6.8 Tra és de la fra tion massique d'oxygène et de la température de amme
en fon tion de lafra tion de mélange en onsidérant la solution de Burke
et S humann, un équilibre entre les espè es majoritaires (
O
2
,H
2
etH
2
O
) ou en onsidérant toutes lesespè es envisageables. . . 1476.9 Comparaisonentreletemps himiqueetletempsdemélangeande
déter-minerledomained'allumage
[ξ
J-; ξ
J+]
dansl'espa edelafra tiondemélange
(haut). Représentation onventionnelle du modèle MIL (lignes épaisses)
l'équi-7.1 Boîtierde ombustion10bar :s hémade prin ipeetmontage en
fon tion-nement (ONERA). . . 152
7.2 Domaine de al ul et onditions limites asso iées. . . 154
7.3 Champ de pression ave lignes de ourant (haut) et hamp de nombre de
Ma h (bas). . . 156
7.4 Tra és du spray de gouttelettes al ulées olorées par leur température
ainsi que des lignes de ourant dans la zone de re ir ulation (haut),spray
degouttelettessuperposéau hampde températuremoyenne(bas),letout
est issu d'une simulation numériquedu as mas otte A-10. . . 157
7.5 Champ de fration massique moyenne de radi al hydroxyle
OH
issu de lasimulation(haut)ettransformée d'Abelappliqué àlavisualisation
expéri-mentale de radi al
OH
,Candelet al.(1998) (bas).. . . 1587.6 ProlsdetempératuremoyenneàY=10mm(gau he)etY=15mm(droite)
tra és en fon tion de la oordonnée axiale X. Symboles : données
expé-rimentales et variationmesurée, lignes ontinues : ave prise en ompte
des eets de disso iation, lignes dis ontinues : sans prendre en ompte
leseets de disso iation. . . 159
7.7 Comparaison entre les diérents prols radiaux de température orrigée
(ligne)et les données expérimentales (symboles) pour diérentes abs isses
en aval de l'inje tion. Comparaison entre les résultats obtenus pour
dié-rents modèles de fermeturedu SDRmoyen, ligne dis ontinue : équation
de transport modélisée,ligne ontinue :modèlede relaxationlinéaire. . 160
7.8 Le hamp de
ξ
min
etses iso- ontours, en rouge, lignes de ourant et limite
de présen e des gouttesen noir. . . 162
7.9 Fon tiondensité de probabilité de la fra tion de mélangeen pro he
inje -teur (ligne ontinue). Gau he : omparaison ave le as
ξ
min
= 0
en ligne
dis ontinue, Droite : omparaison ave le as ne prenant pas en ompte
lesu tuation de mélange induitespar la vaporisationen ligne dis ontinue. 163
7.10 Inuen e des hypothèses de modélisation sur le hamp de température
moyen, ave
ξ
min
= 0
(haut), sans prendre en ompte les u tuations de
mélange induites par la vaporisation (milieu), ave prise en ompte des
u tuationsde mélangeinduites par lavaporisationet
ξ
min
6= 0
(bas). . . . 164
7.11 Inuen e des hypothèses de modélisation sur le hamp de fra tion
mas-sique moyenne de OH, ave
ξ
min
= 0
(haut), sans prendre en ompte les
u tuationsde mélangeinduitesparla vaporisation(milieu),ave prise en
omptedes u tuationsde mélangeinduitesparlavaporisationet
ξ
7.12 Comparaison entre les diérents prols radiaux de température orrigée
(ligne) et lesdonnées expérimentales (symboles) pour diérentes abs isses
en aval de l'inje tion. Lignes pointillées : ave
ξ
min
= 0
, lignes
dis on-tinues : sans prendre en ompte les u tuations de mélange induites par
la vaporisation,lignes ontinues : ave prise en omptedes u tuations
de mélangeinduitespar lavaporisation et
ξ
min
6= 0
(bas). . . 165
7.13 S hémade lapremière étapede l'allumaged'un moteurfusée ryote hnique. 171
8.1 Système à deux entrées et fra tion de mélangeasso iée
ξ
. . . 1758.2 S héma du mélange entre deux ourants oxydants et un ourant
ombus-tible. Le domainede validité de ladénition de lafra tion de mélangeest
oloré en noir pour le mélange entre le ombustible et l'air, en gris fon é
pour le mélange entre le ombustible et l'oxygène et en gris lair pour le
mélange entre les trois ourants. Les supports de la PDF de la
omposi-tion sonttra éssur le té droitde lagure dansl'espa e
(Y
O
, Y
D
)
etdans l'espa e(ξ, Y
∞
,new
O
)
. . . 1838.3 Domaine de al ul et onditions limites asso iées pour la onguration
inje tion parallèle.. . . 185
8.4 Champs de tra eur d'entrée et de omposition des entrées tives pour la
ongurationinje tion parallèle.Le trait ontinurouge délimitelazone de
mélangeentre les trois ourants.Letrait dis ontinurouge délimitelazone
de ombustible pur. . . 187
8.5 Champs defra tionmassiquetransportéeetre onstruitepour la
ongura-tion inje tion parallèle.Letrait ontinurouge délimitela zonede mélange
entre les trois ourants. Letrait dis ontinurouge délimitela zone de
om-bustible pur. . . 188
8.6 Domaine de al ul et onditions limite asso iées pour la onguration
in-je tion transverse. . . 190
8.7 Champs de tra eur d'entrée et de omposition des entrées tives pour la
onguration inje tion transverse. Le trait ontinu rouge délimite la zone
de mélange entre les trois ourants. Le trait dis ontinu rouge délimite la
zone de ombustible pur. . . 191
8.8 Champs de fra tion massique transportée et re onstruite pour la
on-guration inje tion transverse. Le trait ontinu rouge délimite la zone de
8.9 Stru ture de amme lo ale : approximation de Burke-S humann en
fon -tion de lafra tionde mélange.Lignes pointillées :température. Lignes
ontinues:fra tionmassiqued'oxydantoude ombustible.Lignesépaisses:
stru ture de amme ave l'appro he inje teur tif. . . 193
8.10 Champsdefra tionmassiqued'eau al ulésave l'appro hefra tionde
mé-langestandard dénieà partird'un inje teur ombustible/air(haut),
l'ap-pro he fra tion de mélange standard dénie à partir d'un inje teur
om-bustible/oxygène pur (bas) et ave l'appro he inje teur tif (milieu).La
ligne stoe hiométrique est tra ée en noir. . . 195
9.1 S héma du montage expérimentalde Dally et al.(2002). . . 198
9.2 Domainede al ulet onditionslimitesasso iées pourlasimulation
numé-riquedu as test de Dally (Dally etal.,2002). . . 199
9.3 Comparaisonentre les données expérimentales (symboles) et les du al ul
(lignes) pour la quantité rms (losange) la valeur moyenne ( arrés) de la
fra tion de mélange,le long de l'axede symétrie du jet. . . 201
9.4 Comparaisonentrelesdonnéesexpérimentales(symboles)etlesprolsissus
delasimulationnumérique(lignes)pourquatreabs issesdiérents,
X
1
=30 mm( arrés),X
2
=60 mm(triangles),X
3
=120 mm(losanges) andX
4
=200 mm( er les). . . 2029.5 Comparaison entre les données expérimentales (symboles) et les prols
axiauxissusdelasimulationnumérique(lignes)pourlatempératuremoyenne
(losanges)et
Y
C
= Y
CO2
+ Y
CO
( arrés)à quatreabs isses diérentes x=30mm, 60 mm, 120 mm and 200 mm. Les résultats obtenus ave une
ap-pro he inje teur tif sont tra és en ligne ontinue et eux obtenus ave
une appro he fra tion de mélangestandard sonttra és en pointillés. . . 203
9.6 Comparaisonentrelesdonnéesexpérimentales(symboles)et ellesdu al ul
(lignes) pour la quantité rms (losange) la valeur moyenne ( arrés) de la
fra tion de mélange,le long de l'axede symétrie du jet. . . 205
9.7 Champs de température moyenne issus de deux simulations numériques
utilisantl'appro heIF,l'une pour le as HM3%(gau he) etl'autrepour le
as HM9% (droite). . . 206
9.8 Comparaison entre les données expérimentales (symboles) et les prols
axiauxissusdelasimulationnumérique(lignes)pourlatempératuremoyenne
9.9 Représentation de la traje toire lagrangienne dans l'espa e des
omposi-tions (
ξ
,Y
)en faisantl'hypothèsed'une himiebrusque. . . 208 9.10 S héma de prin ipedu modèle MIL ave l'appro he inje teur tif. . . 2099.11 Comparaisonentrelesdonnéesexpérimentales(symboles)et ellesdu al ul
(lignes) pour la température moyenne (losange) et la fra tion de mélange
moyenne ( arrés), le long de l'axe de symétrie du jet. . . 210
9.12 Comparaison entre les données expérimentales (symboles) et les prols
axiauxissusdelasimulationnumérique(lignes)pourlatempératuremoyenne
(losanges) et
Y
H2
( arrés) à trois abs isses diérentes x=30 mm, 60 mm, 120 mm. . . 2109.13 S hémadel'ar hite turedumodèleMILet ouplagesave lesolveurN3s_natur.219
A.1 Comparaison entre le temps himique et le temps de mélange :
délimi-tation du domaine d'inammation
[ξ
J-
; ξ
J+]
en fon tion de la fra tion de
mélange (Haut). Représentation de la traje toire lagrangienne dans
l'es-pa e des ompositions (
ξ
,Y
) en faisant l'hypothèse d'une himie brusque (bas).. . . 242C.1 Evaporation de gouttelettes d'eau de diérentes tailles dans un foyer
(Ni-shiwaki, 1955). . . 256
C.2 Variation temporelle de la surfa e de la goutte pour diérents modèles
d'évolutiondelatempératureinternedelagoutted'aprèsLawetSirignano
Liste des tableaux
1 Cara téristiques d'un moteur à y le expander. . . 10
2.1 Constantes utilisées pour fermer l'équation de transport du taux de dissi-pations alaire. . . 53
5.1 Conditions d'entrée et géométrie de la amme de Cheng (Cheng et al., 1994). . . 94
5.2 Conditions d'entrée et géométrie de la amme de Bea h (Bea h, 1972), voir aussi Evans (Evans etal.,1978). . . 103
7.1 Conditions expérimentales pour leban mas otte. . . 152
7.2 Conditions expérimentales pour lepoint A-10. . . 153
7.3 Cara téristiques des inje teurssurfa iques. . . 155
8.1 Conditions limitespour la onguration inje tionparallèle. . . 185
8.2 Conditions limitespour la onguration inje tiontransverse. . . 190
9.1 Conditions d'entrée et géométrie de la ammede Dally etal. (2002) . . . 198
Nomen lature
Lettres latines
C
ξ
Rapport du temps ara téristique du mélanges a-lairesurletemps ara téristiquedumélangeturbulent
(
C
ξ
≡ τ
ξ
/τ
ξ
)D
α
Coe ient de diusionde l'espè eα
Da
Nombre de Damköhlerd
j
Diamètre de l'inje teurh
t
Enthalpie totalek
Energie inétique turbulentel
t
E helle de longueur intégrale de la turbulen e˙
m
Flux de masseM
t
Nombre de Ma h turbulentMa
Nombre de Ma hp
PressionP (.)
Fon tion densitéde probabilité(PDF)Q
Chaleur spé ique de réa tionRe
Nombre de Reynoldsr
st
Rapportde mélangestoe hiométrique massiqueSc
Nombre de S hmidtS
ij
Tenseurtaux de déformationt
TempsT
Températureu
k
Composantede la vitesse dans la dire tionk
x
k
Coordonnées artésienne (dans ladire tionk
)Lettres gre ques
δ(.)
Fon tionde distributionpi de Diraδ
ij
Tenseur de Krone kerǫ
Taux de dissipation de l'énergie inétiqueturbulenteǫ
d
Taux de dissipation turbulentedilatationnelleǫ
s
Taux de dissipation turbulentesolenoïdalζ
j
Tra eur de laj
th
entrée,
ζ
j
= ˙
m
j
/ ˙
m
tot
θ
Quantité de temps de résiden eν
Vis osité inématiqueξ
Fra tionde mélangeΠ
d
Terme de pression-dilatationΠ
d
= p
′
(∂u
′′
i
/∂x
i
)
ρ
Masse volumiqueτ
hemE helle de temps ara téristique de la réa tion
hi-mique
τ
ignTemps ara téristique de l'allumage
τ
melTemps ara téristique du mélange
τ
resTemps de résiden e
τ
t
E helle de temps intégralede la turbulen eτ
ξ
E helle de temps intégraledu hamps alaireΦ
Dissipationfun tionχ
ξ
Taux de dissipation s alaire (SDR)ω
α
Taux de produ tion himique de l'espè eα
Exposants
EQU Grandeur relativeà latraje toire d'équilibre
IEM Grandeur relative àla traje toire de mélangesuivant
lemodèle IEM
ig Grandeur relativeà l'auto-allumage
j
Grandeur relativeà laj
ème
entrée
MAX Grandeur maximum
MIL Grandeur relativeà lafermeture MIL
ξ = 1
Grandeur relative à une parti ule uide omposée deombustiblepur
ξ = 0
Grandeur relative à une parti ule uide omposéed'oxydant pur
Indi es
ad
Grandeur relative aux onditionsadiabatiquesα
Grandeur relative àl'espè eα
D
Grandeur relative àl'espè e inerteou diluanteeq
Grandeur relative àl'équilibre thermodynamiquek
Grandeur relative àla oordonnéek
F
Grandeur relative àl'espè e ombustiblef uel
Grandeur relative au ourant ombustibleO
Grandeur relative àl'espè e oxydanteox
Grandeur relative au ourant oxydantP
Grandeur relative aux produits de ombustionJ Grandeur relative aux sauts MIL
st
Grandeur relative aux onditionsstoe hiométriquest
Grandeur relativeàlaturbulen e(ou quantité totale,par exemplel'enthalpie totale
h
t
)tot
Grandeur relativeàlaquantité totale(sommationsurtoutes les entrées)
u
Grandeur relative aux onditionsavant réa tionY
Grandeur relative à la fra tion massique des espè esréa tives
ξ
Grandeur relative àla fra tion de mélangeAutres
q
Moyenne de Raynolds de laquantitéq
e
q = ρq/ρ
Moyenne de Favre de la quantitéq
b
q = ρ
α
q/ρ
α
= ρY
α
q/ρY
α
Moyenne de laquantitéq
pondérée par lamasseq
′
= q − q
Flu tuation par rapportàla moyenne de Reynoldsq
′′
A ronymes
CFD Computational Fluid Dynami s (mé anique des
uidesnumérique
FMS Fra tionde MélangeStandard
HM3% Hydrogène Méthane3%
HM9% Hydrogène Méthane9%
IEM Intera tion par E hange ave la Moyenne
IF Inje teur Fi tif
LES Large Eddy Simulation (simulation des grandes
é helles)
LMSE Linear Mean Square Estimation
MIL Modèle IntermittentLagrangien
MILD Moderate and Intense Low-oxygenDilution
MUSCL MonotoneUpwind- entered S heme for Conservation
Law
PDF ProbabilityDensityFun tion(fon tiondensitéde
pro-babilité)
PEUL Probabilisti EUlerLagrange
RANS Reynolds-Averaged Navier-Stokes
SDR S alarDissipation Rate (taux de dissipations alaire)
Introdu tion
Un peu d'histoire
L'après se onde guerre mondiale
Ausortirdelase ondeguerremondiale,lesalliés,quisuspe taientl'existen ed'une
fu-sée longueportée,dé ouvrirentl'avan éede late hnologieallemande.Eneet,en entrant
le11avril1945danslesusinesdePeenemünde,lesAméri ainstrouvèrentunénormesto k
de V2, fusées àergols liquides (oxygène liquide et al ool)etalimentées par turbopompe.
Cettete hnologie,bien que onnue etappliquéesur e qu'onpouvaitqualierde
démons-trateuravaitété portéejusqu'àune dimension industriellepar lesAllemands.Laprise de
ons ien ede ladimension stratégiquede es enginsfut immédiateetune entainede V2
futramenée sur lesolaméri ain. LesSoviétiques, ons ientseux aussidu potentielde es
fusées,purent,quantàeux,ré upérerdesmor eauxdeV2surlabasepolonaisedeBlizna.
Enjuin 1945,les Françaisne sont pas à latraînepuisque le ProfesseurH. Moureu etson
équipeparviennent àvisiterles installationssouterrainesde Nordhausen,à assisterà des
essais moteurs, à pro éder à des interrogatoires de prisonniers allemands et à négo ier
des piè esdéta hées ave le ommandementaméri ain.Parallèlement,less ientiques
al-lemands ayant parti ipé au développement de es missiles balistiques sont envoyés dans
les pays vainqueurs. Ainsi lesEtats-Unis se taillentla part du lionen ré upérant le père
des V2,WernerVonBraun, ainsique ses 122 ollègues, l'URSSramène6000 ingénieursà
Mos ou, laGrande-Bretagnequi n'est,à l'époque,pas intéressée par l'espa ene voitque
12ingénieurs gagner ses teset enn, laFran e a ueille250 ingénieurs.
Alandelase ondeguerremondiale,l'impulsioninitialeallemandevapermettre aux
Etats-Unis et àl'URSS de développer leurs programmes de lan eurmilitaire qui mènera
à la mise en orbite en 1957 du satellite russe Spoutnik et en 1958 du satellite améri ain
Explorer 1,lançantainsi la ourse àl'espa e.
Du té français, l'ambition est initialement moins grande. Ne disposant pas de V2
en état de voler, l'eort se on entre sur la ompréhension et lare onstitutionde e
Figure 1:Logique de développement Pierre Pré ieuses
fusées allemandes, an de développer un missile sol-air plus puissant que le V2. Parmi
eux, Karl-Heinz Bringer qui avait proposé à Von Braun l'utilisationd'un générateur de
gaz pour rempla er laturbopompe du V2 et qui exploitera ette piste ausein du LRBA
de Vernon. Ce projet est abandonné en 1948 et l'eort est reporté sur le développement
d'une fusée sondebaptisée Véronique.Le programmede développementde fusées sondes
fut permit à la Fran e de mettre au point une partie de la te hnologie né essaire à la
propulsion par ergols liquides en parti ulier en exploitant l'idée de Bringer et en
expéri-mentant par la même o asion les premières dé onvenues imputables aux instabilitésde
ombustion basse fréquen e. Il fut aussi l'o asion pour la Fran e de mettre un oup de
proje teur sur sa volonté d'a éder à l'espa e ave pour apothéose, le tirdes Véroniques
en mars 1959 qui illuminèrentle iel algérien pendant plus d'une heure e qui eu un
re-tentissementmédiatiquesanspré édent,lesjournalistesprésentantl'événement ommela
réponse françaiseàSpoutnik.Ce programmefutaussil'o asionde olle terdes
informa-tions sur la haute atmosphère, e quisus ita l'intérêt de la NASA nouvellement réée et
fut le début d'une ollaborations ientique dans le domainespatial entre les Etats-Unis
et laFran e.
Une agen e spatiale et un lan eur français
Cette même année, le progrès de la mise au point de la bombe nu léaire française
obje tif la miseau pointdes SSBS (Sol SolBalistiqueStratégique).Au débutdes années
60,la SEREB ommen el'étude du SSBS etse rend ompterapidementqu'elle a besoin
de développer une famille de véhi ules d'essais pour qualier les sous-systèmes les uns
aprèslesautres. Cettefamillefut onstituéedes fameusesPierres pré ieuses,initialement
prévuesàpoudre.Maislavalidationd'équipementstels queles entralesinertiellesrendit
né essaire l'utilisationde la propulsion liquide; une double lière, poudre-liquide se mit
alors en pla e . C'est aussi à ette époque que la Fran e prend ons ien e que l'a ès à
l'espa eluiestpossibleàmoindre oûtpuisque,ndé embre1960,unrapportfaitmention
de lapossibilitéde s'appuyer, enluiadjoignantun troisièmeétage,surun véhi uled'essai
bi-étagenomméCéphée (premierétageliquide etse ondàpoudre)an de développerun
lan eur apabledesatelliserune hargede 50kg: e sontlesprémi es duprojetDiamant.
Ce projet fut initialement porté par le SEREB qui voyait en la apa ité de la Fran e à
mettreenorbiteun satelliteun moyend'a roîtrela rédibilitéde sadissuasion nu léaire.
En1962, le CNES est misen pla e en tantque responsablede toute la politique spatiale
française, ependant il reste dépendant des militaires en e qui on erne les lan eurs.
Jusqu'en 1966 où il rée sa propre division lan eur et, par la suite, mettra au point le
lan eurDiamant B.
Europa
En 1960, le projet de missile Blue Streak est abandonné par les Britanniques.
Ce-pendant, pour des raisons de politique intérieure, lepremier ministre de l'époque estime
né essaire, ompte tenu des fortes sommes engagées, d'utiliser les résultats du projet à
des ns autresquemilitaires.LesBritanniques vont alorsrendrevisite auxdirigeants
eu-ropéenspourproposerune ollaborationande mettreaupointun lan eurayant omme
premier étage le Blue Streak. Les Français a eptent sous ondition d'utilisation d'un
se ond étage français (dérivé d'un étage Emeraude). Le projet Europa est alors né. Les
apa ités du lan eur ne sont malheureusement pas adaptées au mar hé des satellites de
ommuni ation qui est en train de se dessiner. En 1965, laFran e propose don une
ver-sion Europa 2 qui sera mise à l'étude en 1966. Mais le projet Europa 1 ontinue, ave
quelques modi ations pour atteindre l'orbite géostationnaire, parmi lesquelles gure le
lan ement depuis la base de Kourou en Guyane. Après de multiples é he s, des
dépas-sements de budget onséquents et une éviden e de plus en plus agrante du manque de
apa ité du lan eur, laFran epropose, en1968, d'abandonner leprojetet de ommen er
l'étude d'Europa 3. Cependant ilfaudra attendre 1970 pour quele développement
d'Eu-ropa 3 soitvalidé tout omme lanalisation d'Europa 2et lapoursuitede la produ tion
sera nalement testé ave su ès sur le ban d'essais de la SEP (So iété Européenne de
Propulsion). C'estlepremiermoteurEuropéenàturbopompe.C'est aussià ettepériode
que le démonstrateur ryote hnique HM4 voit lejour. Finalementle programme Europa
est arrêtéen 1973 mais ilaura permisla miseen pla ede la basede Kourouainsi queles
premières étapes du développement de moteurs qui ferontle su ès d'Ariane.
L'aventure Ariane
L'Europetireplusieurs on lusionsdel'é he duprogrammeEuropa,dontlaprin ipale
est qu'un maître d'oeuvre doit gérer le projet pour l'ensemble des partenaires. Fort de
son expérien e sur le développement du petit lan eur français Diamant et de la prise en
hargede 60%du budgetdu programmeparl'Etat Français,leCNES est hargéde ette
maîtrise d'oeuvre. Il propose alors en 1973 le projet L3S, adapté des premières études
faites pour le projet Europa 3. Pour e nouveau lan eur le hoix est fait d'utiliser au
mieux les te hnologies déjà développées et sûres. Un moteur ryote hnique similaire au
HM4 mais développant 7 tonnesde poussée est alors hoisi pour letroisième étage, 'est
le moteur HM7 développé par la SEP et qualié en 1979. Les deux autres étages sont
hoisis à ergols sto kables. Deux moteurs dérivés du M40 sont alors mis au point, 'est
la famille des moteurs Viking. Sept ans plus tard, en 1980, le lan eur Ariane 1 ee tue
son premier vol ave su ès. C'est ette même année que la dé ision est prise de passer
le projet de développement omplémentaire d'Ariane de la phase préparatoire,initiée en
1978,àlaphasededéveloppement.Cetteévolution,motivéepar l'augmentationde masse
des satellites,se fait dans la ontinuité d'Ariane1 etsans rupture te hnologique puisque
le gain de poussée est obtenu, sans prendre en ompte l'adjon tion de boosters à ergols
solides, en augmentant la pression des hambres de ombustion des moteurs Vikings.
Cependant, etteaugmentation de pressioninduitune plus forteprobabilitéd'apparition
d'instabilitésde ombustionquelaSEP propose de palieren modiantla ompositiondu
arburant. Ce nouveau lan eur baptisé Ariane 3 fera son premier vol en 1984, mais dès
1981 l'agen e spatial européenne dé ide de développer une version en oreplus puissante
d'Ariane : Ariane 4. Cette dernière voit sa harge utile roître grâ e à l'augmentation
légère de la pression hambre des moteurs et par l'adjon tion de booster à ergols solide
(PAP)ouà ergolsliquide (PAL) quiexploitent desmoteurs Viking.Lepremiervold'une
longue série de su ès à lieuen 1988.Entre 1988 et 2003, Ariane 4 est tiré 116 fois etne
onnaîtque3é he s, e quien faitundes lan eurslesplusablesaumondeetluipermet
d'a quérir une position dominantesur lemar hé des satellites ommer iaux.
En1985,unenouvelledé isionestprise :ledéveloppementdulan eurAriane5.Alors
Figure2: Lafamillede lan eurs Ariane
en rupture ave les pré édentes ar hite tureset, plutt quede s'appuyersur le Viking,le
développement d'un nouveau moteur ryote hnique pour le premierétage est entrepris :
le moteur Vul ain. Une autre version de e lan eur pour des harges en ore plus lourde
est aussi envisagée ave un étage supérieur propulsé par une version modiéedu HM7, le
HM7B,quiserarempla é dansuneversionfuture parunmoteur ryote hniquenovateur:
leVin i.
Enn, en 2013, une onguration d'Ariane 6 ayant deux étages à ergols solides et
un étage ryote hnique utilisant le moteur Vin i est retenue pour un premier lan ement
horizon2021.
Les moteurs fusées européens
Comme expliqué pré édemment, la Fran e hoisit à la n de la se onde guerre
mon-dialedes'appuyersurleV2pourdévelopperunefuséesonde,leprojetVeronique.Le hoix
est alors fait d'alimenter la hambre de ombustion ave des réservoirs d'ergols liquides
sto kables pressurisésparungénérateurde gaz,idéeinitialede HeinzBringer.L'allumage
sefaisantparunepetitequantité d'ergolshypergoliquesdéposée dansla hambre de
om-bustion.Ce même on ept (ergolsliquidessto kables pressuriséspar générateurde gaz et
allumés par déptd'ergols hypergoliques) est ensuite utilisé pour lesmoteurs Vexin puis
Valois qui propulsent d'Emeraude à Diamant en passant par l'étage Coralie d'Europa.
L'augmentation des apa ités du lan eureuropéen va alors né essiter un hangement de
on eptiondu moteur.Eneet, lapressurisationdes ergolspar générateurde gaz ne
la hambre de ombustionen passant par une turbopompefon tionnantgrâ e àun y le
àux dérivé.C'est lafamilledes moteursViking,dont958 moteursontvoléetseulement
deux ont onduit à un é he . Parallèlement, les performan es du ouple d'ergols
Hydro-gène/Oxygène fontqu'un moteur ryote hnique àuxdérivé fon tionnantave e ouple
est développéparlaSEP,ledémonstrateur HM4.Cedernierestalors modiéande
pas-ser d'une poussée délivréede 40kN à60kNetprend lenom de HM7.Uneversion HM7-B
délivrant 70kN est ultérieurement développée. Le moteur Vul ain, qui est développé à
partir de la n des années 80 pour propulser le premier étage d'Ariane 5, fon tionne lui
aussi selonlemême on ept,maisave unepression hambre 3foisplusgrande,del'ordre
de 110 bar. Il fournit ainsi une poussée 20 fois plus élevée. Enn, n des années 90, les
études pour un nouveau moteur ryote hnique propulsant l'étagesupérieur sont lan ées.
Ce moteurestenrupture parrapportauxdéveloppementspré édentspuisqu'ilfon tionne
selon un y le expanderquin'ajamaisétéutiliséen Europe.Ceprojetambitieux,nommé
Vin i,délivreraunepousséede 180kN,seramunid'undivergentdéployableetpourraêtre
réallumé plusieursfois en vol.Son premierlan ementd'essai est attendu pour 2016.
Contexte de la présente étude
Alorsquelalignéedesmoteursàergolssto kablesabéné iédel'expérien eempirique
allemande, puisqu'issue du V2 et a été développée par modi ation su essives de la
version antérieure. La lignée des moteurs ryote hniques est développée ex nihilo sans
onnaissan e approfondie des phénomènes physiques liés à la propulsion ryote hnique.
C'est e douloureux onstat que fait la ommunauté Ariane le 31 mai 1986 à la suite
de l'é he du vol V18. En eet, lors de e vol, le moteur HM7 ne s'est pas allumé. Cet
é he faisait suite à elui du vol V15 au ours duquel le moteur HM7 ne s'était pas
non plus allumé et aux é he s des vols V12 et V14 qui avaient vu un retard d'allumage
de e même moteur. Ces in idents font alors prendre ons ien e à la ommunauté de
la né essité de on evoir, fabriquer et essayer mais avant tout omprendre nement les
phénomènesphysiquesmisenoeuvreauseindes moteurs.Suite auxre ommandationsde
la ommissiond'enquêtesurl'in identduV18,unProgrammedeRe her hesCoordonnées
sur la ombustiondans les moteursfusées est réé en 1988 entre leCNES, le CNRS etla
SEP. Ledéveloppementd'un ode desimulationnumériquespé ique pour lesproblèmes
d'allumagedesmoteurs ryote hniquesestalorsdé idé.DeuxGroupementsDeRe her he,
le 1075 et le 5240, poursuivent la ollaboration entre es trois entités, la SEP devenant
SNECMA entre temps.
Ces GDRont permis de mettreau pointune première atégorie de montages
tés dans desoutils de simulationnumériques, letout sedestinantàêtre un pré ieuxoutil
de on eption des moteurs ryote hniques eten parti ulier de leur phase d'allumage. En
2001, lorsde la lturedu se ond GDR,le ode de simulationnumérique initial, Thésée,
a été rempla é par le ode N3snatur. L'implémentation de plusieurs modèles développés
dans le adre des GDR est ee tuée ouen ours. Une basede données pour la validation
des outils numériques est aussi onstruite grâ e au ban mas otte qui fon tionne ave
de l'oxygène liquide en régime sub ritique et super ritique. Ave le développement d'un
moteur ave un y le expander, la phase d'allumage est en ore plus ritique puisque e
dernierestréallumable.Destravauxde modélisationontdon étéentreprisande mettre
au point un outil apable de simuler la phase d'allumage. Ce travail de Thèse est une
ontributionaudéveloppement de et outil.
Les moteurs à y le expander
Les moteursà y le expander permettentd'envisager un ré-allumageen vol.Ce y le,
inédit en Europe, permet de se passer de sour e d'énergie omplémentaire pour faire
fon tionnerlesturbopompes
1
puisque etteénergieest dire tementprélevéeauniveau de
la hambre de ombustion,voir Fig.3. Eneet, la température ausein de la hambre de
ombustionest tellequ'au un matériaune peut yrésister.Un systèmede refroidissement
des paroisde la hambre de ombustionest don indispensable. L'idéedu y le expander
est d'utiliser l'énergie prélevée au niveau des parois de la hambre de ombustion an
d'alimenter les turbopompes. Pour ela l'hydrogène liquide, qui devient gazeux lors de
son passage dans les anaux de refroidissmentde la hambre de ombustion, est détendu
dans une turbinean de fournir l'énergiené essaire aufon tionnementdes turbopompes
et don à l'alimentation en ergol de la hambre. La riti ité de la phase d'allumage est
alors évidente puisque e qui fourni l'énergie né essaire à l'alimentation en ergol de la
hambre est la ombustion qui se déroule au sein de ette même hambre. La apa ité
de réallumage en vol aaussi imposé l'utilisationd'un allumeurtor he qui débite des gaz
hauds issus de la ombustion d'un mélangepauvre.
1. Lesmoteursfon tionnantselonunautretypede y leontlaplupartdutempsunesour ed'énergie
Figure 3: S héma typique d'un moteur à y le expander, d'après
http://www.sne ma. om/-v in i -r,385-.ht ml
Cara téristiques
Cy lethermodynamique Cy leexpander
Pousséedanslevide 180kN
Pressionde ombustion 60bar
Rapportdese tion 240
Diamètresortiedetuyère 2.20m
Hauteur 2.37m(replié)/4.20m(déployé)
Ergols LOx LH2
Débitsd'ergols 33.70kg/s 5.80kg/s
Vitessederotationturbopompe 18000tr/min 90000tr/min
Puissan eturbopompe 350kW 2800kW
Table 1: Cara téristiques d'un moteur à y le expander, d'après
Déroulement de la phase d'allumage d'un moteur à y le expander PSfrag repla ements alimen tation LO X alimen tation H2 allumeur PSfrag repla ements alimentationLOX alimentationH2 allumeur
L'allumage du moteur ommen e par une phase de
rem-plissageparungazinerte.Cettephasepermetde
parfaite-ment ontrler l'atmosphère quirègne ausein du moteur.
Eneet,si etteatmosphèren'estpasparfaitement
ontr-lée, ilpeuty avoirdespo hes degaz oxydantpiégéesdans
le moteur, des po hes d'air piégées au sol par exemple.
Ces po hes peuvent alors mener lo alement à un mélange
réa tif lorsque l'hydrogène ommen e à être inje té et
en-trainer des allumagesnon ontrlés, e qui peut avoir des
onséquen es atastrophiques. PSfragrepla ements alimen tation LO X alimen tation H2 allumeur PSfrag repla ements alimentationLOX alimentationH2
Une fois l'atmosphère interne au moteur ontrlée,
l'hy-drogène ommen e à être inje té et l'allumeur tor he est
allumé. Cet allumeur tor he onsiste en un jet sonique
de gaz haud oxydant. Ce jet étant sonique, il présente
unestru ture dejetfortementsousdétendu.L'é oulement
dans le sillagede ette stru ture ompressible étant
forte-mentturbulent,lemélangeave l'hydrogènequiestinje té
àsapériphéries'en trouvegrandementamélioréetpermet
le développement d'une amme. De plus, la stru ture de
jet fortement sous-détendu fait qu'il existe des zones de
fort isaillementpropi eàl'auto-allumage, e quiaideàla
PSfrag repla ements alimen tation LO alimen tation H2 allumeur PSfrag repla ements alimentationLOX alimentationH2 allumeur
L'oxygène liquide ommen e alors à être inje té. Le jet
d'oxygèneliquide inje téau entre desinje teurs oaxiaux
est alors éplu hé par un ourant d'hydrogène gazeux à
hautevitesse.Un spray de gouttelettesseformeainsi.Ces
dernièress'évaporant,unmélangede ombustible,
l'hydro-gène, et d'oxydant, l'oxygène, onstitue la phase gazeuse.
L'intera tionde e mélangegazeuxave laammede
l'al-lumeurtor hepermetalorsd'allumerlapremière ouronne
d'inje teurs, la plus pro he de l'allumeur. La pression au
sein de la hambre étant en ore en dessous de la pression
ritique de l'oxygène, la ammequi se développe est bien
une ammediphasique.
PSfrag repla ements alimen tation LO X alimen tation H2 allumeur PSfrag repla ements alimentationLOX alimentationH2
Le mélange issu des inje teurs de haque ouronne
s'al-lume alors de pro he en pro he jusqu'à e que toute la
plaqued'inje tionsoitallumée.Cependant,leremplissage
du dme Lox n'est pas instantané. Il en résulte que, dans
la phase transitoire, tous les inje teurs ne débitent pas
for ement le même mélangepuisque le dme LOx est
ini-tialementremplidegaz inerte.Leshétérogénéitésde
om-positionde esentréesfontquel'allumagenesefaitpasde
manièrehomogènesur toutelaplaque.Lapriseen ompte
de eshétérogénéitésest don de premièreimportan ean
PSfragrepla ements alimen tation LO X alimen tation H2 allumeur PSfrag repla ements alimentationLOX alimentationH2 allumeur
Enn, une fois que l'ensemble du dme LOx est rempli
et que toute la plaque d'inje tion est allumée. Le moteur
monteenrégimejusqu'àarriveràses onditionsnominales
de fon tionnement. La pression dans la hambre est alors
de l'ordre de quelques dizaines de bars, la ombustion se
Organisation du manus rit
Ce manus rit de thèse est une ontribution au développement d'un outil numérique
pouvantpermettre lasimulationdu transitoire d'allumaged'unmoteurà y le expander.
Il a don été hoisi de stru turer e mémoire en s'appuyant sur la séquen e temporelle
d'allumagedumoteur,pour elailestdé oupéenquatreparties.Aprèsl'introdu tion
pré-sentantle ontextegénéraldel'étude,lapremièrepartieapourvo ationd'établirlesbases
né essaires à la ompréhension des parties suivantes. Un premier hapitre introduit don
la modélisation de l'aérothermo himie, puis un deuxième hapitre présente le mélange
s alaire en é oulement turbulent. Enn, un troisième hapitre présente une appro he de
la modélisationde la ombustion turbulente s'appuyant sur des é helles ara téristiques
de temps.
La deuxième partie s'atta he à la modélisationde l'allumeurtor he. La tor he ayant
une stru ture fortement ompressibleave des zonessupersoniques, lequatrième hapitre
(le premier de ette partie) présente une modélisation de la ombustion en é oulement
rapide. Une attention parti ulière est portée à la des ription des é helles de temps
a-ra téristiques du mélangeet du temps de résiden e sur lesquelles repose la modélisation
proposée par Izard et al. (Izard et al., 2009). Le inquième hapitre présente alors les
appli ations de e modèle sur des ammes jet à haute vitesse dans lesquelles
l'autoallu-mage aété misen éviden e, laammede Cheng etal.(Chengetal., 1994)etlaamme
de Bea h (Bea h, 1972). Le travail présenté dans ette partie est publié dans (Gomet
et al.,2012).
Latroisièmepartie on erne la ombustiondiphasique. Unpremier hapitre introduit
les équations de onservation qui régissent es é oulements et en parti ulier les termes
sour es induits par la vaporisation dans la phase gazeuse. Ce hapitre expli ite aussi
l'appro he lagrangienne qui a été retenue pour la simulation de la phase dispersée. Le
septième hapitreest dédiéàlamodélisationdela ombustionen é oulementdiphasique,
en parti ulier la prise en ompte des eets de transitoire de hauage des gouttes sur
le mélange lo al. Le modèle ainsi introduit est appliqué, dans le huitième hapitre, à la
ongurationmas otte-A10,amme ryote hniquereprésentativedespremiersinstants
de l'allumagedu mélangeissu des inje teurs (Gometetal., 2014).
La quatrième partie est dédiée à la propagation de la amme à toute la plaque
d'in-je tion. Pour ela, la prise en ompte des hétérogénéités de omposition à l'inje tion
est né essaire. Le neuvième hapitre propose don une appro he à même de prendre en
ompte es hétérogénéités en prolongeantla notion de fra tion de mélangeà un milieu à
trois entrées et plus en sebasant sur un inje teur tiflo alementdéni (Gomet etal.,
numé-la amme jet de Dally et al.(Dally et al., 2002),montage expérimental possédant trois
entrées lairementdénies.
Enn, une synthèse des modèles utilisés et des prin ipaux résultats obtenus est
Première partie
Chapitre 1
Modélisation Aérothermo himique
1.1 Hypothèses
Cetravailestee tuédansle adredelamé aniquedes milieux ontinus.On onsidère
don que le libre par ours moyen des molé ules reste inférieur aux dimensions
ara té-ristiques de l'é oulement et que tout eet de gaz raréé peut être négligé. L'élément
innitésimalde référen e orrespond ainsi physiquement àune parti uleuide inniment
petite par rapport à l'é helle ma ros opique, mais dont le volume renferme toujours un
nombre susamment important de molé ules. On peut ainsi y dénir statistiquement
un état onstant pendant les é helles de temps molé ulaires (masse moyenne sur l'unité
de volume
ρ
, vitesse bary entrique moyenne−
→
V
et énergie interne moyenne
e
). Le milieuest onsidéré omme uide, le hamp de déformation ma ros opique reste ontinu sous
l'a tiondu hampde ontrainte. L'équilibre thermodynamique est supposé toujoursétabli,
'est-à -dire que les temps ara téristiques du mouvement uide restent toujours
beau- oup plus grands que les temps de relaxation des molé ules vers leur niveau d'équilibre.
Cette hypothèse est retenue pour la résolution le l'aérodynamique mais pas en e qui
on ernela ombustionpuisquelesréa tions himiquespeuvent sedéroulerhorséquilibre
thermodynamique omptetenudes modèlesutilisés.Lerayonnement thermiquen'est pas
pris en ompte. Ladiusion molé ulaire est supposée suivre laloide Fi k,leseetsSoret
etDufoursontnégligés.Enn, lesvaleursdu nombre deLewis
Le
sontsupposésunitaires.Les termes de diusion molé ulaire étant (à grand nombre de Reynolds) d'un ordre de
grandeur très inférieur à eux de diusion turbulente, l'erreur ommise en retenant es
1.2 Équations instantanées
Leséquations suivantes onstituentla base retenue pour la plupartdes travaux
ee -tués en ombustion,mais ontété rédigéesi iàpartirde CantetMastoraskos(2008);
Reynolds (1987); Mer i et al.(2010).
1.2.1 Lois de onservation
Onadoptei iunedes riptioneulériennedel'é oulement.Dansun volumeélémentaire
xe
Ω
, de surfa e∂Ω
, et de normale unitaireà ette surfa e−
→
n
, orientée vers l'extérieurde e domaine, le prin ipe de onservation d'une quantité physique
φ
se traduit par lebilan :
∂
∂t
Z
Ω
φdV +
Z
∂Ω
−
→
V .−
→
n φdS =
Z
∂Ω
−
→
n .
−
→
F (φ)dS +
Z
Ω
S(φ)dV
(1.1)Ce bilan peut être interprété physiquement omme suit : la variation de
φ
au ours dutemps résulte du mouvement propre du volume uide (terme onve tif) et des a tions
externes surfa iques (terme diusif
F
~
) etvolumiques (termesour eS
).On hoisit alors omme variables du problème lesvariables onservatives :
ρ, ρ
−
→
V , ρE, ρY
α
respe tivement lamasse volumique, la quantité de mouvement, l'énergietotale massique
et la masse volumique de l'espè e
α
. L'énergie totale est dénie omme la somme del'énergie interne massique
e
etde l'énergie inétiquepar unité de masse :ρE = ρe +
1
2
ρu
k
u
k
En appliquant le théorème d'Ostrogradski, on obtient lesformes instantanées lo ales
des équationsde onservation.
Conservation de la masse pour l'espè e
α
La variationde lafra tion massiquede l'espè e
α
est due aumouvementpropredu uidemais aussi à la diusion de l'espè e
α
dans le uide ainsi qu'à un terme deprodu -tion/destru tion d'origine himique.
∂ρY
α
∂t
+
∂ρu
k
Y
α
∂x
k
=
∂
∂x
k
(J
k
α
) + ρω
α
(1.2) oùJ
α
On onsidère qu'iln'y aau une sour ede réation oude disparition de masse totale,par
onséquent,leuxdemasseestdire tementliéaumouvementpropreduuide.L'équation
peut se déduire de l'Eq. (6.30) sa hant que la masse totale est la somme de toutes les
masses d'espè e,
ρ =
P
α
ρY
α
.∂ρ
∂t
+
∂ρu
k
∂x
k
= 0
(1.3)Bilan de quantité de mouvement
Enappliquantleprin ipe fondamentalde ladynamique,on peut é rireque leproduit de
lamasseparl'a élérationd'uneparti uleuideest égalàlasommedesfor es extérieures
qui lui sont appliquées. Le ux de la quantité de mouvement se dé ompose don en une
ontributiondes ontraintes normalespar unité de surfa e (pression) etune ontribution
des ontraintes tangentielles (for es visqueuses) reliées au hamp moyen par la relation
de Newton, ainsi que l'eet des for es volumiques.
∂ρu
i
∂t
+
∂ρu
k
u
i
∂x
k
= −
∂p
∂x
i
+
∂τ
ki
∂x
k
+ ρF
i
(1.4)ave letenseur des ontraintes visqueuses
τ
ki
Bilan d'énergie
La onservation de l'énergie totale
ρE
est déduite du premier prin ipe de lathermody-namique. La variation de l'énergie totale est égale à lasomme de la puissan e des for es
mé aniques et du ux thermiques'exerçant sur le système.
∂ρE
∂t
+
∂ρu
k
E
∂x
k
= ρu
k
F
k
−
∂u
k
p
∂x
k
+
∂
∂x
k
(τ
ki
u
i
) −
∂q
k
∂x
k
(1.5)ave
q
k
leux d'énergie édé à la ellule1.2.2 Lois de omportement
An de pouvoirrésoudre leséquations de onservation présentées dans leparagraphe
pré édent, ertainstermes doivent être modélisés.Une loid'état etdes lois de
omporte-mentsont don introduites.
Loi d'état
La loid'état retenue est la loides gaz parfaits :
p = ρ
R
où
M
est la masse molaire du gaz onsidéré etR = 8.314 J mol
K−1
la onstanteuniverselledes gaz parfaits
1 .
Transport molé ulaire
Le uide est supposé visqueux et newtonien dans tout le domaine. Ainsi le tenseur des
ontraintes visqueuses suit laloi de Newton :
τ
ki
= λ
∂u
j
∂x
j
δ
ki
+ µ
∂u
k
∂x
i
+
∂u
i
∂x
k
ave
λ
le oe ient de vis osité de volume etµ
le oe ient de vis osité dynamiquemolé ulaire.Deplus,enappliquantl'hypothèsedeStokes,onsupposequeles hangements
de volume des parti ules uides s'ee tuent sans vis osité, ie
3λ + 2µ = 0
. On obtientdon une expression du tenseur des ontraintes fon tion de lavitesse instantanée lo ale :
τ
ki
= S
ik
−
2
3
µ
∂u
j
∂x
j
δ
ki
(1.7)S
ik
= µ
∂u
k
∂x
i
+
∂u
i
∂x
k
(1.8)où
S
ik
est letenseur taux de déformation.Enn, la diusion d'espè e est supposée suivre la loi de Fi k et le ux de haleur
transmis par ondu tion thermiqueest supposé suivre laloi de Fourier :
−
→
J
α
= −ρ
α
D
α
−
→
∇Y
α
(1.9)−
→
q
= −λ
T
−
→
∇T +
X
α
−
→
J
α
h
α
où
D
α
= a
T
/Le
α
estle oe ientde diusionde l'espè eα
,a
T
= λ
T
/ρC
p
estle oe ientde diusivité thermique et
λ
T
est le oe ient de ondu tibilité thermique molé ulaire.Deplus,sionnégligeleuxde haleurinduitparlamigrationd'espè es d'enthalpies
dié-rentes( eets de Lewis),en introduisantlenombre de Prandtl
P r = µC
p
/λ
T
,l'évaluationdu ux ondu tif de haleurpeut être ramenée à elle de la vis osité :
−
→
q = −
µC
p
P r
−
→
∇T
(1.10)Taux de produ tion himique
Il reste maintenant à pré iser la forme prise par le taux de produ tion himique. La
première appro he pour sa modélisation onsisteà retenirla loid'Arrhénius.