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Croissance et engraissement de faisandeaux élevés en
volière ou en claustration
F.H. Ricard, M.J. Petitjean, J.M. Melin, G. Marche, G. Malinlau
To cite this version:
F.H. RICARD
M.J. PETITJEAN
J.M.
MELING. MARCHE
G. MALINLA U
(1J
INRA,
Station de Recherches Avicoles37380
Nouzilly
(2)
INRA DomainePluridisciplinaire
du
Magneraud
17700Surgères
Croissance
et
engraissement
de
faisandeaux élevés
en
volière
ou
en
claustration
L’élevage
du
faisan,
Phasianus
colchicus,
s’est
beaucoup développé
en
France
cesdernières
années
enraison
de
l’importance
que
prend
la chasse
commeactivité
de loisir
et
de la raréfaction du
gibier
naturel.
Il
s’agit
de
produire
de
façon
aussi
économique
que
possible
unoiseau
de
tir
de
qualité
qui
seraélevé
envolière,
puis
lâché
aumoment
de
la chasse.
Pour
satisfaire
unedemande
grandissante
d’oiseaux de
type
gibier,
onpeut
aussi
imaginer
l’élevage
d’un faisan de chair
enclaustration
complète,
commele
poulet,
vendu dans les
circuits
traditionnels
de distribution.
Il était normal
que
l’INRA s’intéresse
à
cedouble
aspect
de
l’élevage
du faisan.
Un essai
adonc été
mis
enplace
pour
étudier les
performances
du faisandeau
enfonction du mode
d’élevage,
volière
ouclaustration.
Nous
présentons
ici
les résultats
concernant
la
croissance
jusqu’à
22
semaines
d’âge,
l’indice de
consommation
et
l’état
d’engraissement
observés
au coursde
cette
expérimentation.
Conditions
expérimentales
L’expérience
aporté
sur les 2 sexes d’unemême
population expérimentale,
la soucheINRA du
Magneraud
dont lescaractéristiques
ont été
présentées
parPetitjean
et al(1986).
Autotal,
724 faisandeaux ont été obtenus auMagneraud
par insémination artificielle enjuin
1989. La moitié des animaux a été élevée auDomaine du
Magneraud,
enpoulailler
ferméjusqu’à
l’âge
de 6 semaines, dans 2 volièrescontigües
ensuite(sexes mélangés).
Lesvolières avaient été ensemencées d’une flore
complexe,
de type culture àgibier,
et la densitéau
démarrage
était de 3 M2 parsujet.
L’autre moitié a étéenvoyée
à la Station de Recherches Avicoles deNouzilly
pour y être élevée dans 2cases d’un
poulailler
sans fenêtrehabituelle-ment utilisé pour le
poulet,
avec une densité audépart
de 5sujets
(sexes
mélangés)
par m!. Encours
d’élevage,
les densités ont diminué parsuite de la mortalité
(faible
après
6 semainesd’âge)
et surtout desprélèvements
pourabat-tage. En fin
d’expérience (22 semaines)
lesden-sités étaient de 1
sujet
pour 10 ml de volière etde 1,4
sujet
par ml depoulailler.
Dans les deux modesd’élevage,
les animaux ont reçu unmême aliment dont les
caractéristiques figurent
au tableau 1. Ces
caractéristiques
tenaientcompte des travaux antérieurs effectués à
l’INRA,
enparticulier
par Melin et Larbier(1988).
Tous les animaux ont été
pesés,
le matin àjeun,
auxâges
de 6, 10, 14, 17 et 22 semaines.Kesume
-Des faisandeaux nés le même
jour
et issus de la mêmepopulation parentale
ontété élevés soit en volière soit en claustration
complète
jusqu’à
l’âge
de 22semaines.
Après
l’âge
de 10 semaines les faisandeaux élevés en volière ont une croissanceplus rapide
que ceux élevés enclaustration,
un meilleur indice de consommationapparent et un
plus
fortdéveloppement
desdépôts
gras abdominaux. Lesana-lyses
de covariance montrent que ces différencesd’engraissement s’expliquent
par les variations dupoids
vif. Lesdépôts
gras augmentent fortement avecl’âge
etprésentent
une forte corrélation avec lepoids
vif.Un bon
compromis
pour obtenir une carcasselégère
etmaigre
semble se situerA chacun de ces
stades,
laquantité
d’alimentconsommé a été déterminée et un échantillon
de faisandeaux de
chaque
sexe a été abattudans l’atelier
expérimental
de la Station de Recherches Avicoles. Sur les animaux abattuson a
prélevé
lesdépôts
gras abdominaux en vue d’estimer l’étatd’engraissement,
commecela se fait habituellement chez le
poulet
(Ricard 1983).
Résultats
Chaque
moded’élevage
étaitreprésenté
par 2lots
d’animaux,
mais pourchaque
groupeâge
x sexe les différences n’étaient passignificatives,
cequi
nous apermis
de regrouper les 2 lots.Pour tous les animaux
présents,
l’évolution despoids
vifs est illustrée par lafigure
1. Achaque
âge
les effets sexe et moded’élevage
étaientsignificatifs,
mais pas l’interaction sexe x moded’élevage.
Des chiffresplus
précis
sontindi-qués
dans le tableau 2qui
correspond
aux seulsanimaux vivants à
l’âge
de 17 semaines. Al’âge
de 22 semaines, les animaux restants
pesaient
en moyenne 1 611 g et 1 193 g envolière,
res-pectivement
pour les mâles et les femelles. Lesvaleurs
correspondantes
étaient de 1 488 g et1 106 g pour les animaux élevés en claustration.
Ces résultats montrent que le
dimorphisme
sexuel dupoids
vif du faisan estcomparable
àce
qu’on
observe chez lepoulet
etqu’il
aug-mente avecl’âge :
lepoids
moyen des femellesreprésentait
84 % de celui des mâles àl’âge
de6 semaines, 79 % à 10 semaines et 74 % de 14 à
22 semaines. Les animaux élevés en volière
étaient
plus
lourds que ceux élevés enclaustra-tion, sauf à
l’âge
de 10 semaines. Ce résultatpeut
s’interpréter
comme uneconséquence
desdifficultés que les animaux doivent surmonter au moment de la sortie en
volière,
effectuéeaprès
lapesée
de 6 semaines pourl’expérimen-tation réalisée au Domaine du
Magneraud.
Parailleurs,
on peut observer que les courbes decroissance s’infléchissent très nettement
après
l’âge
de 14 semaines. Mais lepoids
adulten’était pas encore atteint à
l’âge
de 22 2semaines. Ainsi
Petitjean
et al(1986) signalent
despoids
moyens de 1 834 g et 1 347 g respec-tivement pour des mâles et des femelles de lamême souche
âgés
de 60 semaines.Les résultats des mesures d’indice de
mélangés
et nous n’avions que 2répétitions
parmode
d’élevage.
Les données nepermettent
donc pas une
analyse
statistique
précise.
Ellesindiquent
toutefois quel’élevage
en volièredonne de bien meilleurs résultats que
l’élevage
en claustration.Jusqu’à l’âge
de 6 semaines onpeut penser que le
gaspillage
étaitplus
impor-tant dans les
poussinières
deNouzilly
que dansle bâtiment du
Magneraud,
mais nous n’avonspu
tester cettehypothèse.
Après
6 semaines, les faisans élevés en volière avaient à leurdisposi-tion de la verdure et différents
types
degraines
ce
qui peut
expliquer
une consommationmoin-dre de l’aliment
complet,
seulcompté
dans le calcul de l’indice de consommation. Ladiffé-rence est
importante :
à 17 ou à 22 semaines ilfaut 1
kg
d’alimentcomplet
deplus
enclaustra-tion pour obtenir le même
kg
degain
depoids
vif.
L’état
d’engraissement
a été estimé par lepourcentage des
dépôts
gras abdominauxrap-porté
aupoids
vif,
sur un échantillon de 18 à 41sujets
par groupe sexe xâge
x moded’élevage.
Les résultats sont
regroupés
sous forme decourbes dans la
figure
2. Al’âge
de 6 semaines,le
poids
desdépôts
gras abdominaux étaitpra-tiquement
nul pour lamajorité
des animaux. Les moyennes ne sont donc pasindiquées
surla
figure
2. Al’âge
de 10 semainesquelques
individus
présentent
encore un très faibledéve-loppement
du grasabdominal,
cequi
entraîneun coefficient de variation très élevé
(80
à110 % selon les
groupes).
Par la suite, cecarac-tère reste très variable avec un coefficient de
variation
qui
dépasse
toujours 40 %, supérieur
à cequ’on
observe habituellement chez lejeune
poulet.
L’analyse
statistique
des résultatsd’engrais-sement montre que les interactions sexe x
type
d’élevage
ne sont passignificatives
(P > 0,05).
Achaque
âge,
les effets sexe ettype
d’élevage
sont hautement
significatifs (P G 0,01).
Lesmâles sont nettement
plus
maigres
que lesfemelles
(pourcentage
de gras abdominal envi-ron deux foisplus
faible).
Les animaux élevésen volière sont
toujours
plus
gras que ceuxéle-vés en claustration. L’effet de
l’âge
est trèsimportant,
aussi bien chez les mâles que chezles
femelles,
quel
que soit le moded’élevage.
En moyenne, le pourcentage gras
abdominal/
poids
vif double entre 10 et 14 semaines, dou-ble encore entre 14 et 17 semaines et doubleégalement
entre 17 et 22 semaines. A ceder-nier
stade,
on obtient des valeurs(1,6
% pourles
mâles,
2,6 % chez lesfemelles)
qui
serap-prochent
de cequ’on
peut observer chez dejeunes
poulets
âgés
de 6 semaines(Ricard
etPetitjean
1989).
Pour obtenir des résultats
plus précis,
les relations entre lepoids
desdépôts
gras abdomi-naux(y en grammes)
et lepoids
vif(x
engrammes)
ont été étudiésséparément
pourcha-cun des deux modes
d’élevage,
par sexe et parâge
d’abattage,
par lestechniques
derégression
et
d’analyse
de covariance àpoids
vif constantdans le tableau 4. Les corrélations
phénotypi-ques entre
poids
vif etpoids
du gras abdominal sont relativement élevées(0,3
à 0,8 selon lesgroupes)
et presquetoujours
significatives.
Lescomparaisons
entre modesd’élevage
parana-lyse
de covariance montrent que, dans lamajo-rité des cas, les différences
d’engraissement
s’expliquent
par les variations dupoids
vif. Lescomparaisons
entreâges
dépendent
du moded’élevage.
Pour les animaux élevés envolières,
les droites de
régression
peuvent
êtreconsidé-rées comme
parallèles
etl’âge
faitapparaître
une différence
significative
du niveaud’en-graissement,
aussi bien pour les mâles quepour les femelles. Pours les animaux élevés en
claustration les droites de
régression
sontsigni-ficativement non
parallèles,
cequi
rendimpos-sible les tests de niveau
d’engraissement.
Nous avons
également
calculé lescorréla-tions entre le pourcentage des
dépôts
gras abdominaux et lepoids
vif. Les valeursobser-vées sont
plus
faiblesqu’avec
lespoids
bruts.La valeur commune, obtenue
après
transforma-tion « argument tangente
hyperbolique
»(Dagnélie
1975),
est de 0,49.Discussion
et
conclusion
__
Les
performances
que nous avons obtenuessont
supérieures
à laplupart
des résultatspubliés
jusqu’ici,
tant pour la croissance quepour l’indice de consommation. Toutefois avec
la même
souche, Petitjean
et al(1986)
font étatd’une croissance un peu meilleure. Une
expé-rience de sélection destinée à augmenter le
poids
vif à 12 semainesd’âge
apermis
à Kassidet Coleman
(1985)
d’obtenir unelignée
dont lacroissance est
légèrement supérieure
à ce que nous avons obtenu. De même,Slaugh
et al(1989)
obtiennent une meilleure croissance surdes faisans blancs d’une souche lourde
(=
Junmbo
White)
élevés en cage, mais avec unindice de consommation moins intéressant. Cette variabilité dans les résultats montre
qu’il
est
possible
de sélectionner lesperformances
de croissance chez lefaisan,
comme pour lesautres
espèces
de volailles.Il existe peu de données
bibliographiques
concernant l’état
d’engraissement
du faisan.Nous confirmons que la corrélation entre
vitesse de croissance et
engraissement
estplus
élevée chez le faisan que chez le
poulet
(Ricard
et
Petitjean
1989).
Onrisque
donc d’aboutirrapidement
à des carcasses trop grasses si onsélectionne sur la vitesse de croissance sans
tenir compte de la
composition
corporelle.
Si on s’intéresse à laproduction
d’un faisan-deau dechair,
les résultats de laprésente
expé-rience montrent
qu’un
abattage
àl’âge
de 17semaines
permet
d’obtenir un animalléger
(environ
1,4kg
pour les mâles et 1kg
pour lesfemelles)
etmaigre
(moins
de 1 % de grasabdominal).
Si on veut améliorer lepoids
vif,
il faudra tenir compteégalement
de lacomposi-tion
corporelle.
L’élevage
en volièrejusqu’à l’âge
de 5 moispermet
d’obtenir un oiseauplus
lourd etplus
gras, cequi
correspond
à une accumulation deréserves
énergétiques.
Onpeut
penser que cephénomène
traduit unepréparation
pour la vieen
plein
air durant les rudes moisd’hiver,
enattendant la
reproduction
naturelle duRéférences
bibliographiques
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Vol. 2, Les méthodes de l’inférence statistique, Presses
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feathering of jumbo white pheasants. Poultry Sci., 68
Suppl. 1, 130.
Summary
Growth rate and abdominal fat
of game-type
pheasants
reared in aviaries or in confinement tDay-old pheasants
from the sameparental
population
were reared to 22 weeks of age either in cultivated aviaries or in a standardchicken house.
Aviary
reared birds were heavier from 10weeks
onwards,
with betterapparent
feedcon-version and
higher
abdominal fat index. Abdominal fatdeposits dramatically
increasedwith age and
presented high
correlationcoeffi-cients with
body weight.
An age of 17 weeks
appeared
to be agood
compromise
to obtain alight
body weight
(1.4
kg
formales,
1.0 forfemales)
and a leancarcasse.
RICARD F.H., PETITJEAN M.J., MELIN J.M., MARCHE G., MALINEAU G., 1991. Croissance et
engraissement de faisandeaux élevés en volière ou en