• Aucun résultat trouvé

Croissance et engraissement de faisandeaux élevés en volière ou en claustration

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Croissance et engraissement de faisandeaux élevés en volière ou en claustration"

Copied!
85
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02716162

https://hal.inrae.fr/hal-02716162

Submitted on 1 Jun 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Croissance et engraissement de faisandeaux élevés en volière ou en claustration

F.H. Ricard, M.J. Petitjean, J.M. Melin, G. Marche, G. Malineau

To cite this version:

F.H. Ricard, M.J. Petitjean, J.M. Melin, G. Marche, G. Malineau. Croissance et engraissement

de faisandeaux élevés en volière ou en claustration. Productions animales, Institut National de la

Recherche Agronomique, 1991, 4 (2), pp.117-121. �hal-02716162�

(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
(7)
(8)

F.H. RICARD M.J. PETITJEAN J.M. MELIN G. MARCHE

G. MALINLA U

(1J INRA, Station de Recherches Avicoles 37380 Nouzilly

(2) INRA Domaine Pluridisciplinaire

du Magneraud

17700 Surgères

Croissance et

engraissement de

faisandeaux élevés

en volière ou

en claustration

L’élevage du faisan, Phasianus colchicus, s’est beaucoup développé

en France ces dernières années en raison de l’importance que prend

la chasse comme activité de loisir et de la raréfaction du gibier naturel.

Il s’agit de produire de façon aussi économique que possible un oiseau

de tir de qualité qui sera élevé en volière, puis lâché au moment

de la chasse. Pour satisfaire une demande grandissante d’oiseaux de type gibier, on peut aussi imaginer l’élevage d’un faisan de chair en claustration

complète, comme le poulet, vendu dans les circuits traditionnels de distribution.

Il était normal que l’INRA s’intéresse à ce double aspect de l’élevage

du faisan. Un essai a donc été mis en place pour étudier les performances

du faisandeau en fonction du mode d’élevage, volière ou claustration.

Nous présentons ici les résultats concernant la croissance jusqu’à

22 semaines d’âge, l’indice de consommation et l’état d’engraissement

observés au cours de cette expérimentation.

Conditions expérimentales

L’expérience a porté sur les 2 sexes d’une

même population expérimentale, la souche

INRA du Magneraud dont les caractéristiques

ont été présentées par Petitjean et al (1986). Au total, 724 faisandeaux ont été obtenus au

Magneraud par insémination artificielle en juin

1989. La moitié des animaux a été élevée au

Domaine du Magneraud, en poulailler fermé jusqu’à l’âge de 6 semaines, dans 2 volières contigües ensuite (sexes mélangés). Les

volières avaient été ensemencées d’une flore

complexe, de type culture à gibier, et la densité

au démarrage était de 3 M 2 par sujet. L’autre

moitié a été envoyée à la Station de Recherches Avicoles de Nouzilly pour y être élevée dans 2 cases d’un poulailler sans fenêtre habituelle-

ment utilisé pour le poulet, avec une densité au départ de 5 sujets (sexes mélangés) par m!. En cours d’élevage, les densités ont diminué par suite de la mortalité (faible après 6 semaines d’âge) et surtout des prélèvements pour abat- tage. En fin d’expérience (22 semaines) les den-

sités étaient de 1 sujet pour 10 m l de volière et de 1,4 sujet par m l de poulailler. Dans les deux

modes d’élevage, les animaux ont reçu un même aliment dont les caractéristiques figurent

au tableau 1. Ces caractéristiques tenaient compte des travaux antérieurs effectués à

l’INRA, en particulier par Melin et Larbier

(1988).

Tous les animaux ont été pesés, le matin à jeun, aux âges de 6, 10, 14, 17 et 22 semaines.

Kesume

-

Des faisandeaux nés le même jour et issus de la même population parentale ont

été élevés soit en volière soit en claustration complète jusqu’à l’âge de 22

semaines.

Après l’âge de 10 semaines les faisandeaux élevés en volière ont une croissance

plus rapide que ceux élevés en claustration, un meilleur indice de consommation apparent et un plus fort développement des dépôts gras abdominaux. Les ana-

lyses de covariance montrent que ces différences d’engraissement s’expliquent

par les variations du poids vif. Les dépôts gras augmentent fortement avec l’âge

et présentent une forte corrélation avec le poids vif.

Un bon compromis pour obtenir une carcasse légère et maigre semble se situer

entre 14 et 17 semaines d’âge.

(9)

A chacun de ces stades, la quantité d’aliment

consommé a été déterminée et un échantillon de faisandeaux de chaque sexe a été abattu

dans l’atelier expérimental de la Station de

Recherches Avicoles. Sur les animaux abattus

on a prélevé les dépôts gras abdominaux en vue d’estimer l’état d’engraissement, comme

cela se fait habituellement chez le poulet (Ricard 1983).

Résultats

Chaque mode d’élevage était représenté par 2 lots d’animaux, mais pour chaque groupe âge x

sexe les différences n’étaient pas significatives,

ce qui nous a permis de regrouper les 2 lots.

Pour tous les animaux présents, l’évolution des

poids vifs est illustrée par la figure 1. A chaque âge les effets sexe et mode d’élevage étaient significatifs, mais pas l’interaction sexe x mode

d’élevage. Des chiffres plus précis sont indi- qués dans le tableau 2 qui correspond aux seuls

animaux vivants à l’âge de 17 semaines. A l’âge

de 22 semaines, les animaux restants pesaient

en moyenne 1 611 g et 1 193 g en volière, res- pectivement pour les mâles et les femelles. Les valeurs correspondantes étaient de 1 488 g et 1 106 g pour les animaux élevés en claustration.

Ces résultats montrent que le dimorphisme

sexuel du poids vif du faisan est comparable à

ce qu’on observe chez le poulet et qu’il aug- mente avec l’âge : le poids moyen des femelles représentait 84 % de celui des mâles à l’âge de

6 semaines, 79 % à 10 semaines et 74 % de 14 à 22 semaines. Les animaux élevés en volière étaient plus lourds que ceux élevés en claustra- tion, sauf à l’âge de 10 semaines. Ce résultat peut s’interpréter comme une conséquence des difficultés que les animaux doivent surmonter au moment de la sortie en volière, effectuée après la pesée de 6 semaines pour l’expérimen-

tation réalisée au Domaine du Magneraud. Par ailleurs, on peut observer que les courbes de croissance s’infléchissent très nettement après l’âge de 14 semaines. Mais le poids adulte

n’était pas encore atteint à l’âge de 22 2

semaines. Ainsi Petitjean et al (1986) signalent

des poids moyens de 1 834 g et 1 347 g respec- tivement pour des mâles et des femelles de la même souche âgés de 60 semaines.

Les résultats des mesures d’indice de

consommation sont rassemblés dans le

tableau 3. Les valeurs ont été obtenues sexes

(10)

mélangés et nous n’avions que 2 répétitions par mode d’élevage. Les données ne permettent donc pas une analyse statistique précise. Elles indiquent toutefois que l’élevage en volière

donne de bien meilleurs résultats que l’élevage

en claustration. Jusqu’à l’âge de 6 semaines on peut penser que le gaspillage était plus impor-

tant dans les poussinières de Nouzilly que dans le bâtiment du Magneraud, mais nous n’avons pu tester cette hypothèse. Après 6 semaines, les faisans élevés en volière avaient à leur disposi-

tion de la verdure et différents types de graines

ce qui peut expliquer une consommation moin- dre de l’aliment complet, seul compté dans le calcul de l’indice de consommation. La diffé-

rence est importante : à 17 ou à 22 semaines il faut 1 kg d’aliment complet de plus en claustra-

tion pour obtenir le même kg de gain de poids

vif.

L’état d’engraissement a été estimé par le pourcentage des dépôts gras abdominaux rap- porté au poids vif, sur un échantillon de 18 à 41

sujets par groupe sexe x âge x mode d’élevage.

Les résultats sont regroupés sous forme de courbes dans la figure 2. A l’âge de 6 semaines,

le poids des dépôts gras abdominaux était pra-

tiquement nul pour la majorité des animaux.

Les moyennes ne sont donc pas indiquées sur

la figure 2. A l’âge de 10 semaines quelques

individus présentent encore un très faible déve-

loppement du gras abdominal, ce qui entraîne

un coefficient de variation très élevé (80 à

110 % selon les groupes). Par la suite, ce carac-

tère reste très variable avec un coefficient de variation qui dépasse toujours 40 %, supérieur

à ce qu’on observe habituellement chez le jeune poulet.

L’analyse statistique des résultats d’engrais-

sement montre que les interactions sexe x type d’élevage ne sont pas significatives (P > 0,05). A chaque âge, les effets sexe et type d’élevage

sont hautement significatifs (P G 0,01). Les

mâles sont nettement plus maigres que les femelles (pourcentage de gras abdominal envi-

ron deux fois plus faible). Les animaux élevés

en volière sont toujours plus gras que ceux éle- vés en claustration. L’effet de l’âge est très important, aussi bien chez les mâles que chez les femelles, quel que soit le mode d’élevage.

En moyenne, le pourcentage gras abdominal/

poids vif double entre 10 et 14 semaines, dou- ble encore entre 14 et 17 semaines et double

également entre 17 et 22 semaines. A ce der- nier stade, on obtient des valeurs (1,6 % pour les mâles, 2,6 % chez les femelles) qui se rap-

prochent de ce qu’on peut observer chez de

jeunes poulets âgés de 6 semaines (Ricard et Petitjean 1989).

Pour obtenir des résultats plus précis, les

relations entre le poids des dépôts gras abdomi-

naux (y en grammes) et le poids vif (x en grammes) ont été étudiés séparément pour cha-

cun des deux modes d’élevage, par sexe et par

âge d’abattage, par les techniques de régression

et d’analyse de covariance à poids vif constant

(Dagnelie 1975). Les résultats sont regroupés

(11)

dans le tableau 4. Les corrélations phénotypi-

ques entre poids vif et poids du gras abdominal

sont relativement élevées (0,3 à 0,8 selon les

groupes) et presque toujours significatives. Les comparaisons entre modes d’élevage par ana-

lyse de covariance montrent que, dans la majo-

rité des cas, les différences d’engraissement s’expliquent par les variations du poids vif. Les comparaisons entre âges dépendent du mode d’élevage. Pour les animaux élevés en volières,

les droites de régression peuvent être considé-

rées comme parallèles et l’âge fait apparaître

une différence significative du niveau d’en- graissement, aussi bien pour les mâles que pour les femelles. Pours les animaux élevés en

claustration les droites de régression sont signi- ficativement non parallèles, ce qui rend impos- sible les tests de niveau d’engraissement.

Nous avons également calculé les corréla-

tions entre le pourcentage des dépôts gras abdominaux et le poids vif. Les valeurs obser- vées sont plus faibles qu’avec les poids bruts.

La valeur commune, obtenue après transforma- tion

«

argument tangente hyperbolique

»

(Dagnélie 1975), est de 0,49.

Discussion et conclusion

__

Les performances que nous avons obtenues

sont supérieures à la plupart des résultats

publiés jusqu’ici, tant pour la croissance que pour l’indice de consommation. Toutefois avec

la même souche, Petitjean et al (1986) font état

d’une croissance un peu meilleure. Une expé-

rience de sélection destinée à augmenter le

poids vif à 12 semaines d’âge a permis à Kassid

et Coleman (1985) d’obtenir une lignée dont la

croissance est légèrement supérieure à ce que

nous avons obtenu. De même, Slaugh et al (1989) obtiennent une meilleure croissance sur

des faisans blancs d’une souche lourde (=

Junmbo White) élevés en cage, mais avec un

indice de consommation moins intéressant.

Cette variabilité dans les résultats montre qu’il

est possible de sélectionner les performances

de croissance chez le faisan, comme pour les

autres espèces de volailles.

Il existe peu de données bibliographiques

concernant l’état d’engraissement du faisan.

Nous confirmons que la corrélation entre vitesse de croissance et engraissement est plus

élevée chez le faisan que chez le poulet (Ricard

et Petitjean 1989). On risque donc d’aboutir

rapidement à des carcasses trop grasses si on sélectionne sur la vitesse de croissance sans

tenir compte de la composition corporelle.

Si on s’intéresse à la production d’un faisan- deau de chair, les résultats de la présente expé-

rience montrent qu’un abattage à l’âge de 17

semaines permet d’obtenir un animal léger (environ 1,4 kg pour les mâles et 1 kg pour les

femelles) et maigre (moins de 1 % de gras

abdominal). Si on veut améliorer le poids vif, il faudra tenir compte également de la composi-

tion corporelle.

L’élevage en volière jusqu’à l’âge de 5 mois permet d’obtenir un oiseau plus lourd et plus

gras, ce qui correspond à une accumulation de réserves énergétiques. On peut penser que ce

phénomène traduit une préparation pour la vie

en plein air durant les rudes mois d’hiver, en

attendant la reproduction naturelle du prin-

temps suivant, ce qui se passe si les animaux

sont lachés en milieu naturel.

(12)

Références bibliographiques

DAGNELIE P., 1975. Théorie et Méthodes Statistiques,

Vol. 2, Les méthodes de l’inférence statistique, Presses Agronomiques, Gembloux (Belgique). J.

KASSID J.EH., COLEMAN T.H., 1985. Divergent selec-

tion for twelve-week body weight of Ring-necked pheas-

ants. Iraqi J. Agric. Sci., 3, 7-19.

MELIN J.M., LABIER M., 1988. Influence du taux protidi-

que de l’aliment de démarrage

sur

les performances de

croissance et d’emplumement du faisan. Ann. Zootech., 37, 143-150.

PETITJEAN M.J., GUILLOT P., MALINEAU G., 1986.

Maîtrise de la reproduction du faisan. C.R. 7° Conf.

Europ. Avic. (Paris, Août 1986), LARBIER M. Ed., Vol. 1

pp. 148-152.

RICARD FH., 1983. Mesure de l’état d’engraissement

chez le poulet. Variabilité d’origine génétique. in :

«

Qua- lité des viandes de volailles

».

C.R. 6° Symp. Europ. Qua- lité viandes volailles (Ploufragan, mai 1983). Lahellec C., Ricard FH. et Colin P. Eds., pp 49-68.

RICARD F.H., PETITJEAN M.J., 1989. Composition anato- mique du faisan de tir. Comparaison

avec

des poulets de poids similaire. Ann. Zootech., 38, 11-18.

SLAUGH B.T., JOHNSTON N.P., FLINDERS J.T., BRAM-

WELL R.K., 1989. Effect of light régime on growth and feathering of jumbo white pheasants. Poultry Sci., 68 Suppl. 1, 130.

Summary

Growth rate and abdominal fat of game-type pheasants reared in aviaries or in confinement t

Day-old pheasants from the same parental population were reared to 22 weeks of age either in cultivated aviaries or in a standard chicken house.

Aviary reared birds were heavier from 10 weeks onwards, with better apparent feed con-

version and higher abdominal fat index.

Abdominal fat deposits dramatically increased

with age and presented high correlation coeffi- cients with body weight.

An age of 17 weeks appeared to be a good compromise to obtain a light body weight (1.4 kg for males, 1.0 for females) and a lean

carcasse.

RICARD F.H., PETITJEAN M.J., MELIN J.M.,

MARCHE G., MALINEAU G., 1991. Croissance et

engraissement de faisandeaux élevés en volière ou en

claustration. INRA Prod. Anim., 4 (2), 117-121.

(13)
(14)

B. SA UVEUR

INRA Station de Recherches Avicoles 37380 Nouzilly

Mode d’élevage

des poules et qualité

de l’œuf

de consommation

L’opinion est assez largement répandue en France que l’oeuf « fermier » est

meilleur que celui issu d’élevages rationnels, tant du point de vue gustatif

que du point de vue nutritionnel. Au moment où se remet en place une production d’oeufs de consommation par des poules logées « au sol » il est opportun de rappeler que cette opinion mérite d’être très largement

reconsidérée.

La réglementation européenne, publiée au J.O.C.E. le 13 juillet 1985, a autorisé, dans les

termes suivants, l’indication, sur les emballages

des oeufs, des conditions utilisées pour l’éle- vage des poules :

-

Poules élevées en plein air, système extensif

-

Poules élevées en plein air

-

Poules élevées au sol

-

Poules élevées en volière.

Il existe donc un créneau commercial corres-

pondant à ce que l’on appelle souvent en

France

«

l’oeuf de plein air » et qui est estimé aujourd’hui à environ 2 % de la production

totale. Entre 1984 et 1988, le nombre de poules impliquées dans ce type de production serait passé de 100 000 à près d’un million (Cham-

pagne 1988).

L’élevage des poules au sol satisfait la demande de certains consommateurs qui préfè-

rent savoir que ces animaux ne sont pas main- tenus en cages et qui estiment souvent de façon implicite que la

«

qualité » et la composition de l’oeuf doivent être différentes selon que l’ani- mal est logé ou non en cage.

Dans ce contexte il est apparu opportun de faire le point des études qui ont effectivement

essayé de préciser de façon sérieuse dans quelle mesure le mode d’élevage des poules pourrait influencer les caractéristiques de leurs oeufs.

1 / Quelques définitions

_

On désigne essentiellement ici par

«

mode

d’élevage » le type de logement des poules. Il peut s’agir, dans tous les cas d’élevages ration-

nels :

- de cages (quel que soit leur plan d’assem- blage) placées dans un bâtiment muni ou non

de fenêtres,

-

d’un élevage

«

au sol » (habituellement sur

litière et caillebotis ou sur litière seule) à l’inté-

rieur d’un bâtiment,

-

d’un élevage

«

au sol avec parcours » faisant

appel à un bâtiment ouvert sur un parcours extérieur.

Dans la quasi-totalité de ces cas, les poules

sont nourries avec un aliment composé équili-

bré renfermant essentiellement des céréales,

une ou deux sources protéiques et un mélange

minéral et vitaminique.

Résumé

________________________

On rapporte ici les résultats de 25 études effectuées au cours des 15 dernières années pour comparer objectivement les caractéristiques des oeufs produits par

des poules logées en cages ou au sol (avec ou sans parcours). Ces résultats mon-

trent que ni le poids de l’oeuf, ni sa composition globale ne sont modifiés de façon répétable par le mode d’élevage. Seule une tendance (rarement significative) à l’augmentation de la teneur en acide linoléique et en cholestérol est retrouvée de

façon suivie lorsque la poule est logée au sol.

Le pourcentage d’oeufs fêlés est réduit dans l’élevage au sol en relation avec une

diminution probable des chocs subis par la coquille. Ni la structure du blanc, ni la coloration du jaune ou la fréquence des inclusions ne sont modifiées de façon permanente par le mode d’élevage.

Aucune différence de caractéristiques organoleptiques n’est décelable en l’ab-

sence de parcours. Des oeufs véritablement

«

fermiers » ont, de ce point de vue, des caractéristiques plus variables et pas forcément meilleures, que des oeufs issus d’élevages rationnels.

La production au sol peut augmenter la fréquence des oeufs sales et la contami- nation bactérienne de l’oeuf. Un des moyens de contrôle les plus importants est de limiter à moins de 6 heures le délai séparant la ponte du ramassage de l’oeuf.

Ces résultats montrent donc que l’opinion favorable dont jouit, chez certains

consommateurs, l’oeuf produit au sol, ne saurait s’appuyer sur des différences

constantes de caractéristiques qualitatives objectives.

(15)

Les écarts de

composition de l’aeuf

entre poules élevées

en cage et au sol

avec ou sans

parcours sont peu

importants et

surtout très variables d’une étude à l’autre.

L’appellation de production

«

fermière » tra-

ditionnelle sous-entend, quant à elle, qu’en plus du parcours libre, il n’est pas fait appel à

un aliment composé et que les poules ne reçoi-

vent donc que des graines et des déchets ména- gers. Sans que ceci soit toujours connu, cette production a en outre un caractère saisonnier très marqué (production de printemps et d’été).

Enfin, elle fait souvent appel à des animaux

peu sélectionnés. Les données bibliographi-

ques récentes relatives à des oeufs issus d’une telle production sont à peu près inexistantes.

Dans les paragraphes qui suivent, seules cer-

taines données rassemblées par Pavlovski

(1987) en Yougoslavie (références 17 à 19 des

tableaux et figures) semblent s’en rapprocher,

encore que l’origine génétique des animaux ne

soit pas toujours précisée.

2 / Les études réalisées

Après que quelques enquêtes ponctuelles

aient été conduites dans les années 60 lors du

développement de l’élevage des poules en

cages, c’est essentiellement au cours des 15 dernières années que des laboratoires de recherche avicole ont mis en place des proto- coles expérimentaux permettant de comparer valablement des oeufs issus de différents types d’élevage. Ces études ont été conduites pour

beaucoup en Europe du Nord (6 en Allemagne,

4 en Grande Bretagne) mais également en Italie, Europe de l’Est (Yougoslavie, Pologne, Tchécos- lovaquie), USA, Inde et en France pour les études organoleptiques.

Nous distinguerons ici les comparaisons effectuées entre la production en cages et celle

sur litière et entre la production en cages et celle de plein air.

Dans le premier cas en effet il s’agit systéma- tiquement de comparaisons rigoureuses, met-

tant en jeu des animaux de même origine géné- tique, nés le même jour dans le même couvoir et recevant le même aliment composé. Dans le

cas de l’élevage de plein air, ces conditions optimales n’ont été réalisées que dans les études de Belyavin (1988), Bergami et al (1978)

et Hughes et Dun (1985) ; encore faut-il souli- gner que la présence d’un parcours entraîne nécessairement l’ingestion par les poules d’ali-

ments non contrôlés tels que herbe, vers, insectes

...

Dans les autres études recensées ici pour la production de plein air, soit les poules

étaient identiques mais l’alimentation diffé-

rente (Pavlovski et al 1982), soit tout était diffé-

rent (Pavlovski 1987, Tolan et al 1974, Torges et al 1976). Il convient donc d’être particulière-

ment prudent dans l’interprétation des résultats enregistrés.

3 / Les résultats

Les principaux résultats obtenus par chacun de ces auteurs sont regroupés dans les figures 1

et 2 ainsi que dans le tableau 1. Pour être ren- dus comparables, ils ont tous été transformés

en pourcentage de variation par rapport aux

valeurs enregistrées simultanément sur les

oeufs produits par des poules logées en cages,

oeufs considérés ici comme témoins.

(16)

3.

1 / Poids de l’oeuf (figure 1)

S’il est classiquement admis que l’élevage en

cages augmente en moyenne le poids de l’oeuf

de 1 à 2 % (Sauveur 1988), les données pré-

sentes indiquent qu’il existe des situations opposées (Chand et Razdan 1977, Hughes et al 1985) et surtout que la réduction peut être beaucoup plus forte (- 10 %) dans certains exemples d’élevages réellement fermiers (Pav-

lovski 1982, Pavlovski et Masic 1987).

3.

2 / Composition de l’oeuf

a / Composition globale (figure 1)

Les résultats peuvent être résumés en disant que le mode de production n’affecte pratique-

ment pas la composition de l’oeuf et que, lors- que des différences significatives sont obser- vées, elles restent pour la plupart non repro- ductibles d’un essai à l’autre.

Les quelques conclusions qui peuvent être dégagées pour caractériser les oeufs produits

par les poules logées au sol (le lot témoin étant

toujours constitué par leurs homologues en cages) sont en effet les suivantes :

- légère baisse de la part de jaune (observée 5

fois contre 1 augmentation et 2 valeurs constantes)

- pas de variation répétable des teneurs en lipides (2 augmentations et 2 diminutions

significatives) ou en protéines

-

pas de variation significative des teneurs en

matière sèche contrairement à ce qui est quel- quefois affirmé : les valeurs rapportées par les présents auteurs sont en effet de + 0,6 % pour le jaune (Scholtyssek 1975), + 1 % pour le blanc (Ristic et Freudenreich 1984) ou de - 1,2,

-

1,6 et 0 % pour le mélange blanc + jaune (Ris-

tic et Freudenreich 1984, Tolan et al 1974,

Scholtyssek 1975).

b / Teneurs en certains nutriments (tableau 1)

Il convient d’abord de souligner que le nom-

bre d’études est limité et que, parmi celles- ci, celle de Tolan et al (1974) (n° 27 du tableau) qui

est la plus complète ne s’appuie pas sur un pro- tocole irréprochable dans la mesure l’origine génétique et l’âge des poules sont très variables

d’un lot d’oeufs à l’autre.

Les analyses de tous les acides aminés conduites par Scholtyssek (1975, 1976) font apparaître des variations faibles (- 2 à - 6 %)

mais significatives pour cinq d’entre eux, varia-

(17)

tions qui ne sont pas retrouvées par Tolan et al

(1974). Les résultats sont plus concordants pour les acides gras puisque les 4 séries d’ana- lyses pratiquées montrent (bien que de façon

non significative) une augmentation de la part d’acide linoléique (Cl8:2) de + 6 à + 15 % aux dépens des acides stéarique (Cl8:0) et oléique (C18:1) (- 2 à - 6 % chacun) lorsque les poules

sont élevées au sol (avec ou sans parcours). Il

est tout à fait connu par ailleurs que les acides gras de l’oeuf (surtout les insaturés) peuvent

varier légèrement en fonction de l’alimentation des poules (Sauveur 1988) et il n’est donc pas

surprenant que, au moins dans l’élevage de plein-air avec parcours, quelques modifications des acides gras d’origine alimentaire puissent

être observées. Les six séries d’analyses de cho-

lestérol pratiquées indiquent également une

tendance à l’augmentation dans la production

au sol, mais seules deux d’entre elles (Scholtys-

sek 1975 et 1976) atteignent le seuil de signifi-

cation. Ingr et al (1987), comme plusieurs

autres auteurs, parlent quant à eux d’une légère

décroissance de teneur en cholestérol des oeufs lors d’intensification de la production ce qui peut aller dans le même sens.

La teneur en vitamine A semble pouvoir être

très faiblement réduite par l’élevage au sol

(- 0,5 à - 2 %) même sans modification d’ali- mentation des poules. Lorsque celles-ci ont

accès à un parcours, Krieg (1961) parle au

contraire d’augmentation de teneur de l’oeuf en

vitamine A pendant les mois d’hiver et de prin- temps les précipitations sont suffisantes. Il est connu que le contenu en vitamine A de l’oeuf reflète l’ingéré de l’animal et de telles variations peuvent en fait être obtenues quel

que soit le mode d’élevage.

L’étude de Tolan et al (1974) fait apparaître

une augmentation de teneur en vitamines E,

B12 et Ac. folique qui n’a été confirmée par

aucun autre auteur. Compte tenu du mode de collecte des oeufs mis en place, il est impossi- ble d’affirmer qu’il s’agit là d’un effet spécifi-

que du mode d’élevage ; les auteurs soulignent

d’ailleurs eux-mêmes que les différences entre centres fournisseurs des oeufs sont supérieures

à celles attribuables au mode d’élevage.

3.

3 / Qualités d’usage de l’oeuf

a / Solidité de la coquille (figure 2)

Enregistrée dans 15 essais différents à l’aide de critères variables, la solidité de la coquille

ne varie pas de façon constante. L’hétérogé-

néité des réponses est surtout évidente dans le

cas de l’élevage de plein-air où les écarts sont les plus larges de - 7 à + 9 % (toujours en com- paraison avec les oeufs

«

homologues » pro- duits en cages).

L’étude de Hughes et al (1985) permet d’éclairer ce problème d’une lumière un peu nouvelle. Elle montre en effet une augmenta-

tion limitée (+ 6 à + 9 %) mais significative de

la résistance de la coquille à la rupture dans l’élevage de plein air, augmentation indépen-

dante de l’âge du troupeau et du poids de l’oeuf

et qui peut éventuellement être rapprochée

d’une température ambiante inférieure en exté- rieur (6 à 14&dquo;C vs 18 à 21&dquo;C) et d’une consom-

mation d’aliment plus élevée (+ 16 %). Simul-

tanément la fréquence de casse des oeufs est réduite de moitié (2 % vs 4,6 %) dans l’élevage

de plein-air c’est-à-dire de façon beaucoup plus

que proportionnelle à la variation de résistance

de la coquille. En outre, l’évolution de cette fré- quence en fonction de l’âge du troupeau diffère totalement entre « cages » et « sol » (figure 3).

Dans le premier cas le taux de casse augmente rapidement à partir de 50 semaines d’âge (réponse tout à fait usuelle) alors qu’il semble

peu affecté par l’âge du troupeau maintenu au sol. Puisque les écarts de caractéristiques intrinsèques des coquilles sont peu affectés par

l’âge, c’est donc l’environnement qui jouerait

un rôle prioritaire dans ce problème, les

contraintes mécaniques imposées à l’oeuf s’ac-

croissant avec l’âge dans le cas des cages.

Les observations de Cholocinska et Rozycka (1987) vont dans le même sens pour l’élevage

sur litière sans parcours puisque, malgré l’ab-

sence de différence significative dans les carac- téristiques de coquilles, le taux de casse moyen des oeufs entre 30 et 64 semaines d’âge est de

22 à 25 % en cages contre seulement 5 à 7 % au

sol.

(18)

b / Hauteur de l’albumen (blanc) (figure 2)

La hauteur du blanc gélifié mesurable lors- que l’oeuf est cassé sur une surface plane est

une mesure prédictive de certaines qualités d’usage du produit. Elle est liée d’une part à l’âge de l’animal, d’autre part et surtout au

temps écoulé entre la ponte et la mesure ; elle reflète donc en partie la fraîcheur de l’œuf

(Sauveur 1988). Les données de la figure 2

montrent que ce critère est sujet à d’assez larges variations (jusqu’à + 15 %) de façon apparemment imprévisible. Certaines diminu-

tions limitées enregistrées dans la production

au sol pourraient, selon Appleby et al (1988),

être liées au temps passé par les poules sur leur

oeuf à l’intérieur des nids. Les trois cas d’éle- vage de plein air où un accroissement notable a été enregistré sont ceux rapportés par Pavlovski

(1982, 1987) n’utilisant que des ceufs de pro- duction réellement fermière.

c / Coloration de la coquille

Ce critère, mesuré par réflectométrie, est principalement sous.contrôle génétique et peu sensible aux effets du milieu. Les trois enregis-

trements effectués font néanmoins état d’une moindre coloration de coquille chez les poules

de plein-air, la réduction étant soit non-chiffrée

(Belyavin 1988) soit comprise entre - 4 et - 9 % (Pavlovski 1982 ; Pavlovski et Macik 1987).

d / Coloration du jaune

Contrairement à la précédente, la coloration du jaune est directement liée à l’alimentation de la poule puisque due aux pigments caroté- noïdes absorbés par l’animal. Les réponses rap-

portées en figure 2 sont, dans ce contexte, tout à fait logiques : lorsque les animaux sur litière reçoivent le même aliment que ceux en cages,

aucune variation de plus de 5 % de la colora- tion du jaune n’est enregistrée dans un sens ou

dans l’autre. Dès lors que les animaux ont accès à un parcours extérieur, la coloration du jaune reflète la quantité d’herbe ingérée. Il est donc clair que celle-ci était élevée dans le cas des oeufs fermiers de Pavlovski (n° 17, 18, 20) et que les poules en cages servant de référence rece-

vaient au contraire un aliment déficient en pig-

ments. En aucun cas, une coloration intense du jaune n’est une « preuve » de production de plein-air.

e / Inclusions

Les taches de

«

sang » ou de « viande » pré-

sentes dans le blanc résultent de micro- hémor- ragies ovariennes ou de desquamations de l’ovi-

ducte dues à des causes encore mal connues.

Leur fréquence peut varier de façon très impor-

tante selon les troupeaux. Les variations extrêmes enregistrées entre cages et litières sont de + 87 % (Chand et al 1977) et - 90 % (Mench et al 1986) ! Trois autres études font état de variations non significatives ne dépas-

sant pas 5 %.

3.4 / Caractéristiques organoleptiques

Elles ont été évaluées dans cinq études seule-

ment qui peuvent donc être toutes rapportées

ici brièvement. La plus ancienne est celle de Torges et al (1976) en RFA : à partir de dégusta-

tions d’oeufs durs, les évaluateurs ont exprimé

des jugements tous satisfaisants pour des œufs issus de poules en cages, au sol et sur parcours.

Les deux premières catégories ont été, en

moyenne, mieux classées que la troisième mais les différences n’étaient pas significatives. De la

même façon, l’évaluation pratiquée en Finlande

par Mâkinen et al (1985) sur des œufs cuits ne montre pas de différence entre des œufs issus de poules en cages et sur litière, l’ensemble

étant jugé satisfaisant (note moyenne de 3,6 sur

un maximum de 5). Tout à fait similaires enfin

sont les résultats de Mench et al (1986) aux

Etats Unis où, malgré l’utilisation de 8 jurys

semi-entraînés et l’introduction de tests séparés

sur jaunes et blancs, aucune différence signifi-

cative de flaveur, de texture et d’acceptabilité globale n’a pu être trouvée entre les oeufs cuits semi-durs issus de poules en cages ou au sol. Il paraît donc établi que l’élevage au sol, comparé

à la cage, n’introduit pas de modification sensi- ble des caractéristiques organoleptiques des oeufs, au moins tant que les conditions d’ali- mentation sont assez voisines.

La situation peut être éventuellement diffé- rente dans le cas d’oeufs réellement fermiers c’est-à-dire produits par des poules en libre

parcours ayant accès à des sources alimentaires

non contrôlées (revoir § 1). L’étude conduite par Colas et Sauvageot (1979) est, de ce point de vue, intéressante puisqu’elle a permis de

comparer, avec un jury spécialement entraîné,

7 provenances réellement fermières à deux éle- vages

«

industriels » utilisant l’un des poules

en cages (11), l’autre des poules au sol (12). Il

était demandé aux juges (placés en lumière

rouge afin de ne pas être influencés par les dif- férences de couleur) :

1. de déterminer si l’échantillon correspondait

ou non à ce qu’ils attendaient d’un œuf (blanc

et jaune évalués séparément),

Classiquement, le pourcentage d’!ufs

cassés augmente en fin de période de ponte chez les

poules élevées en

cages. Cette

augmentation

semble ne pas exister chez les

poules élevées au sol

bien que les

caractéristiques de

coquille soient peu

modifiées.

(19)

La contamination microbienne de l’œuf est plus importante lorsque

la poule est élevée

en plein-air, mais le

ramassage de 7’œuf moins de 6 heures

après la ponte permet de la limiter.

2. de noter l’acceptabilité ainsi que la nature et

l’intensité de défauts éventuels.

Les résultats montrent que les fréquences

d’ceufs « industriels » et fermiers correspon- dant à l’attente

«

ceuf » ne diffèrent pas signifi-

cativement. Parmi les oeufs fermiers, se trou-

vent de

«

bons » comme de « mauvais » oeufs

comme le montre le classement des acceptabili-

tés obtenues, rapporté au tableau 2.

Dans une étude postérieure (Colas 1984,

communication personnelle) faisant appel à

une technique de jugement légèrement diffé-

rente (éloignement par rapport à un témoin caché) il est surtout apparu qu’un classement favorable à des oeufs fermiers établi sur oeufs

«

à la coque » était inversé dans une présenta-

tion « omelette » ou œuf « dur ».

Ces résultats montrent à l’évidence la diffi- culté d’évaluer précisément les caractéristiques organoleptiques de l’œuf, produit renfermant

environ 200 composés volatils dont on ignore l’implication exacte dans ces caractéristiques et qui peuvent être plus ou moins altérés lors de la cuisson. Les ceufs réellement

«

fermiers » ont vraisemblablement des caractéristiques organo- leptiques potentiellement plus variables et pas forcément meilleures que ceux produits à partir

d’une alimentation entièrement contrôlée et sensiblement constante.

3.

5 / Qualité microbiologique des oeufs

En liaison avec le paragraphe précédent, il

faut rappeler que les caractéristiques bactério- logiques des ceufs en modifient probablement

les qualités organoleptiques (Matthes 1985)

mais aucun renseignement précis n’est disponi-

ble sur ce point en dehors des cas graves de pourriture (par certains Pseudomonas, Proteus

ou Serratia) qui ont aujourd’hui disparu des

circuits de production rationnelle.

La ponte de l’oeuf dans des nids traditionnels

plutôt que sur un plancher de cage est un fac- teur d’augmentation de la fréquence des oeufs

sales mais les différences observées n’attei- gnent pas toujours le seuil de signification sta- tistique (Appleby et al 1988). L’absence de

fosses à déjections sous caillebotis (système de

la litière intégrale) joue selon Rauch et al (1980)

un rôle primordial en la matière auquel il

convient évidemment d’ajouter la conception

et l’entretien des nids utilisés.

La surface de la coquille porte tout à fait nor- malement un nombre de bactéries qui peut osciller de lo’-io’ (coquille propre) à plus de

10

9 (coquille très contaminée). Ces bactéries appartiennent à une quarantaine de groupes différents dont la plupart sont heureusement

non pathogènes. Torges et al (1976) (tableau 3) comparant des œufs fermiers et d’autres issus d’une production au sol et en cages trouvent

une contamination externe de la coquille par

Escherichia Coli dans 44, 6 et 10 % des cas res-

pectivement. Des contaminations internes exis- tent également dans tous les cas mais seuls les

œufs fermiers renferment des coliformes.

Dans une étude plus récente, Matthes (1985)

confirme que la production en cages assure une

plus faible contamination externe de la coquille

par des entérobactéries que les systèmes au sol (figure 4a). Il montre surtout que la présence de

ces bactéries est directement conditionnée par

le temps écoulé entre la ponte et le ramassage

de l’oeuf (figure 4b) ; si ce délai reste inférieur à

(20)

6 h, la population microbienne est sensible-

ment la même dans les deux systèmes de pro- duction. Il est enfin impératif d’écarter les œufs

pondus directement sur la litière chez lesquels

la prolifération microbienne est la plus rapide.

En conclusion, la production de l’œuf par des poules au sol risque d’offrir un produit de

moins bonne qualité bactériologique mais des

conditions strictes d’élevage (évacuation rapide

des œufs hors des nids) peuvent permettre de combattre efficacement ce problème.

Conclusion

Les travaux réalisés faisant appel à des com- paraisons objectives de différents critères quali-

tatifs montrent d’abord qu’il faut bien distin- guer l’œuf réellement fermier de celui produit

dans des conditions rationnelles contrôlées

quelles qu’elles soient. L’œuf fermier présente

en effet des caractéristiques potentiellement plus variables et, en règle générale, une qualité microbiologique bien moindre qui lui interdi- sent de constituer un modèle permanent de référence.

Ceci étant précisé, la première conclusion

des études pratiquées est qu’aucune modifica-

tion notable de composition de l’œuf ne peut être attribuée de façon répétable au mode de production. Les différents critères d’usage de

l’oeuf sont également peu affectés de façon per- manente ; la fréquence des oeufs cassés est réduite par la ponte dans les nids mais ceci

paraît davantage à une réduction des contraintes mécaniques qu’à une amélioration de la solidité intrinsèque de la coquille. Les caractéristiques organoleptiques de l’œuf sont

liées pour une part importante à l’alimentation de la poule et donc non modifiées par le mode

d’élevage si l’alimentation reste constante.

Enfin, la qualité microbiologique peut être infé- rieure lorsque la ponte dans les nids ne s’ac- compagne pas d’une collecte rapide des oeufs.

L’ensemble de ces données conduit à conclure que l’opinion favorable dont jouit l’œuf de

«

plein-air » (et a fortiori, l’oeuf

«

fer-

mier ») dans l’esprit de certains consomma-

teurs ne saurait s’appuyer sur des différences de caractéristiques qualitatives objectives.

Seules des motivations, par ailleurs respecta- bles, liées au souhait de voir les animaux élevés

en dehors des cages, devraient donc être rete- nues sans confusion avec la valeur nutrition- nelle ou technologique du produit.

Remerciements

L’auteur adresse ses remerciements à Michèle Plou-

zeau pour la recherche d’une partie des références

bibliographiques utilisées.

Références bibliographiques

!!...-..-.--. ----

1 -APPLEBY M.C., HOGARTH G.S., ANDERSON Jessie A., HUCHES B.O., WHITTEMORE C.T., 1988. Perfor-

mance of

a

deep litter system for egg production. Br.

Pouit. Sci., 29, 735-751.

2 - BELYAVIN C.G., 1988. Egg quality

as

influenced by production systems. World’s Poult. Sci. J., 44, 65-67.

3 - BERGAMI W.. GIAVARINI L, MINOCCHERI F., NEGRINI E., Compozione delle

uova e

lechnica di alle- vamento. Riv. Avicolt., 47, 35-38.

4 - CAVAI,CHINI L.G., CEROLINI S., 1984. Some quality

traits of eggs from hens kept in different types of hous- ing. Atti Soc. Ital. Sci. Veter.. 38, 507-509.

5 - CHAMPAGNE J., 1988. Production d’oeufs de consom-

mation à partir de poules

au

sol

avec

parcours. Journées nationales avicoles. Oct. 1988 (Rennes). ITAVI ed., Paris.

6 - CHAND D., RAZDAN M.N., 1977. Incidence of blood

spots and/or meat spots in eggs from White Leghorn

hens maintained under différent housing conditions dur-

ing their pullet year production. Indian Poult. Gaz., 61,

151-152.

Références

Documents relatifs

• Minéraux (Ca-P) ; enzymes ; stabilité thermique du lait ; aptitude à la coagulation ; propiétés des globules gras….. Maîtrise de la qualité nutritionnelle du lait

Ces études ont montré que, chez les bovins, les facteurs génétiques peuvent modifier les caractéristiques sensorielles des fromages, et en particulier leur texture, en raison

Dans le premier essai, des diffé- rences très importantes de texture ont été observées : les fromages issus de vaches Holstein ont été moins fermes et plus fondants que ceux issus

Les analyses ont été conduites sur un broyat de 5 fromages prélevés en ferme dans un lot donné (un jour de fabrication) suivi durant 14 jours et congelés (sauf pour la mesure du pH),

En pratique en effet, la production de toxine n’a été observée dans cette étude que lorsqu’un ensemble de facteurs de risque a été réuni : transformation de type

(calcium et lactose : Hn>Mo, azote soluble, activité plasmine, thiocyanate : Mo>Hn, composition en protéines), un temps de coagulation plus long pour les laits Hn, peu

Dans ce contexte, deux systèmes de pâturage présentant des niveaux de biodiversité contrastés ont été évalués pendant deux ans à l’INRA de Marcenat sur le plan de la

Dans un nouveau concept d’accompagnement des producteurs de lait, elle implique de piloter les flux microbiens des environnements de ferme au lait en s’appuyant sur la connaissance