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Adaptation des ovins aux conditions de milieu difficiles
J. Bouix
To cite this version:
J. BOUIX
INRA Station dAmélioration
Génétique
des Animaux BP 27 31326 Castanet-Tolosan CedexLes
qualités
d’adaptation
des animaux auxcondi-tions de milieu ne sont pas
prises
en compteactuelle-ment de
façon explicite
dans les schémas desélection,
ni dans
l’organisation
ducroisement,
ni dans la pro-duction ovine engénéral.
Ces caractèresd’adaptation
ou de rusticité sontcependant
apriori
des facteursprimordiaux
de réussiteéconomique
del’élevage
enmilieu
contraignant
ou peu maîtrisé. De telles formesd’élevage
sontappelées
à sedévelopper
dans le cadredes
grandes
orientationseuropéennes
derevalorisa-tion de zones
marginales
et deprotection
del’envi-ronnement, et il
importe d’adapter
sinon de redéfinir les programmesgénétiques
en fonction de cesnou-velles données.
Une
approche
de cesproblèmes
(Bibé et Vissac) consiste à fairel’hypothèse
que lesperformances
zoo-techniques
sont larésultante,
sinon la somme, desexpressions globales
de"gènes
deproduction"
et de"gènes d’adaptation"
dans le milieud’élevage ;
unesélection basée sur le contrôle des
performances
dansles conditions de la
production permettrait
alors deprogresser
globalement
sanstrop
d’erreurs,
à la fois sur lesaptitudes
deproduction
et lesqualités
d’adap-tation
requises.
Cette démarche estcependant
impar-faite,
particulièrement
dans le cas deproductions
enmilieux
difficiles,
car les contraintes d’environnementy sont par définition mal
maîtrisées,
et parconsé-quent les parts
respectives
desqualités d’adaptation
et de
production
dansl’expression
desperformances
sont fluctuantes. D’un autre
point
de vue, il est apriori plus
efficace de travailler sur lescomposantes
d’un
phénomène plutôt
que sur leur résultante dansla mesure où elles ne sont pas étroitement corrélées.
Une autre
approche
consiste donc à étudier lesélé-ments de la rusticité au même titre que les
perfor-mances
zootechniques classiques,
pour tenter devalo-riser leur éventuelle variabilité
génétique
intra ouinter races selon les méthodes d’amélioration
géné-tique adéquates.
Les actions danslesquelles
la SAGA(Station d’amélioration
génétique
des animaux -INRA) estimpliquée,
portant
sur les caractèresd’adaptation
des ovins relèvent de cette double réflexion.Les
objectifs
et
les critères de sélection
Adaptation
des ovins
aux
conditions de milieu
difficiles
1
/ Prise
encompte
globale
des caractères
d’adaptation
1.1 / Choix des
racesrustiques
enmilieux
d’élevage
difficiles
Les races locales élevées traditionnellement dans
des zones dites difficiles ont certainement
développé,
ainsi que semble le montrer
l’expérience
deséleveurs,
un certain nombre dequalités
d’adaptation
auxconditions les
plus
défavorables rencontrées dans cesmilieux mal maîtrisés
(montagne,
parcours...).
Enl’absence de preuves
contraires,
laprudence
conseillede baser la
production
desrégions
concernées sur cespopulations,
soit en race pure, soit par desstratégies
de
croisement,
d’autantplus
que ces racesmanifes-tent assez souvent par ailleurs des
qualités objectives
(désaisonnement,
aptitude
augardiennage...)
indis-pensables
pour la réussite dusystème d’élevage
local.Ce
point
de vue est à faire valoir au moment où lespouvoirs publics
et certainsresponsables
profession-nels
agricoles jugent
trop
important
le nombre deraces (40) officiellement reconnues
ayant
unpro-gramme de sélection.
1.2
/ Sélection dans des milieux le
plus
proche
possible
des
conditions
de
production
Classiquement,
les différencesgénétiques
s’expri-ment mieux en milieu
maîtrisé,
et il seraitpréférable
en ce sens d’estimer la valeur
génétique
des animaux en station.Cependant
de nombreux travauxmention-nent dans ce cas le
risque
de biais dans lesestima-tions des valeurs
génétiques
desreproducteurs
parrapport
à leur utilisation dans le milieu deproduc-tion. De tels
biais,
dus à des interactionsgénotype-milieu,
sont souventinterprétés
en considérantqu’une performance
mesurée dans 2 milieuxdiffé-rents
correspond
en fait à 2 caractères différentsentre
lesquels
les corrélationsgénétiques
ne sont paségales
à 1. On peut aussi supposer que les différencesgénétiques
pour lesqualités d’adaptation s’expriment
moins dans les environnements les
plus
favorables,
les animaux ainsi sélectionnés
risquant
de s’avérerpar la suite
inadaptés
aux conditions réelles deDe
façon générale,
et dansl’incapacité
dequanti-fier ces
phénomènes
dans lapratique,
onrecomman-de donc recomman-de baser la sélection sur le contrôle de
perfor-mances enfermes,
de manière à limiter lesrisques
deperte des éventuelles
aptitudes d’adaptation.
Ainsi,
en
France,
la sélection sur lesqualités
maternellesrepose sur le contrôle en ferme de
près
de 400 000brebis,
et d’environ 1000 brebis seulement dans 2sta-tions,
par ailleurs en cours de réorientation.Inversement,
la sélection pour lesaptitudes
bou-chèrescorrespondant
enprincipe
à unephase
depro-duction en milieu maîtrisé
d’engraissement,
repose sur desperformances
de mâles en stations de contrôleindividuel (1800
jeunes
mâles de 12 races dans 11stations) ou en stations de
testage
sur descendance(125 béliers évalués sur environ 5000 descendants
dans 3 stations).
1.3
/ Choix des
objectifs
de sélection
des
raceslocales
Les caractères de rusticité
s’expriment
essentielle-ment chez les animaux
adultes,
sachant que lesmères assurent à la fois la
production
et laprotection
desjeunes.
Il est doncprimordial
que lesqualités
maternelles,
globalement
évaluées par la croissancedes
jeunes pendant
laphase
lactée de leuralimenta-tion,
soient unobjectif
de sélectionprioritaire
des races locales. Ce choix est effectivement celui detoutes les unités de sélection de ce type de races,
mais une tendance
actuelle,
sous lapression
conju-guée
de la baisse des cours et de lapriorité
donnéepar la &dquo;filière viande&dquo; à la
qualité
desproduits,
seraitd’introduire
également
d’autresobjectifs d’aptitudes
bouchères avec despondérations
trop
élevées.1.4
/
Comparaison
de
types
génétiques
dans
plusieurs
milieux
d’élevage,
interactions
génotype-milieu
En l’absence de mesure directe de la
rusticité,
onpeut
chercher à évaluer sonimportance
enplaçant
des animaux dans des milieux
d’élevage
à contraintesdifférentes,
nécessitant desqualités d’adaptation plus
ou moins
importantes.
Dans ce sens, 2expérimenta-tions de
longue
durée ont été animées par la SAGA dans le sud de la France : lapremière
(1972-1986) surle causse du Larzac au domaine de La
Fage,
lasecon-de (1982-1986) en zone méditerranéenne sur les sites
expérimentaux
duMerle,
deFréjorgues
et de SaintGély
duFesc ;
elles consistent à éleversimultané-ment
plusieurs
types
génétiques
d’animaux dans unegamme de
systèmes
allantschématiquement
de l’éle-vage enbergerie
au parcoursintégral
avec unechar-ge élevée en animaux.
L’interprétation
des résultats repose sur l’hypothè-se que les&dquo;gènes d’adaptation&dquo; s’expriment
d’autantplus
que le milieu estcontraignant.
On cherche ainsià mettre en évidence les interactions
qui
enrésultent,
entre les types
génétiques
et les combinaisonssystè-me
d’élevage -
année ;
l’annéepeut
constituer en effet unimportant
facteur de variation du milieu intrasystème.
Dans ces
expériences
on s’est attaché par ailleurs àutiliser des
types
génétiques
dont lesaptitudes
deproduction
enbergerie
soient très contrastées(prolifi-cité dans le cas
présent
variant de 110% à300%),
deréalisa-systèmes
d’élevage
caractérisés par desphases
deplein-air,
etplus particulièrement
sur les parcours ou enalpages.
Une séried’expériences
a été ainsi miseen
place
en 1985 et 1986 pour tenter de mesurerl’adaptation
à la transhumance estivale des brebis derace Mérinos d’Arles. Les mesures sur
pâturage
apparaissant irréalisables,
on a choisi de comparerdes brebis de
plusieurs
types
génétiques
sur la basede leur
thermogénèse
dans des chambresrespira-toires en
réponse
à diversesséquences climatiques
simulant despériodes
de mauvaistemps.
Les résultats (tableau 2) ont fait
apparaître
desécarts
importants
entretypes
génétiques,
notammentlors de
séquences
climatiques
avecpluie
et ventasso-ciés ;
ces données ontdéjà
été valorisées dans lestables d’alimentation de l’INRA. Les écarts constatés
sont par ailleurs
largement expliqués
par laconstitu-tion de la
toison,
démontrantl’adaptation
des brebisà toison de
type mérinos,
notamment de la race localeMérinos
d’Arles,
ausystème
traditionneld’élevage
transhumant du sud-est.
Cette
expérience
a par ailleurs attiré l’attentiondes éleveurs et techniciens des races
françaises
àtoi-sons mérinos sur la nécessité de
prendre
enconsidé-ration de
façon
rationnellel’aptitude
des animauxpour la
qualité
des toisons. Cecaractère,
largement
délaissé enEurope
occidentale en raison duprix
de lalaine,
doit en effet être considéré à la fois comme unproduit
commercialsusceptible
de nombreusesamé-liorations,
et un élémentd’adaptation
de l’animal à sonsystème d’élevage.
Enfin,
d’autres essais non encore valorisés ont fait intervenir des conditionscli-matiques
trèsdifficiles,
en essayantd’apprécier
desdifférences individuelles.
2.2 / Résistance
auxparasitismes
internes
Certaines
parasitoses
internes,
telles que lesstrongyloses
enélevage
deplein-air
et les coccidiosesen
bergerie,
constituent des éléments dusystème
d’élevage
dans la mesure où leur éradication àpartir
de molécules à la fois coûteuses et
polluantes
pourl’environnement,
n’est pas réellementenvisageable.
Dans ce sens, la lutte contre ces
parasitoses
diffère decelle contre les maladies infectieuses au
sujet
des-quelles
lalégislation européenne prévoit justement
l’abat-tage
des animaux atteints ouporteurs.
On ne traiteradonc pas ici des travaux en cours ou en
préparation
sur les abcès caséeux et la salmonellose.Dans le cas des
parasitoses
internesl’objectif est
larecherche d’un
équilibre
entre leparasite
et sonhôte,
qui
soitacceptable
pour laproduction zootechnique
de ce dernier.
Puisque
l’animald’élevage
représente
l’un des hôtes ducycle
desparasites,
l’obtention desujets
résistantspeut
correspondre
soit à unerésis-tance à
l’implantation
et audéveloppement
despara-sites,
soit à une réduction de la contamination dumilieu par les excrétions d’oeufs.
Cependant
l’équilibre hôte-parasite
est apriori
instable dans la mesure où le
parasite
est lui-mêmesusceptible
d’évolution par sélection naturelle dans lecas où le &dquo;milieu&dquo; constitué par l’hôte évolue. De tels
phénomènes
seproduisent déja
avec uneadaptation
auxproduits anthelminthiques,
et il sembleactuelle-ment de
plus
enplus
difficile d’obtenir destraite-ments
chimiothérapiques
efficaces et à des coûtsrai-sonnables sans
danger
pour l’environnement. Ons’accorde donc à considérer que 2 voies
d’approche
sont actuellementpossibles :
la vaccination et lasélection d’animaux résistants ou/et faiblement dissé-minateurs. Les travaux
entrepris
par la SAGA sesituent dans cette seconde
hypothèse ;
leurobjectif
est l’évaluation de la variabilité
génétique
deprédic-teurs ad
hoc, puis l’intégration
desprotocoles
demesure
correspondants
dans les outils des schémasde sélection
déjà
existants.a / Etude des
facteurs
de variationgénétiques
et non
génétiques
de la résistance auxcoccidioses
La résistance aux coccidioses des agneaux de
ber-gerie
a été étudiée en 1987 dans le cadre de la 13èmesérie de testage sur descendance de la station
Berrytest.
Cette étude apermis
d’infirmer denom-breuses
hypothèses
tendant à mettre en relation unecontamination
importante
desjeunes
avec descondi-tions de
démarrage
difficiles ou stressantes :portées
multiples,
faiblepoids
à lanaissance,
allaitement double. De même on n’a pas constaté nonplus
decomposante
&dquo;mère&dquo; de la variance des variables d’excrétiond’oocystes,
laissantimaginer
des mèresparticulièrement
contaminantes ou bien àcomporte-ment maternel
préjudiciable
à leurportée.
Inversement,
on a pu mettre en évidence un effet dulot
physique
d’élevage
des agneaux sous lamère,
nonexplicable
par la date de mise bas ni la localisationdans les
bergeries.
Du
point
de vue des variabilités individuelle etgénétique,
les valeurs des coefficients derépétabilité
et d’héritabilité du nombre
d’oocystes
mesuré parcoproscopie
se sont révélées soit nonsignificative-ment différentes de
0,
soit très faibles. De même, les écarts entre racespaternelles qui
ont pu être testéssont apparus non
significatifs. Cependant
descoeffi-cients d’héritabilité
significatifs,
variant de0,05
à0,20
selon lesespèces
decoccidies,
ont pu êtreesti-més à
partir
des moyennes des résultats des 2 ou 3coproscopies
réalisées par agneau. On n’a pasconsta-té néanmoins de relations entre la
charge parasitaire
et la croissance des agneaux que ce soit avant ou
après
sevrage.Les résultats obtenus à
partir
deplusieurs
mesures semblent montrer
qu’il
existerait unevaria-bilité
génétique
intra-race dont la mise en évidenceimpliquerait
par ailleurs unprotocole
deprélève-ments sans doute différent de celui utilisé. En
fait,
cette maladie
s’exprime
à l’occasion d’erreurs dans la conduite desélevages
et enparticulier
dans leration-nement, et il semble que de ce
point
de vue la stationBerrytest
ait constitué un milieu &dquo;défavorable&dquo;. Enguise
de conclusionprovisoire,
onpeut
penserqu’en
l’état actuel des connaissances l’obtention d’animaux
résistants aux coccidioses n’est pas pour l’instant un
objectif prioritaire
en situationd’élevage
debergerie
bien maîtrisé.
b / Evaluation de la variabilité entre
types
génétiques
de la résistance auparasitisme
Dans le cadre de
l’expérience
decomparaison
detypes
génétiques
dans diverssystèmes
d’élevage,
onavait pu constater la très mauvaise
adaptation
desbrebis Romanov dans les essais du domaine du
Merle,
spécialement
dans les conditions intensives depâtu-rage de
prairies irriguées. Parallèlement,
ces brebisRomanov se
distinguaient
par un niveau d’infestationparasitaire
élevé enstrongles
gastro-intestinaux,
spé-cialement pourl’espèce pathogène
Teladorsagia
cir-cumcincta. Apartir
de cetteobservation,
unprotocole
expérimental
a été mis enplace
au domaine du Merlepour tenter de dissocier l’effet du type
génétique
pro-prement
dit d’une part, et du niveau deprolificité
avec ses
conséquences
sur lagestation
etl’allaite-ment de
jumeaux,
d’autrepart.
Les résultats ontper-mis de vérifier l’absence d’effet de la
gestation
et aucontraire
l’augmentation
du nombre d’oeufs excrétésdurant la
lactation,
ainsi que cela est relaté parplu-sieurs auteurs.
L’excrétion d’oeufs de
strongles gastro-intestinaux
apparaît
négligeable
chez les brebissèches,
à la suiteou non d’une
gestation,
etaugmente
avec le nombred’agneaux
pour devenirimportante
chez les mèresallaitant des
jumeaux (figure
1). Si l’on tientcompte
de ce facteur les effets du
type
génétique
sonttotale-ment
modifiés ;
la sensibilité des brebis serait alors liée à un stressd’inadaptation
à l’allaitement double avec une perte d’immunité face auparasite :
brebisde race Mérinos peu
prolifique
etprimipares
de racemarqués
pour les autresespèces d’helminthes,
avec une absence d’effet de lagestation
et del’allaitement,
mais avec
cependant
une sensibilitélégèrement
supé-rieure des brebis Romanov. Ces brebis
apparaissent
cependant plus
résistantes à la Grande Douve. D’unpoint
de vuepratique
on tend donc à conclure quel’inadaptation
dutype
Romanov dans ce milieu trèsinfesté constitué par les
prairies irriguées
par sub-mersion en zoneméditerranéenne,
seraitdavantage
la
conséquence
d’uneaugmentation
dupotentiel
deproduction
del’animal,
que d’une sensibilitéparticu-lière au
parasitisme.
Enfin,
ledispositif expérimental
ayant
permis
d’observer les mêmes animaux durant 4 années à lafin de la
période
depâturage
endécembre,
on a puestimer des coefficients de
répétabilité
de l’excrétion d’oeufs. Les valeurs sontsignificativement
différentesde
0 ;
elles varient de0,16
à0,24
pour leshelminthes,
laissant supposer l’existence d’une variabilité
géné-tique
intra-race de la résistance en situation depara-sitisme naturel par
plusieurs espèces.
c / Evaluation de la variabilité
génétique
intra-race de la résistance aux
strongyloses
gastro-intestinales
Les travaux ont commencé en 1982 par l’étude de
la résistance de brebis à Haemonchus contortuus, l’une des 2
espèces
pathogènes
lesplus fréquentes
enFrance avec
Teladorsagia
circumcincta ;
l’objectif
était de tester l’influence du
type
d’hémoglobine
surla résistance aux
parasites.
Cettehypothèse,
assezcouramment admise à
l’époque,
a été infirmée parcette
expérimentation
entre autres, mais il a étépos-sible à cette occasion de faire des évaluations de
répé-tabilité de l’excrétion d’oeufs dans les
fèces,
soit entredifférentes
coproscopies
successives à une infestationartificielle,
soit entre infestations différentes. Lesvaleurs obtenues sont
égales
à0,62
pour larépétabi-lité entre
coproscopies
successives réaliséesaprès
uneinfestation
artificielle,
et de0,25
entre infestations différentes. Ces résultats sontcompatibles
à la foisavec la fluctuation des données
bibliographiques
derépétabilité
selon leprotocole,
et les valeurs d’hérita-bilité de l’ordre0,25
à0,30 ;
ils donnent des indica-tions à la fois sur lespossibilités
d’amélioration parsélection,
et lesdispositifs possibles
dequalification
des individus sur leur résistance.Une autre série de travaux
porte
sur la résistance àTeladorsagia
circumcincta,
selon unprotocole
éla-boré pour mesurer l’héritabilité de la résistance au
parasite,
évaluée àpartir
de l’émission d’oeufs dans les fèces. Leprotocole
d’évaluation repose sur lasélection
divergente
en 1990 d’unegénération
debéliers,
laprocréation
en 1991 et l’examen en 1992des descendants des 2 groupes de mâles
jugés
lesplus
sensibles et lesplus
résistants,
defaçon
à mesurer lapart
des différencesparentales
de résistancetransmi-se aux descendants.
L’expérimentation
en cours aégalement
pourobjectif
de tester la validité de laméthode d’infestation
artificielle,
caractérisée parl’absorption
en une seule fois d’unegrande quantité
de
larves,
parrapport
à l’infestation naturellecarac-térisée par
l’absorption
en continu d’unpetit
nombrede larves. Pour
cela,
on a réalisé une sélection sur 2lignées identiques
de 100béliers,
subissant uneinfes-tation naturelle ou
artificielle,
les descendants des 20béliers extrêmes (5 sensibles et 5 résistants par
lignée)
étantrépartis
aléatoirement dans les 2milieux. A
partir
desrésultats,
l’estimation del’héri-tabilité des 2
caractères,
ainsi que de leur corrélationgénétique,
devrapermettre
à la fois d’évaluer lespos-sibilités de sélection et de raisonner les modalités de
mise à
l’épreuve
dejeunes
béliers dans les stations de contrôle individuel des schémas de sélection actuels.Par
ailleurs,
dans le cadre de lacoopération
fran-co-polonaise,
unprotocole
expérimental
préliminaire
est actuellement conduit par l’Institut de Zootechnie
de Cracovie pour évaluer la variabilité
génétique
intra-race de la résistance au
parasitisme
dans desconditions de moyenne montagne humide. Les pre-mières valeurs de
répétabilité
suradultes,
derégres-sion mère-descendants
intra-père,
et decomposantes
&dquo;père&dquo;
de la variance desjeunes
de 7-8mois,
devraient être obtenus à
partir
des données de lasai-son de
pâturage
1991.2.3 / Caractères de
comportement
L’élevage
extensifrequiert
de lapart
des animauxun certain nombre de
qualités
decomportement
pours’adapter
auxparticularités
dessystèmes
d’élevage.
Ces
qualités
peuvent
constituer une condition néces-saire à la réalisation d’uneproduction
économique-ment viable.
On
distingue
habituellement 2grands
groupes dequalités :
- le
comportement maternel,
ouplus généralement
del’ensemble
mère-jeunes, qui
assure la survie desjeunes
et leurdémarrage
dans un milieu enprincipe
hostile,
avec une naissance enplein-air
ou en milieupeu
protégé,
et des ressources alimentairesacces-sibles aux seuls ruminants. - le
comportement
face à l’hommequi
peut
êtrepri-mordial soit dans des
systèmes
avecgardiennage,
soitinversement dans des
systèmes
àprésence
humaine limitée àquelques
interventions dans l’année(identi-fication,
sevrage,traitement,
voiredépart
enbouche-rie...). Ces
opérations
peuvent
être rendues très diffi-ciles avec des animauxcraignant exagérément
l’homme.
Une
expérimentation
sur ces 2types
de caractères se dérouledepuis
2 ans sur le domaine de LaFage
dans le cadre du
protocole d’élevage
sur parcours. Sonobjectif
est l’évaluation desparamètres
génétiques
desraces Romanov et Lacaune et de leurs croisements : les variables
qualifiant
lecomportement
sont incluses dans leprotocole
de mesure, au même titre que lesparamètres zootechniques.
Les mesures ont lieu aumoment de la naissance et durant les
quelques jours
suivants pour le
comportement
de l’ensemblemère-jeunes.
Elles concernent le lieud’agnelage
(extérieurou
abri),
le comportementd’adoption,
et l’attachementde la mère à ses agneaux
lorsque
ceux-ci sont rentréssous l’abri par le
berger.
Les mesures decomporte-ment face à l’homme ont lieu une dizaine de
jours
après
le sevrage, soit àl’âge
de 2 mois environ. Les testsportent
sur la sociabilité de l’animal vis-à-vis deses
congénères,
soncomportement
de fuite pourretrouver le groupe, l’intérêt
porté
à l’alimentationdans diverses
circonstances,
la distance par rapport àl’homme immobile ou marchant dans sa direction.
Conclusion
L’étude des
qualités d’adaptation
est à situer dans la démarchegénérale
des stations degénétique
quan-titative dont lesétapes
sont : la connaissance descaractères,
la définition deprédicteurs
quantifiables
et
mesurables,
l’évaluation de leurs facteurs devaria-tion,
la mesure de leur variabilitégénétique
inter etintra-race,
puis
la recherche destratégies possibles
d’améliorationgénétique.
Dans cette démarche
qui
tend àappréhender
lesperformances d’adaptation
d’unefaçon analogue
auxperformances zootechniques classiquement prises
encompte,
on aura pu noter desdegrés
diversd’avance-ment des travaux selon le
type
de caractères. Denombreux autres caractères
d’adaptation
tels que lamobilisation/régénération
des réservescorporelles,
l’accoutumance aux restrictions alimentaires de
moyenne à
longue
durée,
l’aptitude
à la marche... nesont par ailleurs pas du tout abordés pour l’instant
sous
l’aspect génétique.
Ces études sont encore à desstades
préliminaires
dans laperspective
d’uneutili-sation par le
développement.
Onpeut
entrevoircependant
ledémarrage
dans l’immédiat d’une sélec-tion dans le cadre desorganisations actuelles,
sur laqualité
destoisons,
et dans un avenir assezproche
sur la résistance auparasitisme
en fonction desrésultats des
protocoles
en cours.Une autre voie d’action
génétique
pour l’obtention d’animauxplus
résistants est ledéveloppement
destratégies
de croisementrigoureusement
maîtriséesse traduisant par une maximisation des taux
d’hété-rozygotie.
De tellesorganisations
font encore défaut en France dansl’espèce
ovine,
même si deschange-ments semblent
apparaître
de cepoint
de vue dans lagrande
région
deproduction
du Centre-Ouest.Il existe donc
déja
par le biais ducroisement,
ainsique l’on s’attache à le mesurer dans les essais sur les
parcours de La
Fage,
unepossibilité
d’actionimmé-diate pour l’obtention d’animaux
plus rustiques,
etdonc
susceptibles
de mieux valoriser des milieuximparfaitement
maîtrisés. Cettestratégie
n’estcependant
pas exclusive du travail que l’on souhaitevoir commencer dans le cadre de la sélection des
races, elle en est au contraire
complémentaire :
dans ce domaine desqualités
d’adaptation
comme danscelui des
aptitudes zootechniques,
leprogrès
géné-tique
maximum peut être obtenu en mobilisant à lafois la variabilité intra et entre les races, ainsi que
leurs combinaisons.
Références
bibliographiques
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production
utilisateurs de parcours.Résultats expérimentaux. Journée Rech. Ovine et Caprine,
ITOVIC-SPEOC Paris, pp 252-291.
Bouix J., Gruner L., Vu Tien
Khang
J., Luffau G., Yvore P.,1992. Recherches sur la résistance des ovins au parasitisme
interne : mise en évidence d’une composante génétique.