J.-P. B ENZÉCRI
Les sociétés d’investissement à capital variable : valeur liquidative et indice économique
Les cahiers de l’analyse des données, tome 16, no1 (1991), p. 94-108
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Les Cahiers de l'Analyse des Données Vol XVI - 1991 - n°l - pp. 94-108.
LES SOCIETES D'INVESTISSEMENT À CAPITAL VARIABLE:
VALEUR LIQUIDATIVE ET INDICE ÉCONOMIQUE [SICAV]
J.-P. BENZÉCRI
1 Introduction: des données aux analyses
1.1 Indice économique et filières d'exploitation du capital On reconnaît à la monnaie une double fonction: mobiliser et actualiser:
mobiliser, en ce qu'elle permet que passe de B vers A un flux réel (de biens ou de services) que ne compense pas un flux réel équivalent de A vers B; actualiser, en ce qu'elle assure à la consommation présente d'une unité, une compensation gagée sur une production équivalente, passée ou à venir.
Cependant, l'équivalence entre des choses séparées dans le temps n'est pas clairement définie; car outre la valeur accordée à telle chose à un instant donné, il faut tenir compte de l'utilité que sa possession procure au cours du temps et du fruit qu'elle peut éventuellement produire. De ce point de vue, les diverses courbes usuelles, comme celle de la valeur du Franc Français exprimé en $US, ou de la valeur en £ de telle action, ne sont pas directement interprétables; même si on soumet à l'analyse multidimensionnelle un ensemble de telles courbes. En effet, aucun agent économique, ne se permet de laisser un capital en dépôt sans effectuer d'opérations ni recueillir d'intérêt: en ce sens, la courbe ne représente rien de réel.
Plutôt que des devises ou des actions, il faudrait considérer des filières d'exploitation d'un capital; et comparer entre elles, en les exprimant dans une unité monétaire quelconque, les valeurs qu'un même capital prend, au cours du temps, dans les diverses filières. Les filières considérées devraient être celles ouvertes à un gros capital sur l'ensemble mondial de l'économie libérale. Une filière particulière étant définie par la préférence accordée à un pays et par le choix d'un type d'opération: participation directe au risque par l'achat d'actions, crédit à long terme ou à court terme...
Cette notion de filière pourrait paraître trop vague pour offrir aucune prise à l'analyse statistique si, depuis quelques années, la création des Sociétés
Les cahiers de l'analyse des données - 0339-3097/91/019414/$ 3.40/© Gauthier-Vilîars
Les SICAV de la Société Générale et du Crédit Lyonnais SAS1 : Associa première ; Lam
SGvl : Sogévalor ; Lfrn SMNv : Monévalor ; Lint SGep : Sogépargne ; LcM SG1° : Sogépremière ; Lrnt SntO : InterOblig ; Lobl SGvr : Sogévar ; Lplu SGnt : Soginter ; Lins SIFr : IntersélectionFrance ; LGes SCnv : Convertimmo ; LAss
Slivam Slivafrance Slivinter SicavCinqmille Slivarente Oblilion Lionplus
LionInstitutionnels Gestilion
Lion-Associations 28
SAS1 SGvl SMNv SGep SG1°
SntO SGvr SGnt SIFr SCnv Lam Lfrn Lint L5M Lrnt LObl Lplu Lins LGes LAss
a84 b84 a88 b88 999 999 274 283 64 67 102 106 999 999 678 684 118 123 194 205 999 999 724 752 137 138 200 213 192 192 230 240 234 231 275 298
53 88
54 90 520 510 685 690 91 999 127 135 84 999 140 141 103 999 127 135 87 999 146 148 84 999 129 134 95 999 124 128 86 999 135 138 999 999 134 139 74 999 130 134 89 999 132 137
c84 c88 999 290 70 109 999 705 128 212 999 780 133 219 184 268 215 320 56 103 494 732 999 143 999 163 999 139 999 172 999 140 999 129 999 141 999 145 999 138 999 140
d84 d88 999 297 72 113 999 720 133 219 999 800 143 224 192 272 233 330 60 110 525 770 999 151 999 179 999 143 999 182 999 144 999 132 999 143 999 151 999 142 999 143
a85 a89 201 304 75 115 528 730 139 227 525 825 142 229 192 279 227 337 61 117 525 812 95 153 97 193 95 150 97 194 96 148 96 134 98 145 98 154 98 146 98 145
b85 c85 b89 c89 207 214 306 312 77 80 116 118 540 555 740 760 147 152 228 235 552 573 827 845 145 154 233 240 198 209 293 313 234 243 352 369 66 68 120 129 550 572 825 871 999 999 159 166 999 999 200 207 999 999 160 170 999 999 202 212 999 999 151 154 999 999 136 138 999 999 148 152 999 999 155 157 999 999 149 151 999 999 147 149
d85 d89 218 316 83 120 565 776 153 238 580 855 152 242 200 328 230 384 66 143 550 965 999 177 999 228 999 185 999 232 999 158 999 140 999 156 999 157 999 154 999 151
a86 a90 226 315 86 119 581 793 165 236 617 850 165 234 220 318 250 370 76 144 605 985 110 172 120 235 110 167 122 235 109 158 102 137 115 155 115 157 112 157 113 153
b86 b90 244 316 93 121 590 815 180 237 686 858 184 231 248 310 279 356 96 143 730 965 999 166 999 230 999 158 999 230 999 159 999 137 999 157 999 162 999 159 999 155
c86 d86 a87 c90 d90 257 264 258 324 331
95 98 98 123 126 605 620 627 832 851 192 200 196 241 241 725 750 720 872 890 190 197 195 237 234 248 253 253 324 273 290 295 293 367 313
96 102 103 152 126 761 795 795 1011 856 999 999 135 172 147 999 999 165 248 199 999 999 135 165 145 999 999 162 248 200 999 999 127 163 158 999 999 115 140 142 999 999 132 161 164 999 999 126 165 168 999 999 124 162 167 999 999 124 158 161
b87 c87 d87 260 263 264 100 101 102 640 651 665 203 202 198 737 725 705 197 203 206 274 287 300 303 320 335 111 107 108 832 832*848 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999
96 J.-P. BENZECRI
d'Investissement à Capital Variable* (SICAV), ne lui avait donnée un contenu précis et observable. Les SICAV sont, en bref, destinées à mettre à la disposition des personnes physiques ou morales disposant de capitaux modestes les filières d'investissement où s'engagent les gros capitalistes. Une SICAV gère un portefeuille de type déterminé; dont chaque sociétaire possède indirectement une fraction; exprimée par un nombre d'actions de la SICAV (et non d'actions que possède celle-ci). Périodiquement, sont publiés des rapports rendant compte des opérations effectuées et donnant la valeur de l'action sur une période de temps (en supposant réinvesti, s'il y a lieu, les dividendes distribués par la SICAV).
Même si le marché mondial des pays d'économie libérale n'est pas parfaitement fluide, du fait notamment de la fiscalité, on peut, faute de mieux, considérer que les SICAV ouvertes dans les grands pays de l'OCDE représentent l'ensemble des filières possibles; et qu'en convertissant en une même unité monétaire (par exemple l'ECU; mais sur les comparaisons le choix de l'unité influe peu...) les courbes de performance de ces SICAV, on aurait une vue d'ensemble des filières; telles que: travailler à moyen terme sur le marché obligataire allemand; investir dans les actions japonaises; pratiquer le crédit à court terme en Grande Bretagne...
1.2 Les données analysées
Les données existent assurément pour une telle comparaison mondiale; mais n'ayant pu, jusqu'ici, les réunir, nous nous bornons à faire l'analyse de 20 SICAV, gérées par deux grandes banques françaises qui, dans leurs agences, mettent à la disposition du public des documents suffisamment explicites: la Société Générale et le Crédit Lyonnais.
Depuis qu'à la fin de 1987, un krach a ébranlé la Bourse, les formules de SICAV se sont multipliées afin de ménager les plus émotifs des investisseurs:
quel que puisse être l'intérêt de ces nouvelles voies (d'ailleurs frayées, déjà, au début des années 80), non seulement pour les clients des banques, mais pour ceux qui s'appliquent à observer et à comprendre l'économie, nous avons seulement retenu, pour la présente étude, les SICAV existantes au 1-er Janvier 1985: ce qui nous a laissé 20 SICAV, 10 de chacune des deux banques. De ces SICAV, 16 existaient même au 1-er Janvier 1984.
Les rapports sur les SICAV sont des cahiers d'informations trimestrielles de quelque 80 pages, concernant l'ensemble des produits gérés par une banque;
nous y avons relevé, d'une part, un résumé (donné ici en forme de tableau) de la composition du portefeuille de chaque SICAV; résumé qui aidera, a posteriori, pour interpréter les analyses; et d'autre part, la matière d'un tableau croisant l'ensemble I des 20 SICAV avec un ensemble J de dates auxquelles est publiée la valeur liquidative de l'action, corrigée en y incorporant, à partir d'une certaine date, le réinvestissement du dividende global.
SASl SGvl SMNv SGep SG1°
SntO SGvr SGnt SIFr SCnv SASl SGvl SMNv SGep SG1°
SntO SGvr SGnt SIFr Scnv Lam Lfrn Lint L5M Lrnt Lobl Lplu Lins LGes LAss
Associa première Sogévalor
Monévalor Sogépargne Sogépremière
InterOblig Sogévar Soginter
IntersélectionFrance Convertimmo
Lam : Slivam Lfrn : Slivafrance Lint : Slivinter LcM : SicavCinqmille Lrnt : Slivarente Lobl : Oblilion Lplu : Lionplus
Lins : Lionlnstitutionnels LGes : Gestilion
LAss : Lion-Associations
100% Val mob franc 1° cat : 50% obi,40% taux var, «20% liq;act=0
«80% oblig, 70% t var; val franc >50%; 10% semiliq; actions=0;
«55% semiliq; «20% t var; >50% val fr; actions «0;
70% oblig dont 45% taux fixe; «8% semiliq =10% act; surtout fr;
65% obi, 30% t fix; cf. SASl, mais peu de liq; 4% actions;
73% oblig, 66% taux fixe; franç>50%; 12% semiliq; 4% act;
65% actions France et étranger (Europ>40%); 20% taux fixe;
65% actions Fr et étr; cf. SGvr;
70% actions dont 60% fr; fr >75%; «15% obligations;
{foncier & immob & obi convertib} >50%; 60% act; 30% obli,10% conv;
«60% actions et similaires fr. et étranger; val.fr.>50%;
«65% actions; val.fititr.fr.>75%; liquidités<15%;
«60% actions et similaires, surtout étrangères;
«70% actions surtout françaises; cf. Lfrn;
«80% oblig dont 60% à taux fixe (surtout fr.);«10% actions;
«65% oblig: 45% taux fixe; 25% semi-liquid; surtout étrang.;
«60% oblig: 30% t fixe; 33% semiliq; liq<15%; act=0; franç>75%;
«70% oblig 1° cat: «45% t fix; «27% semiliq; act=0;
«50% oblig: 25% t fix; «50% semiliq (court terme);
«53% obi: 28% fix: surt emprunts État; «40% semiliq ;val fr.>50%;
Les SICAV retenues et leur portefeuille
Les dates se suivent, en principe, de 3 mois en 3 mois, à partir du 1-er Janvier 1984, désigné par le sigle *a84'; suivent *b84\ 'c84\ 'd84\ 'a85\...
jusqu'à 'd90\ i.e. 1-er Octobre 1990.
Ce schéma général souffre toutefois de nombreuses exceptions: d'une part, on a déjà dit que 4 SICAV sur 20 ne sont suivies qu'à partir de 'a85'; d'autre part, pour les SICAV du Crédit Lyonnais (aux sigles commençant par 'L'; 'S' désignant la Société Générale), les données disponibles en début de période sont plus espacées; le schéma étant {a84,a85,a86,a87,a88,b88,c88,...,d90}. Il est certes particulièrement regrettable que le mouvement ayant précédé le krach de 87 ne soit pas suivi; mais on a pu, malgré ce manque, interpréter les analyses.
1.3 Les analyses effectuées
Sans les lacunes signalées, on aurait, pour chacune des 20 SICAV, une série de 28 valeurs, 4 par an de 1984 à 1990. Nous avons saisi un tableau 20 x 28, où les données manquantes sont remplacées par la valeur '999' (cf.
page 94). Les analyses rapportées ici portent sur 4 tableaux sans lacune; dans
ces analyses, afin d'accorder un poids égal aux SICAV retenues, on a multiplié
chaque ligne par une constante choisie afin de lui donner le total 100.
98
J.-P. BENZECRIR
84 89 84 89 84 89
S G e P
84 89 84 89 84 89
S G v r
M
84 89 84 89 84
S C n v
84 89
SRSI : Associa première SGvI : SogévaI or
SMNv : MonévaI or SGep : Sogépargne SGI° : Sogéprem i ère SntO : InterOblig SGvr : Sopgévar SGnt : Soginter
SIFr : InterséIect i onFrance SCnv : Conver t i mmo
En plus de l'analyse multidimensionnelle, les données offrent matière à un
traitement classique: le tracé de courbes; il faut toutefois veiller à ce que l'échelle
et la disposition des courbes laissent aux contrastes tout leur mordant! Les
L a m
84 L 5 M
84 L P 1 u
84 L fl s s
84
89
89
89
89 L f r n
84 L r n t
84 L
i n s
84
89
89
89 L
i n
t
84 L 0 b 1
84 L G e s
84 Lam : S1i vam Lfrn : S l i v a f r a n c e L i n t : S I i v i n t e r LcM : SicavCinqmi1 le Lrnt : S I i v a r e n t e Lob 1 : 0b1i1i on
|_ o 1 u * 1 innnluc Lin<
LGe<
Lfls<
L i o G e s Lio
nln til n-fl
stii ion ssoc
tuti :iat
o n n ion
e l s s
89
89
89
^
courbes publiées ici, tracées par programme directement à partir du tableau (20 x 28), sont toutes ramenées à la valeur 100 au 1-er Janvier 1985; elles partent de cette date (a85) ou du 1-er Janvier 1984 (a84) selon les cas; et sautent
100 J.-P. BENZÉCRI
les points pour lesquelles la donnée manque (valeur 999).
L'analyse principale porte sur un tableau (20 x 15), croisant les 20 SICAV avec l'ensemble:
{a85, a86, a87, a88, b88, c88, d88, a89, b89, c89, d89, a90, b90, c90, d90}.
Une autre analyse croise 16 SICAV, 7 de la Société Générale et 9 du Crédit Lyonnais, avec un ensemble de 16 dates, débutant au 1-er Janvier 1984.
Pour les SICAV de la Société Générale, on a pu faire deux analyses respectant, du début à la fin, l'espacement trimestriel: avec, d'une part, un tableau (10 x 24) avec les 10 SICAV de a85 à d90; et, d'autre part, un tableau (7 x 28), avec 7 SICAV de a84 à d89.
Enfin, parce que l'intérêt immédiat de l'étude est de comparer, à moyen terme, différentes filières d'investissement, on a analysé le tableau (20 x 15) en ne retenant que deux colonnes (dates) principales: {a86, d90}, le reste étant en supplémentaire. Une telle analyse n'extrait qu'un seul axe, sur lequel l'abscisse des SICAV est (à une transformation linéaire près) le très classique rapport des valeurs liquidatives aux deux dates considérées; mais, d'une part, il vaut la peine de voir figurés ensemble tous ces rapports; d'autre part, la projection des dates non retenues en éléments supplémentaires résume bien les vicissitudes de la période considérée.
2 L'analyse de base: 20 SICAV de Janvier 85 à Octobre 90 2.1 Analyse des correspondances
Les SICAV de l a S o c i é t é G é n é r a l e e t du C r é d i t L y o n n a i s : 20 SICAV 85-90 t r a c e
r a n g lambda t a u x cumul
2 . 7 5 4 e - 3
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
22 4 1 0 0 0 0 0 0 0 e-4
7851 1316 472 173 83 53 24 10 10 5 e-4 7851 9167 9639 9812 9895 9948 9971 9982 9991 9996 e-4
Le tableau des valeurs propres montre la prépondérance de l'axe 1, qui peut donc être interprété par lui-même d'après les plans (1,2) et (1,3). Quant aux dates, on a deux lignes {a85...a87} et {a88...c90}\ correspondant à deux périodes de croissance dans la valeur des actions, terminées par une brusque chute correspondant au krach de l'Automne 1987, ou à la réponse à certains événements survenus au Proche Orient durant l'Été 1990; plus précisément (cf.
courbes des SICAV de la Société Générale et analyses complémentaires, §§3.2
& 3.3), la première période dure jusqu'à c87.
Même s'il n'est pas surprenant que de telles crises marquent l'analyse, il importe de noter qu'une variation parallèle de toutes les SICAV serait passée totalement inaperçue. C'est ainsi que dans [BOURSE H. K.], on a vu la suite des jours d'un mois marqué, à Hong Kong, par des records de fièvre, dessiner une courbe lisse (cf. CAD, Vol XIV, n°2, p.138; 1989); parce qu'une fois
1¾¾ L i n t
\
«90 cxei 88 Ly+SGwl /
* L' ,nf b 9 0 — c S O , . S I F rL f r n
Hgg
2 0 SICflU 1 9 8 5 - 1 9 9 0
déflatées de l'indice général, les courbes des séries avaient un cours régulier.
S'il en est tout autrement ici, c'est parce que les SICAV dessinent des courbes très diverses, les actions étant, à la fois, les plus vives dans la croissance et les plus fragiles dans la crise.
Ainsi, s'inscrit sur l'axe 1 une tendance à moyen terme: du côté (F1>0) sont les SICAV qui, sur la période, de a85 à d90 (ou même, cf. §4, de a86 à d90), ont réalisé, nonobstant les chutes, la plus forte croissance; tandis que le côté (F1<0) est celui des SICAV sans accidents nets, mais sans performance.
Une crise ramène en arrière le profil d'ensemble des SICAV, donnant argument à ceux qui, par peur du risque, prônent les produits financiers (SICAV monétaires, e t c . ) ; mais, jusqu'à présent, la vigueur de l'économie est telle qu'une crise ne fait pas perdre tout ce qui avait été gagné; en 1988, l'ascension a repris pour les plus dynamiques, après un repli; qu'en sera-t-il demain?...
Qui sont ces dynamiques? il ne faut pas les chercher dans les agrégats tels que Lint (Slivinter), auxquels participent des actions du Japon ou de Singapour;
mais dans les trois SICAV comportant 60%, ou plus, d'actions françaises:
{Lfrn, SIFr, L5M}. Les autres SICAV d'actions ont un facteur FI faiblement positif; tandis que les SICAV d'obligations sont groupées du côté (F1<0).
Après l'axe 1, on doit interpréter l'axe 2; qui, sur la suite des valeurs propres, apparaît nettement détaché, à la fois de l'axe 1 et de Taxe 3. Sur l'axe 2 négatif, se détache nettement le profil *d90' des valeurs liquidatives après l'Été 1990. Mais sur ce même axe, d90 est suivi de {a90, b90, c90): la lecture des courbes autant que les souvenirs récents que chacun a pu garder, donnent des six premiers mois de 1990 une image de morosité qui peut avoir contribué à la réponse politique amphatique donnée à certains événements du Proche Orient.
102 J.-P. BENZECRI
b88 c88 ^ S G eP Lins SflSlSGÏ0
fd9QLrnt
SntO axe3
I
. d88 — °8 9 b89 L5"
Lfrn
d 8 9 SI Fr axel
\ b90 ifl°c90
aB5 SCnv
20 S1CHU 1 9 8 5 - 1990
Sans prétendre donner de décisions politiques une interprétation économique, on remarquera, à l'extrémité du demi-axe (F2>0), les quatre SICAV {Lam, Lint, SGnt^SGvr} dont la croissance s'est achevée dès la fin de 1989, avant la chute de l'Été 1990; ce qui les oppose, non seulement à d90, mais encore à {a90, b90, c90}.
Ces SICAV comportent toutes un taux d'actions étrangères important; et même prépondérant pour Lint, qui a le facteur F2 maximum; et dont la courbe se casse nettement après d89.
Sur les graphiques qui illustrent le présent article, on a signalé par des flèches entrantes et sortantes les deux extrémités de chacune des périodes {a85...a87} et {a88...c90}. Sur le plan (1,2), les deux lignes se superposent, à ceci près que la deuxième va plus loin que la première dans la direction (F1>0).
Les deux lignes se séparent mieux dans le plan (1,3), où l'on voit les SICAV d'obligations s'étager le long de l'axe 3 selon leurs valeurs relatives »a87 (première période) et «a89 (deuxième période); comme le confirment les courbes.
La SICAV Scnv ,(Convertimmo, de la Société Générale), est isolée dans le quadrant (F1>0;F3<0); la courbe montre une excellente performance autour de a87; la remontée maxima en a89, après le krach de l'Automne 1987, étant relativement moins prononcée que pour d'autres SICAV. Il s'agit d'un produit original, spécialisé à la fois dans les obligations convertibles françaises et étrangères et dans secteur foncier et immobilier.
Tout à l'opposé, avec F3 maximum, se place SntO, (InterOblig), SICAV d'obligations (où prédomine le taux fixe) qui est particulièrement forte au cours de 1988 et jusqu'au milieu de 1989.
c I Partition en 8 classes : Sigles des SICAV de la classe numéro c 1
291 SASl SGvl SG1° Lins LAss Ly+ \ 27| LGes SMNv semiliquide \ 161 Lobl oblig étrangères: faible /
311 Lrnt SGep SntO taux fixe / FI réagit peu
10| SCnv foncier et immobilier F3 reprend mal après 87 32| Lam Lint
30| SGnt SGvr
actions fr et étanger actions fr et étanger
F2+++++
F2+++++
malaise 90 malaise 90 28! L5M SFr% Lfrn actions françaises
!
F1+++++ réagit bien
SASl SGvl SG1°
Lins LAss Ly+
LGes SMNv Lobl Lrnt SGep SntO SCnv Lam Lint SGnt SGvr L5M SIFr
36 obligations et * 38_
III I III I
I I _ l
I I _ l
I
oblig étrangères taux fixe I
37 _3 4
_l _l I
I actions fr, et étranger
_action française_
SCnv avec foncier et immpbilier
Lfrn |
2.2 Classification Ascendante Hiérarchique
Avantagées, relativement aux actions étrangères au cours du premier semestre de 1990, les SICAV d'actions à dominante française forment une classe i28, se détachant nettement de tout le reste.
Le reste, qui constitue la classe i38, se subdivise en i37 et i36. Dans i37, on trouve les SICAV d'actions de composition internationale: ces SICAV, qui ont en commun d'avoir souffert dès avant l'Été 1990, se subdivisent suivant la banque qui les gère: {Lam, Lint) se distingue de {SGnt, SGvr} par une moindre croissance avant le krach. S'y agrège Scnv, Convertimmo, qui comprend des obligations; mais, du fait de sa spécialisation dans le foncier et l'immobilier, accuse les chocs, sur sa courbe, comme une SICAV d'actions.
Bien que proches les unes des autres, les SICAV de i36, aux courbes
relativement peu accidentées mais aussi faiblement ascendantes, sont réparties de
façon cohérente en 4 subdivisions; selon la part de semiliquidités ou le type
d'obligations qu'elles renferment. Le listage Facor confirme que la séparation de
ces subdivisions se voit clairement dans l'espace des axes 1,2 et 3.
104 J.-P. BENZECRI
axe2
o 8 5 Lobl - Q 8 6 b 8 8 -
a88
SGnt L i n t SGvr
'L a m c89 ^ -a87 /
b89
S n t& 8 — d88 — < * 9
• * L r n t Lflss
L yS G v l SGep LGas
d89
\
a 9 0
/ -v
/ . c 9 0 a x e l b 9 0 ^ L S t t L f r n
16 SICRU 1984 - 1990
3 Analyses complémentaires
3.1 Seize SICAV de Janvier 1984 à Octobre 1990
trace rang lambda taux cumul
3.708e-3 1 2 27 7 7268 1987 7268 9255
3 2 410 9665
4 0 125 9790
5 0 95 9885
6 0 58 9943
7 0 24 9967
8 0 17 9983
9 0 9 9992
10 0 e-4 4 e-4 9996 e-4
L'introduction du profil de valeurs a84 ne modifie les plans (1,2) et (1,3) qu'en ce que, sur l'axe 2, a84 s'oppose nettement à d90; la classe i37 des 5 SICAV (apparentées aux actions étrangères) qui ont souffert dès avant l'Eté 1990, a connu, depuis a84 une croissance des plus faibles et se lie donc à a84.
SntO
b88 -c88-
axe3 i • * I ?8 9 c 8 9
Lint '. ' ^ ' d88 -- Lam
SGep «89 SGnt
a88
d89 L5M
Lfrn axel Lobl LAss
Ly+
LGes SGvr
SIFr
a84
fdÔÔI a 8 ? - ^
a90 b90 - ^ c 9 0^ J k
"a85
SCnv
axe2
SGnt
a85 c 8|8 5
d 8 5 /
a86
a x e l S|F r
SntO c88 ^ d 8 8 SGvl SGep
^ «89
b88 ^ . a 8 8
\m\
7 SI CAD de la Société Générale
8 4 - 9 0
3.2 Sept SICAV de la Société Générale de 1984 à 1990
rang lambda taux cumul
1 21 6495 6495
2 9 2703 9198
3 2 502 9701
4 1 180 9881
5 6 0 0 76 43 9957 10000
e-4 e-4 e-4
trace: 3.186 e-3
Comme l'analyse du §3.1, celle du §3.2 débute au 1-er Janvier 1984; sa particularité est de suivre de trimestre en trimestre la période qui précède le krach de l'Automne 1987. L'année 1985 est hésitante; et, avant le krach, 1987 marque un recul sur l'axe 1. Les SIVAV {SGnt, SGvr}, internationales, ont un facteur FI négatif, attirées qu'elles sont par les années initiales dont le poids est accru dans le présent tableau. L'axe 3 est inversé, sans changer de signification.
7 SICRU d e l à Société Générale
8 4 - 90
• a x e l
SIFr
c89
106 J.-P. BENZECRI
d85
axe2 SGnt
d87 SGur ^
/
c87
c 8 8 . SntO b88
S . .
SMnw SGJfd88 SGep / SflSI *•** a8 9
| C 8 G
b89 -
Cr
; b86 \
10 SICflU d e l à Société Générale
85 - 90
SCnv b87
. dB9
\ "
Q 9 0
/
b90 • C 9 0-
a x e l
S I F r
3.3 Dix SICAV de la Société Générale de 1985 à 1990
trace rang lambda taux cumul
2.375e-3 1 2 15 5 6487 2035 6487 8522
3 2 759 9281
4 1 555 9836
5 0 71 9907
6 0 62 9969
7 0 20 9989
8 0 9 9998
9 0 2 10000
e-4 e-4 e-4
Comme au §2, l'analyse ne débute qu'en 1985; mais l'insertion des trimestres {b87, c87, d87}, qui précèdent le krach, révèle, comme au §3.2, une branche se développant dans la direction (F2>0); donc à l'opposé de d90; et aussi de {a90, b90, c90}; la SICAV d'actions françaises, SIFr, qui n'a pas eu de croissance en 1987, avant le krach, se trouve nettement décalée vers (F2<0), opposée à la branche {b87, c87, d87}; laquelle s'associe aux SICAV d'actions
d85
10 SICflU d e l à Société Générale
8 5 - 90
SIF|
- axe IFr
<el
a90
c90 ,a85
SMnv
Q 8 5
SMnu, fc88v
\ y
b8S d88., c85 a8 9
y* SGvl SntO d 8 5 b 8l û 8 6sf is.
\
SIFr
a88 SCep
c87 b86
SG1€ b87
a87
c86 / SCnv
d86
10 SICflU delà Société Générale
8 5 - 90
internationales {SGnt, SGvr), croissantes durant cette période (de Janvier à Septembre 1987).
Cependant, de toutes les analyses dont nous rendons compte ici, la présente analyse est celle où le taux d'inertie afférent à l'axe 1 est minimum; et corrélativement, celui afférent à l'axe 4 est maximum; dépassant même les valeurs afférentes à l'axe 3 dans les autres analyses; ce qui nous a incité à publier le plan (1,4). Les axes 3 et 4 sont créés respectivement par les SICAV:
SMnV (monétaire: semiliquidités) dont la croissance sur toute la période considérée est très régulière (cf. courbe); et SCnv, déjà signalée au §2.2 pour sa spécialisation dans le foncier et l'immobilier qui accuse les chocs comme une SICAV d'actions, et particulièrement forte dans les 9 mois qui précèdent et suivent a87, ce qui crée, dans le plan (1,4), une boucle de b86 à c87.
4 Conclusions: risques et performances
les SICflU du 1er Janvier 1986 au
| L i n t f L q
Lflss SntO L r n t
|LÔbîSCnwSG1°
a86
SGvl SMNv SflSI Lins SGep
1er Octobre 1990
LGësi
L f r n S I F r L5M
P E |b88 |
d90
|c88 |a87 a88
b89 c89 d88
589
d89
lo90 lb90 lc90 |
Nous avons avons cherché, dans la présente analyse des SICAV, des indices réalistes des différentes voies ouvertes sur le marché des capitaux. On sait qu'on ne peut concilier absence de risque et performances: les courbes dont la croissance est le plus spectaculaire sont aussi celles dont les accidents sont le
108 J.-P. BENZECRI
plus accusés. Cependant, afin de proposer (rétrospectivement!) un compromis adapté à la période étudiée, nous avons pris pour base les deux dates a86 (1-er Janvier 1986) et d90 (1-er Octobre 1990); et repris l'analyse du tableau du §2, en ne laissant que 2 colonnes principales: {a86, d90). Les résultats tiennent sur un axe unique (trace = 1.328e-3 = lambda 1); lequel, du fait de l'accumulation des points, a été présenté comme un histogramme.
Sur cet axe, les SICAV d'actions françaises, associées à l'année 1990 (donc à la croissance), s'opposent aux SICAV d'actions internationales, associées au début de la période (donc à la faible performance); au centre, sont les SICAV d'obligations et l'année 1989. Parmi ces valeurs sans aléa, une SICAV monétaire se distingue par la meilleure performance: LGest (Gestilion:
obligations, dont: 24% à taux fixe et 21% à taux variable; avec 53% de semiliquidités, i.e. de court terme).
Mais de quoi demain sera-t-il fait?
Références bibliographiques
WONG LAI KUEN, S.Y.L. CHEUNG: "La bourse de Hong Kong: analyse des cours en Février-Mars 1987 par la méthode des séries décalées"; CAD, Vol XIV, n°2, pp.133-142; (1989).
A. HATHOUT: "Comparaison internationale entre les indices des places et le cours d'un titre: le cas de Martell"; CAD, Vol XHI, n°3, pp.339-348; (1988).
A. HATHOUT: "Mouvement des valeurs d'une cible relativement à un titre pôle"; CAD, Vol XIII, n°4, pp.483-494; (1988).
A. HATHOUT: "Variation des cours de 19 titres cotés à la bourse de Tokyo du 30 Décembre 1986 au 30 Mars 1990"; CAD, Vol XV, n°2, pp.231-238;
(1990).
A. HATHOUT: "Variation des cours de 26 titres cotés à la bourse de Paris de Décembre 1986 à Juin 1990"; CAD, Vol XV, n°3, pp.349-358; (1990).