C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
R ENÉ G UITART
L’unité de la théorie des modèles et de l’algèbre homologique
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 30, n
o4 (1989), p. 281-293
<http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1989__30_4_281_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1989, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
L’UNITÉ
DE LATHÉORIE
DESMODÈLES
ET DEL’ALGÈBRE HOMOLOGIQUE
par René
GUITART1
CAHIERS DE TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE
CATÉGORIQUES
VOL. XXX-4 (1989)
ABSTRACT.
Exact squares andsatellites, figurative alge-
bras and
dialectics,
sketches andhomotopy types
have been studiedby
the author inpreceding
papers. The pre- sent paperemphasizes
thatthey
are but differentaspects
of aunique geometrical theory
ofalgorithms.
Their unifi-cation relies on the
ubiquity
of bimodules which intervene both in (abelian or non-abelian)cohomology,
theories (asfigurations)
andalgorithms.
Itrequires
some new notions:the bimodule of
bimodules,
variable calculus infigura-
tions,
naturalextensions,
and a universalpresentation
ofbicategories
of bimodules.0. INTRODUCTION.
Les articles que
j’ai publiés
ces dernières annéesportent
sur, d’une
part
les carrés exacts et lasatellisation,
d’autrepart
sur les
algèbres figuratives
etdialectiques,
et enfin sur les es-quisses
et lestypes d’homotopie
de théories. En réalité ces tra- vaux ’sont diversaspects
d’une seule et même "théoriegéométri-
que des
algorithmes".
Le but de cette Note n’est pas de fournirune vue d’ensemble de ces
questions,
cequi
seraitprématuré,
mais seulement
d’indiquer
un filconducteur,
à savoirl’ubiquité
des bimodules
qui expriment
aussi bien les notions de cohomo-logies
(abéliennes ou non) etd’espaces,
que de théories (commefigurations)
etd’algorithmes.
Et chemin faisant on introduit ici
quatre points
nouveaux:le bimodule des
bimodules,
le calcul des variables dans lesfigurations,
la notion d’extensionnaturelle,
et uneprésentation
universelle des
bicatégories
de bimodules.Ainsi le thème
Logique = Algèbre Homologique
élaboré dans
"Qu’est-ce
que laLogique
dans unecatégorie?"
(ces"Cahiers",
VolumeXXIII,
1982) est éclairé de nouvellesfaçons.
1 Summer Meeting on Category Theory, Louvain-la-Neuve, July
1. SLIR LA COHOMOLOGIE
NON-ABÉLIFNNE .
1.1. Considérons
qu’il
existe desobjets géométriques idéaux,
di-sons des
types d’homotopie,
et que l’on veut décrire le calcul combinatoire - avec desprésentations
effectives - ducollage
deces
objets.
Pour lapartie
1-dimensionnelle de cesobjets
leThéorème de Van
Kampen
pour legroupoïde
fondamentalpermet
effectivement les recollements. Pour les dimensionssupérieures,
une
approche géométrique
élémentaire directe estpossible,
com-me le montrent les travaux sur les
n-groupoïdes (Brown, Hig- gins, Loday),
ou, d’unpoint
de vuedifférent,
les travaux sur lesn-catégories
et torseurs(Duskin, Glenn, Bourn),
ou d’unpoint
de vue encore différent les travaux sur les limites
homotopiques
et la cohérence
(Bousfield, Kan, Vogt,
Cordier).Si l’on considère seulement la
contrepartie
abélienne destypes d’homotopie,
c’est-à-dire le calcul destypes
de cohomolo-gie classique,
on a, enchaque dimension,
une méthode de recol- lement(excision,
suite exacte deMayer-Vietoris),
les outils al-gébriques
étant icil’algèbre homologique
dans lescatégories
abéliennes,
avec commeingrédients
les suites exactes, les fonc-teurs
satellites,
lesinjectifs,
lescatégories
dérivées.Actuellement la nature des bons modèles
algébriques
pourles
types d’homotopie
est encorediscutée,
etprobablement
nonunique,
diverstopos
(ensemblessimpliciaux, cubiques, cycliques)
pouvant jouer
le rôle d’univers. A noteraussi,
dans une veinedistincte,
desobjets
comme lesA,,,,-structures (Stasheff,
Prouté).On désire donc à la fois des bons modèles - ou une théorie
axiomatique
de cesmodèles,
et, aveccela,
le calcul de leurrecollement comme extension
géométrique complète
au niveau deces
objets
du calcul abélien connu.1.2.
Revoyons
le calcul usuel des foncteurs dérivés (à lafaçon
de Grothendieck et de
Quillen).
Si F:C-C’ est un fancteur entrecatégories
de modèles au sens deQuillen,
W et W’ les classes deséquivalences d’homotopie
faibles de C et_C’ , p: C -C[W-1]
etp’: _C’-C’[W- 1]
les foncteurscanoniques
de passage auxcatégo-
ries de
fractions,
alors le dérivé àgauche
de F est un foncteurLF muni d’une transformation naturelle
u: LF. p- p’ . F
universelle.Soit _A une
catégorie abélienne,
ccA lacatégorie
des com-plexes
de chaînes dans_A,
et cch A lequotient
de cc_A par la re- lationd’homotopie:
c’est unecatégorie
demodèles
au sens deQuillen
avecW = Qis
la classe desquasi-isomorphismes,
i.e. desmorphismes qui
sont desisomorphismes
encohomologie.
SoitAlors le dérivé à
gauche
deLI : _A-B
seraLcch U : D(A) - D(B) ,
noté D(U). Pour untype
dediagramme
I etlim : AI-A, D(lim)
définit le "recollement
cohomologique"
(son calcul nécessite - et traduit -l’usage
deQi,,,
soit lacohomologie), qui
secomporte
mieux que
lim
vis-à-vis destypes d’homotopie,
et est un candi-dat au rôle
d’opérateur
de recollementgéométrique.
Grothendieck dans son manuscrit
"Pursuing
stacks" cher- che à affermir cetype
d’idée sur le recollement. Il y a ici unealternative fondamentale à
souligner:
il est loisible de chercher à déterminer les lim ( = limites inductives) et enparticulier
lessommes fibrées dans Cat
qui,
par le foncteurNerf, passent
aux ensemblessimpliciaux,
ou auxtypes d’homotopie
(en suivant parexemple Dwyer
et Thomason). ou bien de chercher à déformer iim en un nouvelopérateur
de recollement naturellement"plus géométrique".
comme holim ou D(lim).1.3. On
adopte
le programme suivant:A - Construire une théorie
purement algébrique
des foncteurssatellites et dérivés pour des
catégories
non-abéliennescomme Cat.
B - Construire des
catégories
deprésentations algébriques
desobjets géométriques.
C - Etablir dans le
langage
élaboré en A ladescription
durecollement
géométrique
desprésentations
données en B.Je
ne sais actuellement donner uneréponse
substantiellequ’à
laquestion A,
etje
vaisl’exprimer
en1.4, 1.5,
1.6. Le§1.7
ne don-nera
qu’une petite
remarque relative à laquestion B,
et rien nesera dit ici de la
question
C. On revient sur B en 2.4.1.4. La théorie A est
développée
par Guitart & Van den Bril dans [7] sur la base de la définition que voici:Soit E un bimodule de _A vers
B,
pourA et B
descatégories,
c’est-à-dire un foncteur E: AOPx B-
Ens,
et soit F :B-C
un fonc-teur ; alors le satellite de F par
rapport
à E est un foncteur G: A-C muni d’un e:FOE - G universel. SiP: K -B
etQ:
Kasont des foncteurs et si
E =PO 0
avecalors
F. P- G.Q
est universel.Si
A = B
est unecatégorie
additive et si K est lacatégorie
ayant
pourobjets
lesdans A avec
im u = ker v,
et pourmorphismes
lesdiagrammes
et si
alors les
EXT-(C,A)
sont des monoïdes abéliens. Ainsi on voit queEXT"(C,0)
est le monoïde dessous-objets
deC,
avec com-me addition l’intersection. En fait le groupe abélien des éléments inversibles du monoïde
EXT- (C , A)
estEXT(C ,A) .
Pour F:
A-C ,
le satellite de F parrapport
à EXT est lepremier
satellite (au sensclassique)
deF,
àgauche,
noté LF.Les moyens de calculer EXT et les satellites
(par
résolu-tions
injectives, contractiles, acycliques,
cônes) sontsimplement
les divers
tels que
PO Q0
= EXT. Ainsi si K estEXAM(ccAb)
la sous-caté-gorie pleine
de EXA constituée des (*) où ker u = coker v = 0 et oùB E M ,
on aPOQ0 = EXT
si M est la classe desinjectifs,
descontractiles,
desacycliques
ou des cônes.Dans le cas de Cat voici un bimodule de Cat à Cat pou- vant
remplacer
EXT dans le yogahomologique.
Ils’agit
deBIM = J Q9 K 0
avec BIM la2-catégorie
ayant pourobjets
les bimo-dules
E : Y°p x X- Ens,
et pourmorphismes
les(u, V : a )
oùavec
les deux foncteurs tels que
J(E)
soit le milieu d’une factorisation minimale de E sous la formeE = i0Oj
avecet que K(E) soit le milieu d’une factorisation maximale de E sous
la forme
E = pO q0
avecOn
appelle
BIM le bimodule des bimodules.1.5. Avec le processus
d’algébraisation-abélianisation
il est
possible
d’établir un bon lien entre les lim ordinaires et le recollementcohomologique,
sous la forme du Théorème deMayer-Vietoris.
L’outil central dans la preuve est la subdivisionbarycentrique,
c’est-à-dire le foncteuravec i - c. Yon
et g -
G. Yonuniversels,
cadjoint
àgauche
àNerf,
Yon: A-EnsàoP,
i: à- Cat et g: A- Cat donnés parDans
l’approche évoquée
en1.4
de ladescription
des sa-tellites (i. e. des
recollements),
leproblème
de la désabélianisa- tion del’algèbre homologique
revient à comparer les différents endo-bimodules que l’on sait construire aux diversétages
de latour suivante, où E : Y
+
Xdésigne
un bimodule de Y à X.On remarquera que
l’algèbre homologique
abélienne classi- que dans unecatégorie
abélienne de la formeAbXopxX permet-
tra à
l’étage
X fixé de comparer entre eux les bimodules de X àX,
et donnera donc des informations sur les diverses théories non-abéliennespossibles
pour lesobjets
de X.1.6. Le
point
de vue de 1.5 est doncqu’une
théoriealgébrique
desatellisation est
juste
unbimodule,
la théorieprincipale
abélien-ne étant donnée par
EXT,
et la théorieprincipale
non-abélienne étant celle donnée par BIM le bimodule dont les éléments sont les bimodules décrit à la fin de 1.4. Le calcul effectif des satel- lites repose sur lejeu
des carrés exacts defoncteurs,
et ladescription
de BIM est en fait liée aussi à la notion de carréexact. Ce double rôle interne et externe de l’exactitude est
déjà
à remarquer dans la théorie
abélienne,
où les suites exactespermettent
demanipuler
et de définir EXT.1.7. Les bimodules
envisagés
ci-dessus comme théories de satel-lisation,
i. e. derecollement, peuvent aussi,
si l’on songe à laquestion
Bdu §1.3,
êtreenvisagés
comme modèlesalgébriques d"’espaces topologiques".
Ainsi un bimodule E deP
vers O (i. e.un foncteur
O°pxP-
Ens)s’interprète
comme un espace, unespace
topologique
usuel étant un ensembleP
depoints
et unensemble ordonné d’ouverts
0,
liés parOn forme une
catégorie
SPA des"espaces"
et"applications
continues" en
prenant
pourobjets
les bimodules et pour mor-phismes
de E vers E’ lescouples (f,g)
où f:P-
P’ et g:O’-O
sont des foncteurs tels que
g0OE=E’Of.
On observe donc
qu’ici
latopologie
etl’algèbre
fusionnentet deviennent
indiscernables,
leurrapport
tendant à devenir tau-tologiqtie, puisque l’espace
comme notion de continuité etdépla-
cements et
l’algèbre (cohomologique)
comme méthode de recol- lement sontprésentés
defaçons identiques,
comme bimodules.2.
FIGURATIONS,
EXTENSIONSNATURELLES, ESQUISSES
ETALGORITHMES.
2.1. Une
figuration
est une donnée u: D-P d’une transformation naturelle oùsont des
foncteurs,
avec F et S deuxcatégories
fixées.Une
u-algèbre
est uncouple (S, A)
oùS E S 0
et où A:P(-, S ) - D( -, S)
est une transformation naturelle telle que, pourtout
FEFO,
Un calcul de lois pour u est une
figuration
i:Homf- L,
avec L:F°PXF-
Ens unfoncteur,
telle que P* D§§L et que u soit induite par i . Si un tel calcul existe, alors uneu-algèbre
consiste en un"support"
S et pourchaque
"loi"CE L(F,F’)
une réalisationA(c)s: D(F’, S) - D(F, S)
de c sur S.Soit V: Fop-Ens affectant à
chaque figure
F un ensembleV(F) de variables
susceptibles
dedésigner F,
et V0L=T le fonc-teur des termes. Si
SESO
estfixé,
uneassignation
de valeurs dans S aux variables est une transformation naturelle v:V- D(-, S) .
Si
(S,A)
est uneu-algèbre, alors,
avec VOi =j,
les deuxdonnées
déterminent w
= A .x: T - D (-, S), interprétation
des termes dansS,
telle quew. j=
v. Inversement si pour tout V et tout v estdonné un w tel que
w .j =
v, alors est déterminée uneu-algèbre (S,A)
obtenue pourV = D(-,S)
et v =Id.V.
En
général
si la donnée del’opérateur v N w
pour un V fixé suffit à déterminerchaque A,
on dit que(!, V)
est un calculde lois et variables pour la
figut-ation
u.Du
point
de vue desalgèbres figuratives
les variables"sont"
simplement
lesfigures,
et le calcul de lois et variables est inutile à ladescription
des modèles(ou algèbres)
desfigu-
rations. Son utilité traditionnelle est de commencer à
analyser
les
propriétés syntaxiques
de lafiguration;
mais nouspréfère-
rons
l’analyse
en termes d’extensions naturelles et d’extensionsuniverselles, qui
livre aisément lespropriétés
decomplétude
descatégories
de modèles. Ils’agit
seulementd’analyser
les fonc-teurs
D ( F, - )
comme limites inductives de foncteursreprésenta- bles,
et alors lesalgèbres
defigurations
s’identifient à des modèlesd’esquisses. Une figuration,
où les arités oufigures
sont sorties de la
catégorie
dessupports,
est ladescription
d’une théorie comme une
comparaison u
entre deux bimodules P etD,
soit unmorphisme particulier
de lacatégorie
BIM intro-duite
au §1.4.
Que
les arités(objets
deF)
soient elles-mêmes des espa- ces, celapermet
d’internaliser dans lagéométrie
de ces espacesune
partie (par exemple
dupremier
ordre) de la syntaxe de lathéorie,
lapartie
visible restante étantalgébrique,
i.e. décritepar des
compatibilités équationnelles
(A.u - 1). Cecisuggère
que, à côté desexemples déjà
utilisés pour F(e.g. Cat, Graph, Top),
il y a certainement une
catégorie
defigures plus
fondamentale semblable à BIMdu §1.4
ou à SPAdu § 1.7 .
Sur lesfigurations
et les
esquisses,
voir 181.2.2. Soit F: A-B et G:A-C deux
foncteurs,
soit L: C-B unfoncteur,
k: F-L.G une transformationnarturelle;
pour tout foncteurM : C -B,
on suppose donnée pourchaque
v:F-M.Gnaturelle une transformation naturelle
on suppose enfin que eM est
naturelle,
c’est-à-dire que pour tout h: M-N et v:F-M.G,
on aOn dit alors que
(L, k, e)
est une extension naturelle de F lelong
deG,
au-dessus de B.S’il existe une extension universelle E de F le
long
de Gdéterminée par un
u:F-E.G,
alors les extensions naturelles de F lelong
de G s’identifient aux données(L,p,q)
avecp: E-L
etq: L- E
des transformations naturelles telles que q.p =IdE.
Avec p. q = f on a donc que L est le noyau (ou bien aussi le
conoyau)
de lapaire ( f , IdE) ,
etqu’une
extension naturelle est, àisomorphisme près,
déterminée par la donnée d’unidempotent
f: L- L dont le
(co)noyau
soit une extension universelle. Par con-séquent,
siB
estcocomplète
et A et Cpetites,
le calcul desextensions naturelles se réduit à celui des extensions universel-
les,
et celui-ci se réduit au seul calcul des cônes universels (casB =1)
ou limites. Mais ces réductions ne fonctionnent pas siB
n’est pas
cocomplète,
parexemple
si B est lacatégorie
d’homo-topie Hotop.
2.3. Une
esquisse
est constituée d’unecatégorie B,
d’une famil-le P de cônes
projectifs distingués
au-dessus deB,
d’une familleY de cônes inductifs au-dessus de B: et si
(B,P,Y)=S
est uneesquisse,
une réalisation ou un modèle de S dans unecatégorie
X est un foncteur
R: B-X
tel que, pour toutp E P (resp..Y
E Y)le cône
Rp (resp. R y) soit
dans X un cône limiteprojective (resp.
inductive).Les transformations naturelles entre réalisations de S dans X sont les
morphismes
d’unecatégorie Mod ( S, X).
Si X est
complète
etcocomplète (e. g.
si X = Ens ou siX=
Top),
onpeut
penser que lesesquisses
sont une bonne syntaxe pour décrire et étudier les modèles dans X de théoriesalgébriques
ou dupremier
ordre parexemple.
Mais si X n’estpas
cocomplète,
et enparticulier
si dans X lesidempotents
nese scindent
pas)
(cequi,
il est vrai, nepeut
seproduire
si X =Mod(S,Ens)),
laspécification
d’extensions naturelles serait pro- bablement meilleure.Une
catégorie
X estéquivalente
à unecatégorie
de la for-me
Mod(S,
Ens) avec S uneesquisse petite
où les cônesprojec-
tifs sont d’indexa tion a (a un ordinalrégulier)
et où les cônesinductifs sont
discrets,
ssi: X est localementpetite
etpossède
les lim d’indexations
petites
eta-filtrantes,
Xpossède
unesous-catégorie
Gpleine, petite
et dense constituéed’objets a-présentables
de X etpossédant
les familles lolim (localement lim) d’indexationsa,
et l’inclusion G- X commute aux lolim.Ce
résultat, qui
utilise l’étude du casalgébrique
(i. e. sanscônes inductifs) de Gabriel-Ulmer [14] et la thèse de Diers sur
les
catégories
localisables111,
estpublié
dans Guitart & Lair 161 (lapartie
directe est le Théorème 1.1 page16,
laréciproque
estl’application
5.2 page58, qui
repose sur les remarques 5.1 et donc sur les Corollaires 4.2 page 55 et Théorème 4.2 page 53). Il repose donc sur le Théorème d’existence dediagramme
locale-ment libre donné en
161,
formulationcatégorique
du résultat deLowenheim-Skolem;
ce théorème affirme que, siS=(B,P,Y)
estune
esquisse petite quelconque
et si K est un foncteur deB
dans
Ens, alors,
par une succession (engénéral
transfinie) dechoix,
Kengendre
unpetit diagramme
dansMod(S,Ens)
noté(LiK) i(I
tel quepour toute réalisation R de S.
2.4. Le Théorème d’existence de
diagramme
localement libre est utilisé en [9] pour décrire untype d’homotopie gS
associé à uneesquisse
S. CegS
est discret siles
cônes inductifs de S sontdiscrets,
et sinon il décritl’ambiguité
dans le processus de choix enjeu
dans la construction dudiagramme
localement libre de modèles de Sengendré
parO : B- Ens.
Les invariants cohomo-logiques
degS
sont donc des mesuresalgébriques
de cetteambiguité,
et comme cetteambiguité
relève du caractère non-al-gébrique
deS,
ces invariants mesurentl’impossibilité
d’éliminerles -,V et 3 de la théorie décrite par S.
On voit donc ici un usage
plausible
del’homologie
(abé-lienne ou non) dans l’étude des
théories,
usagequi
commenceraà devenir effectif
lorsque
ladescription
des anneaux de cohomo-logie H*(gS, A)
sera formulée directement en termesalgébriques
élémentaires à
partir
de Sseule,
en évitant toute la construction par récurrence transfinie degS
à l’intérieur deB (Mod (S, Ens)).
D’autre
part,
si l’on pense à S comme à uneprésentation algébrique
dutype d’homotopie
t si l’on agS =
t, onpeut
reve-nir à la
question
Bdu §1.3
et fournir lacatégorie algébrique
des
esquisses,
soitESQ,
commecatégorie
desprésentations
al-gébriques
desobjets géométriques.
Entre la "solution"
ESQ
et la "solution" SPA (donnée au§ 1.7)
la différence de nature est la suivante: lesobjets
deESQ
sont des
"espaces combinatoires",
tandis que lesobjets
de SPAsont des
"espaces topologiques généraux".
2.5. Un schéma de programme consiste en une liste de
types d’objets
etd’opérations,
soit ungraphe orienté, d’abord; puis
la donnée de certainesopérations composées,
cequi
pargénéra-
teurs et relations
engendre
unecatégorie; puis
la donnée de cônesprojectifs
dans cettecatégorie
(cequi
décrit les liensgéométriques
entre les diverstypes d’objets);
enfin la donnée decônes inductifs dans cette
catégorie
(cequi
décrit les testsqui,
dans le programme, doivent intervenir entre les
opérations).
Autrement
dit,
c’est uneesquisse
S danslaquelle
deuxparties
sont
distinguées : l’espace
I "liste" des fonctions de l’ordinateur que l’on vautiliser,
etl’esquisse
0 "liste" des fonctions à cal- culer.Un schéma de programme est ainsi un
couple (LI, V)
demorphismes d’esquisses
avecSoit alors IN: I-Ens une réalisation de I décrivant les va-
leurs concrètes dans l’ordinateur des
symboles opératoires
indi-qués
sur le "clavier"I,
ainsi que les valeurs desparamètres
ini-tiaux du programme.
Supposons,
cequi
n’est pastoujours
lecas, que IN
possède
une extension universelle R: S - Ens (i. e. unmodèle R de S
équippé
d’une transformation naturelle u: IN-R.Iuniverselle);
alors R.V=: OLIT décrit les valeurs concrètes des fonctions que l’on voulait calculer.En fait un véritable programme
(par exemple
sous la for-me d’un schéma de Herbrand) est un tel
couple (LI, V)
ayant despropriétés supplémentaires.
D’abordI,
S et 0 sont desesquisses
finies. Ensuite U et V sontinjectifs,
et lesobjets
de S sonttous déterminés en un nombre fini
d’étapes_
àpartir
de ceux de U(I) parspécifications
de cônes inductifs ouprojectifs;
par suite U a lapropriété
que, à unisomorphisme près,
toute réalisation R: S-Ens est déterminée par R-U. et si IN admet une extension universelleR,
alors u est unisomorphisme.
Enfin si le program-me est déterministe les cônes inductifs nouveaux par
rapport
à 1 dans S sont tousdiscrets,
et en fait F.ns est àremplacer
parEnsf, catégorie
des ensembles finis.Mais
indépendamment
de ces"précisions",
onpeut affirmer qu’un
programme,quitte
àagrandir 0
pour y fairefigurer
lescônes de
S,
calcule ainsi: àpartir
de la donnéeIN,
onprend E = u0 O V
et K le satellite de IN parrapport
à E (au sens du§ 1. 4), qui
est un foncteur de O vers Ens (avecO=(O,P,Y)) d’après
le Théorème d’existence dediagramme
localement libre(rappelé
au§ 2.3),
Kengendre (LiKi)iEI.
Et sous les"précisions"
ci-avant on aura I = {1} ou
1=0,
selon que le programme termineou pas, avec dans le
premier
casL1K = OUT.
L’action du programme, ce
qu’il calcule,
fait d’abord inter- venir le bimoduleu0OV, objet
deSPA;
et lagéométrie
combi-natoire du programme est donnée par
S, objet
deESQ, présen-
tation de
gS.
On pense donc à unifier les deux "solutions" SPA etESQ
auproblème
B du§ 1.3
en lacatégorie
PRO dont lesobjets
sont les programmes au sens ci-dessus. Onpeut
considé-rer ces
objets
comme desprésentations
de bimodules internes àESQ,
lacomposition
E0F de cesbimodules, correspondant
à lasuccession des programmes E
puis F,
déterminant surPROo
unestructure de
bicatégorie.
2.6. Dans l’état actuel de
l’art, je
neprétends
pas que PRO est biendéfinitivement
ce que l’on veut. Néanmoins il sembleacquis
que la
catégorie
voulue doit avoir commeobjets
lesmorphismes
d’une certaine
bicatégorie algébrique
au-dessus de labicatégorie cospan (ESQ)
dont lesobjets
sont lesesquisses,
et lesmorphis-
mes sont les cospans
dans
ESQ (que
l’on compose par sommes fibrées). En vue de modélisations futures en ce sens,qui
auraient (vu ce que nousavons
exposé
dans cette Note)l’avantage de
rendre consubstan- tiels les programmes, lesthéories,
les espaces et les calculs de satellites nonabéliens, je
terminerai par unedescription précise
de la construction des
bicatégories algébriques.
Soit
E=(E,0,....)
unecatégorie
monoïdale(e.g. Ens = Ens, x , ... ) )
etT = (T ,a , m, D)
une monade monoïdale cohérente sur E telle que lacatégorie ET
desT-algèbres
soit à conoyaux(e.g.
sur Ens une théorie commutative avec
rang).
Alors il existe surET
un bifoncteuré,
classifiant lesT-bimorphismes,
et faisantde
ET
unecatégorie
monoïdale. Deplus,
si E estsymétrique
fermée à
noyaux
et Tsymétrique,
alors(ET,O,....)
estsymétri-
que fermée. Ce résultat est établi dans Guitart
[5];
enrecopiant
la preuve, on montre, sous les "mêmes"
conditions,
ce que voici.Soit Moncat et Bicat les
2-catégories
descatégories
mo-noïdales et des
bicatégories.
Alors une monade monoïdale cohé-rente sur E est une monade T dans la
2-catégorie Moncat,
et siE Test
à conoyaux, alors(ET, O, .... )
ci-avant estl’objet
(dansMoncat) des
algèbres
deT,
notésimplement ET.
Si maintenant T est une monade dans la2-catégorie Bicat,
on noteET l’objet
(dans Bicat) des
algèbres
deT,
avec E labicatégorie support
de la monade T.Explicitement,
une monade T dans Bicat consiste en:- Une
bicatégorie E,
où lacomposition
est notéeO,
-Pourchaque X E E o ,
unobjet TX E E o ,
- Pour
chaque f: X-Y E E,
une transformationTx,y
f: TX-TYdans
E,
-Pour
chaque
2-cellule t:f=g: X-Y,
une 2-cellule- Pour
chaque
ces données devant satisfaire à des conditions de cohérence.
L’exemple typique
est le suivant: soitE = Span( Cat)
la bi-catégorie
dont lesobjets
sont lescatégories,
lesmorphismes
lesspans
(que
l’on compose parproduits fibrés),
et où les 2-cellules sont lesOn
équipe
E de T définie parT( M, N ) =
la bifibration universellementengendrée
par(M,N).
La
bicatégorie ET
construite dans ce cas est labicatégorie
desbimodules entre
catégories.
On obtient de même labicatégorie
des bimodules entre anneaux. etc.
On dit que la
bicatégorie
B estalgébrique
sur- E s’il existeune monade T dans Bicat sur E avec
ET =
B .RÉFÉRENCES.
1. Y. DIERS,
Catégories localisables, Thèse,
Université ParisVII,
1977.2. C. EHRESMANN,
Esquisses
ettypes
de structuresalgébriques,
Bul. Inst. Polit. Iasi
(1968); reproduit
dans Charles Ehres-mann : 0152uvres
complètes
etcommentées, IV-1,
Amiens 1982.3. R. FRITSCH & D. LATCH,
Homotopy
inverses forNerve,
Bull.A.M.S.
1-19 (1979),
258-262.4. A. GROTHENDIECK,
Pursuing stacks,
Manuscrit (environ 500pages),
mis encirculation
en 1983.5. R. GUITART, Tenseurs et
machines,
CahiersTop.
et Géom.Diff. XXI-1
(1980),
5-62.6. R. GUITART & C. LAIR, Calcul
syntaxique
des modèles et cal- cul des formulesinternes, Diagrammes
4(1980),
106 p.7. R. GUITART & L.VANDENBRIL, Calcul des satellites et
pré-
sentations des bimodules à l’aide des carrés exacts, Parties I et
2,
CahiersTop.
et Géom. Diff. XXIV-3 et 4(1983),
299-330et 333-369.
8. R. GLIITART. Introduction à
l’analyse algébrique
I etII,
Math.Sci. Hum. 96
(1986), 49-63;
97(1987),
19-45.9. R. GUITART, On the
geometry
ofcomputations,
CahiersTop.
et Géom. Diff. XXVII-4
(1986),
107-136.10. R. HARTSHORNE, Residue and
duality,
Lecture Notes in Math.20, Springer
1966.11. D.M. KAN, On functors
involving
csscomplexes,
Trans. A.M.S. 87
(1958),
330-346.12. D. QUILLEN,
Homotopical algebra,
Lecture Notes in Math.43, Springer
(1967).13. R.W.THOMASON, Cat as a closed model
category,
CahiersTop.
et Géom. Diff. XXI-3(1980),
305-324.14. F. ULMER,
Locally présentable
andlocally generated catego-
ries, Lecture Notes in Math.195, Springer
(1971).15. J.-L. VERDIER.
Catégories dérivées,
I.H.E.S. 1967.u. F. R. de
Mathématiques
Tours 45-55, 5ème
étage
Université PARIS VII 2, Place Jussieu
75005 PARIS. FRANCE