C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
D OMINIQUE B OURN
J EAN -M ARC C ORDIER
Distributeurs et théorie de la forme
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 21, n
o2 (1980), p. 161-189
<
http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1980__21_2_161_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1980, tous droits réservés.
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DISTRIBUTEURS ET THEORIE DE LA FORME
parDominique BOURN
etJean-Marc CORDIER
CAHIERS DE TOPOLOGIE ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. XXI-2
(1980)
INTRODUCTION.
La notion de forme a été introduite par Borsuk
[Bo]
pour l’étude despropriétés d’homotopie
des compacts. Plusieurs auteurs ont continuéce travail dans un contexte
plus général: métrique [Fo],
compact[H, S], topologique général [Ma, Ho].
Leprincipe
est de travailler sur une ca-tégorie d’approximation ; précisément,
étant donné unecatégorie
d’homo-topie H et Ù
unesous-catégorie pleine (généralement
on choisit pourru
la
sous-catégorie pleine
des espaces ayant le typed’homotopie
d’un Cl’-complexe)
on forme une nouvellecatégorie S,
ayant les mêmesobjets
que H
et un ensemble demorphismes plus large :
unmorphisme
dansS
étant un
«système
demorphismes
deH
». Le lien entreH et S
est unfoncteur S
bijectif
sur lesobjets (on
notera cettepropriété S1), l’appro-
ximation
s’exprimant
par le fait que, pour toutobj et X
deK
et Pde ru,
le foncteur S induit une
bijection
deH (X, P)
surS(X,P) (on
noteracette
propriété S2 ).
Différentes
approches catégoriques
de la forme ont été faites re-lativement à une
sous-catégorie pleine [Ho, Ba].
Par la suite d’autresauteurs
(Deleanu-Hilton [D-H]
et Frei[F])
ont étudié une formulation purementcatégorique
de cette théorie. Cesapproches
ontpermis,
d’unepart une
description plus simple
de lacatégorie S . puisque
l’on montre[Ho, Ma]
que, si onnote K
l’inclusionde ru
dansK,
on a un isomor-phisme
d’autre part elles ont abouti à une caractérisation
axiomatique
enajou-
tant à SI et S2 un axiome
S3 (voir rappel Chapitre II).
Lorsque
l’on connait la théorie des distributeurs[Be]
on ne peutpas ne pas être
frappé
parl’analogie qui
existe entre la formuleprécéden-
te
concernant S(X,Y)
et le calcul des extensions de Kan dans les dis- tributeurs(voir rappel Chapitre 1, 4).
Le but de cet article est donc demontrer
qu’un
certain nombre de résultats de la théorie de laforme,
aussibien sous son aspect
axiomatique
que sous sonapproche
«à laCech >>
reposent en fait sur des
propriétés
de lacatégorie
des distributeurs. Cette( bi- )catégorie Dist
est unélargissement
de la( 2- )catégorie Cut des
ca-tégories
et foncteurs ayant lespropriétés
avantageuses :- d’admettre des extensions de Kan le
long
de touteflèche,
- que tout foncteur admet alors un
adjoint
à droite.On construit
Dist
de lafaçon
suivante : étant donné deuxcatégories éf et S
on pose :La construction essentielle est la
composition
desdistributeurs,
notéeQ et
rappelée
en1,
2.Le
Chapitre
1 contient naturellement un certain nombre derappels
sur les
distributeurs,
enparticulier
en cequi
concerne les monades et la construction de Kleisliassociée,
et sur le fait que l’inclusion de Cat dansDist préserve
les extensions de Kanponctuelles
deCat ,
ainsi que les constructions de Kleisli.On montre dans II que les trois axiomes
SI,
S2 etS3
correspon- dent à unepropriété
universellede S
dansDist ,
à savoir : Unecatégorie
forme est
l’objet
de Kleisli d’une certaine monade associéeà K appelée
monade de
codensité,
carlorsque
cette monade existedéjà
dansCat ,
c’est la monade de codensité
[ML]
normalement associée àK.
Le
Chapitre
III est consacré àl’approche
à la Cech de la théorie de la forme. Pourcela, rappelons
la définition[Ho]
d’unsystème
inverseK-associé :
On dit que lecouple (l, F)
d’unecatégorie
1 cofiltrante etd’un foncteur F
de 1
versru
estK-associé
àl’élément X
deK
s’il ex-iste un cône
TT = {pi:X -> KF(i)}
tel que pour tout élément P deru,
l’application
est un
isomorphisme, où n (P)
associe à la classe d’unfi : F(i)->
P lecomposé K(fi ).pi:X -> KP.
On remarque alorsqu’un système
inverseK-associé à X
détermine un carréexact au sens de
[G,V],
c’est-à-dire vérifiant dansDist
unepropriété
à la
Beck-Chevalley.
Apartir
d’une caractérisation des carrés exacts,comme étant
précisément
ceuxqui préservent
les extensions de Kan dansDist,
on retrouve aisémentl’isomorphisme
usuel entre lacatégorie S
etune
sous-catégorie pleine
de lacatégorie
despro-objets
deW.
On peut même étendre ce résultat auxpro-objets (1, F) , où 1
n’estplus cofil-
trante, et
répondre
ainsi à unequestion implicitement posée
dans l’in-troduction de
[E -H 2].
On consacre le
Chapitre
IV à larévision,
sousl’angle
des distri-buteurs,
dequelques
résultatsclassiques
concernant:- la
comparaison
des théories deforme,
cequi
nous permetgrâce
aux carrés exacts de déterminer des conditions
plus générales
que[C-PI ;
- la démonstration que les extensions de
Cech
lelong de K
sontdes extensions de Kan le
long de K ;
cequi
nous amène à prouver que lessystèmes
inversesK-associés
sont exactement donnés par les cônesqui
sont transformés en limites par toute extension de Kanponctuelle
lelong de K ;
- une condition nécessaire et suffisante pour
qu’un objet K-dominé
soit
K-stable,
à savoir: unsystème
inverseK-dominé (I, F)
estK-stable
s s i F admet une limite.
Cette liste n’est évidemment pas exhaustive. Par
exemple
lepoint
de vue des distributeurs relie entre eux de nombreux résultats de
[Fr] qui
semblent
disparates
mais sont en fait des casparticuliers
d’une situationtrès
générale puisque
dansDist
tout foncteur admet uncoadjoint.
Demême,
toute lapremière partie
de[Fr-K] (où
l’onapplique
la méthode de la forme à la théorie desmodules)
peut être éclairée par la remarquesuivante : il y a une très forte dualité sur
Dist
et toutobjet
de Kleislid’une monade dans
Dist
est aussi unobjet d’Eilenberg-Moore ;
aussi lefoncteur
K: W->H
se factorise-t-il au moyen d’un distributeur à traversS.
Le foncteurRK
de[Fr- K]
n’est pas autre chose que le foncteur ex-tension de Kan le
long
de ce distributeur. Peut-être serait-il utile d’al- lerplus
loin dans cette direction si l’on songe que lacomposition
desdistributeurs
(O)
a été définie enquelque
sorte( [Be]
page 4 ex.d )
pourgénéraliser
leproduit
tensoriel des bimodules ?NOTATIONS.
Si Éi
est unecatégorie,
on note|C|
la classe desobjets
deet.
Si F et G sont des foncteurs
de (t dans B, Nat(F, G)
est l’ensembledes transformations naturelles de F vers G et
Fonc (a,B)
lacatégorie
ayant pour
objets
les foncteursde (t
versB,
et pourmorphismes
lestransformations entre ces foncteurs. On notera par . » le
composé
destransformations.
1. RAPPELS SUR LES DISTRIBUTEURS.
Les distributeurs ont été introduits par Bénabou
[Be]
dans le butd’ajouter
desadjoints
à tous lesfoncteurs,
enplongeant
la2-catégorie Cat
dans unebicatégorie ;
unebicatégorie [Be]
est une2-catégorie gé- néralisée,
où leségalités
sontremplacées
par desisomorphismes
cohé-rents au niveau de l’associativité et de
l’unitarité ;
souvent par la suiteon
oubliera,
poursimplifier
l’écriture des formules et sans inconvénientmajeur, l’expression
de cesisomorphismes
de cohérence.Les
objets
de cettebicatégorie,
notéeDist,
sont lescatégories ;
les 1-cellules sont définies de la
façon
suivante :1. DEFINITION.
Soit (1 et 93
deuxcatégories;
undistributeur (b
dea vers 93
est un foncteur deS°P x (1
dansEns , noté 0 : d ->B.
EXEMPLE. Si
F
est un foncteur d’unecatégorie et
vers unecatégorie
B,
on peut associer àF :
un distributeuret un distributeur
Les 2-cellules sont les transformations de distributeurs. Si
Q
et’J3
sont descatégories,
on a donc :et
la 2-cellule t
de 0
vers0’
estreprésentée
par2.
Composition
desdistributeurs.
Soità
(Y,O)
est associé un distributeurde 6È dans (? , noté rp OO
défini dela
façon
suivante :où R
est la relationd’équivalence engendrée
par les relationson notera
yOx
la classe déterminée par(x, y).
Cette
composition
des distributeurs a lespropriétés
suivantes : 10 Sion a
OFO OG= OFG,
c’est-à-dire il existe uneéquivalence
naturelleentre ces deux dis tributeurs .
20 Si
on a de
façon
naturelleL’associativité de cette
composition
est seulement cohérente àisomorphisme près.
Deplus,
dans la situation suivante :on a
toujours
la formule3. Il en résulte le
plongement
deCat
dansDist qui
àF: a->B
as-socie OF:->B.
Cn montre a lorsque OF
a pourad j oint
à droiterf...F l’ adjonction
étant définie par ri :1a -> OF O O FP, où
OF
,l’adjonction
étant définie par n:1a=>OF OOF, où
et par
EXEMPLE.
Si h
est lacatégorie d’homotopie
des espacestopologiques W
lasous-catégorie pleine
des espaces ayant le typed’homotopie
d’unCW-complexes, K
l’insertionde W dans H,
on asur h
un endodistribu-teur ll qui à (X, Y)
associele Nat (H(Y,K-), H(X,K-))
utilisé dans les théories de forme deHolstynski
et deMardesic.
Si l’on
note S
lacatégorie forme,
S le foncteur forme deH
dansS,
la
propriété
debijection
sur les Hom :peut
s’exprimer par OK(X,P) =(X,P)= OK(X,P ),
et commeon obtient
Ainsi
cettepropriété
de laforme s’exprime
par une commutation dansDist.
4. Une
propriété
essentielle est le fait que dansDist
touteflèche 0
estune flèche de Kan à
droite,
c’est-à-dire que pour toutcouple
il existe un
distributeur YO: B ->C, appelé
extension à droitede Y le long de 0 ,
tel que pour touty::J3 -> C,
on ait unebijection
naturelleUn tel distributeur est
donné,
parexemple,
par la formuleEn
particulier,
si dansCat
on a letriplet
on obtient:
P ROPOSITION 1.
OR
est une extension à droite deOG le long
deOF
ssi R =
Ran FG
etRan F G préservée
par tousles représentables, c’est-
à-dire,
pour touto bjet
Cde C,
Un telle
extension estappelée
une extensionponctuelle.
P R EU V E .
Supposons
queR = RanF
G( extension
àdroite) préservée
partous les
représentables.
On a alors :Inversement,
soitH
un foncteurde B dans C ;
on ac’est-à-dire
R = RanF
G. SoitC
unobjet de C ;
le foncteurh CG
de(t
dans
Ens
a pour extension de Kan à droite le foncteurR’
défini par:R’B = Nat(B(B, F-), C(C,G)),
c’est-à-direpar
conséquent A R
=RanF h C G .
5.
Monade
dansDist.
La donnée d’une monade dansDist
est la donnée d’un endodistributeurT: a->a,
de 2-cellulestels que
Toute monade dans
Cat ( qu’on appelle
aussi untriple)
est doncévidemment une monade dans
Dist
par l’ inclusion décriteprécédemment.
EXEMPLES. Si F’ est un foncteur de
cr vers S,
alors Fengendre
surCt
une monade dansDist,
notéeFT ,
déterminée parl’adjonction de cp F
et 0 F
à savoir :On a
toujours
une monade dansDist
surS ,
notéeTF, engendrée
par l’extension de
OF
lelong
delui-même,
etappelée,
paranalogie
avecce
qui
se passe dansCat, monade de codensité
de F. On adonc,
siçjJ F
est l’extension de
0 F
lelong
delui-même, TF =((OF,n,03BC),
où, endésignant
pardB (Y),
pour toutrfr, l’isomorphisme
deNat(Y,OF) sur
Nat(Y O O F, OF)
et03B8=dB(OF)(1-),
OF
6.
Catégorie de Kleisli d’une monade.
Ftant donné untriple
T =(T, ri, iL )
sur
et ( où T
est un endofoncteurde (1 ),
on sait(voir
parexemple [ML 1
page
143) qu’on
peut lui associer unecatégorie Kl T qui
a lesmêmes
ob-que
et,
telle queKlT (A, A’) = Q (A, TA’)
et où lacomposition
estdonnée de la
façon
suivante : sile
composé
dansKL T
vaut03BC (A") T (g) f .
On a deplus
un foncteurUT: KI T - Cf qui
admet unadjoint LT
et lacatégorie
de K leisliKL T
ala
propriété
universelle suivante :Pour tout
couple (U, L ),
Û foncteurde S
versS
et Ladjoint
deU , qui engendre
letriple
Tsur
il existe ununique
foncteurL
de Kl Tvers B tel que L =L.LT.
Cette construction peut s’étendre de la
façon
suivante[T]:
étantdonné une monade T dans
Dist, appelons Catégorie
deKleisli
deT ,
encore notée
Kl T ,
lacatégorie qui
a les mêmesobjets
queCf
et telle queKlT (A, A’) = T ( A , A’) ,
la loi decomposition
associantDe plus,
on a un foncteurLT de S
versKl T , bijectif
sur lesobjets,
défini par :
Cette
catégorie
a lapropriété
universelle suivante :Pour tout foncteur L
de Ét vers S
tel quel’adjonction (OL OL)
détermine la monade T
sur
il existe ununique
foncteur L deKl T vers B
vérifiant L =L . L.I..
La
categorie
de Kleislide FT
est lacatégorie
dedécomposition
du foncteur F comme
composé
d’un foncteurbijectif
sur lesobjets
etd’un foncteur
pleinement
fidèle.La
catégorie
de Kleisli deTF
est lacatégorie qui
a les mêmesobjets que S
et commemorphismes de B
vers B’ les éléments de :Nat (B(B’, F-), B(B, F-)).
On aura
plus précisément
besoin dans la suite de la définition etdu résultat suivants
[T] :
D E F IN IT IO N. Soit
T = (T ,n,03BC)
etT’ =(T’,n’)deux
monades dansDist
sur(î,
unmorphisme
de T vers T’ est la donnée d’une 2-celluleT : T => T ’ te lle que
PROPOSITION 2.
Soit
T une monadedans Dist sur et
et F unfoncteur de (1 vers B; il
existe unebijection
entrel’ensemble
desfoncteurs
Gde KIT dans 93
tels queG L.r
= F etl’ensemble
desmorphismes
entremonades
dans Dist
de T vers T’ .COROLLAIRE.
Soit
T et T’ deax monades dansDist
sur(t, il
existeune
bijection
entrel’ensemble
desmorphismes
de T vers T’ etl’ensem-
ble des
foncteurs
G deKI T
vers Kl T’tels
que G .LT = LT
2. THEORIE DE FORME ET DISTRIBUTEURS.
Dans la théorie de la forme des
métriques
compacts de[Bo]
onintroduit une nouvelle
catégorie
dont lesobjets
sont les espaces com- pacts et dont lesmorphismes, appelés applications forme,
sont des mo- difications de classesd’applications homotopes.
Deuxmétriques
sontdits avoir la même forme s’ils sont
isomorphes
dans cettecatégorie.
Ona naturellement un foncteur S de la
catégorie
des espaces compacts danscette
catégorie qui applique objets
surobjets
etqui
se factorise à tra- vers lacatégorie d’homotopie.
Cettecatégorie
forme et lefoncteur S
ontles
propriétés caractéristiques
suivantes:1° Si Y est un ANR
(donc
a le typed’homotopie
d’unCW-complexe),
il existe une
bijection
de l’ensemble des classesd’homotopie de X
surY sur l’ensemble des
applications
formede X
dans Y.2°
S
est un foncteur continu pour les limites desystèmes
inverses.Les différentes extensions de la théorie de la forme
qui
ont étéconsidérées mettent en évidence ces deux
caractéristiques;
leuréquiva-
lence reposejustement
sur cespropriétés.
F lles ont conduit aux diffé-rentes études
catégoriques précédemment
citées: lapropriété
1 par ex-emple, qui
estappelée
condition C dans[Fr].
Si donc
K: W-> K
est unfoncteur,
une théorie de forme pour Ksera donc un
couple (S, S ) ,
oùS
est un foncteur deK vers S
tel queles axiomes
Sl , S2, S3
soient vérifiés :S1. Le foncteur S est
bijectif
sur lesobjets.
S2. Pour tout
objet X de R
et P deru,
le foncteur S induit unebijection
deH (X, KP)
surS (SX, SKP);
ceci estl’ expression
caté-gorique
de la condition 1.S3. S
estKan-continu,
i. e. : pour toutobjet X de Y
et toutobjet
Z
due 8 , l’application
est
bijective,
oùXlK désigne
lacatégorie
desK-objets
au-dessous de X etZiSK
celle desSK-objets
au-dessous deZ ,
oùest l’ensemble des foncteurs
v : XlK -> ZtSK
faisant commuter le dia-gramme suivant :
où enfin
a (Z, X)
est défini de lafaçon
suivante : Si s [S(Z, 5 X),
ildéterm ine par
composition
un foncteur évident:qui
commute au-dessusde te -
D’autrepart,
pour toutobjet X de R ,
ona un foncteur
qui
commute au-dessusde ? ;
pardéfinition,
on poseCette
propriété,
donnée dans[Ba],
estl’analogue catégorique
de la con-dition 2.
Nous allons d’abord considérer
séparément
lasignification
de cestrois axiomes dans
Dist .
Axiome
Sl .(S, S) vérifie SI ssi S
estl’objet de Kleisli
deS T .
D’après
laProposition
2 il existe unecorrespondance bijective
entre les monades dans
Dist sur Ct
et les foncteurs desource (t
bi-jectifs
sur lesobjets.
Maintenant soit S un foncteur deK dans S bijec-
tif sur les
objets,
etST
=(os 0 OS ,r¡’ ,11’)
la monade dansDist sur h engendrée
parl’adjonction
définie parS
dansDist ; alors,
comme on l’avu, on a
et S est un
objet
de Kleisli pour la monade dansDist
associée àS.
Axiome
S2.(S, S) vérifie S2
ssi7Î’e OK
est inversible.Soit
K: W-> K
un foncteur etS:H-> S
un foncteur tel que, pourtout X
6(h 1
et P elWl,
, S induit unebijection
deH(X, K P )
surc’est-à-dire il existe une 2-cellule inversible o:
CPK
=>(bse bs e OK.
Onpeut remarquer que o n’est rien d’autre que
Par
conséquent
l’axiome S2(cf. Introduction) signifie simplement
quen’O cP K
estinversible,
et donc S2s’exprime
àpartir
de la monadeST .
REMARQUE.
S2 induit
unecomparaison
entreS T
etTK .
Fn
effet,
soitTK = (OK,n,03BC)
la monade de codensité deK ;
la2-cellule (n’OOK)-1
détermine une 2-cellule r deOSOS
vers l’exten-sion OK
deCPK
lelong
deCPK (dont
la counité est notéep )
En
effet,
r est associée autriplet
c’est
l’unique
flèche decomparaison
deOS O OS
dansOK
telle quep.(T OOK)=(n’OOK)-1. De plus T
est unmorphisme
de monades.Axiome S3. (S, S) véri fie S3
ssiOS
est une extension àdroite de (BSOOK
le long
deOK ,
ou encore ssi S est une extensionde Kan ponctuelle
deSK le
long
de K .Soit
K: é - h
un foncteur etS : h - S
un foncteur tel que S estK an-continu. On peut d’abord remarquer que
que nous noterons pour faciliter
l’écriture (b (Z, X).
O:§oPxH->Ens
définit évidemment un distributeur et sa défi- nition même prouve que, dansDist ,
lediagramme
suivant est une exten-sion
où
p’: OOO K =>OSK
est défini par:p’(Z, K P )
associe à t l’élément
t(1Kp).
Comme
OS
est un distributeur deh dans S,
il existe uneunique
2-cellule
est
l’application qui
àseS(Z, SX)
associes *S*
deFonc(XlK, ZtSK)
où
Par
conséquent pour S
la Kan-continuités’exprime
par le fait quea est un
isomorphisme,
ou encoreOS
une extension à droite deOS OOK
le
long
deOK ,
ou encore évidemment par le fait que S est une extension de Kanponctuelle
lelong
de K dansCat .
REMARÇU E.
S3
induit unecomparaison
entreTK
etST .
En
effet,
ce résultat entraîne le fait suivant dansDist :
:puisque
s
est unadjoint
deOS s préserve
lesextensions,
doncOS O OS
estune extension à droite
de 0 SO OS O q;K
lelong
deOK
de counitécpS Op’.
Par
conséquent S3 implique
que lediagramme
est une extension ou
encore OS O a: O
est inversible.Et donc le
diagramme
suivantinduit un
morphisme
decomparaison entre OK et OS OOS qui
n’est autreque
(n’ OOK
etqui
est bien unmorphisme
entre monades.que (n’OOK)
etqui
est bien unmorphisme
entre monades.Réciproquement
supposons SI etOSO
ainversible ;
alors a estinvers ible. En
effet,
pour tout(X, X’)
lemorphisme OS O a (X, X’) ,
deO S O OX, X’)
dansO S OO (X, X’)
estsim p lement
a .(SoP x 1H(X, X’)
de
OS (SOP
X1 y )(X, X’) dans 0 (SOP
X1H )(X, X’)
et donc la 2-cellule0s 0
a est donnée dansCat
parComme S est
bijectif
sur lesobjets, S°P X 1H
estbijectif
sur lesobjets,
et comme pour tout
(X, X’) e Hop X H, a. (Sop X 1H (X, X’)
est inver-sible,
a est inversible.En considérant maintenant les trois
axiomes,
on peut énoncer:THEOREME 1.
Soit
K unfoncteur de ru
dansY,
alors(S, S)
est unethéorie de
forme
pour K ssi la counitép: OKO OK
=>CPK
estinversible
et S
est lacatégorie de Kleisli
de la monade decodensité
dansDist
TK - (OK,n,03BC)
de K.P REUVE. Soit
(S, S )
une théorie deforme ;
on va d’abord montrer quecl = TK ;
eneffet,
lemorphisme
de monade r deST
versTK
donnépar S2 peut
s’écrire, grâce
àS3 :
est la 2-cellule extension donnée par
puisque
l’on aComme de
plus OSOa
estinversible,
r est unisomorphisme
de monades.A lors
la conditionp.(nOOK)=IdOK)
et le fait quenOOK (et
doncyy 8 OK )
estinversible, entraîne
la condition voulue sur la counité.Inversement,
supposons queST
=TK
et que p :: OK OOK=> OK
est inversible.
Remarquons
tout d’abord que la codensité nous donne :p.(OS Oa)=IdOK où, puisque OSOS=OK, p
est la 2-cellule exten-sion donnée par:
il nous suffit en effet de vérifier que
or
On voit de
plus
que, si p estinversible, n OOK est
inversible et donc queS
vérifie S2. Commeet comme
p est inversible, cp SO a
l’estaussi ;
parconséquent S3
estvérifié,
S étantbijectif
sur lesobjets.
REMARQUE.
Nous venons de voird’après
le théorèmeprécédent
que l’ona une théorie de forme pour un
foncteur K
dès quep:OK O CPK
=>CPK
estinversible ;
voyonsqu’elle
est lasignification
de cette inversibilité. On aoù,
commep(X, P)
associes (1Kp)
às e Nat(H(KP, K-),(X, K-)) .
Commep admet
toujours
pour sectionnOOK,
c’est-à-direp.(nOOK)=IdOK
où
nOOK (X,P)
associeS(f)
àf ,
oùS(f):H(KP, K-)->H(X, K-)
est la transformation induite par
f ,
dire que p est inversible estéquiva-
lent à dire que
s = S(s (IKp))
pour touts e Nat(H.(KP, K-), H(X, K-)),
ou encore, pour tout
f:X -> KP
dansH
et pour toutetransformation
se
Nat (H(X,K - ), H(Y,K-)),
on a la formule de commutationUn
foncteur K
vérifiant cettepropriété
sera ditformel.
Différents types de foncteurs vérifient cette
propriété,
enparti-
culier les foncteurs
pleins,
les foncteurs très riches de[Fr]
et les fonc-teurs riches de
[D-H],
Parconséquent
les théories de forme considérées dans[H, M, Ba, D-H, Fr]
ne sont pas autre chose quel’objet
de Kleislide la monade de codensité dans
Dist de K,
à savoir:3. ASPECTS A LA CECH.
L’idée de la théorie de la forme est de travailler sur des appro- ximations d’un
objet
relativement à unfoncteur,
soit de typecatégorique :
Kan
continuité,
aspect que l’on vient deconsidérer,
soit de typetopolo- gique : système
inverseK-associé.
rans ce cadre la forme d’un espacea ppara it
comme une sorte de typed’«homotopie
deCech »,
son lien autype
d’homotopie
ordinaire étant similaire au lien entrel’homologie
sin-gulière
etl’homologie
deC ech.
DEFINITION. Soit
K: W-> H
unfoncteur;
lecouple (1, F)
où I est unecatégorie
cofiltrante et F un foncteur de Ivers Y
est ditK-associé
àun
Xe lHl
s’il existe un côneprojectif TT={pi:X->F(i)}
tel queest un
isomorphisme
pour toutP e 1 ru l
oùTT(P) associe,
à la classed’un fi: F(i)->KP, fi pi: X->KP.
E XEMPL ES. 1° Le
système
inverse formé par les nerfs des recouvrementsnumérables d’un espace
topologique X
est unsystème
inverseK-associé à X où K
est leplongement
de lacatégorie d’homotopie
des espacestopologiques
ayant le type d’unCl’-complexe
dans lacatégorie
d’homo-topie
des espacestopologiques [Mo].
20 Si X est la limite d’un
système
inverse de compacts,alors X
estK’-associé
à cesystème,
où K’ est la restrictionde K
aux espaces compacts.Ici encore, nous allons donner un sens dans
Dist
à cette notion.Tout d’abord remarquons
qu’étant
donné undistributeur O:a->B,
ledistributeur
ED 1 op x a -> Ens ( où
f
est le foncteurfinal 1 )
est
isomorphe
aufoncteur R:a-> Ens
tel queR(A)= lim O(-,A).
Soit 1 une
catégorie
cofiltrante.L EMME.
Le couple (1, F )
estK-associé à X
ssi le cône 7T détermineun isomorphisme entre XOOK.
PREUVE. On a alors
et
où f est la 2-cellule
induite par le cône
projectif
et les
adjonctions OF L O OX l LOX
dansDist.
La condition re-quise
pour que(1, F)
soitK-associé à X
estque TT O OK
soit inversible.P lus
généralement,
soit la situation suivante dansCat :
où 0
est une transformation deF2 L’
versL Fi
Soitla 2-cellule induite par
0
et lesadjonctions
où
aux
isomorphismes
évidents d’associativitéprès,
etassocie
L(c).eA.F2(b)
àcOb,
oùDEFINITION. On dira
que ( FI e L, 0, L, F2 )
estK-exact
siest inversible.
Cette définition
apparait
aussi dans[V].
EXEMPLES. 1°
Si K
estl’identité,
on retrouve les carrés exacts de[G,V]
introduits entre autres pourgénéraliser
les carrés exacts de Hilton.2° Si K est
l’identité,
on retrouve aussi les carrés localement ini- tiaux[C -P, Mac] avec 0 l’égalité.
3° Le carré suivant
est exact
ssi F
est initial. Deplus,
le carré suivant esttoujours
exact :où
FIL
est lacatégorie
comma de F et deL ,
lesobjets
étant les tri-plets ( C, d, B)
oùd: FB - L C
et lesmorphismes
de( C, d, B )
vers(C’, d’, B’)
étant lescouples ( c, b ) ,
c: C -> C’, b :B -> B’
tels queL (c). d = d’. F(b).
THEOREME 2.
Le
carré(F1, L, 0, L’, F2 )
estK-exact
ssi pour toutdistributeur 0 : E-> G,
l’extension àdroite OLK de cp
lelong de OLK
est
transformée
enl’extension
PREUVE. Considérons le
diagramme
qui
faitapparaitre OOOF2
comme étant une extensionde O
lelong
deO 2O OL OOK; la 2-cellule Ô
étantinversible, OOOF
2
est donc aussi
une extension
de O
lelong
de(bK e 0 1 OOL,
sa counité étant :a a il1
ce
qui
prouveque 0 OOF
2
est l’extension
de 0
lelong
deCPL’ OO 1 ,
avec pour counité
Or ce dernier
composé
vautd’après
la définitionde 0 .
Ce dernier terme peut aussi s’écrireCeci prouve, par transitivité des structures
colibres, que OO (bF2
est l’ex-tension
de %bK 0 ’bF
1 lelong
decP L ’
avec pour counitép’OOF1. OOO0.
Inversement supposons que le
carré (*)
vérifie cettepropriété
derelèvement des
extensions ;
on vaprendre
icipour O
le distributeur : F 1OL’ @ OF, OOK
:B.9 ->B;
on a donc la 2-cellulecanonique
dans
Nat(OL, (B, -), ROOF1, ( B " -»
oùest inversible.
Or, RO O FI
étant l’extension deOL ,OO Fi ED 0K le long
de
0 F1 O OK ,
la 2-cellule identitédétermine une 2-cellule y:
OL
=> R 00 Fi
et donc pourtout B
rlBl
ona une transformation naturelle
y(B,-): (bL ,(B,-) => RO OF1 (B, - ) ,
d’oùOn vérifie immédiatement que
PB (E). 0 O OK (B, E )
= 1 et que, inver- sement,0 OOK (B,E). YB (E)=1
en utilisant cette m êmepropriété
pour l’extension
de O F2O OLK.
COROLLAIRE
1. Le carré (F1 , L, 0, L’, F2 )
estK-exact
ssi toute ex-tension
ponctuelle
d’unfoncteur F: E-G le long
de L K estrelevée
enune extension
ponctuelle F F2
deF FI
lelong
de L’.PREUVE. Semblable à celle de la
Proposition
5 àl’exception près
que, pour laréciproque,
au lieu d’utiliser ledistributeur
onutilise,
pour tout B 6lBl,
l’extensionponctuelle
du foncteurSoit
K : W-> h
un foncteur tel 1 que, pour toutobjet X
deK,
ilexiste un
couple (l, F), F:
1 -ru
tel que(l, KF)
soitK-associé
à X.Soit e
lacatégorie
ayant les mêmesobjets que H
et où,si X
et Y sontdes
objets de Y
et si(I, K F )
et(J, K G )
sontK-associés à X et y respectivement,
où
L (K G )
etL (K F)
sont des foncteurspro-représentables
définis par( I , K F )
et(J, KG ) ,
c’est-à-direLe
Théorème précédent
nouspermet de
retrouver defaçon
très ca-tégorique l’isomorphisme classique entre C
et lacatégorie forme
de K.En
effet,
les foncteurspro-représentables apparaissent
commedes distributeurs par:
de même pour
L (K G ).
Si K est un foncteur
formel,
on retrouve alorsl’isomorphisme
C(X, Y) = S(X, Y ) ;
eneffet,
Cr,
comme(J, KG)
estK-associé
àY ,
on aOYO K "fi e O KG O CPK’
Donc
puisque OK
est l’extension decpK
etOX préserve
lesextensions;
com-me OK ÇK
ce dernier terme vaut aussipuisque
K est formel. Ceci est encoreNat (OfJOOG), OfI OOKG ED OK )
puisque (1, F)
estK-associé à X ,
et parl’adjonction OK LOK
on ob-tient
REMARQUE. Le
problème
de considérer une bonnecatégorie
de pro-mor-phismes
pour des foncteursquelconques (sources
noncofiltrantes )
a étéconsidéré dans
[D-H,2].
Dans ce contexte, étant donné un foncteurK : W-> K
les auteurs considèrent lacatégorie ProK (H)
ayant pour ob-jets
lescouples (XlK, DX)
et desmorphismes
définis «à la main » telsqu’on
aittoujours l’isomorphisme
On peut voir ici le rapport entre cette
catégorie
depro-morphismes
et lacatégorie
depro-morphismes
de type Grothendieck. Onsait, d’après
l’ex-emple 2,
que le carré suivant est exact :et donc que
Ofx O DX= 0xe OK -
Parconséquent
Ceci
répond
à laquestion implicitement posée
dans[D-H2]
Introduction.4. ASPECTS DE QUELQUES RESULTATS CLASSIQUES.
1.
Comparaisons.
Bien despropriétés
de la forme découlentévidemment
despropriétés
de la monade de codensité. Parexemple
il est claird’après
la
Proposition
3 que, si(S, S )
et(S’, S’ )
sont deux théories de forme pour unfoncteur K ,
il existe ununique
foncteur inversibleentre S et S’
qui
fait commuter S et5’ .
a) Egalement,
soitoù F
est Kan-continu et S est le foncteur de K leisli de lamonade 1
de codensitéde K ,
alors F se factorise à traversS.
Eneffet,
F étant l’ex- tensionponctuelle
de F K lelong
deK ,
il existe une 2-cellule y de(bF (D Y-
versOF ,
déterminée parOF Op.
C’est cette 2-cellule yqui d’après la Proposition 2,
nous donne la factorisation cherchée.b)
Les carrés localement initiaux ont été considérés dans[C -P ]
dans le but de définir des foncteurs de
comparaison
entrecatégories
for-me. On peut
envisager
leproblème
d’unpoint
de vueplus général.
Pourcela,
nousallons,
encore unefois,
utiliser la notion de carré exact. Fneffet,
les carrés exactss’organisent
en une2-catégorie
notéeEx ,
dontles
objets
sont les foncteursK : W-> H,
les 1-cellules entre K etL: V->R
sont les carrés exacts
(Fi , L , 0 , K, F 2)
et où les 2-cellules entresont données par les
couples (V1 ’ v2 )
de transformations naturelles :vérifiant un axiome de cohérence évident
avec 0
et 0 ’.De
même,
soit T =(T,n, TT)
une monade dansDLS
tsur (t
etT’ = ( T’, n’, TT’)
une monade dans Distsur B;
une 1-cellule de T versT’ sera la donnée d’un
couple (F, a) où F
est un foncteurde (t
versB et 5
une 2-celluleOF OT, T’EO OF
vérifiant les cohérences usuellesavec
les n
etles f.1.
Une 2-cellule entre(F, a)
et( F’, a’)
sera don-née par une transformation
naturelle O:
F -> F’’ vérifiant les conditions de cohérence naturelleavec 5
et 8 ’ . SoitMon
la2-catégorie
ainsi cons-tituée.
La construction de la
catégorie
de Kleisli associée à une monade deDist
définit un 2-foncteurKl
deMon
dans Cat2-adjoint
àgauche
de l’inclusion i de
Cat
dansMon , qui
associe à toutecatégorie S
lamonade identité sur
CL ;
deplus,
à toute flècheK : lÉ - h
est associée la monade de codensitéTK -
Cette construction s’étend en ùn 2-foncteurDens: Ex - Mon
de lafaçon
suivante :Le
diagramme
suivantétant une extension dans
Dist d’après
le Théorème2,
lediagramme
détermine une 2-flèche
qui
nous donne en fa itun
morphisme (F2,d)
deTK
versTL .
On obtient lescomparaisons
entre
catégories
forme définies dans[C-P]
en composant ces deux 2- foncteurs. Ft donc on obtiendraplus généralement
unecomparaison
entreles
catégories
formede K
et K’ dès que K et K’ seront liés par un carré exact.2.
Extension
deKan,
extension deCech
et continuité. Le Théorème 2nous donne aussi le
COROLLAIRE 2. Soit
K:W->H
unfoncteur, (I, F)
uncouple K-associé à X;
alors toute extension deKan ponctuelle i
d’unfoncteur
lelong
de K est
telle
queTX =
lim T F .P R EUV E. On remarque que, pour tout
distributeur O,
dans l’extensionon