C OMPOSITIO M ATHEMATICA
Y VETTE F ENEYROL -P ERRIN L ABIB H ADDAD
Un théorème de Mittag-Leffler pour les fonctions méromorphes sur un corps valué au sens de Krull
Compositio Mathematica, tome 57, n
o2 (1986), p. 249-269
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1986__57_2_249_0>
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249
UN
THÉORÈME
DE MITTAG-LEFFLER POUR LES FONCTIONSMÉROMORPHES
SUR UN CORPSVALUÉ
AU SENS DE KRULLYvette
Feneyrol-Perrin
et Labib Haddad© 1986 Martinus Nijhoff Publishers, Dordrecht. Printed in The Netherlands.
0. Introduction
Dans un article
précédent ([5])
Y.Feneyrol-Perrin
a établi une théoriedes fonctions
analytiques
d’une ou deplusieurs
variables sur les corpsvalués, complets
etalgébriquement clos,
dont l’anneau de valuationpossède
une suite strictement décroissante d’idéauxpremiers
ayant pour intersection l’idéal nul. Cette théorie est fondée sur la notion d’élémentanalytique
introduite par M. Krasner enanalyse ultramétrique
"clas-sique" (voir [6], [3], [4]).
Nous nousplaçons
ici dans le cadre de cettethéorie.
Soit K un tel corps.
Nous établissons d’abord un théorème de
Mittag-Leffler qui
donneune condition nécessaire et suffisante pour
qu’une
famille de fractions rationnelles soit la famille desparties principales
d’une fonctionméromorphe
sur un ouvert D de K. Contrairement à cequi
se passe dans le théorème deMittag-Leffler
del’analyse complexe
et dans le théorèmecorrespondant
de M. Lazard[7]
enanalyse ultramétrique "classique", ici,
la condition ne porte pas
uniquement
sur l’ensemble despôles;
elle faitintervenir,
de manièreessentielle,
lesparties principales
elles-mêmes.Ce résultat nous permet the
caractériser,
enparticulier,
les ouverts Dde K, pour
lesquels
l’anneauF( D )
des fonctionsanalytiques
sur D estun anneau de Bezout.
Enfin,
en utilisant le théorème "de type Weierstrass"sur les zéros des fonctions
analytiques
sur D démontré dans[3], [4]
et[5],
on montre que l’anneau
F(D)
estpseudo-principal,
doncpseudo-be-
zoutien. Il est aussi
complètement intégralement
clos.1. Notations et définitions
Nous considérons un corps K
valué, complet
etalgébriquement
clos.Nous
désignons
par W son anneau devaluation,
par wÀf l’idéal maximal de W et, pour tout idéalpremier .9
deA,
pardf/J
l’anneau local de .91en P.
’ Nous
supposons que Wpossède
une suite strictement décroissante d’idéauxpremiers
dont l’intersection est l’idéalnul,
et nous nous fixonsune telle suite
( .9,, ru -
1.1. DÉFINITIONS: Soit P un idéal
premier
non nul de W. Nous dironsqu’une partie
A de K est un -9-ouvertlorsque
l’on aRemarque:
Ainsi un P-ouvert est un ouvert"borné, d’épaisseur
nonnul" au sens défini dans
[3]
et[5].
Soit D une
partie quelconque
de K. Onappellera
9-intérieur de D leplus grand
.9-ouvert contenu dans D et on ledésignera
parD(P). Ainsi,
pour tout x E K, on a x E
D( P )
si et seulement si x + 9 c: D et xeW
Pour
chaque
n E 1B1, on noteraDn
le.9’n-intérieur
de D.La suite
Dn
est croissante et D =UnE N Dn
si et seulement si D est ouvert._
On
désignera
parK = Ku { oo}
leprojectivisé
de K. Introduisons enfin deuxexpressions
commodes etsuggestives.
On dira quedeux
éléments x
et y
de K sont9-proches lorsque
x - y E.9’. Pour B c A c K etf : A --+ K,
on dira quef est 9-négligeable
sur Blorsque f(x) E.9’
pour tout x E B.
2.
Rappel
dequelques
résultatsNous renvoyons aux travaux
[3], [4]
et[5]
pour les définitions d’élémentanalytique,
d’ensembleanalytique,
de fonctionanalytique,
de fonctionméromorphe,
ainsi que pour les démonstrations des trois résultats quenous
rappelons
ci-dessous et que nous utiliserons àplusieurs reprises
dans la suite.
Soit D un ouvert de
K,
notonsH( D )
l’ensemble des élémentsanalytiques
sur D etF( D )
l’ensemble des fonctionsanalytiques
sur D.2.1. THÉORÈME :
([5]
page65, et [3]
page29).
Soient un idéal
premier
non nul de A et D un -9-ouvert de K. Alors:H(D) = F(D).
2.2. THÉORÈME
(Théorème
deWeierstrass) ([5]
page73,
et[3]
page47).
Soient D un ouvert de
K,
Z unepartie
de D et, pour tout a E Z, soit unentier n (a) >-
1.Les deux énoncés suivants sont
équivalents:
(i)
Il existe unefonction analytique f
sur D sont Z est l’ensemble des zéros et dontchaque
zéro a est d’ordren ( a ).
(ii)
Pour tout idéalpremier
non nul 9 deA,l’ensemble
Z nD(,9)
estfini.
Soit
R( X )
=P( X )/Q( X )
une fraction rationnelle à coefficients dans K;nous dirons que
R ( oo ) = 0 lorsque d °P d°Q.
2.3. THÉORÈME:
([3]
page49).
Soient D un 9-ouvert de K et
f
unefonction méromorphe
sur D. Il existeune
fraction
rationnelle R EK( X )
telle queR ( oo)
= 0 ayant tous sespôles
dans D et une
fonction
hanalytique
sur D telles queCette
décomposition
estunique.
Lafraction
rationnelle R estappelée
lapartie principale
def
dans D.Nous allons introduire la notion
de 9-fraction qui joue
un rôle central dans la théorie des fonctionsanalytiques
etméromorphes
sur K.3. Les 9-fractions 3.1. DÉFINITIONS:
Soit P un idéal
premier
de A.On dira qu’une
fonctionf
définie sur unepartie
A de K à valeursdans K
est une9-fonction
si.9 c A et si
f( x) Edg;
pour tout x E f!JJ.On
appellera .9--fraction
toute fraction rationnellef E K(X)
dont lafonction rationnelle associée est une r -fonction. On
appellera P-polynôme
toute r -fraction
qui
est unpolynôme.
Le résultat du lemme suivant est valable pour un anneau de valuation commutatif
intègre quelconque
pourvu que son corps des fractions soitalgébriquement
clos.3.2. LEMME:
Soient !!l un anneau de valuation
commutatif, intègre,
S son idéal
maximal,
L son corps desfractions.
On suppose que L est
algébriquement
clos.Soit
P(X)
= ao+al X +
...+anxn E L[X].
On suppose que
P(x)
E f14 pour tout x ES.Alors
P(X)
EB [ X].
DÉMONSTRATION:
[On
utilise une valuation(de Krull)
notée multi-plicativement
surL].
On veut montrer
que ai E f14
pour tout i.On raisonne par l’absurde. Soit I
= {i: ai e e 1.
On suppose que I.
Pour
chaque
1 OEI,
on choisitun bi
tel que(bi)’ ‘ =1 /a i .
Comme1 /a 1 E .N,
on
a bi E
S. SoientAinsi r s 1.
Soit x E L tel que r
x
s 1(il
en existe car L estalgébriquement
clos
!).
Soit t= 1 x 1.
.Ainsi x ES. On va voir
cependant
queP ( x )
8d.En effet:
(1)
Si 1 OE I, alors ai EE 8d doncaixiEl X;
(2)
Si i eI B J,
alorsa l x
=( x /b; 1’ donc
(3) Enfin,
soit n = sup J. Pour tout i EJ,
on aDonc,
enparticulier, 1 anXn >
1 et, pour tout i E J, si i n alorsAinsi
3.3. LEMME :
(a)
Soit P EK[X].
Alors P est unP-polynôme
si et seulement siP
OEW,[X].
(b)
SoitR une P-fraction.
On peut alors l’écrire sous laforme
irréduct-ible suivante:
où P
Ed,9J[X] et
où tous les qiappartiennent
àKBP.
(c) Réciproquement,
si unefraction
rationnelle R EK( X)
se met sous laforme ( non
nécessairementirréductible)
suivante:alors R est
une -9-fraction.
DÉMONSTRATION :
(a)
Si PEEWE[ XI il
est clair que P est unr -polynôme. Réciproque-
ment, soit
P(X)
= ao+ al X +
...+a pXP un 9-polynôme.
On veut montrer que ai
Ed9’
pour tout i.Il suffit
d’appliquer
le Lemme(3.2)
à l’anneau de valuationd9’.
(b)
Comme R est une9-fraction,
elle n’a aucunpôle
dans9, donc,
enparticulier,
0 n’est pas unpôle
de R. Ainsi R peut se mettre sous forme irréductibleOn peut
donc,
enmultipliant
haut et bas parIIQ(O),
supposer queQ(O)
=1,
doncQ(X)
est de la formeAinsi
1jq¡ Edg;
et, pourtout x c=,9,
on axlqi EE,9
donc 1 -xjq¡ E W,
doncQ(x) EE.WEB (01
etP(x) = R(x). Q(x) E..9Ig;.
DoncP(X)
estun P-polynôme.
(c) Réciproque:
Commeqi e 9,
on a1 lqi
Soit x c= 9. Alorsx/qiEP,
donc1 -xlqi e .9,
donc1j(l-xjqi)E..9Ig;.
OrP(x) Edg;.
Donc
Donc
R ( X )
est une P-fraction.3.4. Perturbation d’ordre .9 des
pôles d’une .9-fraction
Soit R une .9-fraction mise sous forme irréductible
Pour
chaque i = 1,.., n, soit =U{oo}.
On considère la fraction suivante
On dira
que S
est uneP -perturbée
deR, lorsque
pourchaque
i,3.5. PROPOSITION:
Soient R une
9-fraction,
Z l’ensemble de sespôles.
Soit S une9-perturbée
de R. Alors
(i)
S est une9-fraction.
(ii)
S - Rest P-négligeable
surAeB(Z +P).
DÉMONSTRATION:
On
reprend
les notations ci-dessus(3.4).
(i)
Il est clair que tie.9, quel
que soit i E(1,
... ,n}
et P EXI ]
par
hypothèse. D’après
le Lemme(3.3)
S est donc une .9-fraction.(ii)
Soit xEdçpB(Z+f!lJ).
Calculons modulo -9. Pour tout i, on a,On a
On pose
Autrement dit
3.6. PROPOSITION: La
partie principale
d’une9-fraction
dans un 9-ouvertest elle-même une
9-fraction.
DÉMONSTRATION: Soient V un
r -ouvert, f une 9-fraction, R
sapartie principale
dans V. Soit(a;); Ella
famille despôles
def qui
sont dans V(chacun
étantcompté
autant de fois que son ordre demultiplicité).
De même soit
(bj)j,=- j
la famille despôles
def qui
sont en dehors deV. Par
hypothèse f
n’a aucunpôle
dans9,
donc1/a1 Edçp
pour tout i EI,
etllbj Edçp
pourtout j E
J.D’autre part, V étant un
9-ouvert, a; Edçp quel
que soit i E=- I. La fractionf
se met sous la forme irréductiblePuisque f
est une .9-fraction on- acP(X) Ap[X] ] d’après (3.3),
etcomme
ai e -We
pour touti E I,
on al/cEdçp
doncP(X) Edçp[X].
Posons
S et T sont des éléments de
Ap[X].
On va utiliser la théorie du résultant telle
qu’elle
estdéveloppée
dans[1].
Enparticulier, d’après
le corollaire 1(i)
page IV.75 de[1],
le résultant de S et Test :Or
a; - by OE éP
pour tout(i, j)EIXJ.
Doncres( S, T)E.9I(pB&J
etest inversible dans
A (p.
D’après
le corollaire1,
page IV.73 de[1],
on en déduitqu’il
existe deuxpolynômes
A et B deAp[ X] tels
queDonc
Donc R n’est autre que la
partie principale
de la fractionPBIS.
OrPB EAp[X], S EAp[X] et
S est unitaire. On peut donc faire la division euclidienne de PB par S dansAp [ X ].
Il existe EEAp [ X ], FEAp[X] ]
tels que PB = SE + F et
d °F d °S.
DoncPBIS
= E +FIS
et R =FIS
est une P-fraction.
C.Q.F.D.
Nous allons maintenant établir deux lemmes
d’approximation
pour les ,9-fractions et pour cela nous aurons besoin du résultat suivant:3.7. LEMME: Soient A E K et a E K. Soit P le
plus grand
idéalpremier
ded tel que a e JI. On suppose que A
E Ap.
Il existe alors au moins un entiern >- 0 tel que Aa n EA.
DÉMONSTRATION: Comme -9 est le
plus grand
idéalpremier
de Aqui
necontient pas a on
a 9 = ( x
EK: 1 x 1 a n,
pour tout n >01.
Puisque
AEWe,
on a1 IA e 9
et il existe donc n > 0 tel que1 A >
1 a 1 n,
c’est-à-dire Aan EA.C.Q.F.D.
3.8. Lemmes
d’approximation d’une .9-fraction
3.8.1. LEMME: Soient a E K et 9 le
plus grand
idéalpremier
de d tel que1 la E
P. Soitf
une.9-fraction
dont tous lespôles
sont9-proches
de a.Alors pour tout idéal
premier 2
de A telque 2 P,
il existe unpolynôme
g E
K[X] tel
quef -
g soit.2-négligeable
surA2.
DÉMONSTRATION : On a
La fraction
est une
r -perturbée
def(X). D’après
laProposition (3.5)
sur les9l’-per- turbations,
on sait queet, par
conséquent,
pour tout idéalIl suffit donc de montrer
qu’il
existe unpolynôme
g tel queIl suffira pour cela de montrer que, pour tout A
Edg;,
il existe unpolynôme
g tel queOn a
et
où les
Ci , i - 1
et les coefficients dupolynôme P,
sont desmultiples
entiers de l’élément unité 1 de K.
Ainsi
Posons
g( X) = A£?= oC§£ + ; _ i ( Xla l ’ .
Par
hypothèse 1ja
Efldonc,
pour tout xEdfb
on adonc
Or, d’après
le lemme(3.7),
il existe un entier n >, 0 tel queAjan
Ed.Donc
3.8.2. LEMME: Soient R et 9 deux idéaux
premiers
de A telsque É3 3 fl.
Soient a
E d (#J B!?Ji
etf
une.9-fraction
dont tous lespôles
sont.9-proches
dea. Il existe alors un idéal
premier
2’ de A contenant strictement-9,
pourlequel
on a lapropriété
suivante:pour tout idéal
premier 2
de A tel que9’ D 9 Q 9,
et pour tout c E2BP,
il existe une
fraction
rationnelle g ayant pourunique pôle
b = a - c et telleque:
DÉMONSTRATION:
Soit
où
A¡E.9I9
pour tout i eta-ajEf!JJ
pour toutj.
Comme dans le lemmeprécédent,
il suffit d’établir le résultat pour la fractionqui
est uneP-perturbée
def.
Pourcela,
on se ramène d’abord au cas desfractions de la forme
A /( X - a ) m
où Ae.We.
En
effet,
si le lemme est vrai pour les fractions de cetteforme,
on vérifie immédiatementqu’il
est satisfait par les fractionsAinsi,
pourchaque i = 1, ... , m,
il existe un idéalpremier .9j
i et unefraction rationnelle gi
qui
vérifient les conditions du lemme. Il suffit alors deprendre
.2 = n1 12j
etg(X) = Em 1 gi (X).
Soit doncf ( X ) _ A I(X - a) m où
AEd9J
et aOE W,Né9. Distinguons
deux cas:1er cas: Pour tout idéal
premier 2
contenant strictement-9, A ew2.
Prenons pour 9’ l’intersection des idéaux
premiers qui
contiennent1/ A.
On a ainsi
9 :) 2’ D .9 puisque 1/ A
ERBP.
Deplus
le seul idéalpremier 2
telque 2’:D -9 D-- -9
est l’idéal 2’. Soientdonc 2 =2’,
ce 2 B,9
et b=a-c. On a
Posons
Alors
Pour tout
X Ed,qB(a+2),
les élémentsl/(x-a)j
etl/(x-b)m+n appartiennent
àA2
et comme cE2,
on aS(x)
E2.Or, d’après
le Lemme(3.7),
il existe n > 0 tel que Acn Ed. Pour un tel n, on aura bienf(x)-g(x)E2
pour toutx Ed,qB(a+2).
2ème cas: Il existe un idéal
premier 21
contenant strictement P et tel que AEd,ql.
Il en existe donc un,2’,
telque * D 9’ Q éP
et AEd,q,.
Soit alors 2 un idéal
premier
tel que2’ -:::J 2
P. Enparticulier a$.2
etla fraction
est une 2-fraction.
On peut alors utiliser la
proposition (3.5)
sur laperturbation
despôles.
Soient c
Ef2B&J
et b = a - c, alorsest une
9-perturbée
def,
et4. Le Théorème de
Mittag-Lef f ler
4.1. LEMME: Soient D un ouvert de K et
f
unefonction méromorphe
sur D.On suppose que 0 E D et que 0 n’est pas un
pôle
def.
Alors il existe unidéal premier non nul -9 de W tel
que 9 c
D etf ( x ) OE fl
our tout x E9;
autrement
dit,
tel quef
soit une9-fonction.
DÉMONSTRATION: L’ouvert D de K contient
0,
il contient donc un idéalpremier
non nul 2’ de W. La fonctionf
n’aqu’un
nombre fini depôles
dans
9’, d’après
le Théorème(2.3),
et 0 n’est pas un de cespôles.
On peut donc choisir un idéal 9 c D tel quef
n’ait aucunpôle
dans 9. Larestriction
f 12
est alors une fonctionanalytique
sur 9 et,d’après
leThéorème
(2.1)
c’est un élémentanalytique
sur .2. Il existe donc unefraction
rationnelle g
sanspôle
dans 2 telle que:pour tout et
Il existe un idéal
premier
non nul Y’ de .91 tel que PE .91,9’,[ [XI.
Posonsalors 9 = 91 n.2. Pour tout
x e .9,
on ag(x) CAP
et parconséquent
f(x) E.9I,9’. C.Q.F.D.
4.2. LEMME : Soient D un ouvert de
K, Y
un idéalpremier
non nul de.91,
A =
D(.9)
le 9-intérieur de D,f
un élémentanalytique
sur A. On suppose quef
est unef!JJ-fonction.
Il existe alorsune .9--fraction
h E K[ X sans pôle
dans D et telle que
f -
h soit9-négligeable
sur A.DÉMONSTRATION :
Puisque f
est un élémentanalytique
sur A, il existe une fraction g sanspôle
dans A telle quef ( x ) - g( x )
EE .9 pour tout x E A. Orf
est une9-fonction,
donc g l’est aussi. Soit Z l’ensemble despôles
de g.D’après
le Lemme(3.3),
gpeut se mettre sous la forme irréductible
Si q
est unpôle
de gqui
n’est pas dans D posonst(q)
= q.Si q
est unpôle
de gqui appartient
à D, deux cas peuvent seprésenter:
Ou bien
q $.dfAP
et nous posonst ( q ) =
oo . Ou bienq EAP,
et alorsq + P ç D
puisque q OE A;
et il existe donc r e D tel que q - r EP,
etnous posons
t ( q )
= r.La fraction h définie par
est une
9-perturbée
de g. C’est donc une 9-fraction. Elle n’a pas depôle
dans D et
g( x ) - h(x)
E 9 pour tout x EA,
doncf(x) - h(x)
E 9 pourtout x E A.
C.Q.F.D.
Rappelons
que, pourchaque
idéalpremier
non nul 9 de.s;/,
on adésigné
par
D(9)
le 9-intérieur deD;
et, pourchaque
entier n, on adésigné
parDn
le9n-intérieur
deD;
voir(1.1)
ci-dessus.4.3. THÉORÈME
(de Mittag-Leffler):
Soient D un ouvertquelconque
de K etZ une
partie
de D. Pourchaque
a EZ,
soitR a
unefraction
rationnelle ayant pourunique pôle
a et telle queR a ( oo )
= 0. Pour toutepartie finie
Fde
Z,
on poseOn suppose que 0 E
DBZ.
Les énoncés suivants sont alorséquivalents:
(i)
Il existe unefonction méromorphe f
sur D dont Z est l’ensemble despôles
et dont lapartie principale
enchaque pôle
a E Z estR a.
(ü)
Il existe unepartie cofinie
C de Z telle que, pour tout idéalpremier
non nul .9 de W et tout .9-ouvert V contenu dans
D, l’ensemble
F = C n V est
fini
et lafraction RF
est une.9-fraction.
(iii)
Il existe unepartie cofinie
T de Z telle que, pour toutcouple
d’idéaux
premiers
nonnuls .2 C:.9,
l’ensemble F = T n( D( 2 )B D( P ))
estfini
et il existe unefraction
rationelle S sanspôle
dans Dtelle que
R F -
S soitP-négligeable
surD( 9).
(iv)
Il existe unepartie cofinie
T de Z telle que, pourchaque
n E 1B1, l’ensembleF( n )
= T n( Dn +
1B Dn)
estfini
et il existe unefraction
rationnelle
Sn
sanspôle
dans D telle queRP(n) - Sn
soitPn-
négligeable
surDn.
DÉMONSTRATION:
(i)
=>(ii).
Sur tout
P-ouvert,
l’ensemble despôles
d’une fonctionméromorphe
estfini, d’après
le théorème(2.3). D’après
le lemme(4.1),
il existe un idealpremier
non nul R de A tel quef
soit une !1ae-fonction(et
!1aeeD ).
On pose alors N = Z r1
D( R )
et C =ZBN.
Ainsi N estfini,
c’est unepartie
cofinie deZ,
et la fonctionf - RN
estméromorphe
sur D mais nepossède plus
aucunpôle
dansD ( R ).
Considérons alors un idéal
premier
non nul 9 de A et un 9-ouvert Vc D. On pose F = C n V etR=Rp.
On va montrer que R est une
9-fraction.
Pourcela,
ondistingue
lesdeux cas suivants:
(2)
Si.9 c e,
on pose U = V U.9. La fonctionf1 = f - RN - R
n’aaucun
pôle
dans Uqui
est .9-ouvert. Doncf,
1 est un élémentanalytique
sur Ud’après
le théorème(2.1).
Il existe donc unefraction rationnelle g sans
pôle
dans U et telle queDe
plus,
la 9II-fonctionf
est alors uneP-fonction,
afortiori,
etf E H(R)
et 911 est le P-intérieur de RD’après
le lemme(4.2),
il existedonc une P-fraction h telle que pour tout
Donc t est une .9-fraction.
Or, g = h - RN - R - t
étant une fractionsans
pôle
dansU,
sapartie principale
dans W=VBD(R)
est nulle.Autrement
dit,
R est lapartie principale
de la P-fraction h - t dans Wqui
est £9-ouvert Donc R est une 9’-fractiond’après
laProposition (3.6).
(ü)
~(iii).
Puisque
0 E D, il existe au moins un idéalpremier
non nul 91 de W telque -9 c: D. D’après (ii),
l’ensembleC n D(R)
est fini. Posons T =CB D (R ).
Ainsi T est unepartie
cofinie de Z et T nD(R) =,«.
Considérons alors deux idéaux
premiers
nonnuls 2 C:.9.
L’ensembleV =
D(2)BD(P)
est un 9-ouvert et l’ensemble F = T n V est donc fini.On va montrer
qu’il
existe unefraction
rationnelle S sanspôle
dans Dtelle que
R F - S
soit9’-négligeable
surD(P ).
Pour
chaque a E F, désignons
par9’( a)
leplus grand
des idéauxpremiers
de W pourlequel a E D(P( a )).
On a
ainsi 2 C.P(a) c P
etP(a) eR.
SoitOn obtient ainsi une
partition
de F =U a E FF( a ).
Il suffira de montrer alors que, pour
chaque a
EF,
il existe une fraction rationnelle g sanspôle
dans D et telle queR F(a) - g
soit.9-négligeable
sur
D(9).
Remarquons
quea + P( a)
est un9( a )-ouvert
contenu dansD B D(R)
et queF( a )
= C rl( a +.P(a)).
DoncRF(a)
est uneP(a )-fraction (d’après (ii))
dont tous lespôles
sont.9(a)-proches
de a. D’autre part,a E D( P( a))
maisa e D (J )
pour tout idéalpremier J P(a).
Ainsideux cas seulement peuvent se
présenter:
1 er cas : a
EAj
pour tout idéalpremier J P(a). D’après
le Lemme(3.8.1),
il existe alors unpolynôme
g E K[ X] tel
que2ème cas: Il existe un idéal
premier J),P(a)
tel que aE.9IJ.
On vautiliser le Lemme
(3.8.2).
On a dit queRF(a)
estune P(a)-fraction
donttous les
pôles sont P(a)-proches
de a. Deplus a EAP(a)BR
etW Q 9 (a).
D’après
celemme,
il existe donc un idéalpremier 2’i).P(a)
pourlequel
on a la
propriété
suivante: pour tout idéalpremier
E9 tel que2’ Là
P(a)
et pour tout cE LBP( a),
il existe une fraction rationnelle g ayant pourunique pôle b
= a - c et telle queRF(a) -
g soitL-négligeable
surALB (a +L.
Choisissons L tel que
JnPn2’ L’ P(a);
c’estpossible.
Alors* e.WyB D
donc a +!Rct D. Il existe doncc EE (a)
tel quea - c = b ft. D. Pour ce choix de c, la fraction rationnelle g n’a pas de
pôle
dans D, et l’on aD ( P ) c AP, CAL.
Deplus,
on a( a + P)
nD (P )
= ,
doncD ( P ) c ALB ( a +L);
de sorte queR F ( a ) -
g est9-négligea-
ble sur
D( P ).
(üi)
=>(iv)
C’est immédiat.(iv) => (i).
Pour
chaque n E
1B1, posonsAinsi,
parhypothèse,
u,, estPn-négligeable
surDn.
Pourchaque x EDBT,
la sérieEi ui (x)
est convergente. Posonsv (x) = Y-j ui (x)
pour x EDB
T, etv ( x )
= 00 pour x E T. On va montrer que v est unefonction méromorphe
sur D et que, pourchaque
n, lapartie principale
de v dansDn+1 BDn
n’est autre queR F(n) -
En
effet:
Pourchaque
n, la sérieY-i 1 n U
converge uniformément surDn
vers une fonction
vn E H( Dn )
et, d’autre part,gn = LnU
est unefraction rationnelle dont la
partie principale
dansDn
estégale
àEi n R F(i)
et l’on a
v = g n + vn.
On pose enfin
f = RZBT +
v.La fonction
f possède
lapropriété (i).
Fin de la démonstration.
4. 4. Contre
exemple
On considère une suite de
points (an)nEN
de W telle queao = 0 et
ai - aj e,90
pouri =t--j.
Ainsi les ensemblesVn = a n + .9n
sont deux àdeux
disjoints.
On considère une suite d’éléments(An)nEN
tels queAn E KBAPn.
On posepour n > 0.
Il n’existe pas de fonction
méromorphe
sur D dont lapartie principale
enchaque point a n
seraitégale
àR n .
DÉMONSTRATION:
Supposons qu’il
existe une telle fonctionméromorphe f
sur D. On a 0 EDBZ, chaque V,,
est un9,-ouvert
de D, et lapartie principale
def dans V
n’est autre queRn. D’après
le Théorème(4.3.), chaque Rn,
sauf un nombrefini,
devrait donc être unePn-fraction.
Oraucune
R n
n’est unePn-fraction puisque An ft-AP .
nC.Q.F.D.
5. L’anneau
F( D )
des f onctionsanalytiques
sur un ouvert D de K5.1. THÉORÈME: Soit D un ouvert de K.
(1)
S’il existe un idéalpremier
non nul 9 tel que D soit un .9-ouvert alorsF(D)
est un anneauprincipal.
(2) Sinon,
l’anneauF(D)
n’est pasbezoutien,
ni mêmeprüférien.
DÉMONSTRATION :
(1)
Si D est unP-ouvert,
alorsF(D) = H(D) d’après
le Théorème(2.1),
et le résultat estdéjà
démontré dans[5]
page 71.(2)
Partranslation,
on se ramène au cas où 0 E D.On suppose que D n’est 9-ouvert pour aucun idéal
premier
P. Lasuite
( Dn )
des.9n-intérieurs
de D n’est donc pas stationnaire et,quitte
àutiliser une suite
extraite,
on peut se ramener au cas où cette suite est strictement croissante.On va construire deux fonctions
analytiques
"trèsproches"
sur D.Choisissons une suite de
points an * 0
tels quean E Dn B Dn -1
et unesuite de
points bn
0 tels que 0 =;&bn - an E -9n-
Distinguons
deux cas(comme
dans la démonstration de laproposition 4,
page 72 de[5]):
1er cas: si
an ft-d9n-l (et donc bn ft-d9n-l)
on poseun ( X )
= 1 -X/an
et vn (X) = 1 - Xlbn -
n2ème cas: si
an EAPn-l (alors bn Ed9n-l)’
on choisit en E( a n + gpn-1)BD
et on posen-1 n
Enfin on pose
On va montrer successivement que:
(a) f E F(D) et g E F(D).
(b)
Les zéros def
sont les an, les zéros de g sont lesbn.
Doncf
et g n’ont d’autres diviseurs communs dansF(D)
que les éléments inversibles deF(D).
(c)
L’idéal( f , g) engendré
parf
et g n’est paségal
àF(D).
(d)
L’anneauF( D )
n’est pas bezoutien.(e)
L’anneauF( D )
n’est pasprüférien.
Ainsi
Dans les deux cas on a
1-un+1(x)
E9n.
D’autre part, pour 1 i n, on aui(x) EAP.
En effet:Finalement,
pour toutXE Dn,
on afn(x) - fn+1(x) E Pn.
· La suite( fn )
converge donc uniformément sur
chaque Dm.
On montre de même que leproduit
infiniIIn > lUn
converge uniformément surchaque Dm.
Remarquons également
quef(x) EAPn;
etg ( x ) E APn
pour toutx E
Dn , puisqu’alors fn(x) EAPn;
etgn ( x ) E APn.
n(b) Les an
sont des zéros de1
Pour montrer que ce sont lesseuls,
ilsuffit de montrer que
hn+1(X)=O;?;n+1U(X)
n’a aucun zéro dansDn . Or,
pour touti >, n + 1,
on a1 - ui(x)E Pn, quand x E Dn,
et parconséquent hn+1(X) EPn.
(c)
Montrons que l’idéal( f , g)
n’est paségal
àF(D).
Si
( f , g)
étaitégal
àF(D)
il existerait u et v dansF(D)
tels que 1 =uf +
vg. On aurait alorsLa fonction
méromorphe u/g
a pour seulspôles
lespoints bn .
Lesdeux fonctions
méromorphes 1/fg
etv/f
devraient donc avoir les mêmesparties principales
en chacun despôles
an.Autrement
dit,
il existerait une fonctionméromorphe
sur D, à savoirvif,
dont les seulspôles
seraient les an etqui aurait,
enchaque
an, pourpartie principale
lapartie principale Rn(X)
de1/fg.
Calculons
Rn(X),
et pour cela posonsS(X)=Oi=l=nUi(X), t(X)=
ni =1= nVi( X),
etdistinguons
les deux cas:ler cas:
Un(X)
= 1 -X/an; a,, donc b,,
Par un raisonnement
analogue
à celui fait ena)
on montre ques(an) Ed9J
et
t(an) Ed9J.
Il en résulte queAn $.d9J.
En effet siAn Ed9J alors
Ans(an)t(an) == bn/(bn - an) Ed9Jn.
Or sibn/(bn - an) Ed9J et bn - an
E 9"n alors bn E 9"n.
Or parhypothèse bn $.d9Jn-l donc bn $. 9n.
2’-cas: un(X) = (X - an)/(X - cn);
Donc
A,,Ia,,
En effet siAnjan EdgJ
alorsAn EdgJ
car an EdgJ.
Mais siAn OE W, ,
, alorsAn(an - bn)s(an)t(an) = (an - Cn)2 E 9i’n,
donc an -
cn E9i’n
et parconséquent
cn E D contrairement àl’hypothèse.
Ainsi
Rn(X)
n’estjamais
unePn-fraction.
On conclut à l’aide duThéorème
(4.3.).
(d)
SiF( D )
était un anneau deBezout,
l’idéal( f , g )
seraitprincipal.
Orf
et g n’ont d’autres diviseurs communs dansF(D)
que les élémentsinversibles de
F(D),
et on aurait donc( f , g)
=F(D)!
(e) Montrons, enfin,
que l’anneauF( D )
n’est pasprüférien.
On se réfèreà
[2],
exercice12,
pages 93-94. Il suffit de montrer que l’idéal( f, g)
n’estpas inversible.
S’il
l’était,
il existerait deux fonctionsméromorphes
u et v surD,
tellesque 1 =
uf +
vg et telles queuf,
vg, ug etvf
soitentanalytiques
sur D.Mais alors les
pôles
de u et de v devraientappartenir
à l’ensembleZ(f) n Z(g)
des zéros communs àf
et g, donc u et. v seraientanaly- tiques,
et on aurait alors( f, g)
=F(D). C.Q.F.D.
5.2. PROPOSITION: L’anneau
F( D )
estpseudo-principal,
doncpseudo-be-
zoutien.
DÉMONSTRATION:
(Pour
lesdéfinitions,
voir[2]
page86,
exercice21,
parexemple). Désignons
par M* le groupemultiplicatif
des fonctionsméromorphes
non nulles sur D, par I le sous-groupe des fonctionsanalytiques
inversibles surD,
et par G le groupequotient M* II.
Dans G on définit la relation d’ordre suivante:
Dire que
F( D )
estpseudo-principal (respectivement pseudo-be- zoutien)
veut dire que le groupe ordonné G estcomplètement
réticulé(respectivement réticulé).
Démontrons que G est
complètement réticulé,
cequi
veut direqu’il
estfiltrant et que toute
partie majorée
non vide admet une bornesupérieure.
A
chaque
fonctionméromorphe
non nulle u associons la familleü: (ü(a))aED E 71.D où
On obtient ainsi un
homomorphisme injectif
et croissant du groupe ordonné G dans le groupe additifZD
muni de l’ordreproduit.
Dans ce
langage,
le théorème "de type Weierstrass" que nous avonsrappelé
ci-dessus(2.2) s’exprime
alors comme suit:(W )
"Soit d E71. D.
Ilexiste une fonction u
méromorphe
sur D telle que u = d si et seulement si le supportde d,
S =f a
E D:d(a) * O},
est telque S n D(9)
soit finipour tout idéal
premier
non nul 9 de W ".Soient alors u et v deux fonctions
méromorphes
non nulles sur D.Une borne
supérieure
de û et v dans G est une fonctionméromorphe w
pour
laquelle w(a)
=sup f ü(a), v ( a ) }
pour tout a E D.L’existence d’une telle fonction résulte immédiatement de l’énoncé
(W).
Le groupe
(G, )
est donc filtrant et même réticulé. Montronsqu’il
est
complètement
réticulé.(Voir [1]
page VI.33,
exercice29).
Soit(ui)i,-= ,
une famille non vide de fonctions
méromorphes
sur D non nulles telles queIl suffit de montrer
qu’il
existe une fonction vanalytique
sur D telleque
v( a)
=infic- , û i (a)
pour tout a E D.Or cela découle
également
de l’énoncé( W ).
5.3. PROPOSITION: L’anneau