B RIANCHON
P ONCELET
Géométrie des courbes. Recherches sur la détermination d’une hyperbole équilatère, au moyen de quatre conditions données
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 11 (1820-1821), p. 205-220
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205
GÉOMÉTRIE DES COURBES.
Recherches
surla détermination d’une hyperbole équilatère,
aumoyen de quatre conditions données ;
Par MM. BRIANCHON , capitaine d’artillerie , professeur
de mathématiques à l’école d’artillerie de la garde
royale ,
etPONCELET , capitaine du génie , employé
à Metz.
HYPERBOLE ÉQUILATERE.
THÉORÈME
I. Dans touttriangle inscrit d’une hyperbole équilatère ,
le
point
de concours des trois hauteurs est situé sur la courbe.Démonstration. On sait que, pour tout
hexagone ABCDEF ( fig. I )
inscrit à une sectionconique,
les troispoints
de concoursH, I , K,
des côtésopposés
sonten ligne
droite(*).
Sidonc,
la courbe
ayant
des branchesinfinies ,
on suppose quel’hexagone
ait deux de ses sommets , comme
E, F,
situés àl’infini , le point
I ,
concours des deux côtésopposés EF, BC,
se trouvera à l’in-fini ;
cequi
revient à dire que BC et HK serontparallèles.
Maintenant,
la courbe étant unehyperbole ,
il estclair que
Lesdeux côtes
DE , FA, adjacens
à EFqui
est àl’infini ,
serontrespectivement parallèles
aux deuxasymptotes ,
et,partant,
seront(*)
Voyez,
pour les démonstrationsgéométrique
etalgébrique
de cette pro-priété,
les pages 78 et 38I du IV.e volume duprésent
recueil.J. D. G.
Tom.
XI ,
n.°VII , I.er janvier I82I.
206 HYPERBOLE
rectangulaires ,
pourle
cas del’hyperbole équilatère , qui
estcelui dont il s’agit
ici.Les deux derniers
sommets E , F
del’hexagone
inscrit à cettecourbe étant ainsi
portés
àl’infini,
lesquatre
autres resteront ar- bitraires. Soient doncpris
à volonté lestrois premiers A, B ,
Cfig. 2
et soitmarqué le quatrième D
tel que les deux côtésAB , CD, respectivement opposés
àDE , FA ,
soientrectangulaires
entre eux. Il résulte de ceci que AH est
perpendiculaire
sur DK.D’ailleurs AK est
perpendiculaire
surDU ,
par lapropriété
desasymptotes;
donc lepoint A
est le croisement des trois hauteurs dutriangle DHK ;
donc AD estperpendiculaire
surHK,
et consé-quemment
aussi surBC , parallèle
à HK.Mais ,
parconstruction ,
CD estperpendiculaire
surAB ;
donc lepoint D
est le croisement des trois hauteurs dutriangle
ABC.Or ,
letriangle
ABC a étéinscrit à volonté à la
courbe ;
doncgénéralement
« dans touttriangle
»
ABC,
inscrit à unehyperbole équilatère,
lepoint
de croisement» D des trois hauteurs est un
point
de lacourbe » ; ce qu’il fallait
démontrer.
Si
l’un A desangles
dutriangle
inscrit varie degrandeur ,
entendant
versl’angle droit ,
lepoint D
sedéplacera
sur la courbeen
s’approchant
continuelLement du sommetA ;
cequi
revient àdire que la sécante
AD , perpendiculaire
surBC ,
tendra sanscesse à toucher la
courbe
enA ,
etqu’enfin
elle seratangente
quand l’angle
A sera droit. Donc.THÉORÈME
Il. Dans touttriangle rectangle
inscrit à unehyperbole équilatère ,
laperpendiculaire
abaissée du sommet del’angle
droit surl’hypothénuse
esttangente
à la courbe.Il suit de la que
si l’angle
droit occille sur son sommet ,l’hypothé-
nuse se
déplacera parallèlement
à elle-même et à la normale menéeà ce. sommet ; ce
qui
est uncas particulier du
bcan théorèniedé-
montré par M.
Frégier
dans leprésent
recueil(*).
(*) Voyez
tom. VI , pag. 229 et 32I , et tom.VII ,
pag.95.
J. p. G.É Q U I L A T È R E. 207
Au
moyen
de cequi précède,
si on connaissaitdeux points A ,
B
( fig. 3 )
de lacourbe ,
et latangente
AP en l’un A de cespoints ,
onpourrait
en construire un troisième C en cette manière dupoint
B abaissez uneperpendiculaire
BC sur latangente donnée ,
elle ira couper au
point
cherché C laperpendiculaire
AC à AB.On
saitdonc résoudre
ces troisproblèmes :
Décrire une
hrperbole équilatère
dont on a troispoints
et latangente
en l’un d’eux ?Décrire une
hyperbole équilatère
dont on a deuxpoints
et lestangentes
en cespoints ?
Décrire une
hyperbole équilatère
dont on adeux points,
latangente
en fun de cespoints
et une autretangente quelconque ?
En
effet ,
par la constructionqui
vient d’êtreindiquée ,
on ob-tiendra un nouveau
point
de lacourbe; après quoi ,
pourachever ,
on aura recours aux solutions connues de
ces questions : (.’f)
Décrire une section
conique
dont on aquatre points
et la tan-gente en
l’un d’eux ?Décrire une
section conique
dont on atrois points
et lestan-
gentes
en deux de cespoints ?
Décrire une section
conique
dont on a troispoints ,
unetangente quelconque
et latangente
en l’un de cespoints ?
Il résulte encore du. théorème 1 que ,
lorsqu’on
connaît troispoints A, B, C ( 6g. 3 )
d’unehyperbole équilatère ,
on en aun
quatrième
Dqui
est le croisement des troishauteurs
dutriangle
ABC ;
en sortequ’on
sait aussi résoudre cesdeux problèmes :
Décrire une
hyperbole équilatère
dont on aquatre points ?
Décrire une
hyperbole équilatère
dont on a troispoints
et unetangente ?
Car ,
au moyen de la constructionindiquée,
on obtiendra un(*) Mémoire sur les
lignes
du secondordre,
etc. par C. J. BRIANCHON ,Paris, I8I7.
208
HYPERBOLE
nouveau
point
dela courbe ; après quoi., pour achever ,
on aurarecours aux solutions connues de ces
questions : (*)
Décrire une section
conique
dont on acinq poinis ?
Décrire
une sectionconique
dont on aquatre pornts
et unetangente ?
THÉORÈME
111. Si deuxpoints
sur leplan
d’unehy- perbole équilatère ,
sont les milieux ou lespôles respectifs
de deuxcordes ou de deux droiles
quelconques également
situées sur ceplan ;
et que, par chacund’eux,
on mène uneparallèle
à la cordeou à la
polaire qui correspond
àl’autre ,
le cerclequi
passerapar
ces
deuxpoints et par
celui où se coupent lesparallèles
passera aussi par le centre de la courbe.Démonstration. Soient ,
enpremier lieu , CE,
CF( fig. 4 )
lesdirections indéfinies des deux cordes
en question, l,
K leurs milieuxrespectifs
,0 le centre del’hyperbole équilatère
et EFl’une
deses
asymptotes,
rencontranten E,
F les deux cordesCt,
CK pro-longées ;
1es droitesOK ,
01 seront lesdiamètres
de lacourbe , conjugués à
la directionde
cescordes,
Cela
p-osé , puisque l’angle des asymptotes
est droit et que lepoint
K est le milieu de lapartie interceptée
par cesasymptotes
sur la direction
de CF , 14 distance
KO=KF et parconséquent l’angle KFO=KOF.
Par la mêmeraison , ’l’angle IEO=IOE ; mais,
à
cause
dutriangle CEF , l’angle
C estsupplément
de la sommedes
angles E , F , est
parconséquent supplément
de celle des an-gles KOF, IOE ; donc
il estégal à l’angle IOK ,
formé del’autre
côté
de
IKpar
les diamètresIK, 10. D’ailleurs,
onprouverait,
de la même manière que,
si
lepoint
O étaitsupposé
du côté dusommet de
l’angle è, l’angle IOK ,
formé par cesmêmes
dia-mètres ,
seraitégal
ausupplément de l’angle C ;
donc il est surla circonférence du
cercle -qui
passe par lespoints K
1 et par(*)
Même ouvrageÉ Q U I L A T È R E
209celui L où se
coupent
lesparallèles KL ,
IL memées par cha un d’eux à la cordequi
passe par l’autre : c’est-à-dire (iue,1.- « Si par chacun des
points
milieux de deux cordesquel-
» conques d’une
hyperbole équilatère ,
on mène uneparallèle
a la» corde
qui correspond
àl’autre,
le cerclequi
passera par ces deux»
points
et par celui où secoupent
lesparallèles
passera aussi par- le centre de la courbe. »
En second
lieu ,
soientPG
, PH( fig. 5 )
deux droitesquel-
conques, situées sur le
plan
d’unehyperhoie équilatère , R , Q
leurs
pôles respectifs,
parrapport
à cette courbe.Concevons,
parle
point Q,
laparallèle QC
à lapolaire
PH de cepoint ;
la cordecorrespondante
sera évidemmentpartagée
en deuxparties égales
enQ ;
car ,d’après
la théoriegénéralement
connue despôles ,
« le» diamètre d’une section
conique qui
renferme les milieux de toutes» les cordes
parallèles
à unemême droite ,
située sur leplan
de» la
courbe ,
passe aussi par lepôle
de cette droite ».Par la même
raison, si
par lepoint R , pôle
de la droitePG
on mène la
parallèle
CR à cettedroite ,
rencontrant lapremière
ail.point C,
la cordequi
luicorrespond,
dans1«’hyperbole équilatère
sera divisée
en
deuxparties égales
enR ; ainsi,
lespoints R , Q seront
les milieux des droites ou cordesindéfinies RC, QC, qui
passent respectivement
par cespoints 1
et sontparallèles
auxdeux
droites
PG ,
PH.Il suit- de là et de ce
qui précède
que2.° « La circonférence
qui
passe par deuxpoints quelconques
»
R , Q ,
situés sur leplan
d’unehyperbole équilatère ,
et par le1t
point
L où secoupent
lesparallèles
menéespar
chacun d’eux» à
la polaire PG
ouPU
del’autre
passe aussi par le centre de» la
courbe».
Il est d’ailleurs évident que les mêmes choses
auraient
encorelieu si ,
a laplace
de l’une des deux droites et de sonpôle,
on.substituait
une corde et sonpoint milieu ;
cequi complète
ladé-
monstration du théorème énoncé.
2I0
HYPERBOLE
S’il
arrivait ,
dans le cas où l’on considère deux droitesPG ,
PH et leurs
pôles R , Q,
que chacun de ces derniers fût situésur la droite
qui correspond à l’autre ; c’est-à-dire ,
si lepoint Q
se trouvait
sur
PG etJe point
R surPH ,
lesparallèles RL , QL
se confondraientévidemment
avec cesdroites ;
donc la cir-conférence
qui renferme
lecentre
del’hyperbole équilatère
corres-pondante passerait
alors par lepoint
P où se rencontrent ces mêmesdroites ; inais, d’après
lathéorie
despôles ,
cepoint
a évidemmentpour
polaire
la droitequi
passe par lespoints Q, R’;
de sorteque ces trois
points
sont tels que chacun d’eux est lepôle
de ladroite
qui
contient les deux autres ; onpeut
donc énoncer laproposition
suivante :THÉORÈME
IF.Lorsque
troispoints
situés sur leplan
d’unehyperbole équilatère
sont tels quechacun
d’eux est lepôle
de ladroite
qui
contient les deux autres , le cerclequi
passe par cestrois
points
passeaussi par
le centre de la courbe.Quatre tangentes ÂB , BC , CD, DE ( fig. 6 )
à une même sectionconique
,forment ,
par leurpénétration mutuelle,
un qua- d.rilatèrecomplet TAÉCSD,
dont les troisdiagonales AC , BD ,
ST
sont , comme l’onsait, . telles
que « chacune d’elles est la po-» laire
de
l’intersection desdeux autres ») ;
de sorte que , si la courbeest une
hyperbole équilatère,
la circonférencequi
passera par les troispoints P, Q, R , intersection
desdiagonales,
passeraaussi,
d’après
cequi précède,
par le centre de lacourbe ;
d’où résultece nouveau
théorème :
THÉORÈME
V. Sil’on mêne quatre tangentes quelconques
àune
hyperbole équilatère , le
centre de la courbe sera situé sur lacirconférence qui
passe par. les troispoints
d’intersection desdiagonales
duquadrilatère complet formé
par cestangentes.
Ou,
cequi
revient aumême ,
Les centres de toutes les
hyperboles équilatères tangentes à
quatre
droitesquelconques,
tracées sur unplan,
sont situés surla
circonférence
d’un cercleunique qui
passepar
les troispoints
É Q U I L A T È R F.
2IId’intersection
desdiagonales
duquadrilatère complet formé
parces droites.
D’un autre
côté,
il résulte d’unthéorème
découvert par Newton( Principes mathématiques, etc. ,
livre1 ,
LemmeXXV ,
Corol-laire
3 ) que
« Dans tout
quadrilatère circonscrit à
uneconique quelconque,
» les trois
points milieux
desdiagonales
sont sur une droiteuniqùe
»
qui
passe par le centre de lacourbe », Ou ,
cequi
revient encore aumême,
« Les centres de toutes les sections
coniques tangentes a quatre
» droites
quelconques,
tracées sur un mêmeplan ,
sont situés sur» la droite
unique qui
passe par les troispoints
milieux des dia-»
gonales
duquadrilatère complet
formé par ces droites ».Donc,
dans le cas del’hyperbole équilatère,
le centre de lacourbe se trouve à la fois sur la droite
unique
dont ils’agit
etsur la circonférence du cercle
qui
passe par les troispoints P, Q
,R,
où se croisent lesdiagonales ;
en sortequ’on peut
aussirésoudre ce nouveau
problème :
Décrire une
hyperbole équilatère
dont on aquatre tangentes ?
En
effet, ayant déterminé,
au moyen de cequi précède ,
lecentre de la courbe
(
et il y en aévidemment deux ,
engénéral, qui
résolvent laquestion ) ,
on lejoindra
par une droite avec l’unquelconque
P despoints
d’intersection desdiagonales , laquelle
irarencontrer la
diagonale opposée BD, polaire
de P en unpoint
Xqui, d’après
la théorie despôles ,
sera nécessairement le milieu de la cordecorrespondante ,
et parconséquent
aussi le milieu de lapartie Interceptée
par lesasymptotes
sur cettediagonale ; portant done ,
àpartir
dvpoint X,
deux distanceségales à OX ,
sur ladirection de la droite indéfinie
BDX ,
leurs extrémitésappartiendront
aux deux
asymptotes
de lacourbe , qui
ainsi seraparfaitement
déterminée de
grandeur
et de situation : car lepoint qui
diviseraen deux
parties égales
la distanceinterceptée
par lesasymptotes
r2I2
H Y P E R B O L E
sur l’une quelconque
desquatre tangentes
données sera le-point de
contact de cette
tangente.
Supposons
maintenant que ABCD soit unquadrilatère
inscrit àune .section
conique quelconque ;
lespoints
de concoursS,
T deses côtés
opposés
et lepoint
d’intersectionQ
de ses deuxdiagonales simples
seront encore ,d’après
la théorie despôles ,
troispoints
telsque « chacun d’entre eux sera le
pôle
de la droitequi
passe par» les deux autres » ;
donc ,
si la courbe est unehyperbole équi- latère ,
son centre se trouverasitué , d’après
leThéorème
IV dé-montré
ci-dessus,
sur la circonférence du cerclequi
passepar les
trois
points Q, S, T ,
et parconséqnent :
THÈORÈME
VI. Dans toutquadrilatère simple ,
inscrit à unehyperbole équilatère quelconque ,
le cerclepassant
par les deuxpoints
de concours des côtésopposés
et par lepoint
d’intersection desdiagonales-
passe aussi par le centre de la courbe.Il suit de là que ,
quand quatre points A , B, C, D
sont donnéssur
un plan ,
on connaît aussi la circonférencequi
passe par lecentre de
l’hyperbole équilatère
passant par cesquatre points (*) ;
d’ailleurs le Théorème III
indique
d’autres circonférencesqui
ren-ferment également
ce centre ; donc il est entièrement déterminé deposition
sur leplan
desquatre points donnés ,
et il en estpar
conséquent
de même desasymptotes
de lacourbe ; car , si l’on
prend
le milieu K de l’unequelconque
CD des distancesqui
sé-parent
deux à deux lesp’oints donnés , puisque
l’on porte , àpartir de K,
sur la direction infinie deCD,
deuxlongueurs égales
à ladistance de ce même
point au centre
de lacourbe ;
leursextré-
mités
appartiendront
auxasymptotes
de cette courbe. Voilà donc(*) On peut remarquer
qu’à
quatre mêmespoints
donnés sur unplan
corres-pondent toujours
troisquadrilatères simples diflérens,
n1aisqui
tous redonnentles mêmes
points
Q ,S , T ; en
sorte que la circonférence enquestion
estunique.
une
É Q U I L A T E R E.
2I3une nouvelle
solution ,
très-directe ettrès-simple ,
duproblème déjà
résoluplus haut ,
danslequel
ils’agit de
décrire unehyperbole équilatère passant
parquatre points
donnés sur unplan.
On
peut
tirer du Théorème III d’autresconséquences également remarquables.
Que A , B , C ( fig. 7 )
soient troispoints quelconques ,
appar-tenant à une
hyperbole équilatère ;
si l’on divise les côtésCA ,
CBdu
triangle ABC ,
formé par cespoints ,
en deuxparties égales ,
aux nouveaux
points I , K ,
et que , par cesderniers ,
on mèneles parallèles IL ,
KL aux côtésCB , CA,
elles viendront se couperen un
point L qui, d’après
le théorèmecité , appartiendra
aucercle
qui , passant
parI , K ,
passe en outre par le centre del’hyperbole équilatère ;
mais lepoint
L se confond évidemment avec le niilieu du troisième côté AB dutriangle ABC ;
doncTHÉORÈME
VII. Dans touttriangle
inscrit à unehyperbole équilatère,
le cerclequi
passe par les troispoints
milieux descôtés passe aussi par le centre de la courbe.
Ou ,
cequi
revient au1nême,
Les centres de toutes les
hyperboles équilatères
circonscrites àun même
triangle quelconque
sont sur lacirconférence
duo cerclequi renferme
les troispoints
milieux des côtés de cetriangle.
On
peut
conclure de là et de cequi précède
que,quand
unquadrilatère quelconque
ABCD (fig. 6 )
est inscrit à unehyperbole équilatère,
le centre de la courbe doit setrouver ,
à lafois ,
surles circonférences de huit cercles différens.
En
effet,
si l’on trace lesdiagonales AC
BD de cequadrila-
tère,
on obtiendraquatre triangles
inscrits à lacourbe ,
dont lespoints
milieuxG , H , I , K , L , M , qui
sont aussi ceux desdiagonales
et des côtés duquadrilatère
détermineront unégal
nombre de
circonférences , passant
par le centre de cettecourbe;
d’ailleurs,
ce centre devra aussi se trouver sur la circonférencequi renferme
les troispoints Q , S , T ,
où secoupent
lesdiagonales
et les côtés
opposés
duquadrilatère ( Théorème VI ) ;
et il enTom. XI. 29
2I4 HYPERBOLE
sera
de
même encore de chacune destrois circonférences qui ,
passant
par lespoints
milieux de deux côtésopposés
ou des deuxdiagonales
de cequadrilatère,
renfermerait aussi lepoint
oùle
coupent
tes deuxparallèles
menées par chacund’eux ( Théorème III )
au côté ou à la
diagonale qui renferme
l’autre.Le
point
où secoupent
les huit circonférences dont il vient d’êtrequestion
est nécessairementunique ;
car , s’il étaitpossible qu’il
y en eût unsecond,
toutes lescirconférences devraient y passer a
lafois,
comme par lepremier ;
or , toutes cescirconfé-,
rences ,
excepté-
cellequi renferme
lespoints Q, S, T ,
et pourvuqu’on
necombine
pas entre elles cellesqui passent
par les milieuxdes
deux côtésopposés
ou desdiagonales
duquadrilatère ,
sontévidemment telles que ,
prises
deux àdeux ,
elles ont pour inter- section commnne l’un despoints
milieux de cescôtés
et de cesdiagonales ;
donc il faudrait que. tous cespoints
milieux fussentconfondus en un
seul,
cequi
cstabsurde ;
donc enfin le centrede
l’hyperbole équilatère qui
passe parquatre points donnés
surun
plan
estunique.
Si l’on fait attention à la manière
particulière
dont se trouvedéterminé
lepoint
dont ils’agit ,
relativement aux côtés et dia..gohales
duquadrilatère ABCD ,
il serapermis
d’en déduire la cen-séquence générale qui
suit :THÉORÈME
VIII.Quatre points
étantpris à
volonté sur unplan , il existe
un autrepoint,
et un seulpoint,
telqu’en
lejoignant
par des droités awec les milieux des six distancesqui séparent les quatre premiers deux
àdeux , l’angle formé
pardeux quelconques de
ces droites estégal
à celui des deuxdistances qui leur correspondent ,
ou en estle supplèment. Ce point unique ’est,
en outre , le centre del’hyperbole équilatère passant
par les quatre points dont
ils’agit.
Ce théorème souffre pourtant
uneexception qu’il
est nécessairede signaler :
c’estlorsque l’un D ( fig. 7 )
desquatre points que
l’on considère
estle croisement
deshauteurs du triangle ABC ,
É Q U I L A T E R E. 2I5
formé par les trois autres ; car
alors ( Théorème I ) , il y
a uneinfinité
d’hyperboles équilatères passant
par lesquatre points A , B , C , D ;
et parconséquent
laposition
du centre de la courbene saurait être
unique ;
elle est nécessairementindéterminée. Or,
il résulte de là qne les huit circonférences de cercles dont il vient d’être
question ,
etqui
renferment simultanément le centre ; doiventse confondre en un seul et même
cercle ;
cequi
donne lieu à laproposition
suivantequi
offre un nouveauprincipe
à lagéométrie
élémentaire :
THÉORÈME
IX. Le cerclequi
passe par lespieds
des per-pendiculaires
abaissées des sommets d’untriangle quelconque
surles côtés
qui
leur sontopposés ,
passe aussi par les milieuxde
ces trois
côtés,
ainsi que par les milieux des distancesqui
sé-parent
les sommets dupoint
de croisement desperpendiculaires.
Démonstration. Soient
P , Q,
R lespieds
desperpendiculaires
abaissées
des
sommets dutriangle
ABC sur les côtésopposés ;
etsoient
K, I ,
L lespoints milieux
de ces côtés.Les
triangles rectangles CBQ
et ABR étantsemblables , on aura d’où,
a causeque K
et L sont lespoints
milieux de BC etAB,
c’est-à-dire que les quatre
points K, R , L, Q appartiennent à
une même circonférence.
On
prouverait
semblablement que lesquatre points K, R , I , P
sont sur un
cercle ,
aussi bien que lesquatre points P , 1 , Q ,
L.Cela
posé ,
s’il étaitpossible
que les trois cercles enquestion
nefussent pas un seul et même
cerclé ,
il faudrait que les directions des cordesqui
leur sont deux à deux communes concourussent en unpoint unique ;
or , ces cordes sontprécisément
les côtés dutriangle ABC, lesquels
ne sauraient concourir en un mêmepoint ; donc
il est
également impossible
de supposer que les trois cercles diffè-rent entre eux; donc ils se confondent en un seul et même cercle.
2I6 HYPERBOLE
Soient
maintenantC’ , A’ ,
BI lespoints
milieux des distancesDC, DA,
DBqui séparent
lepoint
de croisement D deshauteurs
du
triangle
ABC de chacun de ses sommetsrespectifs. Les triangles rectangles
CDR etCQB
étantsemblables ,
on aurad’où ,
à cause que lespoints
C’ et Ksont
les milieux des distancesCD et CB,
c’est-à dire que le cercle
qui
passe parK , R, Q
passe aussi par C’.On
prouverait
de la même manière que ce cercle passe par les deux autrespoints A/ , B’ ;
donc il passe à la fois par les neufpoints P , Q , R, 1, K, L, A’ , BI , C’ ;
cequ’il fallait
démontrer.Les théorèmes
qui précèdent subsistent ,
en tout ou enpartie ,
et avec des modifications
convenables,
dans les diverses circonstancesparticulières
quepeut présenter
lesystème
des trois ouquatre points
que l’on
considère,
etqu’on
supposeappartenir
à unehyperbole équilatère.
Par
exemple ,
sil’un
A des sommets dutriangle
ABCs’éloigne
à l’infini des deux autres, et que, par
conséquent ,
les côtésCA,
AB deviennent
parallèles,
commel’exprime
lafigure 8 ;
lepied
Rde la
perpendiculaire
ARs’écartera
à l’infini surBC ;
et il en serade
même des milieux1 ,
L des côtésAC,
AB dutriangle
et despoints A’ , B’ , C’ ;
parconséquent ,
uneportion
toute entière du cerclequi
passe par cespoints
sera elle-mêmepassée
àl’infini,
c’est-à-dire
qu’elle
se seraconfondue
avec la droitequi
contient tousles
points
àl’infini
duplan
de lafigure.
Il suit de là que l’autre
partie
de ce cercle sera , de soncôté
devenue une
ligne droite ;
et c’est cequi
a lieu eneffet ;
car , sides
sommets B,
C onabaisse
desperpendiculaires
sur les côtésopposés du, triangle ,
leurspieds respectifs R, Q
seront enligne
É Q U I L A T E R E.
2I7droite avec le milieu K du côté BC. Dans le cas
particulier qui
nous occupe
donc ,
la suite des centres deshyperboles éuilatères
appartenant
auxpoints A, B ,
C doit se trouver sur la droiteindéfinie
PKQ ,
comme cela a lieu en effet.Dans la même
hypothèse,
où lepoint
As’éloigne
à l’infini etoù les côtés
CA,
BA deviennent parconséquent parallèles ,
lepoint
de croisement D des trois hauteurs dutriangle
ABC étantaussi
passé
àl’infini ,
il est, dans ce casparticulier , bien
évidentque
c’est, ’avec
les trois autres , unquatrième point
del’hyper-
bote
équilatère.
Il y a ici une remarque essentielle à
faire ;
c’est que, bien que parquatre points
donnés à volonté sur unplan ,
onpuisse toujours
faire passer une
hyperbote équilatère ; cependant , quand
deux deces
points
doivent être situés àl’infini,
il n’est paspossible
dese les donner
arbitrairement,
par lesystème
de deux droitesquel-
conques concourant
respectivement
en cespoints ;
il fautnéces-
sairement que les droites dont il
s’agit soient perpendiculaires
entreelles. puisqu’elles
doivent êtreparallèles
auxasymptotes
de la courbe.Si le sommet A du
triangle ABC ( fig. 7 ) ,
au lieu de s’écarter indéfiniment des deux autresB , C ,
serapprochait ,
aucontraire,
de l’un d’eux
C , jusqu’à
ce que le côté AC devînt infinimentpetit
ou
nul ,
en conservanttoujours
sa directionprimitive ;
lespoints
L ,
K se trouveraient eux-mêmesrapprochés
à une distance infi- nimentpetite
l’un del’autre ,
sur uneparallèle
àAC , passant
par le milieu du côté AB ouCB ; quant
aupoint
milieu I du côtéAC ,
il serait confondu avec le sommet A.Soit donc AP
( fig. 9 )
la direction indéfinie de la droitequi
renferme les deux
points
ou sommets confondus en un seul aupoint A,
et soit B le troisièmepoint
ou le troisième sommet que l’onconsidère ;
divisons le double côté BA en deuxparties
égales
aupoint
L par laparallèle
LK àAP ,
le cerclequi
passera par A et touchera laparallèle KL
enL répréseDtera évidemment
2I8 HYPERBOLE
celui
qui , dans
le casgénéral,
passe par les milieux des côtésdu
triangle ABC ;
parconséquent ,
il renfermera la suite des centresdes
hyperboles équilatères qui passent
par lespoints A,
B et tou-chent
la droite AP en A. Du reste , il seraitfacile
de reconnaître ce que sont devenues les autrespropriétés
du cercle dont ils’agit,
et d’en déduire divers théorèmes
analogues
à ceuxexposés
dans cequi précède,
etqui
n’en seraient que des casparticuliers.
Ainsi,
le moyen que nous avonsindiqué ci-dessus ,
pour trouver le centre et finalement lesasymptotes
d’unehyperbole équilatère assujettie
à passer parquatre points
donnés sur unplan, s’applique
très-bien au cas
particulier
où l’on suppose caspoints.,
en toutou en
partie ,
réunis deux à deux en unseul ,
sur des droitesou
tangentes
dont la direction estassignée,
ainsi que lepoint
decontact ; comme il
s’applique
aussi très-bien à celui où un ou deux de ces mêmespoints passent
à l’infini sur des droites dont la di- rection estégalement assignée.
Mais , quand
l’on ne se donne que troispoints
del’hyperbole équilatère ,
avec unetangente quelconque ,
il n’estplus possible
de déterminer de la même manière le centre de la
courbe ;
caralors on
n’obtient qu’un
seulcercle,
dont la circonférence renfermece centre ; il faut donc avoir recoars au
procédé indiqué plus haut
,au
moyen duquel
onpeut
obtenir directement unquatrième poin,t
de la
courbe ;
cequi
ramène leproblème
à celui ou ils’agit
dedécrire
une sectionconique
dont on aquatre points
et unetangente.
Enfin, quand
on se donne deuxpoints
et deuxtangentes quel- conques
del’hyperbole équilatère ,
ou seulement unpoint
et troistangentes quelconques,
les deuxprocèdes
dont ils’agit
sontéga-
’lement en défaut.
Néanmoins ,
dans lepremier
de ces deux cas ,on trouve encore un cercle dont la circonférence renferme le centre
de la
courbe ;
cequi
donne lieu à ce nouveauthéorème :
THÉORÈME X. Les
centres de toutes leshyperboles équila-
tères tangentes à
deux droites et passant par deuxpoints
donnés surun
plan
sont situés sur unecirconférence
de cercleunique.
ÉQUILATERE.
2I9Dans le même cas, on
parvient
àdéterminer ,
d’une manièretrès-simple ,
unsystème
de deux droites dont l’intersection avec le cercle enquestion
donne encore laposition
des centres des- quatrehyperboles équilatères qui
résolvent leproblème ;
mais la démons-tration de ces diverses
propositions exige l’emploi
desprincipes qui
sont ,
jusqu’à
un certainpoint , étrangers
àl’objet
actuel de cetarticle.
On a vu , dans ce
qui précède ,
le rôlequ’on peut
fairejouer
aux
différens
lieux des centres des sectionsconiques assujetties a
certaines
conditions ,
pour fixer entièrement laposition
du centrede la
courbe ,
et parconséquent
celle de cette courbeelle-même, quand
le nombre de ces conditions ne. laisseplus
rien d’arbitraire nid’indéterminé.
II seprésente ,
à cesujet ,
unequestion fort in-
téressante ,
etqui
nous semblen’avoir
pas encore étérésolue d’une
manière
complète
et dans toute sagénéralité ;
envoici l’énoncé :
Déterminer
quelle
est la nature de la courbequi renferme
lescentres de toutes les sections
coniques assujetties à
quatreconditions
telles que de passer par des
points
oude
toucherdes droites données
sur un
plan ?
Aux divers cas
particuliers
dont il adéjà
étéquestion
dans leprésent article ,
et dont leplus remarquable
est , sanscontredit ,
celuiqui
résulte du théorème cité de Newton sur lequadrilatère
cir-conscrit à une section
conique ,
nousajouterons
les suivansqui ,
si nous ne nous
trompons ,
n’ontpas
encore été démontrés ou résolus :Les centres de toutes les sections
coniques assujetties à
passer parquatre points
donnés sur unplan
sont situés sur une autresection
conique passant
par lespoints
où secoupent
les deux dia-gonales
et les côtésopposés
duquadrilatère correspondant
auxquatre points
donnés.Les centres de toutes les sections
coniques assujetties
à toucherdeux droites et à passer par deux