P ONCELET
Géométrie des courbes. Recherches diverses sur le lieu des centres des sections coniques, assujetties à moins de conditions que n’en exige leur détermination complète; renfermant, en particulier, la solution des deux problèmes de géométrie proposés à la page 372 du XI. e volume de ce recueil
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 12 (1821-1822), p. 233-248
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233
GÉOMÉTRIE DES COURBES.
Recherches diverses
surle lieu des centres des sections
coniques, assujetties à moins de conditions que n’en exige leur détermination complète ; renfermant,
en
particulier , la solution des deux problèmes de géométrie proposés à la page 372 du XI.e volume
de
cerecueil ;
Par M. PONCELET , capitaine du génie , ancien élève
de l’école polytechnique.
RECHERCHE
DUCENTRE DES SECTIONS CONIQUES.
PROBLÈME.
Déterminer le lieu des centres de toutes les sectionsconiques qui,
touchant à lafois
deux droitesdonnées
pussent en
outrepar
deuxpoints
donnés ?Solution. Concevons une
droite ,
par lesdeux points
dont ils’agit;
sa direction indéfinie sera celle d’une sécante commune , à lafois,
à toutes les sectionsconiques proposées ; ainsi ,
nouspouvons poser la
question
d’unemanière plus générale ,
commeil
suit:
Quel
est le lieu des centres de toutes lessections coniques qui
ayant
une corde commune,toucheraient
en outre deux droitesdonnées? -
La corde commune donnée
pouvant
être aussi bien une corde idéalequ’une
corderéelle,
relativement àtoutes
lessections
co-Tom. XII,
n.°VIII,
I.erfévrier I822.
32234 RECHERCHE
DUCENTRE
niques
dont ils’agit (*),
et lesystème
de ces dernièresdevant jouir
des mêmespropriétés
dans les deux cas; onpent, en général,
considérer ce
système
comme laprojection
oupersportive
d uaautre
système composé
de circonférences decercles,
pourlesquelles
la corde ou sécante commune est
passée
toute entière àl’infini;
mais ,
dans ce nouveausystème,
les centres des séchonsconiques
seront évidemment
représeutés
par lespôles
de ladroite qui,
surle
plan
des sectionsconiques,
est ellc-n1êrnc àl’infini;
car lapolaire
du centre d’une telle courbe est nécessairement àl’infini;
donc,
laquestion
est definitivement ramenée à- cette autre pure-ment élémentaire :
Quel
est le lieu ’despôles
dune- droitedonnée,
parrapport à
une suite de cercles
quelconques tangens, à
la,fois,
à deuxdroites données sur un
plan?
,
Or,
ces cerclesprésentent
deux séres biendisunctes ;
l’unequi appartient à l’angle
même formé par les deux droitesdonnées,
l’autre
qui appartient
ausupplément
de cetangle. Dans
l’une etl’autre,
les centres des cercles demeurent sur une droitepartageant l’angle correspondant
endeux parties égales,
tandis que les cordes de contact avec les côtés de cetangle
se meuventparallèlement
à elles-mêmes et à la
ligne
des centres de l’autresérie,
c’est-à-dire,
concourent avec elle .en unpoint
de la sécante àl’infini,
commun, à la
fois
, à tous lescercles ; enfin,
il est facile deprouver, soit
géométriquement , soit analitiquement,
que le lietl despôles
d’une droitequelconque ,
donnée sur leplan
de cescercles,
est , pour chacune des séries dont ils secomposent
unesection
conique passant par
le sommet commun desangles
que l’onconsidère,
et touchant en cepoint
la droite des centresqui
luicorrespond.
Si -donc on sereporte
à lafigure primitive,
où les(*)
Voyez
sur les cordesidéales,
le rapport inséré à la page69
dn XI.cvolume du
présent
recueil.DES.
SECTIONS CONIQUES.
235cercles sont
remplacés
par des sectionsconiques quelconques , ayant
une sécante commune, on en conclura sans
peine,
I.°
Que
ces sectionsconiques
forment deux sériesdistinctes ,
dont les cordes de contact avec les deux droites données
pivotent .séparément
sur deuxpoints
fixesplacés
sur la sécantequi
leur esta la fois commune
(*),
etdivisant harmoniquement,
ou en seg-mens
proportionnels ,
tant la cordecorrespondante
que laportion
de la sécante
comprise
entreles
deux droites données.2.°
Que
ces deuxpoints
fixes sont en outre tels que l’unquel-
conque d’entre eux est le
pôle
de la droitequi
passe par l’autreet par le sommet de
l’angle
desdroites, relativement
à toutes lessections
coniques proposées.
3.0
Que
le lieu des centres de l’unequelconque
des séries formées par ces sectionsconiques
est lui-même une autrê sectionconique
passant
par le sommet del’angle
des deux droitesdonnées ,
ettouchant en ce
point
lapolaire
dupoint
surlequel pivotent
lescordes de contact
appartenant
à cette série.La discussion
apprend
enoutre,
4.° Que
chacune des deux courbes des centres passe par lemilieu
de la distancequi sépare
entre eux les deuxpoints
donnéset par le milieu de la
partie interceptée
par les droites donnéessur la direction de la sécante commune
qui
contient les deuxmêmes
points.
5.°
Qu’enfin
le centre commun desdeux
courbes dont ils’agit
est au
point
milieu de la distancequi sépare
le sommet del’angle
des deux droites données et le
point milieu , déjà mentionné ,
dela distance
qui sépare
les deuxpoints
donnés.D’après cela ,
on voit que les deux sectionsconiques,
lieux des(*) Mémoire sur les
lignes
du second ordre ; par M. BRIANCHON, art.XV et XVI.
236 RECHERCHE DES CENTRES
centres des
proposées
ne diffèrent entre elles que par ladirection
de latangente
an sommet del’angle
’des deux droites données.Comparons
maintenant ces résultats avec ceux de lapage 3g5
du XI.e volume de ce recueil.
Soient
CX ,
CY( fig. i )
les deux droitesdonnées, prises
res-pectivement,
comme a l’endroitcité,
pour axes des x etdes y ;
nommons
pareillement a, b, a’, b’
les coordonnées despoints
donnés
A,
AI.Cela
posé ,
on aurad’abord,
pourl’équation
de la droiteAA/,
Soient x’, yj
les coordonnées du milieu k de lapartie
XY decette droite
interceptée
entre les axes ; nous auronsSoient de
plus x", y"
les coordonnées du milieu 1 de ladis-
tance
AA’;
nous auronsSoient enfin
x’’’, y’’’
les coordonnées dumilieu 0
dela
droiteCI ,
nous auronsReste à déterminer la direction des droites
CP, CQ, qui passent
parl’origine C ,
et renferment lespoints P , Q
surlesquels pi-
votent les cordes de contact
respectives appartenant
aux deux sériesde sections
coniques proposées ;
car ,d’après
cequi précède,
onDES SECTIONS COLIQUES. 237
aura tout ce
qu’il
faut pour déterminercomplètement le.lieu
descentres de l’une et de l’autre séries.
Soient
les coordonnées de Fun P des deuxpoints
fixesdont
ils’agit; l’équation
de la droitecorrespondante CP
seraen
faisant,
pourabréger, r=03BB;
de sorte que tout consiste kdéterminer
03BB.On
pourrait, à
ceteffet , employer
le calculalgébrique;
maisil
exigerait
une suited’opérations très-pénibles.
Onparviendra plus simplement
au mêmebùt ,
enemployant
les relations obtenuespar la géométrie.
Eneffet, indépendamment
decelles déjà signalées ci-dessus
y etqui
suffisent pour déterminer lepoint
P que l’on considère enparticulier ,
on a encore lasuivante , qu’il serait ,
ausurplus,
facile d’endéduire ,
sidéjà
elle ne se trouvait touteétablie,
Mais ,
enabaissant
de l’unquelconque
A des deuxpoints donnés,
les coordonn’ées
Aa, Ab,
sur les axesCX, CY,
on a, par lestriangles
semblablesAaX, AbY , CXY,
d’où
On aurait de même
(*) Voyez l’ouvrage déjà cité,
art. XV.238
RECHERCHE DU CENTRE
et de
plus.
donc
et par
conséquent
De ces deux
valeurs ,
l’uneappartient
évidemment aupoint
Pque l’on considère et l’autre au
point Q, puisque
ces deuxpoints
doivent
jouir
des mêmespropriétés. D après cela. ,
on a tout cequ’il
faut pour déterminer tous les élémens de l’une et de l’autrecourbes ,
lieux des centres desconiques proposées ;
car , en neconsidérant que l’une d’entre
elles , puisqu’elle
passe parl’origine ,
son
équation
sera de la formeOn
exprimera. qu’elle
touche la droite CP(*)
en écrivantdevant ensuite passer par le
point K, milieu de XY,
et devant en
outre avoir son centre au milieu 0 de
CI
, on aura encore(*) Annales, tom. IX, pag. t3r;
DES SECTIONS CONIQUES. 239
Remplaçant donc x’, y’, x’’’, y’’’
par leurs valeurs trouvées ci-dessus,
ces trois dernièreséquations
deviendronten y
joignant
doncl’équation A’+03BBB’=o,
on en tirerasubstituant
donc ces valeurs dansl’équation
divisant par
A ,
remettant successivementpour x
ses deuxvaleurs
+V bb’ aa’, -V bb’, aa’, et chassant les dénominateurs,
on aura,
pour
leséquations
des deuxcourbes, lieux
des centres,240 RECHERCHE DU CENTRE
et
Pour
rapprocher
ces résultats de ceux obtenus à l’endroitdéjà cité,
il nes’agit plus
que demultiplier
entre elles les deuxéquations qui précèdent ;
car, si tout est exact depart
etd’autre
on devra obtenir une
équation
duquatrième degré- qui
ne pourra différer auplus
que par un facteur fonction des données de celle àlaquelle
on est parvenu au même endroit. Cetteopération
estnécessairement
très-longue
ettrès-laborieuse ;
néanmoins nous avonseu le courage de
l’entreprendre,
et leplaisir
d’en voir ressortirune vérification
complète
des- raisonnemensgéométriques qui pré- cèdent,
etqui s’étendent,
comme on levoit,
au cas où lespoints
donnéssont
imaginaires,
et ou la droiteXY, qui
passe par cespoints,
est par
conséquent
une sécanteidéale ,
commune à toutes lessections
coniques proposées.
En
multipliant ,
eneffet ,
nos deuxéquations
entreelles ,
déve-loppant
et observant que les diverses fonctionsaa’
DES SECTIONS CONIQUES. 24I
sont toutes
équivalentes,
on trouvera que tous les termesde
l’é-quation produit
sont exactement divisibles par laquantité
constanteen
supprimant
donc cefacteur ,
onparviendra à l’équation du quatrième degré
or, c’est à cela que revient exactement
l’équation
de la page393
du tom.
XI.e,
en ladéveloppant
et l’ordonnant commecelle-ci ; ainsi ,
cetteéquation
estdécomposable
en deux facteursrepré-
sentant chacun une section
conique ,
conformément à cequi
avaitété annoncé.
Supposons qu’il s’agisse
derechercher, parmi
toutes les sectionsconiques qui,
passant par lespoints A , AI,
touchent les droites donnéesCX, CY ,
celles d’entre ellesqui
sont en mêmetemps
des
hyperboles équilatères;
ceshyperboles pouvant
fairepartie
de1om. X II. 33
242 RECHERCHE DU CENTRE
l’une ou de l’autre séries de sections
coniques proposées. Supposons,
pour
plus
desimplicité, qu’on
ne considère que celles dont les cordes de contact avec la druite donnéepassent
toutes par lepoint
fixe P.
D’après
cequi précède,
ceshyperboles
devront avoir leurcentre
quelque part ,
sur une sectionconique,
passant parC , I , K , ayant
la droite CI pour diamètre etCQ
pourtangente
à l’ex-trémité C de ce
diamètre;
de telle sorte que laparallèle
IL àCQ
est la
tangente
à l’autre extrémité 1 de ce diamètre. Pour résoudre entièterment laquestion ,
il nes’agit
doncplus
que de trouverune autre
ligne qui
renfermeégalement
les centres deshyperboles équilatères ;
car on aura tout cequ’il
faut pour les déterminer d’une manièrecomplète (*).
Nous avons vu ci-dessus que la droite
CQ
n’était autre choseque la
polaire
dupoint P ,
parrapport
à toutes les sections co-niques passant
parA ,
A’ et touchant les deux droites données ; donc elle est aussi lapolaire
de cepoint
parrapport
à chacune deshyperboles
que l’oncherche ; mais ,
d’un autrecôté,
1 est lepoint
milieu de la cordeAA’,
commune à ceshyperboles;
donc«
Si,
par chacun despoints 1 , P ,
on mène uneparallèle à
» la
polaire
ou à la cordequi
passe parl’autre ,
le cerclequi
» passera par ces deux
points
et par celui où secoupent
les pa-»
rallèles,
passera aussi par le centre deshyperholes
cherchées(**) »
Il résulte évidemment de là que le cercle
qui
passe par I et P et touche laparallèle
IL à lapolaire CQ
de P doit renfermer les centres deshyperboles équilatères cherchées ;
de sorte que cescentres doivent se trouver à l’intersection de ce cercle et de la section
conique déjà construite ,
etqui
a IL pourtangente
communeavec lui au
point
1.(*)
Voyez
le tome XI duprésent
recueil, page 212, Théorème VI.(**) Ibid. pag. uo8 , Théor. III.
DES SECTIONS CONIQUES. 243
Le
point
1 nepouvant
être évidemment le centre d’unehyper-
bole
équilatère
satisfaisant aux conditions duproblème ,
il s’ensuit que, relativement à la série de sectionsconiques
que l’onconsidère ,
et dont les cordes de contact
passent
parP ,
leproblème
nepeut
avoir que deux solutions auplus ,
et parconséquent quatre
solutionsseulement , quand
on le considère dans toute sagénéralité.
Onpeut
d’ailleurs éviter entièremeut le tracé de la sectionconique
auxi-liaire lieu des centres , en observant que tout consiste à rechercher les
points
d’intersection du cerclecorrespondant
avec la sécantequi
est commune à ce cercle et à la sectionconique
auxiliaire.Dans un ouvrage que nous ferons
paraître incessamment,
nousdonnerons le moyen de construire directement la sécante commune au
système
de deux sectionsconiques qui
se touchent sur unplan,
sans recourir au tracé des deux courbes. Il serait
trop long
dedévelopper
ici leprincipe
de cetteconstruction ;
c’estpourquoi
nous nous contenterons
d’indiquer
la solutionappliquée
au casparticulier qui
nous occupe ; on sait d’ailleurs construire les deuxpoints P, Q :
toutconsiste,
en effet(*),
à faire passer un cerclequelconque
par lespoints
donnésA , A’;
menant ensuite despoints X, Y
deuxpaires
detangentes
à cecercle,
etjoignant
deux à
deux ,
par desdroites,
lespoints
de contactqui n’appar-
tiennent pas à une même
paire
detangente ;
cesquatre
droites donnerontévidemment,
par leur croisementmutuel,
les deuxpoints P , Q
dont ils’agit.
Cela
posé,
soit G le secondpoint
d’intersection de CI et du cerclequi
renferme les centres deshyperboles équilatères
que 1"on con- sidère enparticulier,
en menantPG ,
cette droite ira rencontrerla droite CK en un
premier point
x de la sécante communemenant ensuite la
tangente
aupoint G
ducercle,
cette dernière(*) Mémoire sur les
lignes
du second ordre ; par M. BRIANCHON, pag. 21.244 RECHERCHE DU CENTRE
droite ira rencontrer
CQ
en un secondpoint
y de la sécante com-mune,
qui
se trouvera ainsicomplètement déterminée ,
etcoupera
en
général,
notre cercle en deuxpoints qui
seront les centres deshyperboles
demandées.On
voit , d’après cela,
enquoi
consiste l’inadvertance commise dans l’énoncé du Théorème X de lapage 218
du tome XI desAnnales ;
onn’y
a considéréqu’un seul cercle,
au lieu de deuxqu’il
fallaitenvisager ;
et l’on aappliqué
à ce cercleunique
lespropriétés qui
luiappartenaient
en commun avec l’autre. Voici donc le nouvel énoncéqu’il
faut substituer aupremier :
Les centres de toutes les
hyperboles équilatères,
au nombrede quatre
auplus , tangentes
à deux droites etpassant
par deuxpoints donnés,
sont situés sur deuxcirconférences
de cercles dis- tinctes, aux intersectionsrespectives
de cescirconférences
et dedeux droites
faciles
à déterminer.D’après
cequi
vient d’être dit sur le lieu des centres des sec-tions
coniques assujetties
à passer par deuxpoints
et à toucher deux droitesdonnées,
onpourrait
penser que le lieu des centres des sectionsconiques assujetties
à passer par troispoints
et à toucherune droite
donnée, qui
seprésente,
comme lepremier ,
sous laforme d’une courbe du
quatrièrne degré,
doit aussi être lesystème
de deux sections
coniques ,
et queconséquemment
lepremier
membre de
l’équation
duquatrième degré qui exprime
ce lieudoit êt,e
décomposable
en deux facteurs du seconddegré ;
maissi, considérant,
commeci-dessus ,
une des sécantes communes àtoutes les sections
coniques proposées qui renferment,
deux àdeux,
les trois
points donnés ,
on suit lafigure
enprojection
sur unnouveau
plan, de
manière que toutes ces sectionsconiques
deviennentdes
cercles,
les centres de ces sectionsconiques
se trouvant tou-jours représentés,
surle
nouveauplan,
par lespôles
d’une droitequelconque
, relatifs aux cercles dont ils’ngit,
on aura à consi-dérer. dans la
projection
«Quel
est le lieu despôles
d’une droite»
donnée,
parrapport
à une suite de cercles touchant une autreDES SECTIONS CONIQUES. 245
» droite
quelconque ,
etpassant
en outre par un mêmepoint ,
JI) aussi donné de
position ».
Or,
on voit que, tandis que, dans lapremière question posée ci-dessus ,
la suite des centres des cercles se trouvait sur deux droitesdistinctes ; ici ,
aucontraire, la
suite de ces mêmes centresest sur une
parabole ayant
lepoint
donné pourfoyer ,
et la droitetangente
aux cercles pourdirectrice ;
de sorte que tous ces cerclesne forment
qu’une
seule etunique série ,
nondécomposable
endeux autres
distinctes,
une sectionconique quelconque pouvant
être considérée commereprésentant
lesystème
de deuxlignes
droitesnon
séparables ;
il est donc naturel de croire que ,lorsque
le centredu cercle variable que l’on considère
parcourt
uneparabole ,
lelieu des
pôles
de la droite donnée n’estplus simplement
le sys- tème de deux sectionsconiques distinctes ,
mais une courbe essen-tiellement du
quatrième degré.
Au reste ,
quand
lepoint,
parlequel passent
tous lescercles,
est sur la
tangente
communedonnée, c’est-à-dire , quand
lefoyer
de la
parabole
est sur ladirectrice,
cetteparabole
se confonddoublement avec son axe, et la
question
revient à se demander« le lieu des
pôles
d’une droitedonnée ,
sur leplan d’une
suite» de cerclés
ayant
unpoint
de contact commun, ou ,plus géné-
»
ralement, ayant
une sécante comrnune ».Or,
il est facile deprouver , soit
géométriquement ,
soit d’une manièrealgébrique, qu’alors
le lieu despôles
est une sectionconique ,
comme celaa été
établi ,
page395
du volumedéjà
cité des Annales.Il résulte aussi de cette dernière remarque que le lieu des centres
des sections
coniques assujetties à
passer parquatre points
donnéssur un
plan
estégalement
une autre sectionconique,
passantd’ailleurs par les
points
de concours des deuxdiagonales
et desdirections des côtés
opposés
duquadrilatère qui
a pour ses sommets lesquatre points
dont ils’agit ; proposition qui
a été énoncée à la page 219 du tome XI.e desAnnales,
et démontréealgébrique-
ment à la page
396
du même volume.246 RECHERCHE DU CENTRE
En réunissant ces considérations sur le lieu des centres des sec- tions
coniques
variables suivant certaines lois à celles relatives aucas
particulier
où les sectionsconiques
touchent à la foisquatre
droitesdonnées,
ou n’en touchent que troisseulement,
enpassant
d’ailleurs par unpoint donné ; lesquels
ont été traites à la page I09 duprésent volume,
on aura , comme l’onvoit ,
une solutioncompter ,
etpurement géométrique,
duproblème proposé
à lapage 228 du tom. XI.’. Il serait d’ailleurs inutile d examiner les moyens de construire les différens lieux des centres par la con- naissance des
points particuliers
par où ils passent, cette tâche setrouvant
déjà parfaitement remplie
dans l’articledéjà
cité de t-a page37g
du XI.e volume. Onvoit
, ausurplus
, que ces diffé-rentes
questions ,
relatives au lieu des centres des sectionsconiques variables , assujetties
àquatre
conditionsdonnées ,
conduisent immé-diatement,
au moyen desprincipes
deprojection employés
dans cequi précède,
à cellesoù,
à laplace
du lieu des centres , on cherche le lieu despôles
d’une même droitedonnée,
sur leplans
des sections
coniques ;
de sorte que les solutions doivent être les mêmes depart
etd’autre, quant
audegré
du lieu que l’on con- sidère.Enfin,
au moyen de la Théorie despôles
etpolaires
ré-ciproques (*),
on est immédiatement conduit à la solution desquestions analogues
sur les lieuxqu’enveloppent
lespolaires
d’unpoint donné ,
sur leplan
d’une suite de sectionsconiques ,
assu-jetties
aux mêmes conditions de passer par despoints
donnés oude toucher des droites
données. Ainsi,
parexemple ,
il en réstilte que Lespolaires
d’unpoint
donné sur le plan d’une suite de sec-tions
coniques qui
passent par lesquatre
mêmespoints
donnésvont toules concourir en un
point unique différent
dupremier,
et
qui jouit
avec lui de la mêmepropritété réciproque.
Parcillement:
(1)
Annales,
tom.VIII,
pag. 20I.DES SECTIONS CONIQUES. 247
Les
polaires
d’unpoint
donné sur leplan
d’unesuite
desec-
tions
coniques tangentes
àquatre
droitesdonnées, enveloppent
uneautre section
conique
touchant à lafois
les troisdiagonales
duquadrilatère complet formé
par cesquatre
droites.Et ainsi du reste.
Il résulte encore des considérations
qui précèdent
une solutiontrès-simple
des deuxproblèmes
degéométrie proposés
à la page372
du tome XI.e desAnnales,
etconçus
en ces termes :PROBLÈME
1.Étant donnés,
sur unplan,
trois droites in-définies
et deuxpoints, correspondant respectivement à
deux d’entreelles ;
surquelle
courbe doit être situé un troisièmepoint
pourque les trois
points puissent
êlre considérésrespectivement
commeles
pôles
des troisdroites ,
parrapport à
une même sectionconique?
PROBLÈME
Il.Étant
donnés’sur un plan,
troispoints
etdeux droites
indefinies, correspondant respectivement
à deux d’entreeux ; à quelle
courbe une troisième droite doit-elletoujours
êtretangente
pour que lestrois
droitespuissent
être considérées res-pectivement
comme lespolaires
des troispoints ,
parrapport
àune même section
conique?
Considérons,
eneffet ,
deuxpoints
donnés et lesdeux
droitesqui
en doivent être lespolaires respectives ;
parrapport à
uneincme section
conique ;
enjoignant
ces deuxpoints
par une droiteindéfinie,
elle ira rencontrer leurspolaires
en deux nouveauxpoints
tels que la distance
comprise
entre chacun d’eux et celui des deuxpremiers qui
luicorrespond
devra être diviséeharmoniquement
àla
fois par toutes les sectionsconiques
que l’onconsidère ;
or ,quand
deuxpoints
inconnusP , Q ,
doiventdiviser ,
à lafois
,en segmens
proportionnels
deux distances donnéesXY, AA’,
situées sur la même
droite,
ces deuxpoints
sont ,d’après
cequi
a été dit
plus haut, entièrement
déterminés desituation
, àl’égard
des quatre autres, et , de
plus ,
ils sonttoujours uniques; donc,
toutes les sections
coniques proposées passent à
la fois par ces248 RECHERCHE
DUCENTRE
deux
points ;
d’un autrecôté,
les deuxpoints
donnés étant res-pectivement
lespôles
des deux droitesdonnées ,
la droitequi
lesrenferme aura elle-même pour
pôle
lepoint
d’intersection des deux droites dont ils’agit ;
c’est-à-dire que les sectionsconiques
pro-posées,
enpassant par
les deux mêmespoints
trouvésci-dessus
auront en outre mêmes
tangentes
en cespoints ,
allant concourirà l’intersection des deux droites
données. Ainsi,
les deuxquestions
proposées
reviennent aux suivantes:I.
Quel
est le lieu despôles
d’une mêmedroite,
parrapport
à une suite de sections
coniques
touchant toutes aux mêmespoints
les deux côtés d’un
angle
donné?L
Quelle
estl’enveloppe
despolaires
d’un mêmepoint,
parrapport à
une suite de sectionsconiques,
touchant toutes auxmêmes
points
les deux côtés d’unangle
donné ?Ces
questions
ont évidemment leurréponse
dans cequi précède,
ou,
plus généralement,
dans la théorie despôles;
et il en résulteque, pour la
première,
le lieu demandé est uneligne
droitequi
passe par le sommet de
l’angle
donné et par lepoint qui
est lequatrième harmonique
des deuxpoints
de contact et dupoint
où la droite donnéerencontre celle
qui
renferme ces mêmespoints
de contact.Pour la seconde
question l’enveloppe
despolaires
dupoint
donné est elle-même évidemment un
point placé
sur la droite in-définie
qui
renferme les deuxpoints
de contact des sections co-niques,
et dont laposition
sur cette droite est tellequ’il
divise ladistance
comprise
entre cespoints
en deux segmensproportionnels
à ceux
quy
détermine la droiteqnl
contient le sommetde l’angle
donné et le
point
despolaires duquel
on recherchel’enveloppe (*).
(*) Dans. la lettre d’envoi de l’article
qu’on
vient de lire, M. lecapitaine
Poncelet s’exprime ainsi :
« En vous adressant, Monsieur, ces recherches
rédigées
a lahâte, je
n’aiM nullement la